Remake à petit budget

Et les belges dans tout ça?

Evaluer la recherche est quelques choses selon moi d’impossible

Certains domaines permettent des publications faciles (informatique ou les conférences avec C R compte comme des publications en journaux dans d’autre domaines)

Pour les publi il y’a un mec dans un domaine connexe au miens, il est auteur/co auteur de 49 publi sur 2007… pas un français. Vous pensez honnêtement qu’on peut écrire 49 publi sérieuse en 1 ans ? le nombre de publication est aussi un indicateur de XXXXX.

La qualité des conférence/journaux ? dans certains domaines la cooptations et connaitre les gens qu’il faut suffit a paraitre dans une conf international de Rang A ou tout du moins B. D’ailleurs le classement des conférences en fonction de l’accept rating est abherrant.

Le nombre d’heure effectuée ? un non sens en recherche dans beaucoup de domaine

Bref évalué la qualité d’un chercheur est déjà un problème NP-difficile :slight_smile:

Je dis pas que la recherche francaise n’a pas besoin de réforme, et que des organismes comme le EITI ne sont pas des tres bonnes initiatives… Juste que les choses sont très peu simple. De plus ce sont deux sujets connexes mais pourtant distinct que j’ai abordé de front dans ma première intervention.
Alors Oui a l’EITI si elle est géré intelligemment et pas forcement selon une logique de rentabilité/publicité.
Pour la réforme de la recherche : Oui … mais pas celle que le gouvernement propose actuellement.

Et pour mon confrère thésard (oui je suis docteur que depuis un an) personnellement je veux pas être fonctionnaire. Soit un CDI pour faire des prêt, soit des CDD grassement payé comme ça se fait dans d’autre pays.

On pourrait dire exactement la même chose des professeurs par exemple : apparemment y’a pas de critère qui soit correct pour juger leur travail… et pourtant, ils sont évalués. C’est peut etre pas parfait ok, mais je pense que c’est mieux que de laisser les gens faire ce qu’ils veulent sous prétexte que c’est dur de savoir si ils travaillent vraiment ou pas. Je suis d’accord qu’à première vue on peut penser que des mecs sérieux foutent rien, mais si on se donne la peine de regarder de près comment quelqu’un travaille, on finit par voir si c’est un fumiste ou non.
Tout ça pour dire que évaluer les chercheurs (et non pas la recherche, pour moi c’est pas tout à fait pareil) c’est possible, ça ne passe surement pas par une bête estimation du nombre de papiers grattés, mais laisser faire les profiteurs c’est pas acceptable non plus.

[quote=« NSquirrel, post:22, topic: 36880 »]Evaluer la recherche est quelques choses selon moi d’impossible

Le nombre d’heure effectuée ? un non sens en recherche dans beaucoup de domaine

Bref évalué la qualité d’un chercheur est déjà un problème NP-difficile :)[/quote]

Bin je suis pas d’accord du tout en fait. Pour moi, il est la le principal probleme : on pose en postulat qu’il est impossible d’evaluer la qualité du travail d’un chercheur, et que le nombre d’heure a rien a voir.
Et pourquoi ca aurait rien a voir ?
Je suis d’accord qu’il s’agit d’un travail intellectuel, et que compter heure par heure est un non sens, mais je suis desolé, on ne peut pas dire non plus que le nombre d’heure n’a rien a voir.
Un gars qui passe 1h par jour dans son labo, ou qui y passe une fois par semaine est un branleur … Et il y a toute les chances qu’il n’aboutisse jamais. Parce qu’a un moment donné, pour faire de la recherche serieuse, bin il faut s’y mettre. Faut bosser, il n’y a pas de secret, et c’est vrai dans tout les domaines, y compris pour les domaines intellectuels.

