Depuis qu’un petit virus a touché la planète il y a déjà quelques années, on a assisté à un véritable boom du simracing et d’iRacing en particulier. Des milliers de nouveaux joueurs dans le monde se découvrant soudainement une passion pour les courses de voitures. Ça tombe bien l’auteur ce post est tombé dedans depuis bientôt deux ans.
Les origines
iRacing fut lancé en 2008 par une société américaine fondée par un certain David Kaemmer. Loin d’être un inconnu dans le milieu puisque c’est à lui que l’on doit entre autres Indy 500 sur PC en 1989 développé chez Papyrus. Un jeu déjà primé à l’époque pour son réalisme.
On le retrouvera ensuite sur NASCAR Racing, Grand Legends et surtout Nascar 2003. Ce sera le dernier opus chez Papyrus avant qu’il décide de racheter le code source et créer sa propre boite : iRacing.com Motorsport Simulations.
Massivement multijoueur
Dès le départ David Kaemmer s’inspire du modèle économique des MMO avec un abonnement mensuel. Et la sauce prend rapidement. Pour arriver à plus de 160 000 abonnés aujourd’hui. Le multijoueur c’est LE point sur lequel iRacing a une longueur d’avance sur tous ses concurrents. Ce n’est pas compliqué le mode solo est quasiment absent. Tout est axé multijoueur, compétition et classements. Pour n’importe quelle course vous allez tomber sur des mecs qui ont déjà fait une centaine de tour en practice et qui vont vous mettre 3 secondes par tour.
Ce multijoueur est très stable. On peut jouer face à des joueurs américains ou japonais sans problème de latence et le jeu ne bronche pas quand il doit gérer une course de 24h avec 60 voitures. Les courses d’endurances permettent à plusieurs pilotes de partager la même voiture.
Quand vous commencez votre carrière de pilote le but va être de faire monter votre Safety Rating pour accéder aux catégories supérieures. Il faudra faire des courses propres sans la moindre sortie de route ou le moindre accrochage. Il vous faudra donc d’abord vous faire la main dans les petites catégories avant d’accéder aux monstres de 600 chevaux. Ça peut paraitre sévère car même si on vous rentre dedans ça vous fera perdre des points mais au final ça permet d’avoir des courses – relativement – plus propres que dans les open lobbies d’autres jeux de course. Le matchmaking est représenté par l’iRating. Chaque course vous fera gagner ou perdre des points et vous vous retrouverez toujours avec des pilotes de votre niveau.
iRacing couvre à peu près toutes les disciplines de la compétition automobile. Le jeu est divisé en 4 catégories de base : road (monoplaces, GT, etc), oval (NASCAR et Indycar), dirt road (rallycross), dirt oval (truc US bizarre où ils tournent en rond dans la boue). Les championnats sont organisés sous forme de series . Il y a par exemple une série pour les courses de GT3 en mode sprint de 40 minutes, une série d’endurance sur Nürburgring, des courses de F1 et j’en passe. Votre but sera de terminer à la meilleure place de votre division ou de votre région en fin de saison.
Le réalisme c’est moche mais c’est réaliste
Comme je le disais iRacing date de 2008. Donc on n’est pas là pour en mettre plein la vue comme un Forza Horizon 5 avec des effets dans tous les sens (j’ai dit flou ?). Non ici c’est un seul mot qui prédomine : le réalisme, qui poussé à l’extrême. Si dans un Gran Turismo vous pouvez rapidement prendre en main une puissante Ferrari, ici on est sur un tout autre niveau. L’ensemble des circuits et voitures ont été laser-scannés. Les voitures sont modélisées à la perfection et s’il existe une petite bosse à l’entrée d’un virage dans la réalité elle sera présente. Le moteur physique va prendre énormément d’éléments en compte, de l’humidité de l’air aux dépôts de gomme en bordure de trajectoire en passant par la pression des pneus.
En regardant la concurrence, on pourrait pratiquement dire qu’il y a iRacing et le reste. Des jeux comme rFactor2 ou Automobilista 2 ne s’en sortent pas trop mal au niveau simulation, mais sont plombés par un multijoueur vide. Assetto Corsa Competizione ou les F120xx sont plus axés arcades et n’apportent pas les mêmes sensations. La réaction quand on prend pour la première fois le volant d’une voiture dans iRacing c’est souvent : ah ouais d’accord ! En n’ayant plus envie de rouler dans un autre jeu. De toute façon vous n’aurez plus d’argent ni de temps pour d’autres jeux, c’est ce qu’on va voir dans la suite.
Combien de reins ça coûte ?
Ne tournons pas autour du pot : c’est le sujet qui fâche. iRacing coûte cher, très cher. Si on peut se prendre naïvement un mois pour tester à seulement 7,80$, on se rend vite compte que le contenu de base est assez limité. Voire très limité.
