Plus fort que Jour de Tonnerre
Plus haut que Top Gun.
Allez y avec votre copine si elle est blonde.
Sinon allez revoir Lost in Translation
La critique de Libé est impeccable !! e projet était tentant: des 7 Samouraïs aux 7 Mercenaires et retour. Avec un Tim Roth ou Sean Connery dans le rôle, le fantasme de «Mort à Venise du major Dundee à Katsumoto» eût pu prendre corps. Qu’empêche le corps même du Dernier Samouraï : aïe, Tom Cruise. En fronçant à fond son ventre, ses sourcils et sa moustache nô de composition, l’acteur atteint à l’expressivité d’une pomme de terre. Comme il brandit le sabre tels Uma Thurman, Viggo Mortensen ou Keanu Reeves, ainsi qu’une poêle à frire, la grosse production d’emballage tient du sac à patates ou de l’omelette. Dont le héros en kimono a la touche.
Ainsi, ou dilatant sa «tunique bleue» tôt retournée, Cruise en lévitation narcissique fait peine. Avec ce western-lamen au script gênant (un Blueberry déquilleur d’Indiens et de bouteilles devient zen), celui qu’on connut stylé dans Entretien avec un vampire et qui se flatte d’avoir assimilé le bushido en «12 kilos de muscles» sur ce tournage, pèse certes son quintal de QI bushien : «Il sent le cochon», dit l’héroïne locale.
Observons ce fou-Furyo tel qu’il s’offre en spectacle ces derniers temps et navets: postérieur et cuissots tassés, sourire radieux bloqué, un rien congestif, buste mou, tics liftés, l’étoile de l’aberrant Vanilla Sky confine au hagard. C’est le gars pas trop finaud sur un fil d’imposture: séduction, mèches, allure, profondeur, kit de guerrier antique, rire, il a presque tout faux. Jouant l’éthylisme du guerrier de l’enfer dans un Dîner de cons impérial du 2, il décroche un couac d’anthologie.
Du coup le «long» métrage concerné (manie de saison, de Kill Bill en Retour du Roi), focalisé sur ce cas de figure supposé charismatique mais juste dramatiquement et martialement indigne, horripile. En 2 h 24 de volonté de puissance stérile et de parodie d’ascèse, on croise une scène correcte: l’assaut ninja contre le hameau samouraï où même Cruise passe.
Sorti de cette mêlée d’ombres chinoises nippones, rien. Qu’un malaise devant ce Braveheart kurosawaïaque tartiné d’estampes en toc néo-zélandais, clichés philosophiques, domestiques, narratifs (le reporter témoin…). Le tout, plombé par les comparses (sauf Tony Goldwyn) et les pantalonnades rônines (Cruise en cotte de mailles), est noyé de raffut orchestral.
Un cinéphile à la sortie: «Il nique la Jap.» Voire. Vu le niveau au sabre, rien de fait.
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