Covid-19: et après?

Je rebondis juste là dessus

C’est bien mal connaître la plupart des boîtes qui voient le télétravail comme de la branlette absolue. Le plus tôt ils nous remettent au taf bien rangés, le mieux ils se sentiront. C’est triste mais malheureusement majoritaire :confused:

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Boarf nous le problème est vite réglé pour l’acier. On stoppe les hauts fourneaux, et on dit que c’est la faute a la crise, parce que nos clients italiens et espagnols sont à l’arrêt (mais alors pourquoi vu qu’on ferme on a des clients méditerranéen qui sont obligés d’aller se fournir a Gand ou en Allemagne parce qu’on ne peux plus les fournir ? Zut c’est bizarre ça.) D’autant plus que parmi les conditions de redémarrage on nous demande un carnet de commande supérieur à la prod avant crise :thinking:
Non franchement les patrons n’oseraient quand même pas se servir d’une crise comme d’une excuse pour se barrer voyons. Ils sont trop honnêtes pour ça :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Je pense qu’on a une révolution à faire dans l’alimentation carnée qui est énergétiquement une aberration*, moralement une préoccupation montante, sur le plan sanitaire une des premières causes de mortalité… Je ne savais pas comment pondérer ces activités, mais vu le graph de @LoneWolf, et même si la part « agriculture » n’est pas démembrée (il cite quand même le cheptel bovin comme premier exemple), ça me conforte assez fortement dans mon opinion qu’on sera plus efficaces en diminuant la viande qu’en diminuant les trajets en avion.
Après il y a bien des trajets en avion qui sont discutables. Mais je ne crois pas que ce soit les longs courriers, qui sont pourtant montrés du doigt, mais plutôt les petits trajets pour lesquels le train est une alternative viable. Voire la voiture pour la famille qui part en vacances à quelques centaines de kilomètres…

Pour autant, en l’état actuel du mode de fonctionnement des avions, je ne mettrais pas mes économies dans ce secteur… Ce qui n’est pas en contradiction avec ce que dit Glop un peu après ; juste lui pense que le secteur va s’adapter, alors que pour ma part je ne suis pas convaincu qu’on arrive à faire voler des batteries assez rapidement.

Et globalement, je pense aussi que la situation est l’occasion pour certains industriels d’aller gratter des financements étatiques auxquels ils n’ont pas le droit normalement (je vous rappelle les conflits devant l’OMC entre Boeing et Airbus concernant les subventions qu’ils avaient tous les deux reçues), mais qui dans le contexte actuel seront plus facilement justifiables devant les contribuables comme devant les structures supra-nationales.
Honnêtement, je ne peux pas trop les blâmer, je revendique la même chose à mon niveau… Mais je le constate.

+1 avec ce que tu dis, auquel je rajouterais un élément dont on parle peu : sans pétrole pas de plastique. Arrêtons de cramer notre principale matière première !!!

* pourquoi je dis ça : simple problème de rendement énergétique comme pour toute transformation. Sans compter que pour faire la viande, il faut aussi dépenser l’énergie de l’aliment pour faire de l’'os, du poil, de la cervelle, etc… de la pure perte en termes d’énergie et de rendement.

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Pour celles que je connais (3 ou 4 très grosses boîtes on va dire) et sur une population de cadres, le télétravail est très répandu et en progression constante, y compris pour les prestataires.

Quand tu dis que c’est majoritairement mal vu, tu te bases sur quoi ?

Ici dans ma boîte c’est mal vu. Au debut du confinement notre chef nous envoyait des mails test à différentes heures de la journée pour être sûr qu’on soit derrière l’ordi.

Tain… la boite a la culture de merde.

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Et encore… c’est rien ça.
Dans ma fac, le télétravail est autorisé (hors crise) que si tu as un mouchard sur ton ordi qui log tout ce que tu fais.

C’est certain.

Mais l’idée générale est bien là : dans un premier temps, l’adaptation au changement climatique de nos sociétés pourrait venir d’économie de CO2 (ou de pétrole mais au global ça va à peu près ensemble) dans des secteurs « non indispensables ». Les loisirs pour l’avion ; la viande pour l’agriculture ; les objets à la con pour la production ; la 5G pour les communications (certains militent pour ne pas qu’elle soit déployée, parce qu’au final son rapport utilité / coût est désastreux), etc etc…

Ca permet de continuer quand même dans ces secteurs là, donc d’avoir une transition plus en douceur vers mieux plus tard.