Je suis titulaire d’un DEA en plus de mon diplome d’ingé (les deux en france), et j’ai fait un stage de 6 mois dans un labo de recherche au canada.
Et j’en tire une image execrable de la recherche francaise par rapport au canada et au USA. Une image de mec qui profite des bourses pour ne rien foutre, de copinage, de gueguerre interne a qui aura la subvention … Une image deplorable. D’ailleurs, j’ai perdu mon temps dans ce DEA. 8h de court par semaine. Wouhou ! ca c’etait du surmenage … Enfin moi ca va, je l’ai fais en parallele de ma derniere année. Mais yavais des mecs qui faisait que ca… Ca ils en ont eu du temps pour approfondir leur sujet de memoire. Ils ont meme tellement approfondi que j’ai fini second de promo alors que j’avais 30h de cours par semaine en plus d’eux à cause de de mon ecole d’ingé, et que j’avais le meme memoire a produire …

Par contre, au canada, obligation de rendre des comptes sur ma semaine. Et c’etait pourtant un labo de recherche fondamentale. Pas d’obligation de resultat, mais de moyen. Je pouvais pas passer une semaine a rien foutre. Et bin j’ai plus appris en 6 mois au canada qu’en 1 an de DEA. Et franchement c’etait genial. C’est ce labo qui m’a fait hésiter a faire une these, alors que mon DEA n’avait reussi qu’a m’ecoeurer de la recherche. Mais j’ai fini par renoncer, a cause de toute ces gueguerres inter-labo qui me soulait deja. J’aurai pu m’expatrier et la faire au canada. Ils m’en proposaient une d’ailleurs. mais bon, ma nana de l’epoque faisait des etudes de droit en france, ca s’exporte pas trop :crying: j’ai choisi de rentrer, et puis ca a pas été un mauvais choix vu que c’est ma femme maintenant :cry:

Alors certe, c’est qu’une experience et il ne faut pas en sortir une regle. Mais j’ai trop d’exemple autour de moi qui montre la meme chose.
Si la recherche en france va si mal, c’est peut etre parce qu’il n’y a qu’en france qu’on dit qu’on ne peut pas evaluer le travail d’un chercheur, qu’il faut leur foutre la paix royal, et que les chercheurs sont des fonctionnaires sous payés. C’est un tout.

Aux USA et au canada, un mec qui a un PhD, on lui sort un tapis rouge, il a une super paye. Mais il bosse, et il rends des comptes.
Et puis faut arrêter aussi de brandir l’étendard de la recherche fondamentale qui va permettre la prochaine revolution industrielle qu’on va rater si on controle ce que les chercheurs font.
Entre zero contrôle actuel (ou plutot l’attribution des credits par piston et copinage, ce qui est pas mieux), et puis le zero recherche fondamentale, ya un equilibre a trouver.

Et puis si tu veux donner du poids a ton argument sur la recherche fondamentale, cite pas un pays comme les USA qui se portent plutôt bien aujourd’hui en terme de recherche et d’inovation.
Contrairement a la france qui decline depuis des années dans ces secteurs. Elle est loin l’epoque de la france comme grand pays de la recherche.
Quand ca va pas chez soi, c’est pas une mauvaise idée de remettre un peu en question son modele et de regarder ce que font ceux pour qui sa marche …

On peut toujours evaluer quelqu’un. A ce rythme la c’est pareil pour tous les metiers non physiques ou un critere de cadence de x par jour est pas applicable. Alros OUI, la gestion humaine c’est pas facile et selon qui fait quoi quand dans quel contexte il faut s’adapter. C’est pas nouveau et des fois on dirait que y a que la recherche qu’est dans ce cas la…

C’est bizzare dans des tas d’autres domaines tout aussi variables on y arrive tres bien et etonnament quand on bosse dans une equipe c’est jamais impossible de voir qui contribue le plus et qui contribue le moins… Et les mecs qui evaluent (parceque dans un bon systeme de gestion c’est jamais 100% dans les main d’un seul gars) il sont eux aussi evalués sur leur capacite d’evaluation et de gestion! Et si certains pensent que c’est impossible d’evaluer un contributeur individuel qui bosse sur un truc concret, pensez donc a evaluer un gars dont le boulot c’est de permettre aux autres de bosser mieux! Et pourtant partout ailleurs la gestion des equipes dirigeante, c’est une science et un art tres developpe et si c’est loin d’etre simple, on s’en sort quand meme tres bien. Il y a absoluement rien qui rend ca inapplicable a un labo de recherche.

