Hasard malicieux du calendrier, on reparle de podcast de musique de jeu vidéo. Mais cette fois-ci, pour briser un silence qui pèse maintenant depuis plus d’un an. Et vous annoncer, noir sur blanc, la fin d’une aventure dont beaucoup soupçonnaient déjà le terme… Petit message cosigné de mes amis Pipo et Gautoz, et de votre humble serviteur, à tous les fans des Démons du MIDI.
Savez-vous précisément où vous vous trouviez le 25 septembre 2013 ? Au boulot ? Dans les transports ? En train de “chiller” au fond de votre canap’ ? Peut-être avec un bon casque sur les oreilles, auquel cas nous avons peut-être même passé un bout de journée ensemble ?
Voyez-vous, ce matin-là, on enclenchait les propulseurs d’une petite fusée rigolote baptisée Les Démons du MIDI. Un petit podcast en duo qui a fini par rythmer nos vies et qui fête aujourd’hui un bel anniversaire.
Dix ans, déjà. Pfiou. C’est difficile à croire et pourtant c’est là, devant nous… On pourrait s’apitoyer sur nos jeunesses perdues de podcasteurs, mais on a décidé de se concentrer ici sur l’essentiel : entériner en bonne et due forme la fin d’une ère. Non seulement pour offrir à notre bébé un épilogue explicite, mais aussi par respect pour ceux qui nous ont soutenu au fil des années.
Cela fait près d’un an que Les Dédés sommeillent dans leur bulle de stase, malgré nos promesses répétées de les réveiller bientôt. Un constat ni cool pour eux, ni cool pour vous, qui n’avez jamais cessé de prendre des nouvelles et de vous montrer toujours chaleureux et compréhensifs malgré la frustration accumulée. On vous présente toutes nos excuses, pour ça… et pour ce qu’on s’apprête à dire.
Nous avions d’autres projets pour le départ à la retraite des Démons : des cotillons, des serpentins et même du live, il fût un temps. Pourtant, force est de constater que plus le temps passe, moins les planètes s’alignent. Il est donc temps d’abdiquer, et d’accorder aux Démons du MIDI ce droit à la retraite qu’on leur a trop longtemps refusé (là faut nous imaginer esquisser le salut d’Old Snake dans MGS 3).
Pour nos chers et merveilleux auditeurs, c’est un travail qui suit son cours depuis de longs mois mais pour nous, c’est une échéance maudite, presque un tabou. Alors allons-y. C’est l’heure… de dire au revoir aux Démons du MIDI. Paf ! Parfaitement ! Comme ça ! Un lundi ensoleillé, alors qu’on avait PROMIS d’aller jusqu’à ce fameux centième épisode.
Ni mauvais sang ni raisons cachées derrière cette décision : c’est juste que Pipo et Gautoz ne le sentent plus. L’âge, les nouvelles aventures, cet Internet qui a tant changé et puis cette envie toute bête, toute banale, d’éloigner leur relation du concept de planning.
C’est con, ils auraient certainement fait de très bonnes nemesis à la Liquid et Solid, avec un Faskil absolument parfait en Solidus, mais la rupture sulfureuse n’aura pas lieu. À la place le P et le G sont juste devenus… de bons pépères, qui se verraient bien doigts de pieds en éventail à profiter de la passion brûlante que le nouveau Web francophone consacre aux artisans de la musique de jeux vidéo. Quelle jeunesse ! Podcasts, Youtuberies, newsletters, comptes Twitter… ça n’est pas la jeune garde qui manque pour remplir vos oreilles de superbes découvertes.
Alors voilà. Ainsi s’achève l’odyssée musicale des Démons du MIDI, au kilomètre 98, avec ce 8 qui si on le penche se change en infini. C’est à la fois comme si ça s’était déjà arrêté il y a un bail et comme si c’était éternel. On enclenche la fonction Repeat. On retourne la cassette et on repart du premier épisode.
On se souvient des ces premiers mots hésitants derrière les micros et de l’entourage tout doux que vous formiez déjà autour de nous. On réécoute cet épisode entièrement ré-enregistré à l’identique le lendemain, vannes comprises, parce qu’un bug avait corrompu les fichiers (saurez-vous deviner de quel épisode il s’agit ?). On se rappelle combien Faskil a guidé, conseillé, transmis cette passion de la voix qui a façonné les parcours des deux zozos par la suite. On part la tête haute, certains qu’il en faudra du chemin à la relève pour battre notre record de courbettes à Yuzo Koshiro. Et puis on est dehors aussi, « on s’est enfuis de table, on peut pas gérer, on n’y arrive pas, on est seuls à pleurer dehors parce que putain c’est Les Démons du MIDI et on a l’impression de crever ».
Le grand secret qu’on a partagé dix ans ensemble, c’est que c’est toujours un peu l’heure des Démons du MIDI, partout, tout le temps. Merci pour toutes ces années, pour votre curiosité, votre goût du partage et votre passion. Vous avez donné du sens à notre projet le plus personnel, mais aussi le plus long.
On vous souhaite de la bonne musique, du bon jeu vidéo et bien évidemment de la bonne musique de jeu vidéo.
Pipo & Gautoz & Faskil
Les Sheitans du Milieu de Journée c’est, pour résumer :
- 98 épisodes présentés et produits par trois fringants beaux gosses
- Plus de 200 heures de musique et de blabla à (re)écouter
- Près de 40 années de jeu vidéo explorées à travers toutes époques et machines
- Plus de 2100 morceaux passés
- 3 albums de remixes de nos idioties et autres bruits de bouche par Faskil
- 13 morceaux de Yoko Shimomura
- 16 morceaux de Motoi Sakuraba
- 18 morceaux de Yuzo Koshiro
- 19 morceaux de Nobuo Uematsu
- 0 diffusion de One Winged Angel
- Plus de doublons et de triplons que nous voudrions l’admettre
- 1 haine tenace envers l’OST de Banjo-Kazooie
- Des tétra-tonnes de remerciements, de sourires complices et de coeurs avec les doigts envers vous, qui nous avez donné tant d’amour depuis une DÉCENNIE, NOM DE NOM.