[Film] King Kong

J’irais dans ce sens (sans le again, parce que bon, le SDA je n’aime pas), mais je trouve que certaines scènes sont vraiment pas terribles. Y’a clairement des scènes d’anthologies où on s’en prend mais plein la gueule, comme la séquence qui commence avec le numéro de la Belle ou Kong la pousse d’un doigt, semble s’amuser, le singe a même un geste de recul quand l’humaine exécute un saut perilleux arrière ou une autre galipette je sais plus très bien. Jouissif. Le gorille boude quand Ann lui dit « stop », il va se cacher, elle en profite pour s’enfuir, tombe sur des gros lezards, puis sur les T-Rex, Kong revient, et là y’a combat de titans d’une puissance visuelle incroyable. Sur - le - cul. Un vrai film de cinéma qui exploite bien le support ça fait plaisir (j’ai bien aimé La Guerre des Mondes dans le même genre cette année).

Le NYC de l’époque est bien agréable, fidèle je sais pas trop, mais convaincant. Le film est peut-etre un peu long c’est vrai, la fin n’est pas aussi bonne que les deux premières parties. Mais Kong est vraiment superbe. Crédible et tout. J’étais très inquiet que Peter Jackson et son équipe l’humanisent trop. A chaque scène j’esperais ne pas voir Kong avec une goutte à l’oeil, grogner un semblant de mot (beautiful), rire trop comme un humain. Mais non, il est parfait. Un film à voir quoi, au cinéma ça c’est clair.

PS : Oué, comme Jeckos150 j’aimais bien la scène dans la BA quand Ann se fait filmer et que Carl lui dit « Scream for your life! ». On ne la retrouve pas dans le film. Dommage.

J’en reviens à l’instant. Putain. C’est beau. J’en ai chialé.

[Ce commentaire est un spoiler général]
Exclusif, le synopsis de Peter Jackson (traduit) :

Découpage du film en trois parties :

  • comique, posage de l’histoire, découverte des personnages, mise en place de l’intrigue, développement de la curiosité du spectateur.

Jusqu’au brouillard

  • bon petit pigmés, action, action, action, king kong bien élevé fait rire le spectateur pas très malin, action, action, sacrifice inutile, action, ralenti, musique triste, musique d’action, action, bravoure, action, traitrise, amour, action, action, traitrise.

Du débarquement à kong qui tombe dans les vapes

  • les-humains-ils-sont-méchants-quand-meme, remise en question sur fond de rhétorique homérienne et reprise du problème générique de la philanthropie multi facette. Action, action, action, action. Prise de conscience sur de son appartenance humaine, idée du sacrifice afin d’expier ses fautes, action, action, action, pause tendresse, action, action. Tristesse, retour sur l’humanisme trahit par l’homme par la métaphore de l’animal flasque. Phrase philosophique, générique.

Jusqu’à la fin

Introduction et mise en bouche

Je dois l’avouer, depuis « braindead » et la fabuleuse « Paquita Maria Sanchez », oh trahison, je n’ai plus pris de plaisir à suivre les films de Peter Jackson. La trilogie du seigneur des anneaux m’a laissé de marbre après le formidable souvenir qu’avaient fait germer les livres dans ma petite tête d’adolescent quelques années auparavant. Ainsi, j’arrivai dans la salle avec peu d’espoir, peu d’alcool dans le sang, mais bien accompagné.

Le film débute, aïe, Jack Black, ca commence bien. Lui je ne peux pas le voir en règle général, et ca ne s’est pas amélioré depuis Rock Academy. Bref passons. Le film commence donc par un retour sur la GRANDE CRISE (je le mets en majuscule). Crise qui fut terrible, on le voit tout de suite, et là Peter Jackson a voulu taper dans le réalisme absolu car les actrices sont anorexiques. On cerne immédiatement le côté fourbe du metteur en scène Carl Denham, qui représente le méchant-mais-gentil-mais-méchant-mais-gentil-mais…

Bref une première partie sympathique, qui n’évite pas les clichés retravaillés à la sauce 21è siècle.
(Car il faut bien être conscient, que ce que l’on voit comme clichés, ou plutôt les scènes que Jackson récupère et présente comme clichés, n’étaient à l’époque, à la réalisation du premier film, qu’une transposition des habitudes de vie occidentales du début du 20è siècle, ce qui créée une disparité que je n’aime pas particulièrement. J’ai souvent l’impression d’un détournement de l’histoire, avec des clichés qui ne sont présents que dans le but de rendre crédibles ces remaniements. Je me comprends.)