Alors oui ca demande du travail d’evaluer le boulot de quelqu’un et ca peut pas etre fait par un robot qui coche des cases ou un idiot qui applique des criteres et des metriques stupides. Ca tombe bien, on a des humains sous la main qui peuvent apprecier plus de parametres qu’une serie de chiffres. Un mec qui en est pas capable, ca s’appelle un mauvais manager. Pour parler d’un autre domaine qui parle plus au geeks, quand un dev est juge uniquement a la ligne de code produit ou au nombre de bug corrige par semaien c’est tout aussi con qu’un chercheur juge au nombre de publication ou au nombre de reference que produisent ses articles. Ce sont des metriques utiles mais si le manager est mauvais et se base que sur ca, ca a les memes effets pervers. Eviter un managment pourri ca veut certainement pas dire “pas de managment”…

Si le mieux qu’on peut attendre des managers dans le public c’est un niveau ou soit disant la solution est pire que le mal et ou un manager est tellement intelligent qu’il ne sais evaluer la performance qu’a partir d’un nombre, ca montre a quel point les personnes concernees sont non seulement a des centaines de km d’une vague experience de ce que c’est que la gestion humaine mais aussi ont une bien pietre opinion des capacites de gestion du service public en premier lieu! Parcequ’en fait, non, on est pas obligé d’avoir une gestion aveugle, impersonelle, technocratique et unifiée partout pareil! L’excuse “on est pas des machines, on peut pas nous evaluer comme des machines” est un faux probleme complet et personne avec deux sous de jugeotte n’a jamais proposé un tel system. Utiliser cet argument comme epouvantail, et pire… que ca marche, montre exactement a quel point on en est arrivé a un niveau de deconnection complet des realités. Que la plupart des gens aient aucune idee de ce que c’est que de gerer une equipe de personnes quel que soit le domaine… soit… Que ca soit un argument pour eviter toute forme d’evaluation qui pourrait dire que quelqu’un fait pas un bon boulot (“et si c’etait moi?!”)… Moi personellement, ca me fait completement halluciner (et au passage ca me rend completement dingue quand il s’agit d’un truc aussi important que la recherche publique, 100% fondamentale ou pas…)

Suis d’accord avec glop. Sous prétexte qu’on ne peut pas juger un chercheur sur ses résultats (ce qui me semble cohérent, vu qu’on est jamais sur d’arriver à quelque chose dans ce domaine) on en déduit qu’on ne peut pas évaluer le travail qu’effectue un chercheur.
Si par exemple un type travaille sur un projet depuis des lustres sans produire un seul résultat, il faudrait quand même aller voir si c’est parce que le boulot est bien trop gros ou si c’est parce qu’il passe ses journées à boire des cafés. Si ça c’est impossible à contrôler, on n’est pas prêts de découvrir la technologie ultime qui va révolutionner le monde.

Sans même rentrer dans la question de savoir quoi faire des fumistes, les identifier serait déjà un début. Moi aussi je suis passé par quelques labos et voir des types sans aucune motivation pour bosser ça donne pas envie de venir le matin, à tel point que j’ai même pas cherché à entrer dans la recherche publique quand j’ai du trouver un job. Je suis sur qu’il y’a plein de gens comme ça qui étaient motivés au départ et qui ont baissé les bras à force de voir les glandeurs s’en sortir aussi bien.
Et en passant c’est pas parce que la recherche en France marche comme elle est qu’on a pas le droit ou la possibilité de l’améliorer. Et on est encore loin du chercheur qu’on met à la porte parce qu’il a déposé seulement 10 brevets dans l’année.
Edit: les fautes en moins…

Je me reserve la place ici pour repondre… :slight_smile:

Rapidement les 1500 Euros NETS (c’est 1900 BRUTS hein), c’est pour un frais docteur qui commence sa carriere dans une universite/labo (CNRS ou non).

Plus a venir… J’ai rencontre, par chance, des « collegues » francais en visite hier en Malaisie.

Edit: voila, j’ai lu, je crois tout le thread sans les articles lies en fait.

