Salaires de Geeks

Je plussoie totalement.

Très sincèrement les salaires / tarifs du monde dév c’est aussi du gros n’importe quoi. Je soupçonne que plus personne en entreprise ne sait vraiment combien vaut un ingénieur IT compétent aujourd’hui.

D’un côté, si on parle demande les ESN se gavent sur la pénurie du marché pour les profils les plus recherchés. Et certains clients finaux ont des moyens sans commune mesure les uns par rapport aux autres (les banques acceptent des TJM qui vont jusqu’au double de petits clients). Personne ne sait réellement qui est bon ou pas au moment de l’embauche, et c’est super compliqué de réparer une erreur de recrutement après coup (par parce que ça coûte cher de licencier, mais parce que ça coûte cher de recruter…).

Et de l’autre côté, si on parle de l’offre, il faut naviguer entre les roublards qui sont médiocres mais qui parlent bien et présentent bien, et le réseautage de malade sur les conférences (le social branding). A ce jeu là les gens ont plutôt intérêt à être à jour au niveau vocabulaire et story telling quitte à ne rien maîtriser. Et ça se voit…

Et puis il y a le bon vieux plafond de verre de l’IT : dix ans après un diplôme de grande école si tu acceptes de sortir de la technique tu peux continuer à prétendre accroitre ton salaire d’ingénieur (coach agile, chef de projet, product owner, etc. j’ai des potes qui montent à 80k€ en région parisienne), mais si ton kif c’est la technique les salaires sont capés. Tu as plutôt intérêt à partir à l’étranger. Je crois que plus personne n’arrive à valoriser un dév 10 / 15 ans d’XP vs. un dév 5 ans d’XP. Les projets sont trop mal menés, mal financés, avec un turnover monstrueux et une dette technique omniprésente. Ca écrase les compétences vers le moins-disant (quand le projet se plante, tout le monde se plante, même celui qui bosse bien).

13 « J'aime »

C’est exactement le constat que j’ai fais y’a 10 ans quand j’ai arrêté la technique pour la gestion de projet, alors que j’étais bon en technique, et que ça me plaisait.
Mais je voulais continuer à progresser en terme de salaire … Ce que j’ai pu faire en lâchant la technique.

C’est triste de voir que 10 ans après, c’est toujours vrai. Aujourd’hui j’aimerai revenir à la technique, mais je n’ai plus les compétences (çà bouge tellement vite), et faudrait revenir à 40k€ …

J’ai l’impression que le dev, c’est aux US ou rien aujourd’hui, sauf quelques exceptions …

1 « J'aime »

Yep, même constat. Moi j’ai réussi à monter un peu en passant lead-dev sur des petites équipes, donc je mets encore les mains dans le cambouis heureusement.
Mais quand je vois les diff de salaire entre dev senior / commercial / manager …

Le paradoxe c’est que des clients sont prêts à très bien payer des prestataires. Mais ce sont de grosses pinces dès qu’il s’agit de salaire. OPEX vs CAPEX all the way… :frowning:

2 « J'aime »

Non tu dois pas du tout le prendre personnellement.
Meme si j’ai tapé dans le mile et que tu etais stagiaire quand tu as fait l’app en question.

Ce que je reproche la, c’est que c’est tellement la jungle entre les ecoles de merde, les ecoles qui te sortent des profils ou c’est quitte ou double, les milliers de possibilité pour faire de l’informatique, que ca n’aide pas du tout le recruteur qui n’y connait souvent pas grand chose, et qui se retrouve coincé entre des besoins heterogene et completement fumé et une fourchette de salaire qu’il ne connait meme pas.

Et c’est une realité du marché aujourd’hui. Entre les marchands de viande des SSII rebrandée en ESN et les PME dont l’info n’est pas le coeur de metier, c’est compliqué. Surtout quand comme je le pense, le recrutement est fondamental a ta culture d’entreprise et a ton produit final.

Tu vois bien qu’il vous manque un truc !

Moi j’ai pas dit ca par ironie non plus, mais par cynisme envers la realité que tu evoques.

Et a raison.

