Le temps ne fait rien à l'affaire...*

Aller pour les nostalgiques, une petite chanson d’un chanteur bien connu

Boules de gommes et p’tits mystères
Je m’ demande si y a d’ quoi faire
Une chanson
Du parfum d’Amsterdamère
Qui sortait d’ la pipe en terre
Du tonton
De mes bobos sur les coudes
Du bruit d’ la machine à coudre
Dans l’ salon
Et du gros chagrin surtout
De ma p’tite frangine qui boude
Pour de bon

Mais la nostalgie tu sais
Autour de quarante balais
Quand ça t ’ chope
Ça t’ donne envie d’ te r’tourner
Sur toutes ces journées ratées
Sans tes potes
Ça donne envie d’ retrouver
Et tes billes et tes cahiers
Et ta gomme
Et d’ pardonner à ta mère
D’avoir jamais bien su faire
La tarte au pommes

Les dimanches à la con
De quand j’avais disons
Dix ans
Me reviennent souvent
Pas toujours mais mettons
Tout l’ temps

Avec les frangins on s’ cultait
On s’ balançait des coups d’ pieds
Sous la table
Pour avoir l’ blanc du poulet
Que la mère nous découpait
Equitable
Pis on f’sait dans nos assiettes
Avec la purée toute bête
Au milieu
Des p’tits volcans super chouettes
Qui mettaient dans nos p’tites têtes
Du ciel bleu

Boules de gomme et p’tits mystères
Je m’ demande si y a d’ quoi faire
Trois couplets
De ces journées sans lumière
Des gâteaux d’anniversaires
Partagés
De ces bouteilles de Clairette
Qu’on détestait en cachette
Et pis d’ l’angoisse
De ces heures devant la f’nêtre
A r’gardé une bicyclette
Juste en face

Les dimanches à la con
De quand j’avais disons
Dix ans
Me reviennent souvent
Pas toujours mais mettons
Tout l’ temps

Les dimanches à la con
De mes automnes monotones
D’enfant
Faisaient d’ moi un santon
Sur le tapi du salon
Y a cent ans

Dans cet ennui accepté
Des après-midis passés
En silence
Quand les lumières s’allumaient
C’est toute la nuit qui tombait
Sur l’enfance
Ça sentait déjà l’école
Le cartable le tube de colle
Du lendemain
On priait pour que coups d’ bol
On s’ réveille avec une rougeole
Au matin

Les dimanches à la con
De quand j’avais disons
Dix ans
Me reviennent souvent
Pas toujours mais mettons
Tout l’ temps

Les dimanches à la con
De mes automnes monotones
D’enfant
Faisaient d’ moi un santon
Sur le tapi du salon
Y a cent ans

[quote]Aller pour les nostalgiques, une petite chanson d’un chanteur bien connu [/quote]Désolé de mon inculture (en chanson francaise je suis triple zéro…) mais c’est de qui ?

C’est du Renaud.

Comme quoi il a pas écrit que des chansons pour vieux loubards anarchistes. (humour hein.)