Beaucoup de choses ont ete dites. Je ne peux pas vraiment parler de la « recherche scientifique » recente en France, car ca fait 9 ans que je n’etais plus en France.

C’est clair, pour revenir sur ce qui a ete dit au-dessus, que 1500 Euros nets, c’est du leger, en Allemagne, sans avoir mon doctorat j’avais du 2200 nets en gros.

Hier soir, nous avons parle du probleme de recrutement en France, et je recite quelqu’un du forum la:

Voila, l’un des problemes du recrutement des chercheurs en France, c’est le copinage (je ne parle meme pas des credits), les labos publient des postes a pourvoir des septembre, et ce en mars de la meme annee. Le processus est lourd pour le candidat (francais), amha. On doit s’inscrire sur le site web du gouvernement, OK, on doit faire une demande (papier) de qualification valable 4 ans ou 5 ans, evaluee par deux specialistes du domaine. Une fois la qualif eue, on attends mars pour voir la liste des postes dispo, on postule en envoyant un dossier papier en recommande qui contient des documents remplis en-ligne et enregistres. Puis on attend l’accuse de reception pour savoir si ils ont recu toutes les pieces ou non.
Alors que dans beaucoup d’autres pays (US, Canada, UK, Irlande, Allemagne) le recrutement est toute l’annee et electronique, en France, ce n’est qu’a une certaine periode, et ca doit etre fait en plus sur papier.

Et ca ce n’est que la lourdeur administrative francaise.

D’apres ce que j’ai appris hier soir, la methode devrait changer l’annee prochaine : actuellement seul le labo de destination decide des personnes qu’ils vont prendre ou non (donc ca facilite un peu le copinage). L’annee prochaine, donc, la moitie des membres du jury de selection devrait etre composee d’ « academics » d’une autre universite, histoire d’etre moins biaise.
Est-ce que cela va empecher ou reduire le copinage… Mystere.

Un dernier point, pour l’instant, c’est sur l’evaluation du chercheur par le nombre de papiers. Ca c’est un super indice… Ici, pour atteindre ses objectifs, l’unif a decide que l’universite devait avoir produit 600 papiers au 31 mars a minuit, cachet de la poste faisant foi. Hop, on organise une conference « nationale » et on met d’office TOUS les papiers des etudiants en post-grads (Master et PhD), sans avertir ou meme demander, les superviseurs et les etudiants. Et on appelle cette conference la National PG Conference. Malgre cela ils ont vu que 600 papiers ca va etre dur a atteindre, donc ils ont propose d’inclure les papiers des gars en licence (on est deja pas mal, d’expats, a avoir raler contre la conference en elle-meme et on a fait retirer les papiers de nos eleves, mais la c’est le bouchon qui va trop loin)… Deja on peut arguer sur le terme « publications » mais la…

cben, GloP,je vous aime :crying:
Le labo dans lequel j’ai fait mon DEA (en parallèle de ma dernière année d’école d’ingé, je suis dans le même cas que cben, 8h de cours par semaine/2e de promo et les 10 premiers sur une classe de 30 était aussi dans mon école d’ingé…) comptait 5 bosseurs qui croulait sous le travail pour faire vivre 20 copains qui les exploitaient gentiment et brassait de l’air pour monter dans la hiérarchie plus vite.

