Je suis sorti ce matin bien emmitouflé dans mon écharpe avec mon bonnet noir sur le crane et mon cuir doublé sur le dos. Ca caillait sévère. Heureusement j’avais pu garer ma voiture de l’autre côté du paté de maison pas trop loin, ce qui est une chance inestimable dans mon quartier parisien.
J’entre dans la voiture, me met à l’aise et met le contact. La diode de préchauffage du diesel s’allume.
Quelques craintes s’installent en moi, cela fait quelques jours que ma brave astra break a du mal au démarrage. La batterie doit être morte, je l’ai rechargée complètement deux fois depuis que je l’ai, ça ne tient pas plus de quelques semaines.
Par acquis de conscience, je coupe la ventilation et tourne la clef. Le démarreur râle 10 secondes avant de lancer péniblement le moteur. Ouf, ça ne sera pas encore aujourd’hui le changement. Le trajet d’une heure devrait remplir un peu le bébé pour le prochain démarrage.
Je matte le rétro, l’angle mort, clignote, sort de ma place et commence à arpenter la rue à sens unique dans laquelle je m’étais garé. Je me rends immédiatement compte qu’il y a une coye dans le paté… Un bruit space comme on entends dans Interstate 76…
Et meeeeeeeeeerde, mon pneu avant gauche est mort. Je continue lentement en cherchant une place où changer le fautif. Un croisement à droite avec un joli sens interdit offre un peu de place à son angle. Je me gare à moitié sur le passage piéton en laissant un espace aux passants éventuels et met les warnings.
Je passerais sur le changement de roue qui a été assez délicat de par le froid qui avait bloqué les écrous et de par la surface irrégulière des pavés recouverts de bitume qui ne permettaient pas un appui très sécurisant du cric.
L’aide apportée par un badaud m’a permis de finir plus vite la chose, merci monsieur.
Bon, ça a été plutôt rapide, cool. Un problème de réglé !
Je range le foutoir, ferme tout, rentre et remet le contact que j’avais coupé (par prudence, bétise ou démarche écologique, je ne sais pas).
Évidemment ce coup là la batterie ne m’a pas fait de cadeau et je n’ai pas pû redémarrer titine.
Keep cool, mon frangin est à l’appart pas trop loin avec sa voiture, il pourra m’aider à aller chercher une nouvelle batterie s’il le veut bien.
Je n’avais pas remarqué le camion.
Sisi, celui qui m’avait doublé au moment où je rangeais mes instruments, qui portait du matériau de construction sur le plateau et qui s’était arrété en warnings juste après le croisement où ma voiture gisait.
Je résume.
J’ai une voiture en panne qui gène à un angle, les mains pleines de cambouis et une rue à sens unique bouchée plus loin par un 35 tonnes qui décharge à la grue tout le matériel nécessaire pour construire la tour eiffel sous les klaxons bien parisiens des blaireaux à deux neurones qui ne savent pas communiquer autrement que par leur trompe sonore.
A ce stade, quelques conducteurs un peu intelligents se sont décidés à prendre le sens interdit pour contourner l’obstacle. Les moutons suivants ont fait de même, ce qui a un peu débouché le carrefour.
Le conducteur de la camionnette plus large bloquée par mon break et par l’autre camionnette qui avait eu la putain de bonne idée de se garer pile de l’autre côté de la rue pour livrer a été obligé de m’aider pour pousser ma voiture plus avant sur l’angle, me forçant à boucher complètement le passage piéton (gomen !!!).
Une fois le flôt de voiture complètement vidé, j’ai alors pu manoeuvrer ma voiture (sans direction assistée et en poussette bien entendu, le tout sous une pente assez forte) sur la place le long du trottoir providentiellement libérée par la voiture derrière moi.
L’aide apportée par un badaud m’a permis de finir plus vite la chose, merci monsieur (bis). Ouf, elle était enfin garée sur une vraie place ! Un problème de réglé.
Pour finir ?
L’histoire s’est bien terminée. Mon frère n’était pas encore parti à son taff et m’a emmené au centre commercial le plus proche pour acheter une batterie de rechange.
Je n’ai pas eu de prune (j’avais laissé un mot “en panne” au cas où je ne trouverais pas de batterie adéquate et que je devrais partir par les transports en commun au boulot).
Bref, plein de galères de suites mais dans l’ensemble quelques chances inestimables (présence de mon frère et de sa caisse, place libérée juste derrière l’endroit où je m’étais arrété, batterie dispo au centre commercial, pas de prunes).
Pour résumer, trois heures de retard au taff, un stress incroyable vécu et 500 balles qui partent à la baille trop tôt (j’attendais la prochaine paie pour changer le cube à jus).
Moralité ? Si votre voiture tousse, n’attendez pas qu’elle crève pour lui filer du sirop, vous pourrez vous éviter des combos de la part de Murphy !
(PS : et qui a dit que personne n’aidait les autres à paris et/ou entre automobilistes ?)
Voilà, vous n’en avez peut être rien à foutre de mon récit mais ça avait besoin de sortir. Et comme je n’ai pas de blog…
Ce message a été édité par use-writer le 22/10/2003