[Critique] The Artist

Un film, noir et blanc, muet. En 2011. Une idée folle, un pari insensé. Et pourtant, la magie fonctionne comme rarement. Au milieu des explosions et coups de feu de toutes les grosses productions, The Artist est une bulle de calme et de poésie.

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Faire un film muet sur le destin d’un acteur de film muet. La mise en abyme est superbe, l’histoire est poignante. On rit, on pleure, sans bruits. Et malgré ça le talent explose de toutes parts à l’écran, tellement les acteurs sont justes dans leur interprétation, servis par une photographie qui illumine leurs expressions et leur jeu. La musique ici est un personnage à part entière, jouant les dialogues, mimant les scènes d’actions et emmenant l’émotion à son paroxysme. Elle sert de parfait contrepoint au silence, omniprésent, essentiel et troublant. Il en est presque bruyant, tellement celui-ci a disparu au cinéma et dans notre société.

Dans le sillage d’un Jean Dujardin qui n’en finit plus de s’améliorer, Michel Hazanavicius nous emporte pour 100 minutes de pur bonheur, nous faisant virevolter dans cet Hollywood(land) de cinéma en pleine mutation. Comment ne pas s’attacher à ces personnages qui semblent plus vivants que tous ceux de Shia Labeouf réunis ? Ici même le chien déborde de talent! Le Cinéma sort grandi de ce film, qui nous rappelle très justement que peu importe les artifices, seul compte le talent.

Plus qu’un hommage The Artist est une réussite, de celles que l’on attend impatiemment mais qui se font de plus en plus rares. Une idée folle certes, mais de celles qui touchent au génie.

Merci gabs ! A cause de toi je vais pas résister à me taper une salle de cinoche au lieu de jouer à BF3 !

Serieusement, merci pour cet avis, ca donne clairement envie la !

Le duo Dujardin - Hazanavicius fait décidément des merveilles.
J’ai hâte de voir ce film .Comme tu le dis très justement, s’il ne devait servir qu’à une chose, c’est déjà de contrepoint à tous ces trucs sans âmes qui confondent magie du cinéma et % de scène avec effets spéciaux

Ta critique me conforte (après toutes celles positives que j’avais lues par ailleurs).

Alors mon avis, encore un peu à chaud car j’ai vu le film hier soir. Oui, The Artist est un excellent film que je conseille, surtout aux amoureux du Cinéma (oui, avec un grand C). Sans réinventer le genre (ce n’était pas le but), le réalisateur a su faire un film qui rend hommage du cinéma des années 30, sans (trop) tomber dans le caricatural. Il joue avec les codes et ça j’aime beaucoup. Sans spoiler, le film arrive régulièrement à surprendre. Et surtout il y a l’essentiel : des émotions !!! (mention spéciale au chien, je veux le même). Et puis il y a John Goodman et ça, c’est la classe B) J’avais peur aussi d’une fin cul-cul, mais non (ouf), elle est juste comme il faut :slight_smile:

En grand fan de Chaplin, je dois avouer quand même je suis resté un peu sur ma faim. J’aurais voulu qu’il y ait autant d’audace. Et puis il est difficile de ne pas penser à des films de Chaplin comme Les Feux de la Rampe (qui raconte la vie d’un artiste en fin de carrière qui s’éprend d’une jeune danseuse) ou Les Lumières de la Ville. A ceux qui ont aimé The Artist, je leur conseille vivement donc de voir les films que je cite (et tous les autres :D).

Petite précision : j’avais des préjugés négatifs, avant qu’un collègue ne m’en parle. Le film n’a pas volé son prix à Cannes comme je le croyais au départ.

Oui j’ai aussi ressenti la même chose par rapport à Chaplin mais j’ai plus vu ça comme un véritable hommage plutôt qu’une reprise.

@Drakulls le plus important c’est que tu apprécies le film :slight_smile:

Je l’ai trouvé super bien construit et tout est bien amené, sans trop de longueur.

