Docteur Geek !

Yes, social scientists do it longer :slight_smile:

Juste pour amener mon expérience de thèsard à l’unif en Belgique : gaffe aux généralisation du genre « En Europe la thèse c’est comme ça… » Par exemple comme le disait Lupuss, si t’es assistant on te donne 6 ans pour faire ta thèse et c’est souvent pas suffisant. Pourquoi ? Parce que t’es de la main d’oeuvre à la fois pour de la recherche et pour de l’enseignement et que t’es fréquemment encadré par des profs qui sont eux-mêmes dépassés par leurs charges académiques et institutionnelles. Bref la thèse à l’unif quand t’es pas sur fond extérieur (qui eux doivent rien à l’unif donc pas d’enseignement), souvent t’as pas de pognon, t’as pas de temps et t’as pas de reconnaissance. Du coup, petite stat qu’on avait obtenue (même si pas hyper précise) y a environ 60% d’abandon de thèse avec en plus de ça un avenir bien bouché (du moins dans la recherche universitaire)

[quote=“rolyat, post:20, topic: 37997”][…]
J’aime mon job et y’a pas mal de trucs à revoir à mon avis en France surtout. Ma thèse est française, mais elle a été faite en Allemagne et supervisée en Allemagne pour 90% de celle-ci. Après on peut toujours se demander pourquoi après avoir postulé à 29 postes en France je n’ai pas eu d’entretiens… Alors on se remet en question, on broit du noir, on se dit qu’on ne vaut rien, que la thèse ne vaut rien etc.
[…][/quote]Si ça peut te rassurer, après avoir postulé pour 200 postes j’ai passé en gros 10 entretiens. Tout ça pour au final me faire coopter dans une SSII. Je suis ingénieur en physique et me voilà maintenant analyste-programmeur, je fais du COBOL…

Les galères pour trouver un boulot c’est pas forcément pire avec un doctorat. Mais au moins j’ai pas perdu 5 ans en thèse et post-doc pour en arriver là alors que c’est pas rare autour de moi les docteurs en bio/physique/chimie/macramé/etc qui font la même merde que moi.

Je confirme pour l’Allemagne. Le milieu de l’entreprise en Allemagne est formel, ça veut dire que tous les détenteurs de PhD font précéder leur nom de Dr comme ça c’est facile de les identifier.
Et ben autour de moi il n’y a que des Herr Dr. ou Frau Dr. pour les postes de management, on bosse à l’international et ils ont des salaires de malade à 6 chiffres bien sûr.
(le truc intéressant dans les petites équipes c’est que j’ai l’impression que ça tire les salaires vers le haut pour les simples Master comme moi)

JE suis en post doc, j’ai eu aucun probleme pour en trouver un a coté de chez moi … maintenant la sortie de thèse ou de post-doc est pas rose si tu veux rester dans de la recherche académique. Un conseil fait toi une “friend list” rapidement et bouge un maximum pour rencontrer du monde, ne cède pas à la facilité comme moi.

Ah oui bien sur : la valid/verif formelle c’est pas super porteur forcément crois moi … quoiqu’en crypto peut être, mais les Labo d’université on des “profils” ne fait pas une thèse sur un sujet isolé, même si ton jury te fait un rapport de fou “que ton taf c’est super hyper novateur” … bah si tu rentre pas dans la case ou n’est pas pistonné … tu trouveras rien.

Ensuite les abhération de la france existent à tout les niveaux exemple : je suis le choix numéro 1 d’un labo dans une TOP 10 Grande Ecole après 3 entretiens avec le chef de labo et le chef d’équipe, l’administration qui ne connait rien à mon domaine trouve que je colle pas au poste + ma boite (recherche fondamentale étatique) aurait besoin de moi pour finir ce que je fais pour un projet qui continue encore sur un ans, et un autre qui va s’ouvrir dans 6 mois MAIS la hierarchie (les “lois” de la boite) refuse d’enchainer les CDD/post-doc ou de payer un presta (pour feinter car eux comprennent pas l’intérêt) et ne recrute pas avant 2010 sauf si les cariboux émigrent tous à HAwaii… donc j’ai 6 mois de carence à faire --> Dans 4 mois je suis au chômage au lieu d’avoir mon CDI, ou un CDD qui à le mérite de m’interesser vraiment.

Bref soit tu en veux, soit tu es sur un sujet hyper tendance, soit tes chefs te feront des amis, soit … tu vas te planter sévère.

Sinon pour le choix du directeur de thèse/ jury je plussoie.

J’ai l’impression que c’est quand même un sujet bien à la mode, c’est des preuves faites avec l’assistant de preuve Coq et d’après ce que j’ai vu tout le monde s’y met…

'tention, sujet a la mode, ca ne veut pas dire que c’est ce sur quoi tu vas bosser apres ta these. De plus, on trouve toujours des gens (dans le monde) qui travaillent sur des sujets plus ou moins similaires, c’est avec eux qu’il faut faire de tres bons contacts (malheureusement, c’est pas forcement un truc inne ni un truc qui s’apprend comme ca… Eh! M’sieur Prof, j’ai lu vos articles, je vous ai vu en conference, blahblah, je suis fan… ca peut marcher si on a les couilles au debut pour ca :slight_smile: ).

Il y a des rumeurs sinon qui disent que si tu veux bosser dans le monde academique francais par la suite, il vaut mieux avoir des papiers ecrits en francais (la, c’etait pas mon cas (labo allemand, ignorance, tout ca). Je ne sais pas si c’est vrai, je sais juste que c’est une remarque que l’on entend souvent.

rolyat j’ai pas les mêmes rumeurs, si tu publie qu’en français donc 90% du temps en France ou Magreb … bah tu ne touche que des conférence de secondes zones, désolé. Au contraire ils privilégient les gens à l’aise en anglais et sachant publier dans des grandes conf/journaux genre ACM ou IEEE rate 1 2 3, à partir de 4 ç’est moins prestigieux. Enfin d’après les Prof et MdC que je connais.

Ensuite ouais enfin CoQ c’est pas tout neuf non plus, après coq c’est qu’une seule branche de la valid/vérif y’en a plein d’autres.

Certains pensent même que l’UML ça fait du formel :cry:

Autre conseil : Pendant ta thèse en France si tu as l’occase de faire un échange 2 3 4 5 6 mois à l’étranger vas-y même si ta cop’s râle :). Sinon fait un post-doc à l’étranger c’est carrément plus vendeur. Fait pas mon erreur :crying:

He He comme j’ai dit c’est des rumeurs que je n’ai pas (pu) verifier. Par contre pour moi, toutes mes publis sont 100% en anglais (mon boss etant allemand).
Erreur aussi peut-etre.

Par contre pour le jugement de la qualite des conf/journaux/etc, faut que je te renvoies a un article que j’ai a la maison (sauf erreur 95% de mes publis IEEE).

Voilà l’article en question, tiré du British Medical Journal il me semble: http://www.bmj.com/cgi/content/full/314/7079/497

Oui je connaissais l’article. Pourtant autant l’IF des journaux que le rating des Conférences est utilisé en France comme seul critère de jugement dans beaucoup de laboratoires. Ah si il y en a qui pense qu’un bon chercheur publie beaucoup.

De toute façon je pense que ça dépend clairement de sur qui tu tombe. Dans mon domaine, les journaux sont très apprécié car c’est plus facile de faire des conférences. Un journal dans une thèse ou en post-doc ça fait toujours jolie.

Yep, un journal c’est - a priori - toujours mieux.

C’est bien que tu parles du nombre de publis, ca me tend un perche (qui me ronge depuis… oula… 18 mois).

Dans une certaine universite, que je ne peux nommer pour l’instant, c’est la course aux publis (chaque annee, toujours plus de publis a faire). Par exemple mes (oops) deux etudiants (l’un en these, l’autre en master), qui ont commence il y a meme pas un an, sont encourages a faire des publis (oui, c’est bien… en theorie) car (ben voila) ca fait plus de publis pour l’universite.

Le thesard en a deux (oui, en moins de 12 mois), je lui ai dit, c’est bien mais maintenant on va faire un peu de recherche hein, puis un "co-"superviseur, lui a dit “non, non, il faut faire des publis (et mettre mon nom)”…

J’ai evalue (de facon interne), il y a peu, un papier, “ecrit” par six (6) de mes collegues sur la Maintenance d’une voiture a l’aide d’un GPS. Ce papier a ete accepte a la conference (locale mais “internationale” il me semble), la premiere version de mon evaluation c’etait (oui, premiere, avant que j’apprenne que les “reviewers” ont dit “oui, c’est tres bien, c’est de l’innovation”) :
“euh… vous rigolez ou quoi les enfants? Et les industriels ils font quoi ?”

En gros le systeme decrit utilise un mini PC relie a un GPS pour dire au conducteur qu’il doit aller faire la revision de son vehicule dans 500 kms.

Bon, et donc ce papier, comme il a 6 auteurs, pour l’unif, il compte pour 6 papiers.

Dans un prochain numero je vous raconterais les conferences IEEE locales.

Bon ben vu que ça fait deux ans que j’ai commencé une thèse en informatique, dans un labo de robotique, où je travaille sur du SLAM et des algos de vision, je vais vous faire un peu part des mes impressions.

Personnellement, je ne voulais pas du tout faire une thèse à la fin de mon master, mais le prof m’a motivé, et c’est surtout le fait d’avoir une très grande part de travail techinque (dans mon labo on bosse pratiquement exclusivement sur des vrais robots qu’on construit souvent nous-même, on n’est pas tant des pros des simulations) qui m’a motivé. Et de ce point de vue-là, je suis assez content, je pense que j’ai pu apprendre beaucoup de choses que je n’aurais jamais pu apprendre si j’étais directement parti dans l’industrie. En plus ça m’a permis de bien connaitre le monde de la robotique, et surtout les gens qui travaillent dans ce monde en Suisse romande: ainsi une boite de ma région est d’ores et déjà intéressée à ce que je vienne travailler chez eux à la fin de ma thèse. Je ne pense pas que je les aurais connus et inversément sans ma thèse.

Sinon j’ai aussi la chance d’avoir un doctorat financé par un partenaire industriel (une grosse boite suisse de R&D en microtechnique), et je collabore de temps à autres à certains de leurs projets, donc ça me fait aussi une certaine expérience plus pratique, et avec un pied dans le R&D industriel.

Ensuite, en Suisse, le status de docteur est assez bien vu des entreprises, surtout en Suisse alémanique où l’influence des allemands est hyper importante, et comme je viens d’une région bilingue, c’est quand même un plus pour moi pour ensuite entrer plus facilement et avoir plus de responsabilités dans un département R&D par exemple. Mais c’est vrai qu’en Suisse romande, où la France a plus d’influence, le titre de docteur a moins d’importance, mais apparament c’est en train de changer. Les gens se rendent quand même compte qu’en faisant une thèse, on gère quand même un projet sur plusieurs années, on est forcé de collaborer/échanger avec beaucoup de gens dans un labo, qui ressemble quand même assez souvent à une petite PME. Ceci permet de développer des qualités qui sont quand même très appréciables pour une future carrière dans l’industrie, souvent beaucoup plus que les compétences acquises dans notre domaine de recherche très très pointu (et c’est d’ailleurs très rare qu’on retrouve du boulot dans ce domaine ensuite).

J’ai vraiment de la chance aussi d’avoir un directeur de thèse qui est très correct avec ses doctorants, ne nous demande pas de faire le travail qu’il rechigne de faire et est très compréhensif dans certains cas. Mais bon, il est par contre exigeant sur la qualité du travail, et ça c’est bien et je le recommande.

Maintenant, les points négatifs, je déteste le côté académique, et j’ai vraiment beaucoup de peine à vendre mon travail dans des publications, et mon directeur de thèse ne me met pas trop la pression là-dessus (faudra que je lui demande pour que ça avance un plus vite), ça fait deux ans de thèse, je commence à avoir des résultats intéressant, mais je n’ai que deux publications où je ne suis que le deuxième auteur. Ensuite, ça fait toujours très mal au sac de voir les collègues de master, et surtout leur salaire alors qu’on a de la peine à nouer les deux bouts avec nos salaires d’exploités.

En gros, si je devais conseiller quelqu’un pour choisir une thèse:

  1. vraiment choisir un sujet qui nous passionne, sinon c’est dur de se motiver à bosser pour des clopinettes
  2. les gens avec qui vous allez travailler sont très importants, donc il faut que la relation avec le directeur de thèse soit bonne
  3. le côté académique n’est pas à négliger, ça sera une grande partie du boulot quand même, il ne faut pas que ça rebute trop (même si je pense que ça ne plait finalement à personne, c’est bien clair)
  4. enfin bien se rendre compte que les compétence qu’on acquiert dans son domaine technique pointu ne vont souvent nous servir à rien ensuite dans une carrière industrielle

Euh… Faut arrêter de généraliser hein, si une bonne partie des gens (dont je fais partie) ont fait ou sont en train de faire une thèse, c’est à la fois pour la recherche et aussi pour le « côté académique » : j’aime beaucoup enseigner (à petite dose) et encadrer des juniors, de plus on a aussi à apprendre d’eux même si nous sommes docteurs et eux sont simplement master/DEA ou doctorant.

Par contre le côté administratif (que ça soit pour l’académique ou la recherche), j’ai vraiment ça en horreur. J’ai adoré mon/mes labos de recherche en Allemagne (et dans une moindre mesure en France).

Des clopinettes, un salaire de misère, etc…

Perso je trouve que vous exagérez un tantinet hein, on est pas des smicards non plus :slight_smile:

Ah les salaires… Toute une histoire aussi… En Allemagne, en faisant ma thèse j’étais assistant de recherche (avec très peu d’heures de cours, et presque tout le temps pour la thèse), bon, ben je touchais en gros dans les 2700 nets (moins l’assurance privé, mais bon c’est 700 pour trois personnes).

En France un gars qui obtient une bourse du gouvernement, il me semble qu’il touche entre 1000 et 1500 par mois. Ca fait deja une difference pas mal. Par contre, un maître de conférence débutant, donc après la thèse, il a, en gros 1500 nets par mois (et là, ca fait mal DTC quand tu compares à la position en Allemagne).

Dans les deux cas je parle d’académiques. J’ai un collègue qui vient aussi de Suisse ici, pareil que notre ami Longfield, il trouve qu’il pourrait avoir beaucoup plus dans l’industrie, oui mais justement, là c’est deux mondes pas comparables… Puis j’ai l’impression que le boulot d’un Dr.-Ing./Dipl-Ing. dans l’industrie n’est pas vraiment le même que celui d’un maître de confs à l’université. :slight_smile:

Un peu moins de 1400 net pour une bourse typique, sans monitorat, je vois pas de quoi crier au scandale. Par contre le maître de conf premier échelon, environ 1600 de mémoire, on est d’accord c’est dur, un peu honteux même. A noter tout de même que si le thésard a été moniteur, il a “juste” une année de stage (au lieu de 2) et passe directement au 2ème échelon…

Pour la thèse à l’INRIA c’est dans les 1550 sans monitorat (en fait ils alignent les prix, même sans monitorat)

Petite digression mais:
c’est suffisant en France 1500€ pour vivre ?? Vous comptez combien en logement et nourriture ?

Parce que par exemple, une thèse en Suisse c’est CHF 4000.- par mois, ce qui correspond a 2400€. Pour vivre en Suisse, je compte CHF 1000.- pour un loyer d’un appart correct, CHF 1000.- 600.- pour la nourriture et encore CHF 800.- pour les taxes, frais fixes et assurances diverses. Ca me laisse CHF 1200.- 1600.- de libre, ce qui est suffisant très bien pour une vie d’étudiant mais clairement pas assez pour mettre de coté ou se payer des trucs d’adulte. D’où la remarque sur le sous-payé de Longfield.

Rolyat> Même question pour l’Allemagne, je considère de plus en plus de faire ma thèse là-bas. C’était comment à propos ?

:slight_smile:

2400 euros nets en France, ça te permet de mener une vie très confortable, pas une vie d’étudiant.
C’est dans la frange haute des salaires.
Donc oui, avec 1500 euros nets, on vit, et pas trop mal encore.

oula 1000 CHF de bouffe par mois tu exagères (ca fait 600 euros par personne).
On vit à deux avec 500 euros de bouffe par mois (et sans se priver).

je ne sais pas si tu parles de 2400 euros net ou brut par mois mais on vit quand même sans problème avec cette somme… C’et largement au-dessus du salaire moyen.
(surtout si je prend en compte le loyer que tu cites qui est tout a fait normal/banal partout en europe).

Et encore, 1000 euros par mois de loyer pour un appart correct, il n’y a que moi que ça choque où il n’y a que des parisiens ?