IA et le futur du métier de dev

Hello à tou·te·s,

Je me permets de lancer ce topic sur un sujet qui devient difficile à éviter : l’impact concret de l’IA sur notre taf de dev.

Y’a déjà un fil sur l’éthique, les biais, les dérives, etc. Mais ici, je voudrais qu’on reste pragmatiques et terre-à-terre :
comment on vit (et on anticipe) l’arrivée de l’IA dans notre quotidien de boulot ?

Parce qu’on peut penser ce qu’on veut de ces outils, être ultra-chaud, hyper-sceptique ou juste paumé… mais une chose est sûre : l’IA est là, elle bouge vite, et elle va redessiner notre métier, que ça nous plaise ou non.

Du coup, j’aimerais qu’on partage nos ressentis, expériences, doutes ou trouvailles concrètes. Voici quelques questions pour lancer la discussion (mais n’hésitez pas à dériver) :

  • Vous utilisez déjà des outils IA au taf ? (Copilot, ChatGPT, Claude, etc.) Pour quoi faire ?
  • Vous vous formez un peu là-dessus ou vous attendez de voir ?
  • Vous flippez de voir le dev devenir une sorte de métier jetable ou au contraire vous y voyez des opportunités ?
  • Vous en parlez dans votre boîte ? C’est pris au sérieux ? Ignoré ?
  • Et plus largement : vous vous voyez encore faire ce métier dans 10 ou 20 ans… ou ça sent la reconversion ?
    (Perso, j’ai un peu l’impression que je vais finir en « prompt engineer senior 3.0 » :sweat_smile:)

Bref, j’aimerais bien lire vos retours. On est pas mal à se poser les mêmes questions dans notre coin, autant les mettre en commun.

À vous de jouer :backhand_index_pointing_down:


PS : ce message a été écrit par ChatGPT… mais il dit exactement ce que j’aurais écrit moi-même :robot::writing_hand:
Et pour ma part, j’utilise GitHub Copilot au boulot, et depuis que j’ai testé Claude 3.7/4 Sonnet avec son mode « agent », j’ai plus l’impression d’être un chef de projet qui discute avec son stagiaire IA qu’un dev Front-end qui code :sweat_smile:

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Simple curiosité : c’est ChatGPT qui fait de l’écriture inclusive ?

Comme déjà discuté avec toi j’ai l’impression qu’on va avoir le même move qu’a l’arrivée des tableurs mais à une plus grande échelle.

À l’époque, les jobs d’encodage ont disparu pour être remplacés par des postes d’analystes et de managers.

Oui, ChatGPT est Woke :smiley:

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La question, c’est nous les dev on va être remplacés par quoi, et comment on se prépare à ça ?
Mais peut-être que ce sera juste une grosse mutation du métier, et finalement, ça passera crème pour ceux qui arrivent à s’adapter un minimum?

Un autre truc qui m’ennuie c’est que pour moi coder, c’est aussi un truc satisfaisant. Trouver une solution après avoir galéré, débloquer un bug, construire un truc qui marche… y’a un vrai plaisir là-dedans, un côté jeu, défi, victoire.

Avec l’IA, j’ai parfois l’impression qu’on perd tout ce fun. Elle nous mâche le boulot, on saute direct à la solution… et ça casse un peu l’intérêt. Mais peut-être que c’est juste moi qui ressens ça ?

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C’est pour les raisons évoquées dans tes 2 derniers paragraphes que je n’utilise aucun outils d’IA d’aide au codage.

Et par avance sur la comparaison avec Stackoverflow, quelques soient ses défauts, (notamment très mauvais accueil des nouveaux venus et chasse effrénée des doublons), ce sont des vraies gens qui ont répondu, pas des mises en corrélation de code, et avec le plus souvent des explications.

Le souci, c’est que professionnellement, faire un truc en 20 minutes avec l’IA contre y passer une demi-journée sans… ben il n’y a pas photo.
À un moment, ce ne sera plus juste une question de préférence ou de méthode de travail, ceux qui n’utilisent pas ces outils risquent clairement d’être poussés vers la sortie, même si ce sont de bons devs.

Juste pour illustrer ce que je dis : aujourd’hui, j’ai posé une question à Copilot sur un truc dont je ne connaissais pas le fonctionnement. Il m’a expliqué comment implémenter la feature, m’a montré dans mon code ce que je devais modifier… et j’ai juste eu à légèrement adapter (parce que je suis un chipoteur) et a appliquer.
C’était propre, clair, exactement ce que je voulais. En 5 minutes, c’était plié.

Franchement, si j’avais dû chercher sur StackOverflow, tester plusieurs réponses un peu hors contexte, bidouiller… j’en aurais eu pour au moins une heure.

Pour le boilerplate je veux bien, mais sinon bonjour la maintenance pour ceux qui ont fait écrire des kilomètres de code s’ils ne comprennent pas ce qu’il y a dedans.

J’ai vu des memes bien vus sur le sujet

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Et si toutes les boîtes qui fournissent gracieusement ces services décident que la fête est finie et qu’il faudra payer au prix fort (ou carrément arrêter parce que sans investisseurs qui ajoutent de l’argent c’est pas rentable) ça se passera comment niveau perte de compétences ?

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Très mauvais exemple :slight_smile:
Si tu gagnes une journée, voire plus, je veux bien à la rigueur, mais « perdre » 1 ou 2 heures à essayer de comprendre et rechercher, c’est de l’investissement pour plus tard le refaire ou le maintenir.

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j’ai eu l’explication par Copilot et j’ai compris le code qu’il ma générer, c’est plus rapide mais complètement maintenable et clair.
Comme avec StackOverflow je n’ajoute jamais du code que je ne comprend pas

Et si on multiplie ça a plusieurs tâche dans la journée, on gagne énormément de temps mais clairement on apprend peut-être un peu moins car quand on ne le fait pas, la mémorisation est moins bonne, mais dans un contexte full IA est-ce encore important de retenir si il suffit juste de comprendre ce qui a été fait

Alors je vais mettre un peu les pieds dans le plat. Si vous considèrez que votre principale plus-value en tant que développeur, c’est juste de connaître la syntaxe d’un ou plusieurs langages et quelques patterns standards, et donc d’être capable de traduire des specs ultra-détaillées en code, alors votre position est déjà précaire, IA ou pas. Franchement, ce qui fait la qualité d’un développeur, ce n’est pas sa simple capacité à pisser du code.

Selon moi c’est sa capacité à analyser un problème un peu flou, à trouver des solutions innovantes et créatives, à repérer des besoins similaires pour les traiter intelligemment dans le code, et à communiquer clairement les contraintes techniques avec des personnes non techniques. Tout ça, pour le moment, l’IA ne sait pas du tout le faire. Je ne sais pas ce qu’il en sera dans 10 ans, mais en tout cas pour le moment on en est loin. Et je pense que quand on aura des IA capables de maîtriser ces aspects, la société sera tellement bouleversée dans son ensemble que le problème de la reconversion des développeurs ne sera probablement pas notre plus grande préoccupation…

À titre perso, je code par plaisir depuis l’âge d’environ 8 ans (ahhh le Basic sur Oric Atmos…) et professionnellement depuis plus de 25 ans (de l’appli de gestion à des outils saas en passant par l’ecriture de shader osl renderman pour optimiser des rendus de scene 3d) . Oui, bien sûr, j’aime écrire du code et j’apprécie la satisfaction que procure un résultat fonctionnel après s’être un peu creusé la tête sur un problème.

Par contre je me rends compte de plus en plus que ce qui me plaît réellement, ce n’est pas tant l’écriture du code elle-même pour arriver au résultat, mais plutôt le plaisir intrinsèque d’avoir résolu un problème. Si en discutant avec une IA, je parviens à résoudre le même problème sans avoir à écrire le code moi-même, j’éprouve en fait le même plaisir. Et même dans ce deuxième cas, il y a la satisfaction supplémentaire de me dire : « C’est quand même incroyable que je puisse discuter comme ça avec une machine et qu’elle soit capable de me comprendre aussi précisément ! »

J’utilise donc bien sur des « IA » au quotidien. J’utilise en partie celles intégrées dans les IDE (type Copilot), très pratiques pour générer du boilerplate code . Et sinon, j’ai pratiquement toujours une fenêtre ouverte sur aistudio pour discuter avec Gemini, par exemple lorsque j’hésite entre plusieurs solutions pour qu’il me donne son avis, ou quand je dois aborder un nouveau problème pour qu’il me fournisse quelques idées initiales que je peux ensuite creuser moi-même. Et je n’ai pas du tout l’impression de perdre des competances en faisant ca mias juste de gagner du temps. Apres ma vision est peut etre un peu biaisé sur ce point parce que je ne suis plus un developpeur junior en cours de montée en competence.

Et dernier petit point, je ne comprends en fait pas trop comment en 2025 en tant que dev on peut se poser la question si ca vaut le coup de se pencher un peu sur ce que sont capable de faire les grands modeles actuels. C’est un peu selon moi comme en 2000 se dire « nannn mais le web ca m’interesse pas »

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Écrire du code et l’analyser les 2 sont intéressants. Moi j’ai toujours mis en avant dans ma motivation le fait de comprendre le métier de l’utilisateur.

Mais le côté algorithmique m’intéresse beaucoup aussi, ainsi que le code qui en est le résultat.

Ton dernier point décrédibilise tout ton laïus surtout le comparer avec le web ou limite aux voitures à cheval.