Il y a cette chose que j’aime bien que d’autres oeuvres (*, *) ont déjà fait, c’est-à-dire que les premières minutes racontent au final le reste du film mais d’une autre manière; on raconte l’histoire d’un héros qu’on force à parler, mais il se refuse de le faire et se retrouve dans une mauvaise passe, avant de se faire sauver par son chien et finalement s’en sortir avec brio (et des claquettes).
J’ai beaucoup aimé comme les premières scènes nous mettent directement dans l’ambiance et dans le gimmick du film.

Ouai clair, merci de t’en être donné la peine, j’espère qu’un Geek fera une critique de Tintin, sinon je vais devoir m’y coller et ce sera pas du propre ;o).

Vu la semaine dernière alors que j’aurais pu etre en train de jouer à BF3…J’ai bien aimé et suis d’accord avec vos avis mais je rajouterais que le jeu de Bernice Bejo vaut très largement celui de Jean Dujardin. En tout cas ça change d’atmosphere.

Michel Hazanavicius aime le cinéma, aime le détourner (la classe américaine, OSS117) et prend un malin plaisir à associer la forme et le fond.
Si dans ces derniers films l’histoire était plus importante que la forme. Ici c’est un peu l’inverse. L’histoire est simple (On ne saura jamais vraiment pourquoi Valentin ne veut pas parler) et n’est qu’un prétexte pour rendre hommage à ce cinéma d’il y a 100 ans ou le bruit était de la musique et les paroles des cartons.
Le message n’est pas nouveau. Jacques Tati et Pierre Etaix (un beau clin d’oeil aurait été de le faire apparaitre dans le film, lui qui doit rêver depuis 20 ans de réaliser, à nouveau, un tel film) sont déjà passé par la, mais depuis Charle Lane (sidewalk stories,1989) et à ma connaissance, ça n’était plus arrivé.
The artist est donc un excellent film jalon, une œuvre d’utilité publique qu’on ne peut critiquer; tant elle déborde de bonnes intentions et qui nous rappelle (et on en a bien besoin en ces temps de thx/3d//4k) que le cinéma cà peut être 24 belles images par secondes. (La scène finale des retrouvailles dans l’appartement est magnifique)

c’est aussi bien que convenu.
On passe un bon moment et on s’en va.

c’est un film qui fait un peu piqure de rappel.
Obligatoire mais qu’on oublie vite.

le truc qui m’a un peu déranger c’est qu’on est parfois à la limite de la caricature. Sinon c’est parfait dans son genre.

Dernièrement j’ai découvert Chantons sous la pluie. L’influence (revendiquée par Hazanavicius) sur The Artist est évidente ! Le thème du film (passage au cinéma parlant) est le même et tourne aussi autour d’acteurs. Le film n’est pas seulement une comédie musicale comme je le pensais au départ, mais un film sur le Cinéma. Le film est bien rythmé et il y a beaucoup d’humour. Il y a une scène très impressionnante avec Donald O’Connor qui fait un numéro physique très impressionnant.

J’ai été assez frappé par la similitude entre les couples Durjadin/Bejo et Kelly/Reynolds !

Sunset Blvd. (1950) pour ceux qui sont intéressés par le thème du passage au parlant et des problèmes de certains acteurs/rices “à faire la transition”. Magnifique film avec un scénario excellent et un très bon casting : William Holden (Stalag 17 & Sabrina entre autres) et Gloria Swanson qui justement jouerait presque son propre rôle, n’ayant été que peu vue sur les écrans après l’arrivée du parlant…

Sinon The Artist, je vais l’attendre en DVD, pas eu envie de le voir au ciné.

C’est un petit peu dommage car le silence dans une salle de cinéma, c’est si rare.
Je pense même que l’un des principal attrait est lié à une projection en salle.

Je pense aussi que The Artist s’apprécie plus en salle que chez soi. Le public était très réceptif quand j’y suis allé. Ce serait dommage de passer à côté de ça.

