Discussions sur la biologie dans le monde contemporain

Si j’étais chercheur, j’essaierais de trouver un moyen de descendre dans les profondeurs des océans, genre la Fosse des Mariannes, en résistant à la pression extrême qui règne dans ces lieux…
Pour découvrir de nouvelles espèces animales qui doivent être bien cheloues et savoir enfin ce qu’il y a au centre de la terre.
Pour moi l’Ultime Frontière c’est l’Océan autant que l’Espace. [geek]“They say space is a Star Ocean…”[/geek] Et le fait qu’on ait pas reussi à y aller pour moi c’est louche…

[quote=« Tiennos, post:32, topic: 29987 »]Tiens d’ailleurs puisque on parle de gènes y’a des gens qui annoncent régulièrement avoir trouvé le gène de truc ou de machin. C’est sérieux ? Y’a un gène qui rend obèse ou alcoolique ? Ou violent ? Ou accro au jeux vidéos ? Ou accro aux jeux vidéo violents ?

Jusque là ça m’a toujours paru être des coups de pubs de chercheurs en manque d’attention, sur lesquels se jettent les gens trop contents de trouver une excuse à leur problèmes. Genre « Ouais c’est pas ma faute si je peux pas arrêter de fumer, c’est génétique »… mais bien sûr B)[/quote]

Petitprince à déjà répondu, mais je voudrai apporter quelques trucs. Déjà un gène n’est jamais directement responsable d’une maladie. Un gène ca code pour une protéine qui elle va avoir des conséquences sur l’organisme. Si elle est trop/pas assez produite ou qu’elle mute, cette protéine pourra avoir un impact sur plusieurs trucs.
Alors oui on a identifié des causes directes « Gène malade->maladie » mais c’est plutot « Gène malade → protéine qui ne fonctionne plus normalement->maladie ». Mais cette protéine qui cause la maladie, elle peut très bien avoir un autre effet sur l’organisme.
Pour une maladie plurifactorielle, une protéine peut induire un facteur de vulnérabilité. c’est à dire qu’elle ca facilitera l’appartition d’une maladie, mais seulement dans certaines conditions et/ou avec l’existence d’autres gènes spécifiques. Par exemple un gène codera pour une protéine qui jouera sur la transmission des neurotransmetteurs. Et à partir de là, on sera plus ou moins facilement accroc (au tabac/alcool/autres). Mais pour etre accroc ce gene seul est loin de suffir. Ca dépend aussi d’autres genes (qui seront plus spécifiques à une substance) mais aussi à notre caractère, notre volontée.

L’environnement joue beaucoup aussi. Par exemple si on prend la drépanocytose. En Europe c’est plus considéré comme une maladie (les globules rouges sont déformés et transportent moins bien l’oxygène/forment des caillots plus facilement). Mais en Afrique c’est plus un avantage qu’une maladie car ca protège du paludisme.

C’est très vaste, mais il faut savoir que les « on a trouvé le gène de l’obésité/qui rend accroc aux jeux videos/de l’homosexualité/de l’intelligence » et autres, ce sont avant tout des titres racoleurs pour faire vendre. Faut bien financer les recherches malheureusement :smiley:

[quote=“Kelp, post:41, topic: 29987”]Si j’étais chercheur, j’essaierais de trouver un moyen de descendre dans les profondeurs des océans, genre la Fosse des Mariannes, en résistant à la pression extrême qui règne dans ces lieux…
Pour découvrir de nouvelles espèces animales qui doivent être bien cheloues et savoir enfin ce qu’il y a au centre de la terre.
Pour moi l’Ultime Frontière c’est l’Océan autant que l’Espace. [geek]“They say space is a Star Ocean…”[/geek] Et le fait qu’on ait pas reussi à y aller pour moi c’est louche…[/quote]

Bah ça a été fait tout ça… Les bathyscaphes, tout ça, tu sais ?
Et pour les espèces animales bien cheloues, les biologistes les étudient et les utilisent même. On trouve, sans descendre au fond de la Fosse des Mariannes mais quand même, autour des fumeurs noirs par exemple des bactéries qui vivent sans oxygène et sans lumière, et surtout à des températures pouvant atteindre plus de 100°C. On utilise même certaines des enzymes qu’elles produisent pour leurs capacités de travail à ces températures extrêmes, par exemple dans une des techniques les plus utilisées en biologie moléculaire, la PCR. une page bien faite pour expliquer comment ça marche. C’est la technique utilisée par la police également, les fameux “tests ADNs” dont on parle tant. Paf, tampon “vu à la télé” .