1 « J'aime »

C’est triste mais c’est le constat que j’avais fait il y a deja 20 ans, et pourquoi je me suis barré parce que faire du middle management de « cadre » et de « chef de projet », ca me fout zero la trique. Et rien n’a changé fondamentalement. Comme c’est dommage mais a un moment il va falloir réaliser que pour produire de la valeur il faut payer les gens en consequences, mais payer des techos cher, c’est complètement inimaginable pour la classe dirigeante en France, personne peut envisager la chose. Je dis meme pas qu’il faut arriver au grand n’importe quoi offre/demande qui est en train d’arriver aux US (offres de Senior Devs dans les $350-450k par an de partout chez les GAFA) mais putain… on en est quand meme vraiment pas dans la meme optique. Bref.

4 « J'aime »

Juste pour me faire une idée pour comparer à ma boite qui ne fait pas trop dans le syndrome de l’armée mexicaine, qu’est-ce que tu appelles « payer les techos cher » ?

Bah, tu vois, ça fait 2/3 ans que je prendrais bien une dispo pour quitter le public 3ans et retourner un peu dans le privé (histoire de faire des sous :innocent:)… et je fais le même constat, soit je trouve du management soit je trouve du 100% bullshit… a croire qu’à 35 piges si t’es pas manageur t’as raté ta carrière.

2 « J'aime »

L’app n’a pas été du tout codée par un stagiaire, ni par moi d’ailleurs ça ne fait que deux ans que je suis là. C’est juste que ce jugement hâtif m’a un peu énervé.

Je ne suis pas sûr que le salaire soit le premier problème. D’ailleurs on n’a même pas l’occasion de parler salaire avec les candidats. De ce que je sais que la boîte est prête à lâcher, je trouve ça pas mal pour quelqu’un qui a 4/5 ans d’xp. Et je dis ça avec ma casquette de développeur (backend, certes). C’est dans le haut du panier nantais et en tous cas beaucoup plus que ce que gagnent les prestas que j’ai connus jadis.

En France pour être en raccord je dirais €150-250k par an, senior.

1 « J'aime »

Effectivement c’est très cher… C’est du niveau de CTO de pas mal de boîtes aujourd’hui…

Je faisais de la BI/base de données et à 48 ans, depuis 2 ans, je refais du développement (R Shiny), ce que je n’avais plus fait de façon intensive depuis 15 ans (sauf à m’autoformer en php) . Je revis, je m’éclate… mais ça n’a été possible qu’en devenant indépendant dans une PME :slight_smile:… mais avec un TJM qui ne suit plus celui de consultant BI. En ESN on n’arrêtait pas de demander si on veut être manager.

Clairement en France, il y a un souci quand on veut rester dans la technique : pourquoi donc les salaires plafonnent ? Alors vouloir développer au delà de 40 ans dans ce contexte.

Je ne pensais pas que c’était à ce point là : il me semblait que tu gagnes bien ta vie, d’après tes messages ici, mais je ne savais pas que tu étais resté dans le développement. En France c’est clair que la musique aurait été différente pour toi en voulant faire du développement

@coccobill

Évidemment tu n’es pas responsable de tout cela surtout que tu n’as pas la main sur cette offre.

Mais même si @AnA-l a un humour particulier ça me fait penser à une remarque d’un manager d’ESN qui s’étonnait de ne trouver personne… à un salaire moyen, potentiellement pouvant faire des missions à l’autre bout de la France, et risquer de se faire virer en cas de refus.

Ce qui n’est pas le cas chez un éditeur mais je n’ai pas l’impression que le ratio pression / salaire soit très positif chez les éditeurs.

Si, si je suis dans le développement! A fond! J’ai passe 6 mois a écrire un file system l’année dernière :slight_smile: Mais je prend même pas mon cas comme un exemple. Mon poste existe pas en France, de près ou de loin. J’écris encore du code quand ils me laissent faire. J’ai zéro personne « sous » moi donc pas du tout un manager, officiellement mon taff c’est architecte/référent technique pour ~600 ingénieurs, mais je touche pas a la gestion de projet directement. On est pas beaucoup, on est moins de 50 pour tout Amazon/AWS, a mettre en rapport avec quelques dizaines de milliers d’ingés, donc je suis tres conscient que c’est pas généralisable. Je parle même pas de mon salaire… Après aussi, des projets de l’envergure de AWS en Europe y en a pas beaucoup, et c’est l’œuf et la poule: y en a pas parce que on sait pas faire, on sait pas faire parce que il y en a pas.