Il faudra vous faire la main en Mazda MX-5 ou avec une anémique Formula Vee sur les rares circuits disponibles. C’est amusant un moment, certains y reste même des années. Mais en général dès qu’on progresse on a envie de passer à la catégorie supérieure. Et à 15$ le circuit et 12$ la voiture hors taxe c’est votre portefeuille qui devra aussi changer de catégorie. Le principe de base dans iRacing est d’avoir chaque semaine des courses sur un seul circuit dans chaque catégorie. Si vous n’avez pas le circuit, pas de courses. Chaque trimestre représente une saison de 12 courses. Sur 12 circuits que vous ne possédez pas encore. Au bout de la première année on approche vite les 500€. Heureusement à partir d’un moment vous allez posséder une bonne partie des circuits et ça devrait un peu se calmer. Mais comme leur crédo est d’ajouter du contenu en permanence vous risquez encore de craquer pour tel nouveau circuit ou telle nouvelle voiture.
Ah oui un détail à ne pas oublier. La plupart des voitures nécessitent des réglages complexes sur chaque circuit. Soit vous y passez des heures, soit vous faites comme tout le monde et vous ajoutez un abonnement à 5€/mois. Je vous avais déjà dit que c’est cher ?
Quel équipement ?
Ici c’est la simulation donc on va oublier les manettes. C’est possible de débuter avec des volants d’entrée de gamme comme les Logitech G29 ou Thrusmaster T150. Mais iRacing étant très pointu sur le freinage vous aller vite être limité par le pédalier à potentiomètre. Donc un des premiers upgrades sera de passer à un pédalier loadcell comme le T-LCM chez Thrustmaster ou le ClubSport V3 chez Fanatec pour avoir un ressenti correct de la pédale de frein. Et dans le haut de gamme le tarif s’envole en mode vers l’infini et l’au-delà .
Quand on passe de longues heures à piloter c’est comme on code devant sur pc : il faut être bien assis. L’Herman Miller du simracing c’est le châssis en profilé alu avec un siège baquet. Fini le volant que se détache du bureau et le siège qui recule quand on freine, vous êtes parti pour des relais de 2h comme dans un canapé. Vous trouverez de très bons produits chez Sim-Lab.
Pour la base du volant la plus grosse innovation des dernières années c’est le direct drive. Au lieu d’utiliser un système de courroie on fixe directement le volant sur un moteur pas-à-pas issu de l’industrie. Le couple s’envole avec des valeurs jusqu’à 25 Nm. Le ressenti est comme le nom l’indique « direct », fini la latence ou le côté mou des courroies et la moindre petite aspérité de la piste sera rendue dans le volant. Fanatec a lancé récemment un direct-drive low cost, à seulement 300€. Sinon il y a de très bon produits chez Simucube ou VRS.
Le volant en lui-même se décline en autant de type de voiture qu’il existe, GT, monoplace, F1 et là aussi les marques du simracing vous proposerons une multitude de modèles à tous les tarifs, remplis de potentiomètre et d’écrans.
En parlant d’écran justement on est vite limité par un seul moniteur et vous risquez de ne pas voir le Romain Grosjean débouler sur votre côté gauche. Si vous manquez de place un petit 21/9 devrait faire l’affaire. Mais l’idéal reste le triple screen, iRacing gérant à la perfection le rendu 3D en tenant compte de l’inclinaison des moniteurs latéraux. Le jeu est en outre très bien optimisé pour la VR.
Qu’en pensent les pros ?
Imaginez lancer un NBA2K et jouer contre LeBron James en personne. Et bien iRacing c’est la même chose. On compte plus les pilotes pros très actif sur le jeu. Max Verstappen, Fernando Alonso, Rubens Barrichello, Lando Norris, Romain Grosjean et j’en passe. Par contre pour espérer les rencontrer en course il faudra vraiment avoir un gros niveau.
Qui dit multijoueur dit évidemment streamers et autre youtubeurs. L’un des plus connus dans le monde du simracing est sûrement le fantasque Jimmy Broadbent. Dans un style plus sérieux mais avec un setup de folie je vous conseille Dan Suzuki ou Emree une australienne très très rapide.
Les événements
En dehors des championnats classiques l’année iRacing est parsemée de special events. Indy 500, 24h du Mans, 24h du Nürburgring, 12h de Sebring, etc. C’est vraiment une expérience en multi que je conseille, il y a cette ambiance magique en reprenant la voiture pour un relais à 3h du mat.
Ce week-end se déroule d’ailleurs les célèbres 24h de Daytona avec un plateau de prototypes LMP2 et de GT3. N’hésitez pas à suivre la course sur Twitch ou sur Youtube. Il y aura entre autres Romain Grosjean en LMP2.
Voilà j’espère avoir quelque peu titillé votre intérêt que ce soit comme spectateur ou comme pilote, si vous voulez mettre un terme à votre vie sociale et votre portefeuille