Histrion: et quand tu vois qu’un gars auto-éditer est heureux quand il en vend 5000…
A 5000, le gars auto-édité fait des bonds partout et embrasse tout ce qui passe sur la bouche - jusqu’à tomber sur un éditeur qui le publiera, parce que le seuil de la rentabilité, paraît-il, est autour de 2000 exemplaires vendus.
Sinon, on m’a aussi dit, une fois: si tu prends tellement de plaisir à écrire, pourquoi tu veux être payée?
C’est là que dans un obscur recoin de ma conscience, une petite voix m’a soufflé: ben oui, pourquoi?
Et la perspective d’aller me dorer la pilule aux Seychelles s’est éloignée encore un peu plus.
Si c’est pour chopper un melanome, tu pourrais remercier ceux qui te piratent en fait
D’un autre côté les informaticiens se prennent le même refrain à longueur de temps (en tout cas les geeks qui aiment ce qu’ils font comme moi) : la satisfaction vaut-elle salaire ? Oui en partie. Je préfère mon taf un peu moins bien payé (mais déjà très bien payé, ce qui joue dans la décision) à un taf qui ne m’intéresse pas mais qui serait encore mieux payé. Où est le juste milieu, où bascule le fléau de la balance ? Chacun en juge.
[quote=“Histrion, post:104, topic: 54191”]
la satisfaction vaut-elle salaire ? [/quote]
La question peut s’appliquer à toute activité - et sa variante est intéressante: doit-on être aliéné par son boulot pour mériter sa paye? D’où aussi la difficulté de juger de la pénibilité d’un travail, qui est une notion relative. J’en ai longuement débattu avec moi-même et je n’ai pas réussi à trancher.
J’ai aussi la chance d’aimer mon vrai job,mais je ne me vois pas aller demander une diminution de salaire à mon boss sous prétexte que travailler dans sa boîte, c’est trop le pied (et ce serait un coup à me faire mettre dehors :heu:)
Est-ce que pour une activité qui touche à l’art, les choses sont différentes? (Je ne doute pas que certains programmes soient assimilables à des oeuvres d’art, mais… bon, vous voyez ce que je veux dire). Sais pas.
@Ana-l: quoi? Tu sous-entends que malgré le fait que je mette à disposition mes oeuvres à un prix modique et sans DRM, je me ferais quand même pirater ?
Heu…
Sans doute.
Tant que ça ne m’empêche pas de continuer à écrire, il n’y a pas vraiment de perdant.
(Et puis j’ai d’autres façons pour entretenir mon bronzage que d’aller choper un melanome dans les îles :)) .
Pour en revenir au topic, 15€ pour un epub, je trouve aussi que c’est abuser…
Pour moi c’est la meilleur combo, un boulot classique pas alimentaire mais qui plait quand meme, et des activites a perte des danseuses quoi.
Si tu peux te le permettre c’est sympas, rien que pour les echanges et les rencontre.
Ouais 15 roros le epub c’est un peu abusé.
Bussiere
Ca l’est effectivement un peu, juste en dessous de la dizaine d’euros c’est deja plus raisonnable, et quand c’est 20 pour 5-6 tomes, c’est carrement donné
N’est-ce pas? :hypocrite:
Là où je suis le plus embêtée, finalement, c’est pour mon illustrateur que j’ai intéressé à mes bénéfices et que je n’ai pas réussi à rémunérer à la hauteur de son fabuleux travail… Si je pouvais lui apporter une valise de billets à l’IRL des 10 ans, ça soulagerait ma conscience :closedeyes:
mais qu’isl mettent les epub au prix du poche ! c’est le meme public … Ceux qui aiment l’objet achete les brochés. Ceux qui se foute de l’objet achetent le poche. Si l’epub etait au prix du poche, et sorti en meme temps que le broché, j’essayerai meme pas de trouver l’epub par d’autre moyen …
Sauf que le poche, dans beaucoup de cas, ne sort qu’après une version grand format qui a déjà permis de rentabiliser l’édition du bouquin.
Tout sortir direct au prix du poche n’est pas forcément soutenable d’un point de vue économique.
Mais certains éditeurs s’en sortent avec des versions numériques autout de 10€ en même temps que la sortie grand format (vers 25€, comme d’hab), ce qui me parait déjà raisonnable comme prix.
Et puis dans tout ça il ne faut pas oublier l’auteur (ou son agent) qui décide aussi de pas mal de choses à ce niveau.
Sauf qu’encore une fois, c’est à mon avis une erreur de compréhension du marché. J’ai beaucoup de gros consommateurs de livres autours de moi, et il y a clairement deux catégories : ceux qui aiment l’objet, et collectionnent les brochés dans une belle bibliothèque, et ceux qui se foutent de l’objet et s’intéressent qu’au contenu. Permettre à la seconde catégorie d’accéder a un fichier EPUB bon marché n’empêchera pas la première d’acheter leurs brochés. Au contraire, ça permettrait de rentabiliser encore plus vite.
