Se frotte les mains en regardant sa bibliothèque
Ouééé, un thread que j’aime B)
Pour certains auteurs, j’ai une partie de leur oeuvre en anglais, l’autre en français, et j’ai tendance à préférer la version originale (avec des nuances) :
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Paul Auster : c’est avec lui et son Moon Palace et la New-York Trilogy que j’ai commencé à lire (vraiment régulièrement) en anglais; bien que les traductions (de Christine Le Boeuf, sa traductrice attitrée, semble-t-il) soient vraiment très bonnes, c’est en anglais qu’il faut le lire, qu’on mesure tout son talent; de plus, le vocabulaire et la grammaire sont « châtiés » (soutenus, quoi) mais sans être difficile d’accès, au contraire; bref, ça se lit vraiment très bien, et le « son » de l’anglais colle parfaitement au « sens » de l’oeuvre austerienne en général.
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Tom Wolfe : je suis ravie d’avoir The Bonfire of the Vanities et A Man in Full en anglais, ça, ça déchire; Tom Wolfe, c’est drôle, grinçant, génial, et le Bucher des Vanités en français, bah ça tue moins qu’en anglais, je parle d’expérience. En plus, tout le côté « argot »/"accents/expressions du Sud (A Man in Full) sont correctement rendues en français, mais rien ne vaut l’anglais, quand même.
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James Ellroy : c’est là où j’apporte une nuance/un bémol de taille. J’ai la série Le quatuor de Los Angeles en français (Le Dahlia noir (The Black Dahlia), Le Grand Nulle part (The Big Nowhere), L.A. Confidential et White Jazz) et les deux premiers tomes de la série Underworld USA (American Tabloïd et American Death Trip (The Cold Six Thousand)) en anglais. Et pour avoir lu les deux, je peux comparer : Ellroy en anglais, c’est quand même super balèze. Les intrigues sont touffues, déjà même en français, c’est pas évident à suivre, le niveau de langue est pas évident, langage familier/courant de flics, reporters, truands, etc, bref, c’est vraiment pas pour débutants - mais c’est jouissif.
Après, dans les trucs peut-être plus, euh, abordables, j’ai un Elmore Leonard (Freaky Deaky), et ça, c’est bien marrant, honnêtement, on lit un bouquin de lui, et on « voit » le film qui peut en être tiré, c’est découpé pareil, bref, on rentre dedans comme dans du beurre, ça s’oublie deux heures après l’avoir fini, c’est efficace, drôle, jeux de mots et trucs de gangsters aussi, mais moins sérieux, quoi.
Et tiens, pendant que j’y pense, j’ai pas mal d’Haruki Murakami, aussi bien en anglais qu’en français, et je trouve plus de « poésie » entre les lignes en anglais qu’entre les françaises… Mais ça, c’est tout à fait perso, comme opinion. Réflexion faite, ça n’a pas trop sa place dans ce thread, cette suggestion, dans la mesure où la langue d’origine n’est pas l’anglais B)
Evidemment, si on veut jouer les puristes, des trucs comme Orgueils et Préjugés (Pride and Prejudice) de Jane Austen, ou A portrait of a lady (Portrait de femme) d’Henry James, bref, les trucs « classiques », il faut lire ça en anglais. Imaginez un Balzac ou un Zola traduits, c’est pas pareil (je trouve).
M’enfin, on n’est pas des ayatollahs, non plus, alors