Bah à ce rythme-là, tu peux aussi comparer Arma II et Serious Sam. Ce sont des FPS tous les deux, non ? Les FPS, c’est un genre générique où le joueur voit au travers de son personnage à la première personne et pour lequel l’activité principale consiste à tirer. SWAT 4, c’est du FPS stratégique (ou tactique si tu préfères), COD4, c’est ce qu’en jargon on appelle un « ride », un couloir comme tu le dis (et non, ce n’est pas péjoratif, beaucoup de développeurs considèrent que c’est un genre à part entière et qu’il y a clairement un public pour ça, ils sont tout sauf « archaïque » comme tu le déclares, ou alors on ne se comprend pas sur le sens d’archaïque, parce que pour moi, COD4 est tout sauf un FPS du passé). Clairement, les gameplays d’un COD4 ou d’un SWAT sont aux antipodes et les publics visés ne sont pas les mêmes, donc la comparaison objective ne me semble pas judicieuse.
Sinon, conditionner le processus d’identification du joueur au personnage selon son taux de mortalité, j’ai pas du tout pigé ton raisonnement. Enfin, perso, je ne me suis jamais « mieux » investi dans un héros parce que je savais qu’il pouvait mourir. Je me suis grave investi dans le héros de Bioshock, même en sachant qu’à chaque fin de partie j’allais « ressusciter » dans un pod au dernier check-point.
Pour en revenir au débat et apporter ma modeste pierre à l’édifice, je dirais que la simplification des jeux d’aujourd’hui (qui va de pair avec le souci du détail visuel poussé de plus en plus loin) découle d’un seul facteur : l’élargissement massif du public « gamer » depuis une quinzaine d’années. Qui dit plus de joueurs dit forcément nivellement par le bas de titres AAA (ceux qui coûtent chers et dépendent des seuils élevés de rentabilité) pour les rendre accessibles au plus grand nombre (que ce soit pas une simplification du gameplay ou par un traitement visuel particulier). C’est une logique de marché qui ne nécessite pas à mon avis des heures de débat. Après, est-ce un bien ou un mal ? Je dirais que ça dépend surtout de ce qu’on attend du jeu vidéo en général. Et la majeure partie des consommateurs de jeux aujourd’hui sont surtout des gens qui veulent une accessibilité immédiate doublée d’un vrai divertissement des sens (COD4 par exemple), pas d’un truc complexe et un peu obscur dont on ne peut tirer l’essence qu’en y passant beaucoup de temps (HoN).
�?a c’est de la réflexion globale, je sais bien qu’il y a des cas particuliers. Mais comme leur nom l’indique, ils ne sont pas la majorité de ceux qui remplissent aujourd’hui les poches des éditeurs. Normal dans ce cas que les produits aillent plutôt dans la direction de la masse plutôt que dans celle des niches de hardcore gamers ou de joueurs plus exigeants. Et la masse, elle veut du fun facile et qui pète les rétines. Et je dis ça sans condescendance ou jugement de valeur. C’est la même chose au ciné, les gros blockbusters avec une intrigue facile à suivre et blindés d’effets qui cognent sont ceux qui, majoritairement, cartonnent le plus. Parfois, de temps à autre, il y a une exception qui réussit à sortir de l’ombre, mais ce n’est pas la règle.
Tout à fait d’accord. Et comme je le disais, ça répond clairement à une demande concrète du marché.