A Team

Le voyage en bateau permet de découvrir les personnages qui doivent se trouver dans un film américain. Par ordre d’apparition :

  • le gentil noir, qui est dur mais juste.
  • Le jeune, défavorisé, qui doit lire pour s’en sortir.
  • Le capitaine, dur, fier, courageux, et habile à la mitrailleuse en chute libre.
  • L’équipage, n’a pas inventé le fil à couper le beurre, mais fort sympathique, de bons marins, durs, mais justes.
  • L’acteur, rigolol, qui est dur, mais lâche.
  • L’écrivain, poète, vit d’illusions et croit en sa passion, le théâtre. On découvre également, au hasard d’une sortie des WC, son autre passion, la musculation.
  • Le méchant, qui est victime de son caractère, et que l’on prend en pitié lorsqu’il remet en question son abject comportement à l’aide de monologues teintés de philosophie, de théologie et sciences humaines. Il est aussi capable de convaincre à commettre les plus vils actes.
    (L’avez-vous remarqué, l’équipage est scandinave.)

Tou’ne a gauche pat’won!

N’écoutant pas les conseils justes, prodigués par le gentil noir, qui est dur mais juste, le capitaine s’entête à vouloir poursuivre sa route. Et, tout comme dans ces minutes d’apothéose, qui resteront dans l’Histoire comme une scène multi facette qui sait mêler « drame, amour et arts avec brio », qui n’est autre que le crache du Titanic sur la méchante dame nature, le bateau se heurte violemment contre les rochers et la vigie se cramponne « dur dur ouille ouille ouille ».
A ce stade du film, vous pourrez remarquer à quel point la manœuvrabilité du bateau est ridicule, en particulier lors de la marche arrière après la première collision, et également l’impression de décousu que donnent les conditions de navigation, qui vont du tsunami à la vaguelette de Saint-Pierre-la-Meuse.

Le drame

Nous y sommes donc, l’île à la muraille de chine (mais de quoi peut-on bien vouloir se protéger avec un tel engin OH MON DIEUUUUUUUUUUU !?!?!?).
Mené par son avidité sans borne, Jack Black, alias Carl Denham, vole une barque, et vogue vers l’île.
Ici commence la seconde partie du film, qui a du coûter les deux tiers du budget, car il s’agit de scènes d’action, une surenchère permanente d’action, des scènes d’action qui vont toujours plus vite, auxquelles on comprend toujours moins de chose, durant lesquelles la caméra tremble toujours plus, et où il y a toujours plus de tyrannosaures.

Dédé, cinéaste

« Vraiment ça c’est du cinéma poulette, je n’ai pas regretté une seconde de ces passages, putain, ca c’est du cinéma ! » Euh oui, c’est un point de vue. Pour ma part, j’ai hésité entre un sommeil rapide, me casser, ou éteindre mon cerveau qui souffrait beaucoup. Ces scènes, interminables, qui se suivent, qui se ressemblent, et qui n’impressionnent plus par faute d’un toujours plus de n’importe quoi, m’ont rappelé la douloureuse expérience de « Matrix 2, la révélation de la machine qui pense plus que le spectateur », par son contenu vide, ses personnages vides, ses scènes vides, ses sentiments vides, ses textes vides, et une caméra qui seeeecccouuuueeennntttt beaucoup, et qui finalement n’apportent rien, surtout pas de plaisir.

Les scènes sont faciles à classer :

  • les aborigènes attaquent. Les aborigènes sont des êtres humains qui grognent, tremblent, sont hideux, ont peur, écrasent des têtes sur les pierres ( ?!?) et entrent en trance sans cesse. « Mon dieu, ce sont des communistes ! » Me direz-vous, et non, ce sont les fameux Jacksorigènes. Ils sont armées de lances, sont en surnombre, tuent deux personnes (« les bénéfices du film reviendront à sa veuve blablabla », aurez-vous deviné qui est le méchant ?) et disparaissent en quelques minutes pour ne plus les revoir pour le reste du film. « MAIS C’EST UN GENOCIDE. » s’est exclamé un ami altermondialiste.
  • Kong affronte les tyrannosaures. Ce ne sont pas un, pas deux, mais bien TROIS tyrannosaures, qui n’hésitent pas à délaisser une demie tonne de viande représentée par un gros reptile pour risquer leur vie dans une chasse sans fin (pour le spectateur) afin d’attraper trente kilos d’os en jupette. Je tiens particulièrement à souligner la philosophie du tyrannosaure, qui même à 50 mètres du sol, accroché à des lianes, ne pensera qu’à ces quelques kilos.
  • Les chauves-souris attaquent. On remarque que ces chauves-souris, qui devaient vivre avec king kong, depuis quelques centaines d’années, décident subrepticement de s’attaquer à lui d’une commune entente. Encore des communistes.
  • La course avec les diplodocus et raptor. Je passe.
  • Kong vs groupe d’expédition et insectes divers. J’ai été étonné de la longévité de Hayes pour un film d’action américain, j’attendais qu’il se sacrifie lors du passage chez les aborigènes, et pouf, voilà que ca sort : « Tiens un singe de vingt mètres de haut, je suis le gentil noir, dur mais juste, je dois l’affronter. » La scène la plus pathétique, avec des sacrifices qui ne servent à rien, des scènes pseudo héroïques, des incohérences par dizaines (il y a huit cents insectes puis zero, je t’épouille au lance-roquettes, je vous ai entendu crier du bateau alors je suis venu vous sauver,…).
  • Kong vs l’industrie pharmaceutique. Kong se fait capturer après une scène parfaite, mêlant réalisme, efficacité, sobriété, amour, héroïsme, sentiments, et désillusion.