Vu que le marché a toujours été inefficace pour adapter les économies aux crises mondiales, il va falloir des décisions politiques fortes et globales.
La crise du Covid pourrait au moins nous faire réfléchir à ça et aller dans cette direction

Sauf que ça n’en prend pas du tout le chemin. Et je lisais hier un article sur les effets contraires que cette crise pourrait provoquer : par exemple, les mesures barrières comme la distanciation sociale, pourraient faire s’effondrer les efforts faits sur les transports en commun, et faire revenir la voiture en force ! (bah oui, plus facile de s’isoler dans sa voiture que dans un métro…).
Tout l’inverse de ce qu’il faudrait pour lutter un peu contre le changement climatique.

Bref, c’est carrément pas gagné pour qu’on prenne les bonnes mesures…

Et perso je pense qu’on va se manger un bon gros mur dans pas trop longtemps, à côté duquel la crise du Covid fera figure de petit couac.

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C’est profondément ancré dans l’ancienne génération de chefs/patrons qu’un mec/nana qui télétravaille glande rien, parce qu’il/elle est a la maison et qu’on peut pas la surveiller.
Et je suis pas sur que le retour d’xp chez nous sera utilisé vu que, sur tous les projets en cours, en 6 semaines de confinement, on est globalement en avance. Parce qu’il n’y a plus de pause café, de croissant pour un anniversaire, parce qu’il n’y a plus de discussion sur la dernière vidéo de Vilbrequin, etc.
Par contre, le petit chef peut pas venir mettre la pression au pif ou venir voir untel pour vérifier s’il bosse. Et ca, pour un petit chef, c’est l’ENFER.

Il faudra encore un peu de temps (et de plus de confinement) pour que l’idée commence a faire son chemin… Ca viendra, de plein gré ou contraint et forcé.

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Avis perso de ce que j’ai pu voir dans les hôpitaux : les cadres sont des bullshit jobs. Ou au minimum, autant de cadres. Ils sont non productifs et coûtent plus que les salariés productifs, donc prennent des emplois.

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Ben ça pourrait remettre en avant les bons justement, ceux dont l’équipe fonctionne bien même en télétravail.

Pareil dans les universités, nous on appel ça « service support » mais ils ne servent pas à grand chose pour faire tourner la boutique…

Je me base sur mon xp de ces dernières années et le changement x3 de DSI, en plus des retours que je lis ici et là. A chaque fois c’est la méfiance, la faute a des DSI plutôt agés et bloqué à un âge d’or de la SSII qui n’existe plus. Alors oui, ça change, mais la méfiance reste le premier réflexe. Clairement tout ce que je fais je peux le faire en remote, et je suis à peu près certain que les directives qu’on va nous donner demain (on a un global call), c’est de venir bosser le 11 mai.

Bref, wait & see mais pour moi, y’a une diff entre ce qui est affiché « venez on fait du remote ouééééé », les posts linkedin « on est trop cool viendez ! », et la réalité.

Ok, c’est moche. :slightly_frowning_face:

Je te souhaite sincèrement qu’ils reviennent vite à la raison.

(et les articles LinkedIn, c’est comme les commentaires Twitter, il ne faut pas les lire :wink: )

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Urf, je pensais ma boite un peu dinosaure, mais finalement ça va, on fait du télétravail (1j/sem) depuis des années et là le switch s’est fait en douceur.

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En lisant vos messages je crois comprendre que bcp bossent pour Airbus Toulouse. Ce matin mon voisin m’a appris qu’il était en chômage technique, suite à conf audio hier. Il est également sous traitant chez Airbus. Pas de date de fin communiquée, on lui a dit plusieurs mois.

Airbus tousse, toute la région toulousaine s’enrhume… Le CA généré pour les sous-traitants par Airbus est énorme, même les SSII ayant d’autres clients vont prendre très cher!

Yep. Je ne sais même pas comment j’ai pu confondre ^^

Sinon pour l’aviation je pense qu’on était bien tous en train de parler de la part compressible (tourisme, une partie du business, une partie du cargo aussi qui pourrait tolérer d’être déplacé plus lentement par train ou bâteau). Personne ne dit qu’on va arrêter d’en faire voler.

De manière générale c’est vrai de tous les sujets autour du CO2 et des énergies carbonées. Personne ne propose de passer de 100% à 0%, ni pour le plastique (ou de manière générale la pétrochimie, notamment celle des engrais), ni pour l’automobile (l’électrification est estimée à 40% dans les meilleurs cas avec un shift vers des usages récréatifs/longue distance réduits), etc.

Quant au sujet du prix, aussi bien celui du CO2 que celui du pétrole, c’est vraiment plus compliqué que ce que j’ai lu plus haut.

