Médecine (réflexions diverses)

Sur Geekzone? :ninja:

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On reconnait le vrai geek : il fait de l’A/B testing de médecin :smiley:

(ayant plusieurs amis médecins, je kiffe ce thread)

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Internet est merveilleux : Accueil | Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques indique des chiffres de 2007 (J’ai vu passer une carte de 2013 mais je ne mets pas la main sur la version complète)

(n’accouchez pas en Corse)

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Comme quoi, les rentrées d’argent en dose homéopathique ne donne pas le même résultat.
Saleté de gestes barrières qui empêchent les gens d’être malades !

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Ils arrivent encore à refourguer pour 500 millions d’euros d’eau sucrée… :open_mouth:

Ce n’est pas dérembourser qu’il faudrait, c’est interdire.

Ils font de la pub à la télé en ce moment … Ca me rends dingue d’autoriser ca. La pub est une honte…

On est tous d’accord sur le fond, c’est une arnaque.

Mais nous en avions discuté dans un autre thread. Il y a un besoin de santé publique pour un placebo remboursé par la Secu. Une personne âgée qui dors bien avec son granule de sucre vaut mieux qu’une personne âgée qui se shoot au stylnox tous les soirs. Vous seriez surpris des volumes hebdomadaires de psychotropes délivrés à des gens qui n’en ont pas besoin (en ville ou en ephad) juste pour « avoir la paix » et pour lesquels un bon placebo aurait un effet quasi identique, sans leur ruiner le cerveau.

En gros mort à l’homeopathie, mais si on pouvait fabriquer de la « moraline » à prix coutant (et sans sucre tant qu’à faire), je suis pour; et ce même si ce n’est pas éthique au sens de la transparence, ça le reste si l’on soigne, même si l’on soigne avec du rien.

C’est justement une reconnaissance de l’absence d’effet. La pub pour les médicaments (les vrais) est très rigoureusement encadrée (OTC = accès grand publique), voir interdite (médicaments remboursés) - CQFD

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Certes, mais je ne suis pas sûr que ça fasse du bien à la culture scientifique des gens et à leur confiance en la médecine de voir ce genre de pubs à longueur de temps et en même temps des articles qui leurs expliquent que l’homéopathie est une arnaque.

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On est d’accord.

J’avais lu que l’effet placebo était d’autant plus efficace que le patient était au courant qu’il s’agissait d’un placebo.

Ça me surprend de prime abord, l’idée c’est justement que la « croyance » de recevoir le traitement est primordiale.

Ce qui est documenté en revanche c’est que pour certains produits, le placébo peut montrer une efficacité supérieure au traitement testé, et là il faut décortiquer tous les biais (=le fait de rentrer dans un essai clinique = d’avoir été sélectionné, le fat de bénéficier de soins/attentions supplémentaires dans le cadre du suivi, l’espoir, quand on attendait un traitement depuis x années…).

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CQFD pour des personnes qui le savent, mais quid des autres pour qui ça ressemble à une reconnaissance de validité (si ça passe à la télé c’est que c’est vrai) ?

Je comprends l’argument, mais je le trouve dramatique, de devoir mentir à des gens parce qu’il faut absulement qu’ils prennent quelque chose pour aller mieux, alors qu’ils n’en ont pas besoin.

Et je rejoins completement Twin sur les problèmes de comprehension de la science que l’on voit aujourd’hui. Cela contribue au developpement de la pensée magique et ca va à l’encontre de mes convictions qui sont que la solution a beaucoup de problème est l’education et la comprehension …

Mais j’entends l’argument.

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C’est difficile pour moi de défendre l’argument en question car c’est clairement un cas de dissonance entre plusieurs voix dans ma tête (et dans celle de beaucoup de professionnels de santé). Vous l’avez compris, je n’aime pas l’homéopathie (pas du tout), et exècre les sois disant spécialistes qui ne prescrivent que cela et se font appeler médecin. Ca ne m’empêche pas cependant de reconnaitre son utilité comme placebo dont une partie de l’effet vient de la réputation de l’homéopathie comme « médicament ». En gros le papier cadeau a son importance.

Et je pense que c’est encore plus choquant ici car nous en discutons au sein d’une population qui n’est pas un échantillon représentatif de la société dans laquelle nous vivons. Avant que l’on ne me traite d’élitiste, je précise ma pensée : il n’y a sur ce forum que des membres ayant accédé à l’éducation, avec une culture technique et scientifique, ne souffrant pas de problème mentaux majeurs, de sénilité…, … Et donc oui, nous voulons la vérité pleine et entière; et déplorons ce qui s’apparente à de l’obscurantisme, et nuit à la rationalité du débat/ de la science. A ce titre je suis d’accord avec vous, dans notre contexte, il n’est pas acceptable de mentir/cacher la vérité.

D’un autre côté il y a les patients (je laisserai les médecins parler de leur perception en consultation, et vais me concentrer sur ce que j’ai vécu quand je travaillais en officine pendant mes études et essayer d’illustrer). Pour prendre un exemple réel, beaucoup de certitudes s’effondrent lorsque tu dois expliquer à une jeune femme de 22 ans où est son vagin. Again, pas de blague ici, pas de dénigrement, c’est juste… arrivé.

Pour prendre un cas moins extrême, et ma mamie stilnox. Elle aurait pris quelque chose quoi qu’il arrive, c’est son choix me direz vous. Le psychiatre qui la suivait par ailleurs pour d’autres soucis, a supprimé le stilnox qui l’assommait sans raison, et compensé par du WTF 9ch. Et l’état de la patiente s’est amélioré, et j’ai délivré de l’homéopathie pendant 2 ans. Quand il lui a été proposé d’arrêter, en lui expliquant que ça avait aidé la transition, mais que ça n’avait pas d’effet réel elle a refusé de l’entendre et demandé qu’on lui redonne du stilnox qui marche dans ce cas. Nous avons trouvé la parade en lui proposant une réduction progressive de ses doses d’homéopathie - en gros un faux sevrage pour arrêter tout en la gardant off stilnox. alors oui on lui a menti chacun a notre niveau, mais quand on a voulu rétablir la vérité elle a été inaudible et dangereuse pour la patiente. On a donc continué avec un autre subterfuge.

On a menti, et on a sans doute allongé la vie de cette patiente de 2 ou 3 ans. Des exemples comme ça j’en ai plus que je ne le voudrais (j’ai préparé sur commande des placebos, au cours des années étudiant en officine, et lors de mes années hospitalières)

A mon sens (et c’est très personnel donc vous avez tout a fait le droit de penser autrement) cela reste éthique si : c’est dans l’intérêt du patient, ce n’est pas dans l’intérêt privé du praticien (le prescripteur ne travaillais pas pour Boiron vu son service :-), et ma patronne de l’époque aurait gagné plus en vendant le stilnox, et dernier point mais non des moindres: il n’y a pas vraiment d’alternative = discours de vérité inaudible et/ou contreproductif).

Reste la clef de voute de l’éthique toute discipline confondue, si tu t’éloignes de ce qui est idéal, tout aussi justifié que cela puisse être tu ne peux t’affranchir de la question « qui décide ». Et là je suis bien d’accord que quand ça tourne au paternalisme/God syndrome, on est plus dans cette fenêtre de l’acceptable.

Bref c’est un point tellement compliqué que pour les praticiens il n’y a pas de réponse absolue, et je n’en connais pas un seul qui n’a pas au moins une fois « menti » à un patient.
Quelque part je suis protégé de ça maintenant, travaillant sur des maladies rares et grave et des produits sans alternative thérapeutique, on se questionne moins, l’éthique redevient primere non nocere et à partir de là tout ce qui offre une chance sans nuire est bon à prendre. C’est presque souvent l’inverse qui se produit = demander à des familles d’attendre que le produit soit suffisamment safe pour être utilisé chez l’homme.

Ah et pour ceux qui se demandent quelle est cette fable ou le médecin et le pharmacien discutent d’un patient et de l’approche traitement sans s’insulter :slight_smile: , j’ai eu la « chance » de travailler dans l’officine située à la sortie du plus gros centre de l’APHP en charge de la psychiatrie et des addictions, on travaillait donc main dans la main avec les hospitaliers pour la transition des patients sous substituts opiacés que l’on délivrait à hauteur de 2 caisses par jour (40 patients en moyenne, rien que pour moi étant à ce moment là le seul gars de l’équipe et certains patients faisant vraiment peur), mais on avait une vraie interaction avec l’équipe médicale.

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