Tellement de temps que j’attendais ça. Je viens enfin de voir Advent Children, donc, la suite de Final Fantasy 7, deux ans plus tard.
Autant le dire tout de suite, j’ai rarement porté autant d’espoir pour un film, qui plus est, un en Full 3D, dans une époque où l’image de synthèse ne sert juste à faire parler des animaux débiles.
Comment dire… Je suis grave sa mère sur le cul ? Ouais, c’est pas mal comme formule. Pourquoi ? Eh bien voilà.
Bon, donc après avoir pris soin de mon confort audio, graphique et physique, pour un moment que j’appréhendais depuis bien deux ans, j’ai donc lancé la bête.
L’intro est magnifique, ils auraient pas pu faire mieux. Et pourtant elle reprend en grande partie la fin du jeu. J’ai noté déjà beaucoup de clins d’oeuils destinés aux fans, dont je ne fais pas partie, tout le long du film, et les premières secondes du film sont pour ainsi dire identiques à celles du jeu, du moins sur la forme.
C’est beau, c’est infiniment esthétique, c’est incroyablement mis en scène et l’univers du jeu, ainsi que toute sa poésie nous reviens en un instant dans la gueule.
L’histoire est à la fois compliquée et simple, un non initié aura du mal à s’y embourber, malgré les maigres flashback narratifs.
Et là, on se rends compte qu’on commence vraiment à pouvoir juger des acteurs, pas vraiment réels : Cloud est parfait, toujours aussi froid, puissant et déterminé, Tifa touchante par ses aspects maternels, Reno et Rude toujours aussi comiques et énergiques, Vincent toujours aussi classe, Kadaj, nouveau venu est formidable, le méchant émouvant, je vous assure qu’il joue superbement, grâce à ses gestes fragiles et à son doubleur plus que parfait. Rufus est excellent lui aussi, et les autres Barret, Red XIII, Yufi et Cid sont parfait dans leurs maigres seconds rôles.
Sephiroth m’a un poil déçu, et aussi bizarre que cela puisse paraitre, je crois que c’est à cause d’une chose bien précise :
LA MUSIQUE.
Géniale ? Ridicule ? Je ne sais pas trop. Elle colle tout à fait avec le jeu. Même diversité, même énergie. Le thème très religieux du début est exceptionnel, rien à redire. Toutes les musiques s’inscrivant dans cette optique le sont d’ailleurs presque tout autant.
Mais je dois avouer que les musiques d’action, je les attendais au tournant.
Les premiers combats sont bien choisis, accompagné par des air simples signifiant leurs maigre enjeux, et bien, la musique évolue en rapport avec l’histoire, elle se fait plus grave, plus rock, plus drum&bass, plus électro. Ca passe plutôt bien, ils auraient pu faire mieux, mais le combat de Bahamut est très bien rythmé, rien à reprocher. Mais voilà le problème, les guitares électriques à la Olive & Tom, je suis désolé, je trouve ça ridicule, alors nous massacrer le thème de Séphiroth, ultime rencontre entre Cloud et ce dernier, comment dire… Un seul riff de guitare aurait suffi à décridibiliser toute la scène. Seulement voilà : Y’avait pas qu’un seul riff, mais des accords ridicules tout le long.
On était loin de la rencontre épique de la fin du jeu.
Cela dit, j’exagère un peu. Le combat est majestueux et formidable à regarder.
Comme tous d’ailleurs.
LES COMBATS
Pfiou… Que dire… C’est indescriptible… On pourrait peut-être raler contre les ralentis trop timides et un peu trop présents ? Contre le mince manque de d’affirmation dans les coups et dans leurs sons ? Des animations parfois, très rarement, un peu baclées ? Ouais, on pourrait. Mais alors, ça changerait rien :
CA POUTRE SA MERE O_O
Un enchainement de chorégraphies incroyables, littéralement inimaginables qui s’entremèlent à une vitesse tellement hallucinante que c’est par moment très dur à suivre. Les ralentis aident pas mal, mais bon. Une cascade d’idées tellement énormes pour faire rire pas mal de critiques en mal de violence verbale et de prépubères en mal d’identité qui ne voient que par le réalisme de leur seconde guerre mondiale.
Bref, en un mot : parfait.
L’univers est parfaitement respecté, je trouve. Et ça n’aurait pas été le cas, j’en aurait été totalement indifférent. Peut-être que certains auraient voulu voir des chocobos ? Mouais. Boah, j’ai jamais été fan. Je vous le dis, je suis pas un fan des FF.
Le graphisme est, vous l’avez compris, quasiment sans faille. Square, qu n’a plus rien à prouver de ce côté là s’est enfin penché sur le problème de donner un rendu manga au photoréalisme, est le résultat est parfait. Je vois mal comment on pourrait faire mieux. Par moment le rendu laisse à désirer, je pense notament aux spéculaires sur les visages, et à certaines fourrures et cheveux, mais rien de grave. Certaines images sont à la limite de la photo, et je dis pas ça en l’air, croyez moi.
La mise en scène est incroyablement avangardiste, un flot d’idées là aussi, du genre à faire splitter l’écran et de le recoller en un judicieux mouvement de caméra imperceptible. Chaque plan ferait un fabuleux wallpaper. Ils sont pour la plupart incroyablement péchus, et encore, quand la caméra ne se met pas à se ballader avec la plus grande grâce qui soit, ou totalement le contraire, d’ailleurs.
Bon, je sais pas quoi dire d’autre. J’ai passé un des meilleurs moments de cette année, pendant 1h41. J’ai pas atteint l’extase qui n’aurait pu avoir lieu que sur un siège de cinéma.
De la poésie à souhait, de la sensibilité et l’action fine, réfléchie et purement esthétique. C’est sans conteste ma référence en full 3D. Le truc qui fera peut-être prendre conscience aux majors que la synthèse, ça peut servir à autre chose que de faire rire.