J’ai bien compris que le freelancing serait l’avenir des métiers informatiques, mais perso, je vois plus ça comme un immense retour en arrière, comme une façon de contourner l’ensemble de la loi du travail et des acquis sociaux pour revenir à une relation employeur - employé plus proche de celle du début de 19ème.
J’ai vu beaucoup de soi-disant auto-entrepeneur (au sens large) faire dans la pratique exactement le même travail, dans les mêmes condition, que des employés normaux. Certes si on regarde les chiffres, on a l’impression qu’ils gagnent plus, mais comme l’explique l’article, en tant qu’indépendant, l y a tellement de chose à prendre en charge soi-même que je ne suis pas sûr qu’un bilan plus honnête, chiffrant aussi les congés, assurance maladie, chômage, temps passé à gérer sa boite, etc… soit vraiment plus avantageux.
Je ne nie pas que pour certain métiers, ce status a du sens. Mais dans la pratique, c’est de plus en plus utilisé pour faire bosser des gens sans avoir a les embaucher. Et c’est assez facile de voir la différence: pour moi si on a client unique, et qui est 10-100-1000 fois plus gros que soi, on est dans le dévoiement.
On est plutôt sur du 15 à 25% selon le type de conventionnement (droit ou non à faire des dépassements d’honoraires) pour l’URSSAF seul.
C’est la caisse de retraite qui nous met un sale coup derrière la nuque. Et c’est là à mon sens une des aberrations du système : même si tu assumes le risque d’être à ton compte, tu es obligé de financer ta retraite (enfin ça c’est le discours, la réalité c’est qu’on finance la retraite des retraités actuels, et que nous on n’aura probablement rien puisque les systèmes sont globalement non pérennes).
(Si les modos trouvent le 2ème paragraphe hors sujet et trop polémique, pas de souci il peut sauter. Mais faut aussi être informé qu’une part importante du temps de travail quand on est à son compte consiste à râler contre les charges)
C’est la CARMF qui a eu raison de moi à l’époque (et une envie personnelle de refaire quelques DU/Capa)
Pour être aussi honnête, c’est aussi un coup du sort qui a eu raison de mon installation. Je n’avais pas pu provisionner assez la 2eme année (pb familial) + baisse d’activité à la 4ème et c’était le GG.
J’en remets donc une dernière couche : les 2 premières années, il ne faut rien dépenser en dehors du minimum vital.
J’suis assez d’accord avec ça. Étant dans le milieu de l’info, j’ai longtemps songé à passer freelance (il y a 5 ou 6 ans) pour finalement abandonner face aux risques que cela représente devant ma situation familiale et les gosses prévus (et maintenant bien présents).
Avoir un employeur qui te garantisse un salaire à la fin du mois, sans te soucier de tous les soucis administratifs qu’être seul peut amener (et j’en sais quelque chose, ma femme est généraliste), je trouve que c’est ptêt être un mouton ou que sais-je, mais au moins, je sais à priori où je suis et ce que je fais pour les 6 prochains mois (au moins).
C’est con hein, mais savoir qu’à 18h30 (en gros), j’suis chez moi sans rien avoir d’autre à faire, ben c’est plutôt réconfortant.
Je ne sais pas si il y a un équivalent en France,
mais en Belgique on a le statut d’indépendant complémentaire.
Tu dois avoir minimum un mi temps ou un temps plein (donc un revenu garanti avec tout les avantages),
et à coté tu peux bosser suivant ce que tu as envie.
Tu as juste une cotisation, en fonction de ce que tu gagnes.
Moi par exemple je remettais 20€ tous les 3 mois, mais c’est pour gagner 5000 € max par an.
Donc pour commencer je trouve que c’est idéal.
Tu prends pas de risques financier, et si ton travail en tant qu’indépendant complémentaire fonctionne vraiment bien tu démissionnes de ton boulot et tu passes en indépendant complet.
Alors je sais pas si ça existe en France, mais il me semble que y’a quand même des aides pour aller dans cette voie (comme être exonéré de certains trucs les 2 ou 3 premières années, je crois).
Non, c’est vraiment le cap d’après qui fait “peur”. Mais c’est comme tout, faut avoir les corones, et tous ceux qui ont passé le cap font soit “mine de” soit ils vivent vraiment mieux (tant financièrement qu’humainement).
Je suis moi même auto-entrepreneur en plus de mon job à temps plein, ça permet de mettre un peu de beurre dans les épinards (ou de parmesan dans les pâtes^^).
Cela fait plusieurs années que je réfléchis à basculer à 100% vers le Freelance mais je n’ai toujours pas franchi le pas. Il faut dire que je bosse dans une boite plutôt cool, avec un salaire qui commence à être confortable, et que je suis plutôt allergiques aux formalités administratives (même pour l’AE où c’est simple j’ai du mal).
Mais je pense qu’au delà de l’aspect financier uniquement c’est aussi une question de personnalité : pour avoir discuté pas mal autour de moi certaines personnes ne sont tout simplement pas faites pour être Freelance, car il faut avoir une certaine rigueur et la tendance à la procrastination serait trop forte. En gros si personne n’est là pour leur mettre un peu de pression et leur dire quoi faire elles ont du mal à avancer dans leur travail.
