Les jeux vidéo apprendraient aux enfants à tuer ?

Le seul bon côté de tout cet acharnement sur les jeux vidéos, c’est que les geeks peuvent faire tout ce qu’ils veulent maintenant.
“C’est pas ma faute, GTA m’y a forcé.”

Ah. C’est dommage, parce que d’autres ne se privent pas de débattre et de dire quoi penser à notre place.

D’autant que là, il ne s’agit pas tellement de la violence dans les jeux, mais plutôt ce que dit Dave Grossman sur le sujet. Et comme il est cité partout et que les détracteurs du jeu vidéo n’ont d’yeux que pour lui, je me dis qu’il est temps de dégonfler cette baudruche.

Parce que c’est une guerre sans fin … une bataille de chimére

Même si tu as l’energie d’arriver à prouver et à publier que Grossman raconte des conneries, tu auras entre temps 10 autres psy, analyste, ex flic, militaire, journaliste qui attaqueront les jeux videos en essayant de prouver que la source de violence se trouve dans les jeux videos.

Perso je savais pas qu’il y avait tant de XBOX en afrique central ou dans les down town de l’amérique de sud … la ou l’on trouve le plus grand nombre d’enfant soldat ou tueur …

C’est un média violent certes, ouais et c’est pas le premier (voir les massacres bibliques et les furia divine de l’illyade qui occupent 80% du bouquin) …

Pour moi l’écho de ces études à la con ne sont que du registre économique. La télévision perd de l’audiance (en quantité) à cause des jeux … donc c’est une guerre de média. Moins le gamins joueront plus ils auront de chance de regarder la télé.

Y a eu 6 morts “connes” lors des célébrations de victoire de foot en France. Est ce qu’on a vu des emissions de télé sur la violence qu’engendre une victoire de l’équipe de France. Pas vraiment …

En tout cas bravo pour ce bel article très bien ecrit… Ca résume tout ce que j’aurais envie de dire a tous ces analystes à 2€ ! Mais comme j’argumente bcp moins bien, ils diraient « vous voyez, encore un qui nous répond méchament à cause des jeux » B)

Enfin, c’est surtout que je perds patience beaucoup trop vite quand je parle avec ces gens… On ne parle pas beaucoup de la violence dans d’autres médias, mais est-ce qu’on parle de nous les geeks, qui avons reussi nos vies en ayant joué à doom ou wolfeinstein 3d etant jeune ? Jamais !

On est légion a avoir un boulot très respectable, une vie de famille irréprochable, a dire bonjour à notre voisin de palier, a sortir nos ordures… :smiley:

Et pourtant on a tous joué à Doom ! ça fait de nous des psychopates ? je pense pas…

Ben le problème n’est pas neuf malheureusement et il s’est déja appliqué dans d’autres domaines.

Les ados qui écoutaient du Rock N’Roll dans les années 50, 60 étaient limite considérés comme la lie de la société et le Rock était “la musique du Diable” si mes souvenirs sont bons. Comment le Rock a-t-il su gagner sa respectabilité ??? Avec le temps qui passe…Et encore certains clichés ont la vie dure même aujourd’hui. Donc le jeu vidéo devra attendre de prendre de la bouteille… Et que les autres médias qui flippent de se faire voler leur part de marché arrètent de faire leur put… de lobbying.

On est d’accord le jeu vidéo ne rend pas con, il ne rend pas violent, je pense même qu’il permet de faire sa catharsis et d’en ressortir parfois meilleur (“J’ai envie de tout casser= Une partie de Gunstar Heroes et ça va mieux” “Waa la vache j’ai trouvé l’énigme de ce sale donjon, je vais pouvoir progresser”). Mais j’ai bien peur que ce que j’écrive soit un coup d’épée dans l’eau vu qu’on est sur la Cafzone et que nous tous sommes déja au courant de ce fait, comme un secret que nous partageons en tant que gens "éclairés"
face à l’obscurantisme de la masse ignorante.

Maintenant je pose la question “Que pouvons nous faire de nos brillants cerveaux pour faire sortie le jeu vidéo de son ghetto ?”

[quote=« Zoulou, post:43, topic: 11984 »]Même si tu as l’energie d’arriver à prouver et à publier que Grossman raconte des conneries, tu auras entre temps 10 autres psy, analyste, ex flic, militaire, journaliste qui attaqueront les jeux videos en essayant de prouver que la source de violence se trouve dans les jeux videos.

(…)
C’est un média violent certes, ouais et c’est pas le premier (voir les massacres bibliques et les furia divine de l’illyade qui occupent 80% du bouquin) …

Pour moi l’écho de ces études à la con ne sont que du registre économique. La télévision perd de l’audiance (en quantité) à cause des jeux … donc c’est une guerre de média. Moins le gamins joueront plus ils auront de chance de regarder la télé.