Cf. Jancovici qui en parle beaucoup, le prix du pétrole n’est pas élastique :

Et pour le CO2, même avec une bourse existante les prix ne reflètent pas encore entièrement le coût des externalités (pollution/réchauffement) car on ne sait pas parfaitement estimer ces coûts. Le CO2 dans l’atmosphère c’est à chiffrer pour des impacts sur combien d’années ? 50 ? 100 ? 1000 ? On chiffre quoi : les pertes pour les PIB ? le coût du retour aux valeurs préindustrielles - spoiler c’est pas demain la veille - ? le coût de la transition pour arrêter d’en émettre trop ? c’est quoi trop ?

Quand je dis qu’on a besoin de métriques pour le CO2, je ne parle pas de ça. Je parle de quelque chose pour le quotidien, pour les individus. Pas un nombre transformé en € (genre « je paie 100€ sur le prix de ma voiture pour compenser le CO2 »). Mais une véritable comptabilité carbone, en équivalent poids de CO2 (1t eq CO2 pour un vol Paris > New-York par exemple). A avoir affichée à côté du prix, et sur le ticket de caisse, etc. voire même sur sa feuille d’impôts à la fin de l’année.

Après on peut discuter de savoir ce qu’on fait d’une comptabilité carbone. Est-ce qu’on adopte un modèle collectiviste (chacun son quota de Kg eq CO2 par an ?), un modèle libéral (le régulateur fixe un cours Kg eq CO2 > €, et on paie un impôt de consommation comme une TVA CO2), ou quelque chose d’autre… Je ne sais pas. Mais déjà il faut pouvoir avoir cette comptabilité pour qu’en tant que société on décide d’une politique à créer par dessus.

En tout cas si on suit ton idée il faut que ça soit non monnayable ou en tout cas non « spéculativable », c’est-à-dire avec la soustraction au prix tout de suite et répercuté de l’entreprise à l’État, un peu comme la tva, sinon on aura les mêmes soucis, notamment la fraude, de la taxe carbone actuelle. Et ça n’aurait pas le défaut de la montagne de taxe bureaucratiques et compliquées, qu’on paye avec des formulaires divers et variés. Il faudrait que ça soit aussi simple que la tva.

En fait je ne fais que reprendre les mêmes arguments (percutants et convaiquants) de Jancovici. D’un côté il fait parti du think tank The Shift Project, mais à la base il a une boîte justement dédiée à la comptabilité carbone qui s’appelle Carbone4 :

http://www.carbone4.com/services_/empreinte-carbone-et-reporting/bilan-carbone/

L’objectif essentiel d’un Bilan Carbone ® ou Bilan des Émissions de Gaz à Effet de serre (Bilan GES) est de donner une image globale d’une activité avec un indicateur qui n’est pas économique (des euros ou des dollars), mais physique (des émissions de gaz à effet de serre). Le Bilan GES est alors une sorte de compteur de vitesse nécessaire pour piloter son activité dans un monde contraint énergétiquement et en transition vers une économie « bas carbone ».

Dans un produit on est capable de me dire que c’est « made in France » (ou ailleurs), que c’est bio ou pas, que c’est 50% de coton ou pas etc. Je demande qu’on puisse aussi me dire c’est N kg eq CO2 qui ont servi à le produire et à l’amener jusqu’à moi (livraison, stockage etc. inclus autant que possible).

Après, au moins dans un premier temps, à moi de me débrouiller pour arbitrer entre :

  • le bien A qui a coûté 50g eq CO2, et coûte 1,50€
  • le bien B fonctionnellement équivalent à A mais qui a coûté 75g eq CO2, et coûte 0,90€

Je veux que sur les sites de vente en ligne on puisse trier par kg eq CO2 du kg de produit acheté, et pas seulement par € du kg de produit acheté.

On a besoin de comparer ce qui aujourd’hui n’est pas comparable… Est-ce qu’il vaut mieux manger du maïs bio ? plus ou moins local ? OGM ?

Et dans un monde encore plus idéal j’aimerais que l’obsolescence des objets soit prise en compte en kg eq CO2, et que les garanties constructeurs soient alignées sur ces valeurs. Un constructeur dit que son lave-linge a une durée d’usage en conditions normales de 10 ans ? L’autre 20 ans, et du coup il affiche 2x moins de CO2 ? Et bien faisons en sorte que ce dernier soit tenu à aligner ses prétentions avec ses responsabilités (garantie, reprise du matériel usagé ou en panne etc.).

Le bilan CO2 de la consommation c’est une autre façon de voir les choses à côté du prix (au moins dans un premier temps). Ça peut ouvrir la voie à des leviers réglementaires, à l’image de ce qu’on sait déjà faire pour les normes (genre la norme CE ou les normes de sécurité automobiles).

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