Un point supplémentaire qui va peut-être faire grincer des dents: on choisit en France d’avoir un grand contingent de chercheurs travaillant sur tout les sujets. On a des moyens limités. Donc on paye tout le monde moins bien et tout le monde fait la gueule (kaneloon a raison, 1500€ pour un bac+8, c’est normal qu’on ne récupère que les vrais passionnés ou ceux qui sont refusés dans l’industrie pour incompétence). Personne ne s’est jamais posé la question de savoir si ça ne serait pas mieux de définir des orientations scientifiques un peu plus précises sur lesquelles on pourrait concentrer ses moyens? Parce que la découverte d’un chercheur seul qui a travaillé seul dans son coin en rupture avec tout ce qui se fait actuellement qui révolutionnera le monde parce que le bienveillant CNRS l’a financé à perte pendant 30 ans, je n’y crois pas un instant. On parlait d’A. Fert. Pour en avoir parlé avec les directeurs scientifiques de différentes grandes institutions de recherche françaises ou internationales, des comme lui, on n’en produira probablement plus avant 10 ans. Et puisqu’on parle du système stasunien, on pourrait aussi compter combien de prix Nobels ils ont récolté entre nos deux derniers physiciens récompensés; pour des gens qui font de la recherche industrielle gouvernée par des vues à court terme et ne cherchant que la rentabilité de leur investissement, ils ne se débrouillent pas mal, non? Bon c’est réducteur de compter des prix, je vous l’accorde et je force le trait. Et je vois aussi que tout n’est pas rose d’un côté de l’Atlantique et noir de l’autre mais au jour d’aujourd’hui, un système est sur la pente ascendante et l’autre sur la descendante, ça pose forcément des questions…

Je pense que le modèle de la grande agence de recherche qui travaille sur tous les sujets possibles et imaginables sans attendre un quelconque retour a fait son temps. La recherche d’aujourd’hui est un monde concurrentiel où, si on veut pouvoir s’affirmer, il faut concentrer des moyens sur un nombre limité de sujets pour attirer les meilleurs avec des structures, des salaires et des perspectives adaptées. Ce genre de dynamisme est complètement étranger à la recherche française (l’INRIA s’y met mais c’est vrai que ce n’est pas de la recherche fondamentale) et, à moins d’une évolution fondamentale de l’ensemble du système, je ne vois pas comment on pourra s’en sortir avec les honneurs. Forcément y’en a qui vont pas aimer, engoncés qu’ils sont dans leur tranquillité quotidienne comme un marron dans le cul d’une dinde :slight_smile:

J’en parle 8h/jour des systèmes de recherche, si maintenant ça arrive sur la zone aussi, je vais finir par faire une fixation…

Petit HS: tiens tOpaZ, les “collegues” dont je parle tu ne les a pas rencontres d’ailleurs.

Ah ben ça franchement, moi je suis d’accord, aucun soucis très sincérement. J’ai pas particulièrement une foi immense dans le management made in france mais vu que je n’ai pas connu énormément de managers au long de ma courte carrière (1 année de stage en entreprise, je ne vais pas prendre ça en référence, ça serait mal venu) je ne dis rien. Je suis entièrement d’accord sur le fond, aucun soucis. En plus des managers d’ailleurs, faudrait aussi un peu plus de p’tits gars type ingé de recherche, ça manque cruellement (manip à mettre en place, prestations à réaliser). Et j’ajouterai aussi un ou deux commerciaux, enfin des gens qui démarchent un peu les entreprises à la recherche des prestations (pourquoi pas après tout, mais ça n’est pas le plus urgent).
Effectivement, je suis aussi pour une rationalisation des moyens et des hommes, c’est assez idiot de voir 5-6 équipes en France travailler sur des sujets identiques sans se connaître, ni partager leur expérience (bon généralement on se connait mais de là à partager… C’est un milieu très individualiste, et on ne peut que le regretter).

Après, deux trucs. Premièrement, ce ne sont peut être pas des références, mais des prof qui restent chez eux une ou deux journée dans la semaine pour taffer j’en connais. Et ils ressortent avec un article assez rapidement suite à ça. La question c’est aussi, pourquoi travaillent-ils chez eux ? Certains en ont besoin certes, mais c’est aussi un problème d’outils de travail : combien de bureaux avec 2-3 maîtres de conf ou prof dedans (et petits les bureaux hein), avec du bruit permanent parfois (et reloud le bruit en plus) ?
Deuxièmement, y’a le choix des hommes pour tous ces postes. Personnelement, je ne reproche pas à la LRU d’exister, du tout. Je reproche le relatif état d’urgence qui l’accompagne et son flou artistique. Il faut bien voir que dans mon université, qui a choisi de l’appliquer, l’information des profs et maître de conf se fait maintenant, et encore dans les conseils d’administration des départements (comprendre que tout le monde n’est pas convié). On explique et bien souvent des questions fusent. Avec des réponses vagues (car le texte est vague) qui finissent par : « proposez alors ». Ok, chouette, pour quand ? Dans 2 semaines… C’est assez logique me direz vous pour une application rentrée 2008 m’enfin franchement ça ressemble à quoi ? D’autant que le truc gros comme une maison que je vois arriver, c’est le copinage pour le choix des personnes occupant les nouveaux postes préalablement cités (quoique je ne sois pas au courant d’un quelconque recrutement de manager ou autre). Bref, ce que je sens bien, c’est un gros bordel généralisé, assez sauvage, et c’est fort dommage. Cela dit, j’espère me tromper.

