Review en en étant aux deux tiers : c’est du tout bon!
D’un point de vue visuel, j’ai en horreur l’ombrage celluloïd et les rendus « cartoonesques », j’ai donc eu assez peur du rendu de Dishonored. Un style plus réaliste et sombre aurait pu, selon moi, aider à rendre l’ambiance plus oppressante, plus crade, ce qui aurait peut être mieux collé avec le background qu’on nous présente comme pas glop du tout. Pour donner une idée, on a plus l’impression d’être devant une sorte de Cité 17 rendue en mode Team Fortress 2 qu’une réalité bien crade.
Donc il y a un certain décalage entre le background et ce qui est affiché à l’écran, mais pour autant on sent que c’est bien travaillé (même si les textures auraient pu être plus fines, mais cela doit être inhérent à la volonté de rendre le monde façon « peinture »), les effets d’éclairages sont simples mais sympas et les filtres (vision aquatique, loupes,…) bien foutus.
Bref, pas de décrochage de la mâchoire (jouer avec un injecteur AA donne plus de pêche aux couleurs, je le conseille, mais c’est affaire de goût), mais c’est du boulot propre et ça tourne super bien tout-à-fond sur les vieilles machines (E8400 @3GHz, HD4850 512Mo et 4Go RAM). Les temps de chargements sont très courts et peu fréquents.
Au niveau sonore, c’est pas trop mal. On entend le volume des bruits de pas qui évolue en fonction de la position de celui qui se déplace par rapport à nous. Sans être un RPG, les PNJs ont pas mal de lignes de dialogue à nous énoncer. On regrettera cependant que les gardes ont des litanies qui se répètent trop souvent. La BO est discrète mais de qualité. Enfin, pour une fois, vous pouvez vous passer de jouer en version anglaise. Arkane confirme l’excellent boulot réalisé lors de Dark Messiah (mmmmhhh… le doublage de cette tentatrice de Xana… :wub: ) : les doublages français sont d’excellente qualité.
Que du solo certes, mais quel solo! Pour peu que l’on se la joue pas grosbill en fonçant tout droit, l’aventure est bien plus longue que la moyenne des grosses productions (hors RPG) qu’on nous sert actuellement.
En elles-mêmes les cartes ne sont pas forcément grandes ou immenses, mais elles regorgent de détails. Joueur « consciencieux », j’aime bien retourner une carte de A à Z, en optant pour cette approche, on décuple le temps passé à remplir une mission sans pour autant s’embêter.
On est également surpris au début par l’agilité du héros qui grimpe très facilement très haut. On atteint rapidement des toits ou des rebords, qui nous seraient en général interdits dans un grand nombre d’autres titres. La où les autres productions non linéaires nous laissent le choix entre « tout droit et bourrine » ou « ce conduit là, ce rebord là, puis cette échelle ci, le tout en furtif », Dishonored nous permet de vraiment « composer » notre parcours, sans qu’il soit prédéfini et surtout, encadré/souligné par les développeurs. Et cela est bon pour la diversité des approches. On note cependant que seules les deux premières missions semblent proposer la liberté d’action la plus grande, les suivantes étant plus linéaire, mais sans devenir pour autant chiantes à jouer, loin de là!
Avec cette diversité des approches (subtil, complètement furtif ou bourrin - voire tout à la fois), l’exploitation de certains objets trouvés, les dispositis de sécurité à pirater, Dishonored reprend le meilleur de pas mal de titres. Thief (pour l’aspect infiltration), Deus Ex (pour l’aspect diversité des approches), Dark Messiah (pour les combats qui combinent brutalité au corps à corps et utilisation de pouvoirs), Bioshock (pour la multitude de façons d’occire l’ennemi), Half-Life 2 pour cité 17…
Au total, même si c’est que du solo, on a une bonne rejouabilité je pense. Je vais le finir une fois en mode « je tue personne » puis une autre fois en mode bourrin. Sans être aussi complexe au niveau des branches scénaristiques qu’un Mass Effect, j’ai bien envie de vérifier lors de mes prochaines parties ce qui se passera si cette fois je décide d’épargner / tuer ce PNJ là ou ce PNJ ci et l’influence du chaos généré par notre brutalité ou sagesse. Le scénario est extrêmement convenu, mais bien amené et on se laisse porter par ce que nous racontent personnages principaux et secondaires et ce que l’on voit ou entend au cours de nos missions.
Bref, avec ou sans problème de sauvegarde Vous pouvez y aller, c’est du tout bon!