La cible émouvante

ça fait un paquet d’années que l’humanité se réjouit et s’amuse de la douleur. Les jeux du cirque, les chatiments, les sacrifices…

Physiologiquement, rien n’a changé dans l’être humain depuis 5000 ans. Le “goût” du sang est donc toujours inscrit profondément dans nos gênes (y’a qu’à voir le nombre de kilomètres de bouchons sur la voie opposée à celle où il vient d’y avoir un accident, le succès des reportages de TF1…).

Qu’elle s’exprime en se jouant de la mort d’animaux dont il a été prouvé (cf l’univ d’oslo tout ça) qu’ils ne souffrent pas… why not.

De toute façon, je me souviendrais, je pense, toute ma vie, de la tronche des occidentaux venant se payer un frisson en bouffant de la cervelle de singe crue à même le crane d’un primate qu’ils venaient de tuer, dans faces of death (le vol.1). Et ça, c’était bien pire.

Pis moi chuis comme Bussière, j’aime le boudin.

[quote=“Rabban, post:76, topic: 30257”]l’animal ne souffre pas. pas au sens ou un être humain ou d’autres animaux peuvent souffrir.

premièrement parce que sa carapace est très peu sensitive, et que la pression de la pince ne peut pas être assez forte pour engendrer une souffrance quelconque (une pince trop puissante risquant d’endommager la bete)

deuxiemement, parce que le stress provoqué par la situation de l’animal dans un aquarium exigu avec ses congéneres pour être attrapé par une pince n’est en rien différent de celui qu’il subirait dans un restaurant normal.

troisiemement parce que son système nerveux simplicime ne le lui permet pas de ressentir la douleur. il n’a pas de cerveau. donc pas de centre de la douleur. si on lui coupe un membre, un ganglion nerveux va recevoir un influx et décider qu’il y a danger et donc qu’il faut remuer pour s’en débarasser. mais il n’est pas réellement question de douleur dans ce processus.
bref, la question est plutot de savoir si la personne qui utilise la machine le fait suite à des pulsions sadiques ou pas.[/quote]

D’un coté tu reconnais la réalité du stress (ton deuxième point), de l’autre tu rejettes celle du ressenti de la douleur. Le stress dans le sens où tu l’emploies est une émotion, la douleur une sensation, la première est donc plus complexe que la seconde. Donc si on ressent du stress on ressent la douleur. Et rien ne peut laisser penser que cette douleur n’est pas “douloureuse”. Penser le contraire revient à avoir pour les animaux le même raisonnement simpliste et archaique que la médecine avait il y a un demi-siècle sur la douleur des bébés (et ça ne sert à rien de montrer des études, eux aussi à l’époque avaient des “preuves”, qui d’ailleurs sont sensiblement les mêmes que celles qu’on retrouve dans cette bribe d’info; alors même qu’il tombe sous le sens que la douleur est un système basique de survie qui doit nécessairement être apparu très tôt dans l’évolution; à vrai dire même les cellules isolées ressentent la douleur --chercher à heat shock proteins).

Quant au fait que la pince ne peut serrer assez fort pour provoquer de la douleur, on n’en sait rien du tout, mais maintenir un homard qui s’agite est sans doute plus difficile que maintenir le Titi en peluche; en plus un homard c’est plein de pattes qui dépassent et sur lesquelles la pince va nécessairement appuyer.

J’ai plein d’autres choses à dire, mais les positions n’évolueront pas, alors à quoi bon… Mais je continuerai à capturer les araignées, sauterelles, moustiques, et tout ce qu’on considére comme sous-évolué pour les refoutre dehors plutot que de les écraser. Bah ouais, j’en ai tué des bêtes quand j’étais gosse (à la ferme moi aussi), et sauf nécessité j’aime pas recommencer. (Puis on sait jamais, ceux qui ne sont pas judéo-chrétiens ont dit qu’il y avait là-dedans les âmes de nos ancêtres, alors…)

PS: à la réflexion, je reconnais que pour ceux qui considèrent que l’animal ne ressent ni douleur, ni peur, ni rien, jouer avec ce truc n’est pas du sadisme. Mais alors pourquoi préférer le faire avec un homard plutot qu’avec un jouet à moteur, ou betement à la pêche au canards?

non. le stress pour ce genre d’animal n’est pas le stress comme un être humain peut le ressentir. c’est juste qu’une accumulation de stimulis nerveux va conduire l’organisme de l’animal à effectuer un certain nombre d’actions, comme la libération d’hormones, qui vont lui permettre d’être plus efficace en cas de danger, mais qui vont fatiguer les muscles et les nerfs, qui risquent de lacher si cet etat dure trop longtemps et de manière trop intense (ce qui n’est pas le cas dans un aquarium, le stress est présent mais son amplitude n’est pas enorme).

Mais rabban ça n’a rien à voir avec la souffrance ou non de l’animal, c’est une question purement éthique que certains se posent (à raison finalement): est-ce que le fait qu’on soit humain nous donne le droit de jouer avec la vie des autres êtres vivant? Le problème n’est pas de tuer, n’est pas de se nourir, n’est pas de faire souffrir ou non l’animal, ce qui peut choquer c’est JOUER avec la vie de cet animale

oui. c’est exactement ce que je dis depuis le début ^^

Ah bah mince, j’ai du perdre le fil à un moment. ^^

Je suis bien d’accord avec ce qui est dit plus haut:

Des fois je compare mon chien à des gens et c’est pas la personne qui pèse le plus sur la balance… Même en terme d’intellignece (mais c’est rare). Mon chien au moins, il est moins dangereux pour son environnement.

C’est vrai que j’ai aussi un coté Brigitte bardot (malgrès le point de vue que j’ai défendu plus haut): je me suis fait bien recevoir le jour où j’ai demandé à la véto de LPA du coin s’il était possible de relâcher des animaux dans la campagne au lieu de les piquer…

Je soutiens aussi Kelp dans son idée de “Homme = Etats unis du monde vivant”.

Cependant je justifie le fait de jouer avec la nourriture et notre future nourriture simplement par le fait que nous soyons vivants.
Nous sommes des mamifères, et biologiquement nous ne différons pas d’un singe, d’un chien ou d’une poupée qui parle (rayez la mention inutile). Nous ne différons donc pas d’un chat qui joue avec une souris ou d’une meute de loup qui prolonge une chasse gagnée d’avance…

Pour moi le fait d’être un mammifère vivant cautionne beaucoup de chose. j’estime que nous avons le droit tout ce qui nous chante, indépendament des valeurs morales courament acceptées en France. Ce qui compte, à mon sens, c’est de respecter une certaine retenue, éviter l’éxagération et ne pas dépasser les limites. (Par exemple je justifie le sado-masochisme si les partenaires sont tous 2 consentants, comme l’euthanasie d’une personne qui souffre et qui réclame la mort, ou le sexe entre un mineur (16 ans par exemple) et un majeur ( 19 ans) si les 2 partis concernés sont d’accord) )

Dans le cas du homard, j’estime que cette limite est loin d’être dépassée. C’est simplement “humain” (et par extension “animal”) de jouer avec sa nourriture.

Si le jeu s’agissait de jouer au fakir et de planter le plus de broches possible dans le homard sans qu’il en crève, je serai le premier indigné, mais là… il s’agit d’une grosse pince à glaçons, sans réelle différence avec un gant de cahoutchouc…