@Drealmer:
La prépa (ou Classes Préparatoires aux Grande Écoles) c’est à la sortie du Bac 2 ans dans un établissement où tu te prépares aux concours sélectifs d’entrée aux Grandes Écoles (le plus souvent des écoles d’ingénieur ou de commerce). Pour la catégorie ingénieur, cela correspond en gros à des maths et de la Physique à haute dose (plus de 10h/semaine/discipline). Les Grandes Écoles représentant une filière qui est souvent mieux perçue que l’université en France. C’est très mystifié parce que c’est censé être la filière scientifique la plus sélective et la plus rude. C’est pourquoi il y a plein de rumeurs et de mythes sur la difficulté des Classes Préparatoire en France et l’ambiance qui y est censée être très âpre.
Pour résumer, en France être ingénieur issu d’un Grande École c’est : 2 ans des classe préparatoires (Bac+2) + concours d’entré + 3 ans d’étude en Grand École (Bac +5).
J’avais pas percuté que tu étais en Belgique. Oublie ce que j’ai écrit plus haut. Ce que j’ai écrit était plus ou moins valable à partir du moment on parle de Grande École et de prépa. