J’ai fini La Route de Cormac McCarthy. Attention ça spoile largement.
Ca a été dur. Je ne suis allé au bout que pour pouvoir le critiquer.
Jusqu’au milieu, je n’y ai trouvé aucun intérêt. Je m’y suis fait simplement chier. Un mec et un gamin qui marchent. Au milieu de rien. Il ne s’y passe rien, si ce n’est qu’ils marchent. Faut pas s’approcher d’éventuels autres gens, non non non, surtout pas.
On ne sait pas quelles pourraient être leurs intentions. Heureusement, comme tout le monde semble marcher dans le même sens et à la même vitesse sur cette route, on ne rencontre pas trop les autres. Ce qui est d’ailleurs assez surprenant, puisqu’au bout de la route, il n’y a rien de plus passionnant. Mais visiblement, personne n’a fait demi-tour.
Mais le dénouement révolutionne tout: oui, l’enfant s’approche des autres. Ils sont gentils et ils l’adoptent. Diable, tout un livre qui dit non, et à la fin c’est oui, comme ça, brutalement!
Quant au coté sentimentalo-émouvant, j’ai pas trop vu. C’est pas très joyeux, c’est même tristounet, pas d’espoir, pas de futur… Le père va mourir. Mais c’est un univers post-apo, je m’attendais pas à une histoire de petits poneys. Si le père avait tué son fils, ou si le fils s’était tué après la mort de son père, ça m’aurait ému. Mais la mort d’un mourant…
Alors je suis peut-être passé à coté de la dimension philosophique, la recherche incertaine d’un espoir souvent déçu. Mais même en considérant ça, ça n’en fait pas un beau roman.
Un peu de positif quand même: passé la moitié, c’est un peu plus dynamique. La lecture est moins une souffrance. Ca n’en devient pas agréable pour autant.
Alors une théorie: le tout dernier paragraphe évoque les beautés de la nature que l’homme a détruites. Si McCarthy a voulu démontrer que le monde allait devenir particulièrement chiant si on n’en prend pas soin sans délai, il y a bien réussi. C’est superbement illustré.
Bref, déçu, et j’ai du mal à comprendre tout le bien qui a été dit de ce roman.
Edit pour répondre à Ghigis: le style, haché, découpé, pour une histoire de gens qui marchent, casser le rythme aussi efficacement, c’est remarquable. Phrases sans verbes, phrases de deux ou trois mots, l’élan est brisé systématiquement. Ca se calme aussi vers le milieu, c’est aussi ce qui m’a rendu le livre moins difficile à lire à partir de là. C’est quand même un style très particulier, c’est une curiosité qu’il faut reconnaître.