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Isaac Clarks est vivant. Mais à quel prix. Deux années se sont écoulées depuis sa fuite d’Aegis, la planète maudite au monolithe rouge. Et pourtant rien n’a changé. Tel Ripley, Isaac ne s’est échappé de l’ISG Ishimura que pour mieux se perdre dans les méandres de la station Médusa. Nouveau vaisseau, nouveaux terrain de jeu, mais mêmes cauchemars. Comme tous les héros maudits du genre, Isaac, où qu’il aille et quoi qu’il fasse retrouve ses meilleurs amis, les nécromorphs.
Tout cela, on le comprend dès les premières minutes du jeu. Isaac parle, mais surtout souffre. Si Nicole est bien morte sur Aegis, elle continue à nous hanter jusqu’à la folie. Car oui, Isaac est complètement détruit, au point qu’il ne peut que difficilement faire la distinction entre cauchemar et réalité. D’ailleurs les premiers pas dans Dead Space 2 se font dans une camisole de force.
Dès le départ, on peut voir que les deux ans qui séparent les deux épisodes ont été particulièrement bien mis à profit. Si l’on retrouve bien évidemment les mêmes environnements, ils ne sont qu’une partie de l’immense station Medusa, située sur Titan. Fini l’enfilement de couloirs métalliques, bienvenue aux appartements, magasins et autres églises à la beauté morbide et dérangeante. Isaac est malgré lui le témoin d’un monde en perdition, envahi par la folie et l’horreur. Plus qu’une amélioration significative des graphismes, c’est surtout l’atmosphère qui a le plus bénéficié du travail du studio. Les éclairages sont sublimes dans leurs couleurs, leur justesse et les jeux d’ombres qu’ils procurent. Les ambiances sont très différentes les unes des autres, au point qu’on passe allégrement d’Alien à Bioshock en passant par F.E.A.R 2, sans chargements ni transition forcée. Seul bémol, si la multitude d’environnements profite à la cohérence de la station, elle rend le jeu moins claustrophobique, moins usant nerveusement. Mais rassurez-vous, vous allez avoir peur je vous le garantis.
Car tous les éléments qui ont fait le charme du premier Dead Space sont présents. Si certains craignaient une dérive vers l’action pure, rassurez-vous DS2 n’est en rien Resident Evil 5. S’il y a certaines grosses bastons (comme dans le premier à vrai dire), elles sont peu fréquentes. L’essentiel de l’aventure se joue bel et bien le cutter plasma à la main, dans une pénombre malsaine éclairée seulement par votre petite lampe torche à attendre en tremblotant le prochain Nécromorph. En parlant de nos meilleurs ennemis, il n’y a que peu de nouveaux membres dégoulinants, mais les monstres auxquels ils appartiennent sont encore plus flippant. Que ce soit les bébés démons qui hurlent ou les vélociraptors de l’espace (déjà que je les supportais pas dans Jurassik Park ceux là), tous sont là pour vous découper, décapiter ou simplement vous manger et si possible en groupe.
Mais que cela ne tienne car Isaac est on ne peut mieux équipé. Au traditionnel cutter plasma s’ajoute quelques nouvelles armes dont ma préférée, le lance pieu tout droit sorti de painkiller. Leur maniement est comme d’habitude jouissif, d’autant plus que Visceral Games a beaucoup amélioré la jouabilité. Que cela soit les raccourcis pour les trousses de soin, le déplacement en zéro G ou encore la possibilité d’utiliser son pouvoir télékinésique pour transpercer les Nécromorphs avec leurs propres membres, tout est fait pour que la boucherie se passe au mieux, avec si possible un soupçon de sens artistique. Il faut tout de même le signaler, l’impression de lourdeur dans les déplacements du personnage reste bien présente, et il n’y a toujours pas de possibilité de faire un demi-tour rapide, ce qui rend certains combats dans l’obscurité parfois bien confus. Volonté des développeurs pour renforcer l’immersion ou petit laisser allé, chacun se fera son opinion.
Si certains peuvent sortir du jeu à cause de cela (les fous !), le reste restera bien accroché à son pad ou à sa souris tellement les aventures d’Isaac sont prenantes. La bande son est comme pour le premier juste exceptionnelle, à base de hurlements, cris étouffés et bruits métalliques terriblement efficaces. Le rythme est parfait, avec des scènes d’action complètement folles entrecoupées de vastes moment solitaires, errant au gré des compartiments dépressurisés ou sans gravité sans réellement savoir où l’on va. Et c’est peut être cela le reproche majeur (à noter que je n’ai pas encore fini le jeu), le scénario est peu présent. On se retrouve comme le premier à avancer sans réellement prêter attention aux objectifs ou aux personnages qui nous parlent. Si l’univers est très cohérent et intéressant, l’histoire en elle-même décolle peu et reste basique.
Dead Space est définitivement devenu une grande licence du jeu vidéo, et ce en seulement deux opus principaux. Tout dans Dead Space 2 est sublimé pour rendre l’horreur incroyablement belle. Les développeurs ont su rester dans la veine du premier épisode en améliorant encore la formule, avec des graphismes boostés, une maniabilité améliorée et surtout un grand, grand sens de la mise en scène. Paroxysme de l’horreur spatiale, DS2 est un véritable hommage à tous les ténors (films ou jeux-vidéos) du genre. En jouant à ce jeu, on ne se dit qu’une chose : Isaac n’a pas finit de découper du Nécromorph et nous, on n’a pas fini d’avoir peur. Pour notre plus grand plaisir.
N.B: je n’ai pas testé le mode multi