[quote=« astrojojo, post:42, topic: 29987 »]Plein de trucs très vrais

L’environnement joue beaucoup aussi. Par exemple si on prend la phénicétonurie. En Europe c’est plus considéré comme une maladie (les globules rouges sont déformés et transportent moins bien l’oxygène/forment des caillots plus facilement). Mais en Afrique c’est plus un avantage qu’une maladie car ca protège du choléra (bon mes souvenirs sont flous, je ne suis pas sur à 100% que ca soit ces 2 maladies mais c’est le principe).

C’est très vaste, mais il faut savoir que les « on a trouvé le gène de l’obésité/qui rend accroc aux jeux videos/de l’homosexualité/de l’intelligence » et autres, ce sont avant tout des titres racoleurs pour faire vendre. Faut bien financer les recherches malheureusement B)[/quote]

Les maladies c’est l’anémie falciforme qui est aussi appelée drépanocytose. Le gène codant l’hémoglobine est muté à un endroit ce qui donne ensuite à tout le globule rouge une forme de faucille (d’où le nom). De ce fait il transporte moins bien l’oxygène (d’où fatigue, migraine, impossibilité de faire du sport etc) mais le forme de l’hématie la rend aussi moins apte à passer dans les petits capillaires sanguins d’où risque de thrombose (caillot toussa). Et il est vrai qu’en Afrique cela protège du paludisme ce qui est donc un avantage quand on n’a qu’une seule des deux copies du gène muté, pas de maladie et pas de paludisme ce qui explique que cette mutation circule toujours en Afrique et pas tellement en Europe ou il n’y a pas de moustique à palu.
Mais il est vrai que les effets des mutations et de l’expression des gènes sont dépendants de notre environnement et de façon très importante et complexe. C’est pour ça que dire que l’on a trouvé le gène de l’obésité ou de la violence n’a absolument aucun sens ! Qui plus est la méthodologie employée en génétique ne permet pas ce genre de chose. L’approche classique est de muter ou de supprimer un gène et de voir les effets. Si en mutant un gène on s’aperçoit par exemple d’un défaut de pigmentation sait où chercher. Mais si soudain le mutant est plus violent on cherche quoi ? Un défaut de conception du cerveau ? Ou alors il n’a pas d’anus et ça l’énerve ? Bon j’exagère un peu mais voilà quoi… On ne peut pas expliquer des comportements complexes par un seul gène. Et en plus de cela il n’y a pas d’échelle pour dire que te gène muté ayant telles conséquences est proche de tel gène naturel. Il y a des changements critiques par exemple dans la structure de la protéine qui résulte du gène qui n’apparaissent pas dans la nature et qui dont aussi que le gène muté étudié n’a rien à voir avec le gène naturel. Bref, pour faire court, c’est pas de la science c’est de la mer… hum pardon
Le tabagisme est aussi un bon exemple. On peut expliquer certains (pas tous hein) cas ou des gros fumeurs n’ont pas de cancer alors que d’autres y seront très sensibles. Cela vient du fait que des enzymes dégradant les composants nocifs du tabac produisent des intermédiaires très très méchants et que la machinerie pour les dégrader n’est pas correctement fonctionnelle. Donc si la première étape turbine à mort que la seconde traine la patte, à l’arrivée on déguste. Mais si la première est correcte et que la seconde dépotte bah on a des chances de s’en sortir (ou de mourir d’autre chose avant hein)(le tabac c’est le mal). Comme quoi ce n’est pas si simple, il y a des dizaines d’enzymes impliquées à chaque étape, qui existent dans des dizaines voire des centaines de formes différentes. Je vous laisse imaginer le nombre de combinaisons possibles au sein (heureusement que je ne cherche pas de synonyme dans Word :smiley: ) d’un même individu !

Ahlala passionnante question. Je n’en sais absolument rien. A vrai dire je ne sais même pas dire que tel ou tel ‹ objet › est vivant alors expliqué pourquoi… pioufff Mais c’est on ne peut plus intéressant. La NASA par exemple est intéressée par une définition claire de la vie, car elle voudrait bien la reconnaître si jamais elle la croise sur une autre planète…

Franchement, c’est très agréable de vous lire. Moi qui pensais que ce topic allait être fraichement accueilli je suis ravi de vos réactions et réflexions passionantes !

Ouais Auguste Picard PAWAAAH !!!
Mais j’étais pas au courant qu’il était allé aussi profond !!
Cela dit je pense que les fonds marins recèlent encore bien des mystères en fait et il me parait plus logique d’orienter ses recherches sur ce secteur plutôt qu’a s’évertuer à vouloir Terraformer ailleurs (même si ça reste un beau rêve).Et c’était plus l’optique de mon post en fait…
/me va apprendre à s’exprimer…

[quote=“BioGeek, post:44, topic: 29987”]Les maladies c’est l’anémie falciforme qui est aussi appelée drépanocytose.