(…)[/quote]

En fait, c’est plus compliqué que ça. Il est vrai que la télévision a pas mal blamé les jeux vidéo et qu’il y a une concurrence entre les deux. Mais les attaques de Grossman, des psychologues et compagnie sont dirigées contre la télévision, ou « l’industrie du divertissement », ou la violence des médias. C’est beaucoup plus global, et depuis la tuerie de Columbine, ces critiques ont pris de l’ampleur.

Bref, les « psy, analyste, ex flic, militaire, journaliste » dont tu parles attaqueront certes les jeux vidéo, mais aussi la télé, et pour eux, la source de violence se trouvera dans la télé. Et les raisons sont autant « philosophiques » qu’idéologiques. Les jeux vidéo n’étaient pas disponibles que ces critiques existaient déjà, et quand ils sont arrivés, ils ont été considérés par ces gens-là comme une vulgaire excroissance de la télé, un « sous-média ». Donc les critiques contre la télé et son industrie ont été transposées au jeu vidéo et son industrie, le mépris en plus. Et comme à la base ces gens-là considèrent l’industrie du divertissement (Hollywood, etc…) comme une sorte de pègre, l’industrie du jeu est considérée de la même façon.

Quant aux « massacres bibliques » et aux scènes de violence de Shakespeare, ils ont déjà trouvé la parade à ça : comme la télé (et par extension les jeux), ce sont des images, c’est la violence des images qui est en cause (selon eux, en tout cas).

[quote=« M.musachi, post:44, topic: 11984 »]En tout cas bravo pour ce bel article très bien ecrit… Ca résume tout ce que j’aurais envie de dire a tous ces analystes à 2€ ! Mais comme j’argumente bcp moins bien, ils diraient « vous voyez, encore un qui nous répond méchament à cause des jeux » B)

Enfin, c’est surtout que je perds patience beaucoup trop vite quand je parle avec ces gens… On ne parle pas beaucoup de la violence dans d’autres médias, mais est-ce qu’on parle de nous les geeks, qui avons reussi nos vies en ayant joué à doom ou wolfeinstein 3d etant jeune ? Jamais !

On est légion a avoir un boulot très respectable, une vie de famille irréprochable, a dire bonjour à notre voisin de palier, a sortir nos ordures… :smiley:

Et pourtant on a tous joué à Doom ! ça fait de nous des psychopates ? je pense pas…[/quote]

Merci, merci. Mais comme je disais plus haut, on parle de plus en plus de la violence dans d’autres médias (sauf à la télé), donc on en parle dans les jeux vidéo, qui sont parfois considérés comme un sous-média, un rebus de la télé.

Pour te donner une idée, dès 1972, le Surgeon General américain publiait une étude dans laquelle des chercheurs évaluaient le lien entre la violence des médias (cinéma + télé) et la violence du comportement. C’est aussi dans les années 70 et 80 qu’il y a eu les premières initiatives pour « l’éducation aux médias » (la Media Literacy), et que les groupes anti-violence des médias se sont manifestés bruyamment. Les critiques ont fleuri même contre les dessins animés. Et là, je ne parle pas des mangas, inexistants à l’époque aux Etats-Unis, mais je parle des dessins animés américains tels que Tansformers, GI Joe ou les Tortues Ninja.

Toutes ces critiques ont naturellement été transposées aux jeux vidéo, puisque « il y a des écrans, donc c’est pareil ».

[quote=« Kelp, post:45, topic: 11984 »]Ben le problème n’est pas neuf malheureusement et il s’est déja appliqué dans d’autres domaines.

Les ados qui écoutaient du Rock N’Roll dans les années 50, 60 étaient limite considérés comme la lie de la société et le Rock était « la musique du Diable » si mes souvenirs sont bons. Comment le Rock a-t-il su gagner sa respectabilité ??? Avec le temps qui passe…Et encore certains clichés ont la vie dure même aujourd’hui. Donc le jeu vidéo devra attendre de prendre de la bouteille… Et que les autres médias qui flippent de se faire voler leur part de marché arrètent de faire leur put… de lobbying.

(…)

Maintenant je pose la question « Que pouvons nous faire de nos brillants cerveaux pour faire sortie le jeu vidéo de son ghetto ? »[/quote]

En fait, les critiques anti-jeux (et anti-rap, anti-télé, etc…) ont déjà trouvé la parade au « on disait ça du rock’n’roll ». Ils disent en gros qu’à l’époque, le rock’n’roll choquait et c’était pourtant peu de choses, alors que maintenant, ils se plaignent qu’ils n’ont plus le droit d’être choqués de peur d’être taxés de « réacs » ou de « retour à l’ordre moral ». C’est une guerre de posture.