Prostitution animalière

De retour à New-York, le méchant use de la bête afin de briller envers ses pairs. Photos, artistes, coke et célébrités composent ce menu. Puis Kong s’échappe, et là, course poursuite (ah tiens ?) dans New-York, avec l’armée qui devait être en poste autour de « Ground Zero ». Une petite scène de tendresse et d’innocence au bord d’un lac, que l’on aime tous, et hop, tu grimpes sur la plus haute tour, tu regardes le coucher de soleil (larmes), le baron rouge débarque, pan pan pan, boum.

Où l’on détrône Nietzsche

Kong est mort, phrase philosophique : « la bête après avoir vu une myriade de soleils couchants de la brume hydillique et grotesque de la belle avait de cesse de se soudoyer en larmes poétiques et discrètes du cyclimse de ne plus refléter la bête, ou bien ! ». Merci c’est dans la boîte.

“mé ta rien compri !!!”

Bien sûr, je juge, je suis injuste, je n’ai, dans cette tirade, évidemment pas pris en compte « que ce sera mieux avec les 30 heures supplémentaires disponibles sur les 74 DVD de l’édition mega-collector avec un doigt du réalisateur et commentée par Peter Jackson himself ». Là-dessus, je n’ai aucun doute.

Awards

Prix de la meilleure scène : La victoire sur les insectes.
Prix du meilleur acteur : Kong (c’est pour dire)
Prix de la meilleure actrice : Ann Darrow, qui ne couche pas le premier soir.

Photos originales








Bel effort Maverick (je signale que je n’ai pas vu ce dernier remake de King Kong, je n’approuve donc pas forcément les propos, juste l’initiative) :stuck_out_tongue:

Je suis mort de rire, pas que je desaprouve, je suis plutot d’accord, mais le style est incisif, rapide, sans fioritures. J’aime ca. Tu es dur, mais juste.

Mention speciale pour la description de la “team”

Maverick je t’aime … j’osais pas poster un truc comme ça (parce que j’en avais la flemme …) mais là j’applaudi.

Je trouve seulement dommage que tu n’aies pas parler des scène de contact entre la Belle (Ahem …) et la bête où Feud se mêle à Cupidon, pour un orgasme flimographique. Par le rire, la femme, plus intelligente que le male, bourru, fatigué après avoir passé sa journée à génocider les dinosaure * amadoue la Bête.

S’ensuivent tout de même des scènes que je nommerais couillardes où le talentueux réalisateur met son honneur en jeu en nous proposant des moments d’un intimités rarement obtenues jusqu’alors. Et vas-y que j’ai l’air ridicule devant la caméra mais que c’esst émouvant, allez coco pose pas de question shoute je te dis que c’eest de l’émotion de la vrai.

N’oublions pas ce passage débile au possible ou malgré cette jungle hostile ou derrière chaque caillou se terre une machine de mort, où l’on voit que ces créatures respectent quand même le coucher du soleil. OPn peut voir alors la femme enfin communiquer avec celui qu’elle aime et lui dire en voyant ce paysage de carte postale (au fait … Elle est passée où la brume infinie et la mer noire d’encre ? No comment …) “Mer-vei-lleux” … Magique … j’ai éclaté de rire enplein dans le Cinéma me faisant gravement blâmer par ma grand mère, Jeanine, qui ne voit ni n’entend rien si ce n’est ma connerie.

Quand même quand je pense qu’à France Inter, Radio que je respectais il fut un temps on a osé affirmé au 13-14 que tous les rapports humains étaient flimés avec sobriété et élégance … Je crois qu’on a pas le même dico …

*J’ai compté si l’on tient compte des quatre tyranosaures (oui je crois qu’ils sont quatre mois , mais au bout d’un moment mes yeux n’y voyait plus vraiment), des raptors/pas raptors qui crêvent comme des cons à s’attaquer à un troupeau de diplodocu dans un couloir, et que lesdits diplodocus, par cette chasse se retrouvent le tier de leur effectifs de départ … et encore j’oublie les chauve-souris, alors de deux choses l’une :

1/ Les dinosaures naissent par génération spontannée tous les jours à 19:42:36 dans un champs radioactif bourré d’engrais transgénique et grandissent manière Alien VS Prédator (quelle honte !)

2/ Subitement la faune, en voyant le canon d’une mitraillette se pointer se rendit compte de son retard et à décidé de finir elle même le courrier en retard

Je viens de me mater ‘Captain Sky and the world of tomorow’ (que j’ai trouvé très bien) et me rendre compte que l’île de la fin c’est Skull Island

Tiens, Captain Sky, lui aussi mériterait sa critique tiens.