L'enfant au risque du virtuel

Vient de paraitre chez Dunod “L’enfant au risque du virtuel” de S. Tisseron, S. Missonnier et M. Stora. Vous connaissez sans doute S. Tisseron : il a donné une analyse des Aventures de Tintin et Milou qui l’on conduit à l’hypothèse -confirmée ensuite par des recherches biographiques - d’un secret de famille chez Hergé. Il mène depuis des années un travail sur l’image, et c’est assez naturellement qu’il en est venu à s’intéresser aux jeux vidéos. S. Missonnier a écrit la préface de “Psychanalyse du Virtuel” de Cirvin, et s’intéresse à la question du virtuel. M. Stora a utilisé le jeu vidéo dans un but thérapeutique J’ai donné sur psyapsy.org un commentaire un peu technique du livre mais je pense qu’il peut interesser un public un peu moins averti des théories psychanalytiques. Les jeux vidéos et l’internet commencent a faire l’objet, en France - au USA, cela fait plus de 10 ans… - de travaux d’universitaires. Il y a une sorte de valse hésitation entre la nocivité des jeux vidéos et les addictions qu’ils susciteraient et leurs bons cotés au sens ou ils seraient un soutien des processus de pensée. L’enfant au risque du virtuel penche plutot de ce coté. Il a sans doute quelques défauts - comme, par exemple, de se centrer sur l’enfant alors que le gros des joueurs de MMO se recrute dans les 25-35 ans - mais il sera, je pense, un “must have” pour ceux qui s’intéressent à ces question.

Pour l’avoir écouté en conférence (oui, dans ma petite ville helvétique de 25’000 habitants), je peux vous dire que ce monsieur Tisseron est un bon… Disons que ça doit être le seul psy vraiment sérieux qui ait joué aux jeux vidéos et qui sait donc de quoi il parle. Ses analyses du jeu vidéo et de son influence sur nous sont vraiment très perspicaces tout en restant objectives…

Fectivement. Pour donner une idée, il est elite 62, stuffé violet grave.
J’en profite pour dire que Stora et Missonnier seront sur le forum de psyapsy.org du 6 au 9 juin.

http://www.psychologies.com/cfml/dossier/c…sier.cfm?id=536

Quand les psys se lâchent, ça vaut tous les sketchs du monde. Je me souviens bien d’un Culture Pub où des psys s’amusaient à décoder certaines publicités. On apprenait par exemple que la publicité pour des gâteaux avec Valérie Lemercier (“c’est moi qui l’ai fait !”) était censé rappeller au téléspectateur le stade anal de la petite enfance.

On peut voir des symboles partout, interpréter n’importe quoi. Demain, Tisseron vous expliquera que Peyo a été partouzé par une bande d’ouvriers en bleus de travail dans sa prime jeunesse.

Il n’en reste pas moins que a partir des Aventures… Tisseron a mis au jour un secret de famille chez Hergé que personne n’avait repéré avant lui… Bon, là c’est un commentaire qu’il a fait pour Psychologies qui n’est une revue grand public qui ne vaut pas grand chose, alors effectivement, il y a quelques raccourcis

[…]

On peut. Mais ce n’est certainement pas ce que fait Tisseron ni les psychologues ou les psychanalystes en général. Vous devriez lire Tintin chez le psychanalyste, vous seriez surpris. En attendant, il y a quelques psy qui s’intéressent aux jeux vidéos et qui ne sont pas dans les raccourcis que vous dites…

malgré la derive parfois merquantile des psy, je pense que l’analyse a certainement plein de choses positives a nous apporter.

(faites pas gaffes c’est mon fils de 7 mois qui vient de taper son poste…)

(Quel papa poule ce Baph)

Bon blague à part, bouquin noté, si j’tombe dessus, ça peut valoir la lecture.

EDIT : C’est assez intéressant pour Hergé mais sans grand intérêt à mon goût. Enfin bon, il me semble tout de même assez logique que quelqu’un crée des histoires à partir de son vécu, son histoire, son ressenti. Au passage, je trouve certaines conclusions tirées par les cheveux et par trop alambiquées. Mais bon, je suis un fervent anti-“analyse de lecture”, pour ceux qui se rappellent leur bac français, et pour faire un rapprochement à l’emporte-pièce (ma pauvre prof n’a jamais vraiment du apprécier ce point de vue, surtout que je ne m’en cachais pas :P). Maintenant cela valait-il le coup d’une analyse de Tintin et Milou, c’est une autre question.

Ce qui peut valoir le coup, c’est de comprendre comment fonctionnent les secrets de famille. C’est à mon sens l’interet majeur de Tintin chez le psychanalyste et Tintin et les secrets de famille. Au passage, dans le second livre, Tisseron a l’honneté de revenir sur les erreurs d’interprétation qu’il a commis dans TIntin chez le psychanalyste

Effectivement, tout le monde écrit des histoires avec son histoire, de façon synergique ou antagoniste, consciente ou inconsciente. Mais comment passe t on de l’histoire intime à l’histoire publique ? Quels sont les mécanismes de transformation ? de transmission ? Voilà le second point important.

Mais bon : ce n’est pas l’objet de L’enfant au risque du virtuel, qui tente de démonter les mécanismes psychologiques qui président à l’utilisation des jeux vidéos. :stuck_out_tongue:

EDIT : un commentaire de L’enfant au risque du virtuel