Ce thread est vraiment très amusant. Entre les reconstitutions limite pagnol de l’enfance, ceux qui nous expliquent qu’avant la vie était plus belle avant, qu’il n’y avait pas de rascisme, pas d’inégalité ni d’insécurité, et que tout le monde marchait main dans la main en chantant la mélodie du bonheur… Bravo, c’était très réussi, mais il serait peut-être temps de lever la tête de votre crise de la trentaine pour ouvrir un peu les yeux. Je suis né en 1987, donc mon enfance c’était pile les années 90, la génération maudite des HLM, du chichon dans la cage d’escalier, des voitures volées et des viol dans le métro. La génération qui “n’a pas d’imagination”, qui s’emmerde chez mamie le week-end, qui a ses petits os tous fragilisés par les petits gervais, qui crache sur les profs et qui ne va plus se péter les dents dans sa cabane en bois construite avec amour un soir d’été sur la grosse branche du grand chêne, parcequ’elle a un tournoi de warcraft à torcher. Comme l’a dit je ne sais plus qui, quand vous étiez petits, z’étiez pas des pédés. Faut croire que nous, si.
Toutefois, j’aimerais quand même ajouter une petite nuance, mon humble experience. J’ai vécu jusqu’à mes 6 ans à Aulnay-sous-bois, banlieue pourrie, pauvre, moche, bref, le trou misérable qui donne envie de se tirer une balle à chaque lever de soleil. Jusque là, on a le parfait symbole de la décadence de la société selon nos amis les trentenaires dépressifs, qui eux ont eu droit à une vraie enfance, nourris au blé et au soleil comme de beaux tournesol,  avec papa qui collait des beignes mais c’était pas grave, et puis avec les copains c’était génial, ça jouait dans le ruisseau et tralala…
Et bien, je m’excuse d’avance, mais il me semble que moi aussi, je suis allé faire du vélo à Fontainebleau ! Et même si elles étaient putain de moches, ces tours, moi aussi je me suis éclaté avec mes potes à jouer au foot, à se rouler dans le peu d’herbe qui nous épargnait le béton ! Alors non, on était pas à la campagne, dans le petit village carte postale que tout le monde évoque les larmes aux yeux, et oui, j’les ai usés mes yeux sur le petit écran pourri de ma gameboy, à 23h, à la lumière de ma lampe de poche, en cachette, sous la couette, mais bordel, c’est le temps qui veut ça, et ça m’empêchait pas, après une partie de mario, de bouffer deux bouquins de Boris Vian. Parceque je ne pense pas avoir moins dessiné qu’un môme des 70’s, ni moins écrit de poêmes à l’école, ou moins chanté. On avait beau vivre dans un univers de merde, on a eu beau se faire cambrioler 6 fois, ben je peux dire que ces années ont été magiques. Parceque j’avais mes potes, une mère qui m’aimait (et ouais, le père n’était pas là, dommage pour les roustes, ça un peu tâche sur la carte postale mais bon), et qui s’occuppait de moi pour m’intéresser à la nature, à la lecture, au cinema, à la musique… Mon paradis dans un trou de merde. Et pourtant.
Alors vous me faites bien marrer avec vos “inquiétudes” générationnelles. Non l’enfance n’est pas pire dans les années 2000. Et pourquoi devrais-je refuser à mon futur gamin d’avoir un portable, s’il en veut un ? Lui en priver fera t-il de lui un homme, un vrai ? Parceque c’est pas un pédé ? Je pense simplement que les gameboy, les portables, les PC et les actimels ne changent rien au fond du problèmes: quand les parents sont là, quand y’a de l’amour, ben ça roule. Que tu sois au fin fond de la creuse ou casé dans une cité, en 1950 ou en 2020, c’est idem. Tout le reste, du vent. Alors n’allez pas me sortir qu’on est une génération de dégénérés, de p’tits cons ou racailles, et que votre bled paumé en dordogne, c’était le bonheur, parceque c’est faux. En lisant vos souvenirs, je me suis rendu compte que j’avais exactement le même genre d’images dans la tête. On a pas vécu notre enfance à la même époque, et pourtant, j’ai eu les mêmes jeux dans la cour de récré, les mêmes croutes aux genoux… Tout pareil. Alors pitié, ne venez pas sortir que c’était mieux avant, qu’aujourd’hui c’est tout lisse, tout pourri, sans imagination, que la jeunesse est morte. Si tes parents t’aiment et s’ocuppent de toi, que tu sois né sous Pompidou ou sous Chirac, c’est idem, le ciel ne changera pas de couleur. Rentrez-vous ça dans le crâne et arrêtez de parler de ce que vous ne connaissez pas, la jeunesse d’aujourd’hui à bien des choses à vous apprendre.

Merci Soop pour ce post qui résume complétement mes pensées (c’est un pratique qu’un mec pense les même chose que soit et ai la patience de poster)

[quote]Merci Soop pour ce post qui résume complétement mes pensées (c’est un pratique qu’un mec pense les même chose que soit et ai la patience de poster)[/quote]moi aussi tous pareil…

a noter quand meme qu’a l’origine ce thread etait la pour partager nos souvenir d’enfance, et nous rapeller a quel point c’était bien (pour de vrai ou dans nos souvenirs, ca, ca se discute)  …pas pour dire que la notre est mieux que celle des jeunes d’aujourd’hui …

J’approuve à 200% ces sages paroles qui m’ont fait autant “tripper” que celles du début. En fait, c’est juste les souvenirs qui font ça. Et je sais que c’est pas la crise de la trentaine, c’est juste une histoire d’Hommes qui regardent en arrière !!!

/me like this thread !!!

Pymtis

Il y a une affiche dans mon lycée qui parle d’elle même. On peut y lire 3 citations imprimées sur une photo d’adolescents avachis sur des escaliers.
“ce n’est plus comme avant, les jeunes n’écoutent plus ce qu’on leur dit”
“la jeunesse se dégrade, le respect des ainés n’est plus une chose acquise”
(et une 3° dont je ne me souviens plus)
Le hic vient seulement du bas de l’affiche ou en petits caractère est inscrit: ces phrases ont été écrites par Platon, un prêtre égyptien et un sénateur romain.

Cette affiche parle d’elle meme, la jeunesse est toujours la même, tout comme le regard des adultes reste identiques au travers des ages. Les jeunes seront, aux yeux des adultes des “fous” et les vieux des “cons” aux yeux des jeunes… (a moins que ce soit l’inverse )

Et pour rejoindre le post de Snoopers, rien n’a changé, les jeunes sont toujours aussi heureux et les “vieux” toujours aussi inquiets, c’est une façon de voir les choses, une nostalgie latente qui nous habite et c’est comme ça !

Dans notre malheur, on peut toujours avoir une pensée émue pour nos collègues japonais qui ont hérité d’un système scolaire qui les prive de ces moments que nous avons tant aimés…

Ainsi va la vie !

Tiens, je viens de relire un bouquin qui m’a fait penser à ce thread : “Avant la télé” de Yvan Pommeaux. C’est un album pour enfant (oui, j’adore les albums pour enfants, du moins les BONS genre Claude Ponti, Gabrielle Vincent, etc.)

C’est édité chez L’Ecole Des Loisirs.

(tiens, et une chanson de Damien Saez aussi : Jeunes et con)
Ce message a été édité par Sheme_One le 29/02/2004