[quote]Ces 8% réprésente les droits des compositeurs, des paroliers, des interprètes et tout et tout (une même personne pouvant cumuler toutes ces attributions. ou pas).
Cette répartition ne concerne que la vente de disque et pas les autres sources de revenus que sont par exemple la sacem et la redevance sur les supports vierges qui obeissent me semble-t-il à d’autres règles (que je serais pas vraiment capable de préciser).[/quote]Ouaip, le problème actuellement, c’est que PERSONNE n’est capable de le préciser, et il semble bien que notre fameuse taxe serve en fait de caisse personnelle à certains ! Donc prévoir une taxe sans en contrôler le bon usage, ni même la bonne redistribution, c’est la porte ouverte à tous les abus. Et comme les hommes sont bizarrement attirés par les portes ouvertes…
[quote]Il suffit de regarder autour de soi. Le téléchargement est un truc de riche. Il faut un ordinateur, un gros disque dur, un graveur de CD et une connection ADSL. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que c’est pas des africains affamés qui pompent des MP3 à longueur de journée.[/quote]Faux, un pauvre, ce n’est PAS par définition quelqu’un qui vit en Afrique orientale ou bien uniquement un RMIste, hein, ça arrangerait bien les gouvernements de dire cela. Eux, ce sont des démunis, les pauvres parmi les pauvres. Tu vois, il y a des paliers dans la pauvreté. Après ce détail lexical, reprenons. Pour pirater actuellement, tu as besoin d’un ordi QUELCONQUE avec l’ADSL à 30€/mois, et pis c’est tout (donc 1 000 € d’investissement sur du neuf avec un crédit à 20 €/mois sur 60 mois et l’abonnement ADSL). Donc un pauvre passionné par la musique PEUT faire l’erreur de pirater en toute bonne foi (et pas moralité, note). Donc l’excuse de dire que ceux qui piratent ne sont QUE de gros bourges qu’on devrait foutre en prison, c’est AUSSI très facile.
Sinon, pour le combat POUR ou CONTRE les maisons de disque, je dirais PONTRE (ou COUR, au choix). En gros, il ne faut ÉVIDEMMENT pas qu’elles disparaissent, mais par contre, il faut ABSOLUMENT qu’elles évoluent car elles ont manqué le train du progrès pour l’ère numérique (ou plutôt, elles ont sauté du train à la station CD Audio), et il existe aussi une version de Darwin pour les entreprises, les sociétés,… : si tu n’évolues, peu importe le stade atteint, tu meurs !
Bref, actuellement, les grosses maisons de disque roulent sur l’or et aimeraient bien que la croissance de leur secteur soit infini, ce qui est bien évidemment impossible. Elles voient leurs perspectives de croissance s’assombrir. Donc que font-elles ? Se remettent-elles en question comme toute entreprise le ferait ? Les avez-vous entendu, ne serait-ce qu’une fois, dire “On a fait une erreur, on a gaspillé de l’argent là et là”*) ? Non, elles vont plutôt chercher un bouc-émissaire facile qui leur permettra, au travers d’un arsenal législatif (digne du marteau pilon pour écraser la mouche), d’asseoir leur monopole de fait sur la musique en rendant obligatoire la case “Tu es artiste et tu veux vivre de ton art, viens donc mettre tes fers toi-même, aies confiance…”. Alors qu’au départ, je le rappelle, le monopole économique du droit d’auteur était une exception temporaire pour rendre à l’auteur sa liberté par rapport à l’éditeur. Ils auront donc réussi à complètement renverser à leur avantage une loi prévue pour les contrôler en focalisant l’attention sur le public, sale ingrat ! Je vous rappelle qu’il y a actuellement déjà des abus avec la Clause de Composition Contrôlée qui autorise les labels à ne payer les artistes que les 3/4 des royalties légales, juste parce que “ils le valent bien” (sans compter évidemment les autres bénéfs) donc imaginez un peu si on leur laisse les coudées franches !
Pour le prix des CD, par contre, il faut aussi (voire surtout) regarder du côté du distributeur final. Qui a décidé de mettre les CD à 19€, si ce ne sont les distributeurs, après d’obscurs calculs de marge ? Et pourquoi peuvent-ils se permettre de les passer n’importe quand à 10€, sachant que qui dit “n’importe quand” dit “hors solde” donc sans vente à perte, autrement dit bénéfice même à 60% du prix proposé au départ ?!?! Bref, envoyer les assos de consommateurs vers le bouc-émissaire de la TVA (ce qui marche très facilement en France car malheureusement État==Devil ici), encore une fois, c’est ne pas répondre aux vraies questions sur ce sujet.
- Remplacez “là” par ce que vous voulez (tournée de Jean-Pascal, Ali Baba,…)
Ce message a été édité par xentyr le 12/08/2003