D’ailleurs pour comparer avec le web il y a explosion de son utilisation depuis 2000. Mais il y a eu une bulle internet tellement les entreprises et projets étaient survalorisés. Ça sera la même chose pour l’IA et ou les aides IA au code. Mais comme le web l’IA ne disparaitra pas comme ça.

Après je suis peut-être biaisé aussi. J’ai fait principalement de la bdd depuis plus de 20 ans et un peu de Delphi au début : je ne me suis mis au développement « full stack» que depuis 7 ans, et donc je ne vais pas lâcher le code si vite que cela.

Bon comme aide non pas pour mâcher le travail mais aider, comme tout IA devrait être, il faudra que je m’y mette pour voir: la rigidité de Stackoverflow va le couler.

On est d’accord là-dessus.
Mais quand tu ne tapes quasiment plus de code et que tu gagnes un temps fou grâce à l’IA, il y a quand même un vrai impact. Et je pense qu’on pourrais aller vers une grosse restructuration des besoins en devs dans les années qui viennent.

Peut-être même que, vu la vitesse à laquelle les choses avancent, on va bientôt se retrouver en concurrence avec des profils non-tech, des gens qui ne savent pas (ou peu) coder, mais qui savent, analyser un problème, poser les bonnes questions, structurer une solution, et interagir efficacement avec des outils IA.
Des profils plus orientés produit, design, ou stratégie, mais qui auront les bons réflexes pour utiliser une IA correctement pourront prendre notre place ?

Bref, le métier change, et pas sûr que les profile DEV à l’ancienne soit les seuls à pouvoir y jouer encore longtemps.

Donc tout comme pour le web en 2000 ca serait dommage pour un dev, surtout si i est en debut de carrière, de ne pas s’y intéresser actuellement (mmee si il y a bien sur une bulle autour de l’ia actuellement tout comme il y avait une bulle autour du web en 2000).

Pour citer un truc lu récemment
« On a créer les IA pour qu’elles fasse le travail rébarbatif et se concentrer sur le fun et le créatif. Finalement elles font le créatif et ils ne nous reste que le rébarbatif »

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Je pense juste que ca va nous permettre de faire des choses de plus en plus compliqué. Tout comme on fait deja des choses beaucoup plus compliquées grace aux langage de haut niveau et lib/framework « qui font le café » qu’on a maintenant.

Non je ne pense pas. Parce que ces gens n’ont aucune notion d’architecture logicielle, de contraintes de maintenabilité, d’evolution, de fiabilité des lib/framework utilisés, de performance, de scalabilité, etc. Et donc le code produit par une IA prompté par ce genre de profil sera de mauvaise qualité et ne sera pas reelement exploitable. Ca fonctionne pour faire un poc d’une appli de todo list mais pas pour ajouter une nouvelle fonctionnalité dans une appli avec une code base de plusieurs millions de lignes.

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Pour alimenter la discussion, un papier de Mathilde Saliou chez Next plutôt à propos.

Ha ben tiens justement. Il y a 2 façons de voir de faire le café :

    1. les apports des recherches en génie logicielle des dernières années. À prendre.
    1. les emballages comme dplyr/tidyverse en R, l’équivalent de pandas en Python, qui cachent tout, sont plus souples pour 80% des cas mais hyper pénibles pour 20% des cas. À utiliser mais finalement pas tout le temps.

Et bien depuis un peu plus d’un an dès que j’ai un problème complexe je reviens au R de base plutôt que de vouloir faire entrer à tout prix dans dplyr comme je cherchais trop à faire à mes débuts en R, ce qui ne m’empêche pas de faire du tidyverse pour les cas simples.

D’ailleurs certains enseignants ou employeurs se plaignent de certains débutants qui ne savent plus développer dans le langage de base. Attention je n’ai pas dit de revenir à l’assembleur.

Après faire le café peut être utile pour les process dont ce n’est pas le coeur de métier de l’application. Par exemple je me sers de descripteur de page web en R, la partie ui de Shiny l’équivalent de Flask en Python, mais ça ne m’a empêché d’apprendre les bases plus tard et de faire des ajouts en JS / HTML de base, ou alors je n’ai aucune connaissance en stats et j’utilise des packages dédiés à cela. Mais si un statisticien me demande d’utiliser du code qui est moins masqué je l’utiliserai en utilisant son code.

Et de s’éloigner ou ne pas connaitre assez la technique peut poser problème : il y a des années on m’a fait écrire un cahier des charges pour un projet web alors que je n’y connaissais rien à l’époque en web, je n’ai décrit que des écrans infaisables en web moi qui ne connaissais que les clients lourds avec Delphi.

Édit : On n’est pas loin des bons vieux flame war avec ce sujet :face_with_tongue:

À lire certains pontes sur LinkedIn certains sont convaincus du contraire, c’est-à-dire de pouvoir se passer entièrement de développeurs dans un très très proche avenir .