Et il est vrai qu’en Afrique cela protège du paludisme ce qui est donc un avantage quand on n’a qu’une seule des deux copies du gène muté, pas de maladie et pas de paludisme ce qui explique que cette mutation circule toujours en Afrique et pas tellement en Europe ou il n’y a pas de moustique à palu.[/quote]

Merci, je confond toujours je ne sais pas pourquoi B) . Je corrige.

Tiens on parlait de cellule souche avant… voilà une nouvelle.
N’importe quoi :smiley: . Bon, d’un côté, ça va permettre à des labo non-américain d’avoir la plaisir et la célébrité de la découverte, si la loi ne passe effectivement pas. Mais ça fait quand même ouatmillions (milliard?) de dollar (peut être) envolé B) .

Merci de l’info. Déjà qu’interdire ce genre de recherches c’est plus que dommage mais en plus au nom de la lutte contre l’avortement ! Pppfff C’est quand les prochaines élections américaines ?

Pour l’histoire de l’age de Dolly, j’avais lu comme quoi les cellules du clone se comportaient déjà à la naissance comme les cellules sources (déjà affaiblies?), avec leur durée de vie amoindrie, etc… je sais plus ou j’avais lu ca par contre, c’est donc à prendre avec des pincettes.

Oui on sait comment, je pourrais te tartiner 5 pages là-dessus en recopiant mon cours de Neuro. En hyper résumé l’arrière de l’oeil est tapissé de plusieurs couches de cellules, la « première » (mais qui est en fait celle située le plus en profondeur, je sais on penserait le contraire logiquement) faisant office de photo-récepteurs, dans les couches suivantes (donc « remontant » vers l’intérieur de l’oeil) la lumière reçue est « traduite » en influx nerveux qui va au cerveau (partie appelée le cortex…visuel) via le nerf optique.

La fabrication d’un oeil artificiel serait assez coton quand même. Outre trouver le moyen de faire le boulot des différentes cellules mentionnées plus haut il faut aussi une lentille correcte avec la même accomofation de l’oeil humain. Pour que l’oeil se déplace correctement faudra aussi qu’il soit bien relié aux différents muscles occulomoteurs… ah et tout ça dans des matériaux biocompatibles bien sur :smiley:

Bref je crois qu’on ne verra pas ça tout de suite (oui jeu de mot facile)

EDIT: passons à Dolly
Lors de la création du clone plusieurs chèvres ont été utilisées: la chèvre originale, une chèvre « mère porteuse » et une troisième, la chèvre X qui a fourni un ovule. Pour le clonage les savants ont pris une cellule de la chèvre originale et en ont extrait le noyau (partie de la cellule contenant l’ADN), puis ils ont pris un ovule de la chèvre X et ont remplace le noyau de cet ovule par celui de la chèvre originale. Ils ont installé cet ovule dans la mère porteuse.

Oui mais… ils n’ont pas pensé aux mitochondries B)
Explication: si le corps est constitué d’organes différents, il en va de même pour la cellule constituée, elle, d’organites. Un de ces organites est la mitochondrie, présente en de (très) nombreux exemplaires dans chaque cellule. Elle agit comme une centrale nucléaire qui fournit de l’énergie (sous forme d’ATP à la cellule). Google => cycle de Krebs pour les détails.

Quel rapport avec le clonage me direz-vous? Et bien l’ADN n’a pas attendu la première cellule pour exister voyez-vous. Des formes primitives d’ADN existaient déjà avant dans certains organites. Les plus rapides auront fait le rapprochement: il existe un ADN mitochondrial présent dans les organties du même nom. C’est un ADN de petite taille mais très important vu qu’il permet la création de protéines dans la mitochondrie.

Il existe toute une catégorie de maladies appelées « maladies mitochondriales » qui surviennent quand l’ADN en question a subi des mutations (plus le temps passe plus elles seront nombreuses). Dolly a hérité de l’ADN mitochondrial de la chèvre X qui avait déjà un certain âge au moment de l’utilisation de son ovule. Quand Dolly est née elle était déjà « plus vieille que prévue » en effet.

Euh je comprend pas bien là. Tout les enfants (enfin au moins chez les mammifères) héritent de l’ADN mitochondrial, je vois pas pourquoi ça aurait été un problème ?!

J’aurais du exprimer ça un peu différemment: oui tous les enfants héritent de l’ADN mitochondrial, et eux aussi peuvent souffrir de maladies mitochondriales (toujours transmises par la mère) en cas de problème au niveau de cet ADN. C’est pour ça (entres autres raisons) qu’on conseille aux femmes de ne pas attendre trop longtemps pour faire des enfants. Plus tu attends plus l’ADN a des chances de se déteriorer.

