Je fais pas dans le tout récent là mais il se trouve qu’il y’a quelques jours j’ai pu voir deux film qui, en 1995 et 1997, ont fait beaucoup de bruit et dont on m’a énormément parlé ensuite. Il n’ont rien à voir mais je les réunis ici pour avoir un peu vos avis.
Dobermann, de Jan Kounen, avait pas mal déchaîné les passions à l’époque. Une bonne partie de la critique criait à l’aberation, quelques exceptions parlait d’un film novateur et une partie du public se montrait très enthousiaste, assez pour que Dobermann devienne culte aux yeux de certaines personnes. Bon moi, âgé de 11 ans à l’époque j’ai évidemment pas pu voir ce film au cinéma puisqu’il était interdit au moins de 16 ans.
Avec le DVD entre les mains je partais plutôt avec un bon à priori. On m’avait parlé de violence; cool ça me dérange rarement dans un film si c’est au service de quelque chose. On m’avait parlé de personnages barés; les frapadingues sont parfois savoureux (Bill The Butcher, The Bride ou encore Gary « Stansfield » Oldman dans Léon…).
Après « regardage » en règle… hum, c’est tout? Les protagonistes sont crispants au possible: Moustique, Le Prêtre, PitBull sont vraiment à baffer, tarés certes mais sans aucun charisme, juste nuls! Tcheky Karyo nous sort une parodie de son rôle dans Bad Boys (bon sauf que là il est flic véreux), Monica Bellucci est fidèle à ce qu’elle fait tout le temps, soit de la figuration (décidemment elle me revient de moins en moins…), et on a tout juste un Vincent « Le Dobermann » Cassel qui s’avère assez sobre mais finalement en retrait face à la débauche de stupidité dont font preuves ses acolytes. Y’a bien Romain Duris qui campe un obsédé lui aussi à baffer mais résolument plus amusant que le reste de la bande. Sur le film après y’a bien quelques plans originaux mais franchement pas de quoi crier au génie… La violence physique, assez gratuite, assez navrante n’apporte absolument rien et que dire de la violence verbale qui plane sur tous les dialogues et qui les rend affligeant. Alors on peut me dire que c’est du second degré mais si ce procédé conduit parfois à des perles du niveau de Pulp Fiction, il ne suffit pas à faire un bon film. Ouais, au final ce film qui a fait tant de bruit je l’ai juste trouvé nul, je me suis ennuyé très souvent, même les gunfights ne sont pas réussi et je suis assez étonné qu’on ai fait tout un foin autour de « ça ». Rien de profondément choquant (ça l’était vraiment à l’époque?), rien de génial, juste sans intérêt, mais ça n’est que mon avis. Les critiques des Spectateurs sur allocine.fr me paraissent bien amusantes d’ailleurs.
Seul point commun avec le film précédent: la présence de Vincent Cassel. C’est « marrant » il se trouve que ce film est bigrement et tistement d’actualité. Encore une fois on m’avait dit beaucoup sur ce film de Kassovitz et j’avais un bon à priori… qui ne s’est pas démenti! Ce film est superbe! A des lieux de la caricature, pour moi c’est un document sociologique sur les cités. Évidemment c’est de la fiction mais le plus troublant c’est qu’il véhicule bien moins de clichés que la masse de docu que l’on peut voir sur le sujet! Pas d’acharnement sur les flics et en même temps une critique de la garde à vue telle qu’elle peut-être pratiquée;, pas de glorification de la petitesse de « l’esprit de banlieu » mais pas non plus d’acharnement sur ces jeunes qui n’ont pour seul horizon que les barres et les tours. En plus de ça on a droit à un Vincent Cassel extra, bien épaulé par Hubert Koundé, le grand noir, et Karim Belkhadra, Samir. Pour ne rien gâcher la réalisation de Kassovitz est excelente, le choix du noir et blanc intelligent et dans cet univers triste l’humour arrive à être omniprésent mais jamais lourdingue (« la vache » de Vinz :P). Ce film est bourré de scènes géniales: le petit vieux dans les chiottes à Paris, le fou camé dans l’appartement immense, l’expo d’art contemporain… Du grand cinoche français, j’ai adoré!
Voilà pour la petit retrospective, ces films sont probablement de la génération de nombreux cafzonien (un peu jeune moi pour que ma génération se les soit approprié) donc je vous invite à partager vos opinions.