Je rajouterais (pour les thésards et assistants) qu’en plus de cela tu te fais bouffer par toutes les demandes émanant des membres de ton unité qui, comme par hasard, sont ultra-urgentes et que évidemment, tu es le seul à pouvoir faire. Et pendant ce temps, les copains au FNRS ils ont de compte à rendre qu’à leur directeur de thèse. Pour le reste et bien, étant payés par quelqu’un d’autre que l’unif, en tant que tel l’unif n’a rien le droit de leur demander pour ce qui concerne les tâches « logisitiques ». Et je parle même pas de l’encadrement des étudiants et des TP à donner (qui ne sont pris en charge que par les assistants). Alors oui, moi qui suit en fin de thèse et bien je bosse chez moi le plus souvent possible pour qu’on puisse pas venir m’emmerder alors que je suis justement dans une plage horaire où je dois bosser ma thèse (officiellement les assistants ont droit à la moitié de leur temps de travail pour bosser leur thèse, officieusement, si au total il nous reste un tiers on est super content)

Maintenant pour leur rendre hommage, je dois bien dire que dans notre unité on a un bol monstre parce que la plupart de nos collègues sur bourses extérieures sont ultra-sympa et nous aident à chaque gros « rush » (correction d’exam, weekend/séminaire…)

Enfin et pour en finir là, si,comme moi tu as la mauvaise idée de vouloir bosser sur un truc un peu en dehors des champs classiques de ton unité… et bien y a pas de pognon. Alors un Mit européen qui m’aurait aidé financièrement sur ma thèse j’aurais vraiment pas craché dessus (tiens faudrait que je fasse un peu le compte de combien j’ai payé de ma poche pour faire ma thèse… )

Pour ma part, je pense que tu n’as pas compris la(les) mission(s) du CNRS (missions actuelles, on verra si ça change). La recherche ne consiste pas à répondre uniquement à des besoin économiques et technologiques. Tu fais comment pour attendre un retour d’un archéologue, paléontologue, astrophysicien, sociologue, linguiste, ou d’un virologue qui bosse sur un virus qui potentiellement touche 0.01 de la population mondiale qui de toute façon ne pourra pas se procurer un hypothétique vaccin par ses propres moyens.

C’est une doctrine qui vise le savoir et sa diffusion. Aux USA ils ont la même doctrine, mais la structure universitaire et de recherche est pas du tout la même. Le MIT c’est juste un élément de l’arsenal scientifique des Etats-Unis. Mais forcément, les « piou-piou » technologiques ont plus de visibilité que les bouleversements dans les structures sociales des Amérindiens du Nevada, et pourtant ça développe des enjeux tout aussi importants.

Ajouter des commerciaux a la recherche, je suis vraiment pas sur que ce soit lumineux comme idée :slight_smile:
Par contre, c’est vrai que c’est un milieu assez perso…

Faut pas non plus oublier de différencier la recherche du point de vue science d’un côté, et technologie de l’autre. La première était sensé mener la seconde… Actuellement, j’ai un doute… mais sévère.

[quote=« AnA-l, post:33, topic: 36880 »]Ajouter des commerciaux a la recherche, je suis vraiment pas sur que ce soit lumineux comme idée :slight_smile:
Par contre, c’est vrai que c’est un milieu assez perso…[/quote]
C’est pas tant que je l’ajoute à la recherche, ni que je cherche à la vendre au plus offrant. C’est simplement que si le financement devient partiellement privé (ce qui est déjà le cas ceci dit), ça me semble tout de même intéressant, ou au moins à discuter, d’avoir au moins une personne par unité dont le rôle est de vendre l’expertise du labo aux industriels désireux de réaliser de la prestation.