Cela dit, je pense qu’il y a de meilleures comparaisons que le rock’n’roll. Il y a les comics américains et les jeux de rôle, beaucoup plus proches sur tous les points, et notamment sur les paniques morales qu’ils ont déclenché. Dans les années 50, on brûlait les comics en place publique après la publication de Seduction of the Innocent. Et dans les années 80, les anti-jdr américains ont menti et manipulé les informations pour donner du crédit à leur cabale. Quand j’aurai le temps, je donnerai toutes les sources.

Quant à ta dernière question, déjà, je pense que nous pouvons nous informer et nous organiser. Ensuite, se débrouiller pour tout connaître des détracteurs de certains ou de tous les jeux et de leurs arguments. Et aussi essayer de discuter avec eux, juste pour voir s’ils ont un problème avec seulement une poignée de jeux, ou s’ils méprisent le jeu vidéo en général. Je reprends la phrase de Morihei Ueshiba : « si tu vaincs ton ennemi, il reste ton ennemi, mais si tu convaincs ton ennemi, alors il deviendra ton ami ».

A cause de vos longs discours, j’ai manger mon sandwitch sans m’en rendre compte… et ça c’est grave.

Ce débat aurait sa place parmi les grands débats sans fin tel que “Dieu, il existe ou pas ?” ou encore “le fist fucking, bien ou mal ?”. Mais comme stipuler plus haut, la violence a toujours existé, et existera encore avec ou sans jeux vidéos.

Pas de quoi se prendre la tête. Ce n’est pas le jeux video qui rend taré les gens. Il faut déjà avoir un grain dans le cerveau pour pouvoir se taper un GTA IRL

P.S : oui je fais un peu mon Carpe Diem, parce que je le vaux bien.

[quote=“duduleLECHAT, post:47, topic: 11984”]Ce débat aurait sa place parmi les grands débats sans fin tel que “Dieu, il existe ou pas ?” ou encore “le fist fucking, bien ou mal ?”. Mais comme stipuler plus haut, la violence a toujours existé, et existera encore avec ou sans jeux vidéos.

Pas de quoi se prendre la tête. Ce n’est pas le jeux video qui rend taré les gens. Il faut déjà avoir un grain dans le cerveau pour pouvoir se taper un GTA IRL[/quote]

Tu as sans doute raison, mais va expliquer tout ça à ceux qui ne connaissent pas les jeux vidéo, mais qui ont le pouvoir d’influer sur le débat public. A savoir, les hommes politiques, les psys et autres “activistes anti-violence”. Entre toi, “simple” joueur et forumeur qui dit (peut-être avec raison) qu’il ne faut pas se prendre la tête, et Dave Grossman, spécialiste en “psychologie du meurtre”, qui dit que “nos enfants” (enfin, ceux de son auditoire) sont en danger mortel, qui crois-tu qu’on va écouter ? Ou plutôt, qui crois-tu qu’on a écouté ?

Pour faire un parallèle, dans les années 50, la violence existait déjà, et aurait existé avec ou sans comic books. Et personne ne se posait vraiment la question de savoir pourquoi certains éditeurs comme EC Comics tiraient sur la corde avec les genres “crime” et “horror”. Jusqu’à ce que le docteur Fredric Wertham arrive avec ses théories psychanalitiques, son prestige acquis en tant que directeur de clinique dans le quartier pauvre de Harlem, et surtout son livre Seduction of the Innocent. A partir de là, la panique morale a eu une telle intensité (les gens brûlaient les comics en place publique, les médias les attaquaient, les politiciens les accusaient d’inciter au meurtre) que l’industrie des comics s’est autocensurée, qu’EC et les genres “crime” et “horror” ont fini par disparaître… et que les comic books eux-mêmes ont failli disparaître. Oui, s’il n’y avait pas eu Marvel Comics et les nouveaux super-héros de DC comics, l’industrie aurait probablement crevé dans l’indifférence.

Pour en revenir aux jeux vidéo, sur l’épilepsie, par exemple, il n’y avait, effectivement, pas de quoi se prendre la tête, puisqu’ils ne pouvaient pas rendre épileptique (et cela a même été prouvé scientifiquement). Mais en 1992, quand le Sun a titre “Nintendo killed my son” et que la télé et les journaux en ont rajouté sans arrêt pendant des mois sur “les jeux vidéo qui rendaient épileptique”, le grand public a réclamé des mesures, les hommes politiques ont embrayé, et ça a entraîné l’adoption d’une stupide loi qui impose de mettre un encadré rouge que personne ne lit jamais sur toutes les boîtes de jeu.

Et sur la violence, sujet autrement plus grave, je suis de plus en plus convaincu que c’est (en partie) parce que nous ne voulions pas nous prendre la tête que Familles de France s’est incrustée dans le débat aussi facilement il y a 7 ans.