Et il faut bien intégrer un autre point : l’epub se fout du type d’édition. Une fois dans la nature, il est disponible. Donc il faut vraiment que les éditeurs proposent une offre légale attractive. Et comme la population qui lit sur ereader n’est pas la population des collectionneurs, mais celle des poches, tu vas perdres cette population qui aura deja lu ton livre au moment ou tu sortiras ton poche !
Vraiment, il faut que les editeurs se reveillent vite, avant que des mauvaises habitudes soient prises ! J’ai l’habitude d’acheter mes livres en poche, et je viens de m’acheter un kobo. Je trouve ca vraiment incroyable de ne pas pouvoir acheter mes epub au prix du poche ! Il faut que je paie plus cher que ce que je payais avant alors que je n’ai plus de support physique et que j’ai du acheter en plus le kobo.
Du coup, bin je les trouve ailleurs …
Quant à ne pas sortir les epub au prix du poche au même moment que le broché pour rentabiliser, c’est un raisonnement idiot : je n’ai jamais acheté de broché car je trouve que c’est beaucoup trop cher, j’ai toujours attendu le poche (ce que je trouvais vraiment pénible d’ailleurs; quand tu es sur une série qui te plait, que le dernier volume sort et que tu dois encore attendre 6 Mois le poche, c’est vraiment lourd). Donc je n’ai jamais contribué à rendre le livre rentable avant de le passer en poche (ce qui est idiot : pour rendre une œuvre rentable, on commence par se couper d’une partie de son marché, faudra m’expliquer). Mais aujourd’hui, comme l’epub est disponible au même moment que le broché, je peux le lire. Donc quand il sortira en poche, je l’aurai déjà lu, et je ne l’achèterai plus du tout.
Bilan : l’éditeur - et l’auteur ! - sont doublement perdant !
Donc vraiment, ce raisonnement qui consiste à dire « Broché cher, Epub cher, et quand c’est rentabilisé, poche » est débile. Il était déjà un peu con avant les formats électroniques, mais il est carrément absurde aujourd’hui !
Enfin, on verra, mais j’ai peur que les éditeurs prennent la mémé direction que les majors s’ils ne réagissent pas, mais beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus violente, car c’est un secteur plus fragile …
Edit : autre point important : une epub ne se revends pas ! Parmi les gros lecteurs non collectionneur que je connais, beaucoup achète leurs livres à la sortie (broché si impatient, poche si déjà dispo), et le revende tout se suite après l’avoir lu. Ce qui permet d’avoir un cout au livre bien moins important. Avec un EPUB, ce n’est plus possible, ce qui renforce encore l’impact du prix. Donc l’EPUB à 15€, bin c’est 15€ pour lire ce livre, contrairement à un broché acheté 22€ mais que tu va pouvoir revendre 15€ si tu le lis vite, soit un cout de 7€. Qui est le prix du poche au passage …
Bref, faut que l’epub soit dans ces eaux la, pas plus …
Ne pas oublier aussi qu’en plus le marché est réglementé en france alors que le numérique met en concurrence les plateformes à l’échelle international.
Juste pour dire que lorsque tu fais des déménagements, et a fortiori, internationaux, tu préfères déménager tes ebooks plutôt que des bouquins qui pèsent une tonne. Sans trop me tromper, je pense que pour nos déménagements France -> Malaisie, puis Malaisie -> Macédoine (le volume a sensiblement augmenté), puis Macédoine -> France, il devait pas y avoir loin de 200kgs rien qu’en livres…
Sinon CBen, y’a aussi un autre truc qui me gonfle, mais tout comme pour les films, séries, jeux vidéos, etc.: c’est qu’un gouvernement peut décider que non ses administrés ne peuvent lire/voir/profiter de tel ou tel film, série, jv, livres, etc. Et malheureusement les vendeurs disent “OK”.
Je plus si c’est passé, mais c’est pile poil ce que je dis, mais en mieux dit
ha ca, le zonage … par contre, c’est plutot une politique des industriels que des gouvernements non ?
Un peu des deux je pense : doit bien y avoir des pays qui n’apprécient pas, je sais pas, au hasard: des jeux très violents (Australie…), de la littérature drediesque et j’en passe
ha bin ca bouge !
Sinon moi, je suis plus que content de mon kobo ! je comprends pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour passer au ereader ! C’est juste hyper pratique, que des avantages et aucun inconvenient vis à vis du livre !
Bref, super content !
cben: bah si ça ne fait pas une belle bibliothèque
y’a les BD pour ca
On parie que tu fais la même chose (migration au numérique) dans quelques années pour les BD ?