Yep, my bad. Je suis un con de scientifique borné :crying: Ça me fait un peu mal de le dire, mais j’ai peur que pour les coups les moyens de la recherche non-technologique, qui ne sont déjà assez maigres, en prennent encore un coup :cry: Ca ne serait également pas tellement étonnant que ces travaux soit laissé à d’autres institutions, dans l’hypothèse d’une refonte complète du système de recherche (peut-être pas pour la partie biomédicale).
rolyat dit un truc pas con aussi: recherches scientifiques et technologiques sont deux choses différentes. A-t-on les moyens de mener les deux de front de manière correcte? Aucune idée, malheureusement…

Le terme de « commerciaux » est un peu maladroit mais la France manque un (touss touss) peu (touss touss) de structure pour assurer le passage entre la recherche fondamentale et les applications. Découvrir des trucs, c’est bien. Les découvrir et les utiliser, c’est mieux :slight_smile: Disons, « cellules de valorisation », pour faciliter le dépôt de brevets, le licenciement de technologies, le lancement de spin-offs, les partenariats avec de la recherche industrielle (PME ou grandes entreprises) ou les autres labos, etc. Ça demande peu de moyens (si c’est bien fait ça doit au moins s’autofinancer) et ça oblige à faire un peu de recherche moins fondamentale de temps en temps mais est-ce vraiment un mal si ça développe l’ensemble de l’innovation en France?

rolyat: pê que c’est les mêmes, on en reparle en MP…

Moderniser la recherche ça ne veut pas dire supprimer tous les fonds pour les types qui étudient les bactéries fossiles du mésozoïque parce que ça donnera jamais d’application. De toutes façons, même les sujets “à la mode” donnent peu de retours financiers et quand c’est le cas ça ne revient pas au CNRS mais aux types qui ont industrialisé le truc donc finalement ce qui revient à l’état n’est pas à la hauteur de la dépense.
Tout ça pour dire que la recherche est un gouffre à pognon et que c’est normal finalement. Ceux qui parlent de “rentabiliser” la recherche n’ont rien compris à l’histoire. Par contre mieux dépenser, c’est différent et vérifier que les chercheurs méritent leur paye ça me semble la moindre des choses.

Un autre point : c’est clair que les fonds du pays ne sont pas illimités. Je travaille pas à la cour des comptes, mais je doute qu’on n’ait pas besoin de réduire tous les budgets possibles, y compris ceux de la recherche. Au lieu de pleurer ou de crier en espérant faire changer d’avis les responsables, ce serait plus utile de voir où on peut faire des économies sans faire souffrir tout le système. Peut être que certains s’en occupent déjà d’ailleurs.

Histoire de finir sur une note plus sympathique, je tiens quand même à féliciter et encourager ceux qui croient vraiment en la recherche et qui supportent tout ce qui merde dans le système actuel. J’ai pas vu des quantités de labos en France, mais avec le peu où je suis allé, aucun ne m’a donné envie de travailler dedans.

Bah non faire de la recherche publique rentable, c’est pas tres malin pour faire du long terme, on est d’accord mais rentabiliser la recherche qu’on a c’est loin d’etre bete. C’est meme fondamental (haha). Les transfers de connaissance entre le public et le prive se font extremement mal en France, y a qu’a voir dans d’autre pays comment on des startups se creent sur des bases de projet de recherche et peuvent etre des gros succes. Ca aussi ca participe a la vie economique d’un pays et a son dynamisme intellectuel. Tout le monde fait pas de la recherche ultra fondamentale, et quand bien meme c’est souvent en faisant de la recherche fondamentale qu’on trouve un autre truc pratique qui pourrait etre super utile dans des domaines industriel ou autre mais qui, comme c’est pas le but de la recherche fondamentale en question, tombe oublié au fond d’un tiroir…

Juste un petit ajout car je viens d’y penser (et il est presque 2:00 du mat ici), un résultat négatif en recherche (euh… scientifique), c’est aussi un résultat hein.