Pour Dolly ils auraient du choisir une donneuse d’ovule la plus jeune possible, couplé au fait que les télomères étaient déjà réduits (voir le post de biogeek) ça a causé une vieillesse précoce

Ok, merci des précisions.

Oui enfin on sait on sait c’est vite dit hein… On connaît les structures qui reçoivent la lumière et qui les codent en influx nerveux. Ensuite on connaît quelques localisations au sein du cerveau pour quelques traitements (directions, mouvements etc) mais c’est à peu près tout. On est très loin de pouvoir projeter sur grand écran l’image que voit un oeil rien qu’en regardant l’influx nerveux. Et ça, ça ce serait cool. Mais c’est pas pour maintenant, il reste pleeein de boulot à faire

[quote=« Lupuss, post:50, topic: 29987 »]La fabrication d’un oeil artificiel serait assez coton quand même. Outre trouver le moyen de faire le boulot des différentes cellules mentionnées plus haut il faut aussi une lentille correcte avec la même accomofation de l’oeil humain. Pour que l’oeil se déplace correctement faudra aussi qu’il soit bien relié aux différents muscles occulomoteurs… ah et tout ça dans des matériaux biocompatibles bien sur :stuck_out_tongue:
Bref je crois qu’on ne verra pas ça tout de suite (oui jeu de mot facile)[/quote]

C’est clair que ce serait la galère la plus complète. Franchement, niveau traitement des images, on est des vraies losers… Va t’en apprendre à une machine à reconnaître une forme en temps réel et avec une aussi bonne fiabilité qu’un vrai zoeuil :smiley:

[quote=« Lupuss, post:50, topic: 29987 »]EDIT: passons à Dolly
Lors de la création du clone plusieurs chèvres ont été utilisées: la chèvre originale, une chèvre « mère porteuse » et une troisième, la chèvre X qui a fourni un ovule. Pour le clonage les savants ont pris une cellule de la chèvre originale et en ont extrait le noyau (partie de la cellule contenant l’ADN), puis ils ont pris un ovule de la chèvre X et ont remplace le noyau de cet ovule par celui de la chèvre originale. Ils ont installé cet ovule dans la mère porteuse.

Oui mais… ils n’ont pas pensé aux mitochondries B)
Explication: si le corps est constitué d’organes différents, il en va de même pour la cellule constituée, elle, d’organites. Un de ces organites est la mitochondrie, présente en de (très) nombreux exemplaires dans chaque cellule. Elle agit comme une centrale nucléaire qui fournit de l’énergie (sous forme d’ATP à la cellule). Google => cycle de Krebs pour les détails.

Quel rapport avec le clonage me direz-vous? Et bien l’ADN n’a pas attendu la première cellule pour exister voyez-vous. Des formes primitives d’ADN existaient déjà avant dans certains organites. Les plus rapides auront fait le rapprochement: il existe un ADN mitochondrial présent dans les organties du même nom. C’est un ADN de petite taille mais très important vu qu’il permet la création de protéines dans la mitochondrie.

Il existe toute une catégorie de maladies appelées « maladies mitochondriales » qui surviennent quand l’ADN en question a subi des mutations (plus le temps passe plus elles seront nombreuses). Dolly a hérité de l’ADN mitochondrial de la chèvre X qui avait déjà un certain âge au moment de l’utilisation de son ovule. Quand Dolly est née elle était déjà « plus vieille que prévue » en effet.[/quote]

C’étaient des brebis mais on s’en fout hein :smiley:
Humpf, je ne suis absolument pas mais alors pas du tout persuadé par ta théorie de « l’usure » de l’ADN mitochondrial. Imagine un peu la situation, une femme ayant accumulé 30 ans (c’est pas si vieux hein) de dommages dans son ADN le léguant à sa fille qui elle même va accumuler 30 ans de mutations etc… Si, selon toi ces dommages expliquent les maladies mitochondriales, alors au bout de quelques dizaines de générations ont serait tous dans le caca le plus complet… Surtout que globalement l’ADN mitochondrial est celui le moins remanié car venant uniquement de la mère. Du coup l’ADN mito devrait avoir dégénéré de belle lurette… Donc je ne pense pas que l’on puisse expliqer le vieillissement prématuré de Dolly par ce type d’explication, même si on est bien d’accord il va falloir résoudre un certains nombres de problèmes concernant les mitochondries pour faire progresser la technique du clonage.

Si les gens veulement poursuivre le débat sur la théorie de l’évolution débuté dans le topic sur la fusion froide un modo pourrait peut-être déplacé les messages concernés ici et renvoyer vers ce thread… Enfin ce n’est qu’une proposition pour éviter le déviage…