Covid-19: et après?

Ça risque de faire très mal à Toulouse, Airbus commence à alerter que sa survie est en jeu vu la tendance actuelle. Quand on sait le nombre de sous-traitants qui ne vivent qu’au travers de cette activité, ça va faire très mal !
Quand je pense que je n’ai jamais voulu y bosser essentiellement parceque leur position dominante les amène à se comporter comme des enfoirés, je ne regrette pas (mais la boîte de ma femme travaille à 80 % pour eux)…
Je crois que @Arkeon bosse dans une SSII Toulousaine, ça va leur faire très très mal :persevere:

Je suis pas chez Airbus, même pas dans l’aéronautique, donc je suis pas trop inquiet :slight_smile:

D’un côté, c’est aussi le bal des pleureuses pour grater un maximum d’aides, subventions, etc.

Un corona-chantage quoi… va faire la différence là-dedans entre la partie com et le réel.

D’instinct, j’aurais dit que ce qui menace Airbus, c’est les mouvements de regionalisation qui vont s’opérer dans les prochaines années ( comme toutes les industries mondialisées)

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Non mais au delà de réclamer des aides, ils ont aussi commencé à demander aux sous traitant de faire des efforts, baisser les couts …
=> pas mal de projets ont diminué leur voilure. => Certains sous traitant ont arrêté les recrutement / bloqué les périodes d’essai en cours (quelques échos et impacts autour de moi :frowning: )
Moi pareil j’ai quitté « le milieu » donc je regarde ça à travers mes anciens contacts.

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Keligh, tu sais que même si l’on est pas touché directement, indirectement c’est toute la santé financière de la région qui est concernée.
Même si pareil, je ne bosse plus pour eux et que ma boite travaille finalement peu pour bubus.

Quand je pense que j’ai failli être en mission chez eux en décembre… Ma SSII est impactée mais heureusement on a quand même des clients très divers et pas juste GrosNavions. Mais clairement ils ont déjà fait mal sur toute la région en foutant la majorité des presta dehors ces dernières semaines, et ça fait peur pour la suite…

C’est très brutal, mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas qu’une histoire de COVID-19. L’épidémie met surtout en évidence des fragilités de territoires qui se sont spécialisés à outrance dans des industries carbonées dont il va falloir se passer et qui vont finir par devoir subir enfin le coût de leurs « externalités négatives » (le réchauffement climatique et la pollution). C’est Chicago et son industrie automobile en déclin depuis 50 ans, où les subprimes ont été le révélateur de l’état de la ville, mais probablement en pire (il va falloir faire en marche forcée à Toulouse/Blagnac en 10 ans ce que Chicago a subi en 50).

On peut mettre des milliards dans Airbus tant qu’on en a, si c’est un matelas pour amortir les chutes d’emplois, mais ce serait une grosse erreur de croie que c’est un coup de pouce pour relancer l’aviation comme secteur d’avenir.

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Chez Safran on parle déjà de licenciements.

Je bosse sur un projet d’Airbus et pas on nous demande de réduire les couts.
Beaucoup de projets annexes arrêtés et même les Airbusiens commence à sentir la pression de leur côté pour ceux qui bossent sur des projets non essentiels (R&D,…)

Exactement.
De toute façon à terme les compagnies d’aviation sont condamnées (disons à un horizon de 20 ans, 30 ans gros max à mon avis).

Donc soit on « profite » de cette crise pour essayer de réfléchir dès à présent à faire la transition (on fait comment ? On remplace par quoi ? On forme les salariés sur le carreaux à quoi ? etc), soit on injecte des milliards juste pour les sauver et continuer comme avant, mais dans ce cas ça sera reculer pour mieux sauter dans 10 ans…

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Y a pas que l’industrie aéronautique, je suis dans un autre secteur industriel et on a déjà passé les sous-traitants à 80%, embauches gelées, augmentations gelées aussi

Bienvenue dans la fonction publique :sweat_smile:.

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Il faudra bien en conserver un peu, il y a des usages « légitimes » de l’avion, quitte à les réduire drastiquement.

Sauf que là, l’étape d’après ce sont les sorties de sous-traitant et les plans sociaux. :disappointed:
Pour une fois, le perk « sécurité de l’emploi » de la fonction publique est vraiment appréciable.

C’est moi ou ce thread se transforme de plus en plus en fourre tout ?

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C’est probablement lié au fait que cette épidémie a des impacts sur la quasi-totalité des aspects de notre vie.

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Sans pétrole, pour le moment, il n’y aura bien plus d’avion du tout d’ici 40 ans…
Mais dans un premier temps, oui, il s’agirait surtout de ne conserver que les usages vraiment obligatoires de l’avion… Ce qui implique de décider ce que seront ces usages « obligatoires »… :slight_smile:

Plus de pétrole dans 40 ans ? J’ai du mal à y croire (les prédictions à ce sujet sont très floues de ce que j’ai pu trouver). Et quand bien même, si on reste sur un courbe de consommation complète des réserves en 40 ans, je pense qu’on se mangera le mur climatique bien avant celui du manque de pétrole.

Quand aux usages obligatoires, il y a une solution simple, à défaut d’être facile à appliquer: tu pars de l’évolution des températures, tu en déduis la consommation de pétrole autorisée par an pour rester sur une courbe acceptable (+2°C en 2100 par exemple) et tu limites la production en fonction de ça. Tu laisse le marché gérer le reste.
Ça ne se fera jamais évidemment.

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@Twin : le pic d’extraction de pétrole a a priori été atteint en 2018. De là, c’est assez facile d’en déduire qu’on n’en a plus pour très longtemps (certains disent 30 ans, d’autres plus… M’enfin ça se rapproche très vite quoi).

On y est déjà à +2°quasiment :slight_smile: Donc si tu veux suivre ton idée, la consommation autorisée par an, c’est 0 :slight_smile:
Et le « marché » qui gère ce problème ? Perso, c’est bien le dernier système auquel je ferai confiance :slight_smile:

Le +2 c’était un exemple, mets le chiffre que tu veux.

J’imagine, mais je crains que ce ne soit un peu par dogmatisme. Je m’explique.

Je ne crois absolument pas à « la mains invisible du marché », et encore moins au fait qu’elle soit la solution optimale pour l’allocation de resources dans une société (je pense qu’on a assez d’exemple sous les yeux pour que le constat soit quasi-évident).

La solution que j’évoquais (et qui reste de la SF) repose sur la limitation de la production et non de la consommation. Une fois la production limitée, l’objectif de limitation d’émission de gaz à effet de serre est atteint par construction.
Ta société bascule « automatiquement » dans un modèle « post-pétrole », puisque ce dernier atteindra vite un prix prohibitif.
Après rien ne t’empêche d’en réserver légalement une partie pour certains usage, peu importe, ce n’est pas le point imptant de la solution décrite. Le point important c’est de garantir l’objectif, et ensuite de s’adapter aux contraintes que celà impose.

Si tu t’attaques aux émissions par le côté de la consommation, en tentant de réglementer un par un, avec des quotas, tu t’exposes au problème du choix des usages légitimes que tu évoques.
Sur un domaine, l’aérien, ça se fait peut-être. Sur tous les aspects impactés par un pétrole rare, c’est infaisable. C’est là qu’une auto-régulation par les prix peut faire une partie du travail (c’est un outil comme un autre, au même titre qu’une réglementation fine, il ne faut pas s’en priver).

[Edit] je pense qu’un modo pourrait déplacer les messages depuis le 1844 jusqu’à celui-ci vers le thread de l’énergie.