Plop,

Bon j’avoue que j’ai peut être exagéré sur certains point mes avis :).

Mais clairement un mec qui bosse 1h par semaine … moi je parle de chose sérieuse hien :crying:.

Sinon au final je pense qu’on est tous d’accord ou du moins assez d’accord sur certaines choses:

[ul]
[li]La recherche en France est mal gérée. Particulièrement l’utilisation des fonds[/li][li]La recherche se fait beaucoup trop par copinage (mais alors là bien plus qu’au niveau francais!!!)[/li][li]Les chercheurs fondamentaux ne sont pas assez considéré (par leur faute ou celle du système)[/li][li]Les conditions de travail des chercheurs ne sont pas …enfin voilà quoi.[/li][li]Beaucoup de gaspillage pour des trucs futiles.[/li][/ul]Pour ce qui est de l’expérence de je sais plus qui au Canada. Ma nana fait aussi un PhD dans un autre organisme et je peux te dire que des comptes elle en rends.
J’ai discuté avec des PhD à l’étranger (Japon, Canada entre autre), et bizarrement en fait c’est pas si différent de la France pour l’encadrement. Les Encadrant sérieux s’impliquent, t’aide, et te demandent des comptes sur ton avancement car ils te donnent les moyens pour ça. Ok la France est un cas plus extrème, et chez nous en fait c’est pire qu’ailleurs sur certains trucs :cry: Mais pas forcement sur tout et loin de là. De plus mettons les mêmes moyens financiers proportionnelement que les US et je pense qu’on verra nettement plus de débouché en France. La recherche est une passion, une vocation pour certains, mais le quotidien à vite fait de démonter celle-ci.

Pour les prix nobel faut aussi relativiser au numérique ; c’est un peu la même chose que pour les Médaille d’Or au J.O, il faut savoir garder des proportions par rapport au nombre de participant. Mais j’avoue avoir un peu exagérer en disant qu’il délaissait la recherche fondamentale. Et pour info le Prix turing (Nobel d’Informatique) est Francais/USA cette année.

En fait ce qui me fait bondir c’est juste le type de réforme dont on entend parler. En même temps rien de concret donc je ne peux juger que par rapport à ce que j’en sais.
vouloir une valorisation de la recherche est une bonne chose, la rendre purement mercantile une mauvaise.
vouloir reformer le fonctionnement de la recherche est une bonne chose, ne plus faire de recherche que dans les universités là où la réforme de leur fonctionnement vise une diminution du nombre de MdC/Prof ou tout du moins aucune augmentation … chercher l’erreur et l’incohérence des deux réformes.

@Glop & Topaz: effectivement ca se fait mal la valorisation aujourd’hui, mais ça commence à changer. Le meilleurs cas en est là Pépiniere Génopole (et oui on est au top quasi mondial sur le sujet). De plus les pôles de compétitivité doivent amener aussi plus de créations de PME / Start up (même si vu pour l’instant comme est géré l’argent ça me fait flipper d’avance). Enfin plusieurs des organismes francais de recherche financent les Start Up issue de leur « troupe » pour peu qu’elles soient viables.

@Rolyat : un résultat négatif est un résultat, mais bizarrement aujourd’hui ça satisfait personne :smiley:

@Tiennos : Effectivement l’argent du contribuable est parfois utilisé à mauvais escient. Je ne parlerais pas de certains labo ou les chef prennent des vols AF deux fois plus cher pour gagner des miles et avoir leur vol de vacance estival gratos, pendant que les PhD qui ont pondu les articles et la recherche réellement ne peuvent pas aller « défendre » leur papier en conférence pour manque de moyen. A ceci faut rajouter qu’une conférence IEEE par exemple coute la peau du cul et que le coût/coup est rarement justifié (ils sont quasi tout le temps largement bénéficiaire) merci la US way of life.

@All : Heureusement pour ma thèse j’ai passé tout sur Word avant de le pondre en Latex vu mon francais de compet :stuck_out_tongue: