L'espionnage industriel au service du piratage

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, notre chaîne cryptée n’a pas subi les assauts de petits pirates en herbe, férus de liberté, et qui, pour le bien-être de la société se seraient mis à divulguer à tout va, y compris sur Internet, un véritable How-To “Pirater Canal+”. Non, ce seraient en fait de beaux ingénieurs bien propres sur eux qui seraient à l’origine du cassage du système de cryptage de la chaîne. Et ce ne serait pas leur coup d’essai…

Comme le révèle le journal Le Monde, une affaire de gros sous se cacherait derrière tout ça… Et la Justice s’est déjà saisie de l’affaire. Pour résumer, News Corp., aka “l’empire Murdoch” serait ni plus ni moins coupable de casser les systèmes de cryptage de ses petits concurrents. Direct TV, Echostar, Canal+ et Kudelski ont décidé de porter l’affaire devant la Justice. Sous les assauts de la même entreprise, le réseau anglais On Digital a dû mettre les clefs sous la porte et le Japon n’est pas en reste avec Perfect TV qui a vu ses systèmes cracker. En fait, le piratage était orchestré de A à Z, depuis le cassage lui-même dans un laboratoire israëlien à la diffusion par un site canadien via un black hat célèbre dans le monde du piratage informatique !

Malheureusement, la Justice entame une vraie course contre la montre. Car malgré les nombreuses preuves en présence, elle aura du mal à aller jusqu’au bout. En effet, le rachat par Murdoch de Direct TV (une des sociétés à avoir porter plainte) mais aussi le rachat d’une filiale italienne de Vivendi à condition que Canal+ détruise toutes les preuves et témoignages sous peu (!!!) portent un sacré coup de frein à l’enquête car Canal+ aurait conservé certaines de ses meilleures preuves pour un éventuel autre procès. Interrogés par les journalistes du Monde, les représentants de News Corp. démentent bien évidemment, en brandissant une menace à peine voilée sur la vente si Canal+ osait l’ouvrir !

Comme quoi, le petit utilisateur qui pirate son Canal+, bien loin d’enculer le système, roulerait en fait pour le magnat des medias américano-australien, qui plus est un grand ami de la culture française, je veux bien sûr parler de notre très cher Rupert Murdoch (le réseau Fox, N-Y Post, The Daily Telegraph, Herald Sun, The Sun, The Times,… ). [i]Ça laisse pantois.

Edit : Murdockh [/i]
Ce message a été édité par xentyr le 10/05/2003

Bon, possible que ce débat qui s’amorce risque d’être houleux mais si ces accusations sont avérées, ça montre bien la bassesse de l’individu (et de ce qui l’entourent bien évidemment) et de sa vision des choses… posséder une position comme la sienne et utiliser encore aujourd’hui des procédés comme celui-ci… sans voix.

C’est quand même gros comme truc là :confused:

je suppose que les chaines privées de Murdoch aussi sont piratables…  alors qu’attendent les “chevaliers blancs” pour agir?

Maintenant que j’y repense, quand j’ai lu cet article l’autre jour, j’ai raté un truc: il est indiqué que toutes les preuves devaient être détruites avant le 30 avril, jour de la finalisation de la vente.
Et bien la vente a finalement eu lieu. M’est avis qu’on aura pas d’info de cette histoire de piratage avant longtemps…

Enfin ce que je ne comprends pas c’est que même s’ils étaient censés détruire les preuves qui étaient en leur possession, qu’est-ce qui va les empêcher de poursuivre l’affaire une fois la vente de Telepiù conclue? Ils peuvent très bien avoir garder des copies des preuves, ne serait-ce que par “précaution”…

je pense que si c’est vrai, il doit y avoir dans l’accord un passage qui dit qu’en cas de rupture du contrat, C+ doit payer une somme faramineuse…

Ca confirme toute la mauvaise opinion que j’avais de Murrdock…