Merci pour Sunset Boulevard, je crois qu’il devrait aussi beaucoup me plaire.

Bah il ne passe plus en salle… donc DVD ^^

Sinon pour ceux que ça intéresse, un contrepoids aux éloges : Quand Kim Novak fustige « THE ARTIST ».

Même si je n’adhère pas à la virulence de la critique et au côté éxagérée de celle-ci, c’est ce qui me tient à distance de « The Artist » et du cinéma « d’hommage au cinéma » en général (Tarantino pour ne citer que le champion), et des parodies mais c’est un autre sujet. Mais je le verrai quand même, histoire de me forger une opinion.

Sinon ceux qui auraient envie de voir après leur expérience « The Artist » de bons films muets, je me permets de leur conseiller ceux-ci :

_« Nosferatu » (1927), Murnau. Problème de celui-là c’est qu’il en existe plein de versions différentes (dont une avec de la musique limite « techno » (si si, affreuse ^^) donc à éviter pour les puristes mais qui peut peut-être faire « mieux passer » le film.

_« Das Cabinet des Dr. Caligari » (Le cabinet du Dr. Caligari) (1932), Robert Wiene. Mise en scène magnifique, qu’on dirait, j’ose dire « Burtonienne » aujourd’hui si ça peut vous attirer.

_« Les vampires » (1915), Louis Feuillade. Pour résumé, c’est du Tintin avant l’heure (apparaît pour la 1ère fois en 1929) et pas édulcoré : Meurtres, trahisons, rebondissements, immoralité, probablement une de mes plus belles surprises de 2011 :). Ah oui, ça n’a rien à voir avec les vampires dans le sens mort-vivants ;).

_« The Call of Cthulhu » (2005), Andrew Leman. Réalisé donc récemment mais avec justesse et qui est une mise en image de la nouvelle de Lovecraft « L’Appel de Cthulhu ». Tourné en N&B et muet donc. Très réussi. Et + qu’un hommage à la manière de tourner dans les années 20, c’est un hommage au maitre de la littérature fantastique d’horreur.

_Et je passe sur les Chaplins qui sont tous à voir (c’est trivial de le dire), ainsi que les films de Fritz Lang (Dr. Mabuse) car ces derniers ne sont pas forcément facile à voir si on est pas motivé.

_D’ailleurs, et ce sera la fin de ma digression, désolé, si vous aimez les fims d’Hitchcock, il faut savoir qu’il a commencé sa carrière à l’époque des films muets dont j’ai pu voir l’intéressant « The Lodger: A Story of the London Fog » (1927) qui est un bon « thriller » et qui préfigure toute la qualité de réalisation à venir chez Hitchcock.

tl;dr
Résumé : Je verrai the artist en DVD & les films muets « d’époque » peuvent être aussi intéressants que nos films modernes. Faut juste commencer par les bons :slight_smile:

The Artist a cartonné aux Golden Globes. Il a remporté le prix de la meilleure comédie, le prix de la meilleure bande originale et le prix du meilleur acteur pour Jean Dujardin.

Un lien vers un article dessus.

Il va ressortir

Pour la sortie exagérée , je subodore le téléguidage par un studio adverse…Avant les cérémonies, il y a toujours des coups tordus…

A ma grande surprise, le film est nominé 10 fois aux Oscars ! Même si j’ai beaucoup aimé, je n’aurai pas été jusqu’à lui accorder autant de nominations. Enfin, tant mieux pour l’équipe :slight_smile:

Le film ressort le 25 janvier (demain) dans les salles françaises. A ceux qui hésitent encore à aller le voir : foncez :wink:

RDV ciné pris ce soir :slight_smile:

Sinon Michel Hazanavicius a gagné le prix du meilleur réal aux « 2012 Directors Guild Awards » et Jean Dujardin celui de meilleur rôle principal aux 2012 Screen Actors Guild Awards.

Quand je vous disais qu’il était bien ce film… :smiley: