Pour moi, ce film est une sorte de… Comment exprimer ça… “Crossover entre LOTR et un vieux blockbuster au scénario tout de même un peu… naïf”. Je m’explique :
Bon, vous allez me dire que c’est le même réalisateur et la même équipe technique. C’est tout à fait juste,e t ça se voit. Si Kong avait été remplacé par Gollum et les humains par la communauté de l’Anneau, on pourrait tout à fait croire à une mauvaise fan-fric écrite par un quelconque prépubère de Jeuxvideo.com. Même dans la réalisation, les tares de LSDA (souvenez-vous de la fin interminable de Return of the King) avec des tas de scènes qui traîneeeeeeeeeent et qui n’apportent rien (Oui oui, ils sont très jolis le gorille et la fille qui regardent le coucher du soleil, mais on pourrait pas passer à autre chose après 5 minutes sur le même plan?) et des scènes ne servant qu’à montrer que “Il est beau notre gorille en images de synthèse hein?”… Et j’allais oublier, mais c’est moins grave, les figurants récupérés parmi les orcs pour jouer les indigènes avec des costumes à peine retouchés, mais avec moins de maquillage…
Le scénario ensuite… On parle tout de même d’une histoire d’amour entre un gorille géant et une jeune actrice qui crie, secondée par des personnages des plus caricaturaux (le réalisateur mégalo, le scénariste taciturne qui exprime ses sentiments dans ses oeuvres, le capitaine aux desseins crapuleux, le héros de cinéma imbu de lui-même ou encore le Noir sympa et juste qui se sacrifiera pour les autres), joués par des acteurs allant du bof au bien, mais peut mieux faire, le tout sur une île que “personne n’a jamais vu”. Néanmoins, Petèr s’en tire bien, et placer le film dans les années 30 apporte une crédibilité présente, mais tout de même assez relative. Certaines scènes tendent au nanar pur et simple (la scène où Ann fait du music-hall pour Kong) sur le moment, mais quand on y réfléchit plus tard, elles ont tout de même un certain côté décalé (du fait qu’un gorille de huit mètres remplace le jeune premier habituel) et nécessaire à l’histoire.
Les scènes se déroulant dans le broadway des années 30 sont les plus soignées du film (l’introduction est juste sublime), au son d’une BO Jazzy qui se perd plus tard au profit de la musique “épico-chorale” de Howard Shore, qui ressemble par moments à un gros copier/coller de celle de LOTR. Ensuite, au moment précis où les héros traversent le petit pont les menant dans la jungle, le film se perd dans des scènes qui, bien que correctement rythmées, tiennent plus du jeu vidéo que du film (je pense d’ailleurs que Petèr ferait un très bon Game Level Designer), jusqu’à ce que le gorille soit capturé et ramené à New York, où s’enchaîneront banales poursuites en voiture, classiques carambolages et une répétitive bataille aérienne (où les avions attaquent Kong, esquivent de justesse son poing et reviennent en arrière, pour ensuite réattaquer, ré-esquiver et revenir, et ce pendant 15 minutes )…
Pour résumer, ce bon film de trois heures aurait pu faire un très bon film de deux heures…