Si je reprends le post du blog que tu cites Bussière je suis d’accord avec la situation loose-loose. Mais pourquoi les boîtes ont l’impression de ne plus voir que des tanches ? Si je reprends les points :
- Les boîtes non-tech se retrouvent avec le fond du panier car elles embauchent en aveugle et les utilisateurs se retrouvent en mode dégradé en permanence. Une personne qui travaille chez Colissimo m’a parlé dernièrement de l’enfer du développement de leur système de gestion de paie fait en interne par un mec qui visiblement ne pige rien.
Effectivement c'est comme les subprimes... On n'achète pas quand on ne comprend pas. On passe par un cabinet de recrutement. OK ça coûte un peu plus cher, mais le risque de tomber sur une tanche en face vaut vraiment l'économie ? Si je comprends bien ton premier post Bussière, toi tu penses que non. En pratique j'ai l'impression que beaucoup de boîtes ont préféré la réponse "oui".
Et pour les boîtes un peu plus grosses ça va même plus loin. Arrêter les embauches de dévs en interne avec de beaux slogans comme “l’informatique n’est pas notre coeur de métier, nous allons l’externaliser” puis virer les équipes en les remplaçant par des plateaux en Inde… Grande idée. Et surtout pour ensuite venir pleurer que toute la connaissance est partie, ou que les indiens ne font pas le petit bonus d’heures sup’ non payées. Bah oui, eux ils ne travaillent que sur contrat et sur spécs, pour eux c’est un emploi pour nourrir la famille et payer les études des gamins, il ne font pas ça par passion pour le boulot.
- Les boîtes technos en chie un max pour trouver des bons dev. Ils sont souvent en sous-effectifs et se plaignent d’enchaîner les entretiens depuis un an sans rien trouver.
Le dév, tu le veux, tu le paies à sa valeur. Le marché aujourd'hui fait que les bons dévs sont rares, il faut donc être prêt à les payer cher. Ceux qui se plaignent de ne pas trouver de bons dévs sont ceux qui ont une fâcheuse tendance à avoir les poches percées. Perso je n'ai jamais entendu une boîte sérieuse (qui a les moyens de ses ambitions) se plaindre de ne pas trouver de bons dévs. Avec quelques semaines devant soi on trouve.
- Les devs se sentent insultés par la plupart des annonces de job et les bons trouvent rarement (en France) un salaire et des conditions de travail qui correspondent à leurs qualifications. Car un bon dev aujourd’hui est quelqu’un de TRES qualifié. Or il est souvent classé selon son diplôme plutôt que ses compétences.
L'insulte c'est quand une boîte déménage en banlieue parisienne à deux heures de n'importe où, sur la pire ligne de transport, avec encore dix minutes à pieds à la fin (sans compter les agressions), le tout pour économiser sur le loyer. Et pour ensuite se plaindre que les bons dévs ne veulent plus venir. Je passe sur le fait qu'en plus le-dit déménagement se fait tous les cinq ans, pour le plus grand plaisir de ceux qui voudraient prévoir où ils louent/achètent.
Tout ça étant mis bout-à-bout, oui, dans ces conditions tu trouves 90% de buses pour des postes sous-payés, instables, loin de tout et surtout de chez soi. Mais propose à un mec doué de bosser dans un coin correct et sur le long terme, avec un salaire à la hauteur de ce qu’il va rapporter à la boîte en automatisation / capacité de vente / impact sur Internet, et sans le menacer de le remplacer par une dizaine de contrats avec un plateau à Mumbai et je suis sûr qu’il acceptera de faire du Cobol pour toi !
PS :
Sinon y a ça :
http://adland.tv/files/imagecache/comment_post/navngo.jpg
Pour ceux qui sont curieux, ça utilise quelques astuces bien vicelardes de C++, notamment l’ordre des inits…