Après, même sans aller dans les gens qui ont eut les chances ou opportunités de monter a mon niveau, en regardant Ingénieur Senior, qui est responsable tech d’une équipe de 10 personnes et de son interface avec le business et les autres équipes, doit y en avoir trois mille ou quoi a Amazon, pareil dans les autres boites GAFA et dans les societes de taille bien plus modeste, c’est un poste standard, et c’est des gens très techniques, a un niveau ou on peut faire toute sa carrière sans honte et être bien payes comme je disais plus haut. Même pour ce type de poste, en France, c’est pas vraiment commun ou rémunéré en fonction de l’expérience amenée et de la valeur ajoutée qu’ont ces postes et c’est vraiment dommage. Comme dit plus haut y a un gros plafond de verre pour les postes qui restent orientes développement même en 2020.

4 « J'aime »

Mais c’est exactement ça. J’adore le dev, mais petit à petit, je suis passé de dev, à Lead dev à architecte/dev et enfin architecte pur.
Au final, ça doit faire près d’un an que je fais : des PowerPoint, des mails, des réunions téléphoniques. Alors y’a des trucs archi sympa comme imaginer des solutions, interfacer tel ou tel système… Mais je touche plus une ligne de code et j’en ai plein le dos, ça me motive pas du tout.

Alors je saute encore sur l’occasion, quand les autres lead dev sont pas là, d’aller voir les gars qui ont des soucis pour les aider avec leur code mais bon…

3 « J'aime »

Tu t’en tire bien, t’as pas cité « pilotage de tableau excel » :sweat_smile:

1 « J'aime »

Ouai effectivement, c’est le genre de trucs que j’ai refusé tout net. Mais c’est quand même malheureux qu’on te pousse inexorablement vers ce genre de merde si tu veux évoluer vers un meilleur salaire. Entre ça et chef de projet. Ca m’énerve qu’en France on ne puisse pas avoir des salaire de ouf quand t’es très bon techniqueent, à moins de passer indépendant.

1 « J'aime »

Il manque aussi le « poster sur le réseau social d’entreprise pour prouver que mon projet existe et que mon équipe bosse ».

4 « J'aime »

Ce post de 2018 est toujours d’actualite…

2018? Hmmm… Haha! Mais non, c’etait une feinte, c’etait un post de 2008 ! Le lecteur attentif aura repere la mention anachronique du Nokia 3310.
Donc ce post de 2008 est toujours d’actualite. Sauf peut etre pour les exemples de salaires parce que c’etait y’a 10 ans quand meme*

.

*Je deconne, avec la crise de 2008 les salaires n’ont pas progresse. :face_with_hand_over_mouth:

7 « J'aime »

C’est particulièrement vrai pour les dev et c’est en grande partie lié à l’existence même des ssii, qui sont une aberration de mon point de vue, socialement, techniquement et managérialement.
Maintenant il y’a des efforts dans pas mal de boîte (et administration), avec de l’internalisation massive d’activités et des filières d’expertises mieux reconnues.
Après, quand le modèle de la très grande école d’ingé reste de former des cadres dirigeants et pas de bons techniques on est mal barré…

Généralisation assez hâtive.

J’ai fait l’ENSIIE (à l’époque encore IIE) et on était très clairement là pour sortir 50% au moins de bons ingénieurs techniques, en réseau, systèmes, programmation, traitement de données etc.

Après c’est sûr, il y a aussi les 50% qui étaient là pour quitter la technique : chef de projet ou MOA ou encore trader (option Finance bien cotée auprès des élèves et des entreprises)…

Le problème n’est clairement pas du côté des formations à mon avis. Il est du côté de l’évolution de carrière en entreprise.

2 « J'aime »