A l’inverse certaines personnes ne supportent pas d’être « managées », et se dirigent tout naturellement vers le Freelance. J’ai connu des consultants qui se clashaient régulièrement avec leur boss et qui se sont mis à leur compte tout simplement parce qu’ils se sont rendus compte qu’être employé n’est pas compatible avec leur façon de bosser.
C’est important à prendre en compte, parce que se retrouver tout seul du jour au lendemain c’est aussi devoir s’imposer tout seul une rigueur et une méthodologie de travail.
Me concernant, je n’ai pas eu le choix, j’étais trop vieux pour entrer en interne et trop cher pour les SSII.
Avec ma femme qui ne travaillait pas, trois gosses et la baraque à payer, crois moi que j’était pas fier après six mois de recherches infructueuses.
Ceci dit, je ne regrette rien, je gagne beaucoup mieux ma vie et reste relativement serein quand à l’avenir car mon expertise sur le mainframe reste relativement rare.
Je suis malgré tout obligé de passer par des SSII pour trouver des clients “finaux” du fait de la politique de référencement des grands comptes utilisant cette technologie. Mais même avec un intermédiaire et sans facturer “des milles et des cents” j’arrive à bien vivre, en tout cas mieux qu’en étant salarié SSII.
Certains diront que indépendant c’est un état d’esprit, et bla bla ! Non, globalement mon travail reste le même, dans les mêmes conditions vis à vis du client final que si j’étais salarié SSII. Mais, et c’est important, si le travail ne me plait pas, je peux partir sans me justifier auprès de qui que ce soit, de plus si une SSII est trop gourmande sur sa commission pour une mission, qu’à cela ne tienne, je vais voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
De ce fait, je suis moins stressé dans mon boulot mais plus enclin à bien le faire, car je sais qu’un client final content de ma prestation, c’est l’assurance d’obtenir du boulot plus tard.
Oué, j’comprend bien. SSII = le mal de toute façon. Après entendons-nous, trouver la bonne boite finale, c’est pas si facile que ça non plus, c’est parfois pire que dans une “bonne” SSII (si tant est que ça existe).
Oui ça c’est normal. La retraite c’est une sorte d’assurance, et les actifs d’aujourd’hui payent pour les retraités d’aujourd’hui.
Ca a toujours été le cas hein. On ne cotise PAS pour SA retraite.
Quant au fait que ce système ne soit pas pérenne, c’est faux. Il peut l’être sans problème.
Mais ça nous entraine trop loin ensuite
J’ai pris un statut d’auteur photographe justement pour ça : ça ne me coûte rien si je ne facture pas. après en complément d’un boulot salarié c’est pas mal mais je reste assujetti et non affilié.
Du coup, je découvre au fur et à mesure des (quelques) cessions de droit que j’ai fait que quand tu t’adresses à des boites qui ne sont pas dans le domaine artistique c’est parfois compliqué de leur expliqué le précompte, de récupérer ses certificats etc…
Avec le recul, je me dis que j’aurais aussi bcp plus du me renseigner sur la partie compta que je connais mal (et qui ne m’intéresse pas vraiment non plus). J’ai testé des softs, mais sans une mini formation ou quelqu’un qui sait pour t’aider c’est galère.
Et c’est là que tu te rends compte aussi des limites de entrepreneuriat en 2nde activité car il faut pouvoir y consacrer du temps (et c’est parfois chaud par rapport à une activité principale) y compris et surtout sur ce qui n’est pas le cœur de métier qui fait que tu te lances à la base (l’administratif par exemple mais ça peut aussi être de savoir se vendre) ou s’entourer donc investir.
J’ai le sentiment que c’est aussi pour ça qu’ils ont modifié des choses sur les auto entrepreneur.
Tiens je rajoute un bémol dans le freelance, on dépend du bon vouloir pour le paiement des clients entre les impayés et les retards cela peut souvent etre tres stressant.
Sachant que en plus pour avoir testé tu as aussi un jugement de classe lors du paiement , un “saltimbanque” sera souvent payé en retards ou devrait appeler 20 fois le service comptable d’une boite (meme tres grosse et tres a l’aise) pour etre payé.
Et ce probleme de “saltimbanque” est aussi valable pour ceux qui font des petits mickeys.
C’est pour ça que j’ai cessé mon activité complémentaire comme graphiste.
Parce que non seulement tu dois pleurer pour qu’on paye ton Mickey,
mais en plus tu as du le refaire 8 fois parce que c’était mieux avec un nez rouge,
mais que non c’était mieux la casquette,
puis que Jean Pol de la compta n’avait pas vu et que lui il préfère en vert
bah j’etais en mode pro et j’ai du faire flipper ou influencer pour me faire payer …
Bizarrement quand je precise que je suis aussi hypnotiseur et que je peux passer discuter de la facture ca marche mieux
…
Quand je faisais “juste” cracheur de feu c’etait la galere … Et tu sens le mépris de classe …
Bref en métier artistique c’est déja méga galere de te faire payer alors en plus te faire payer a temps.
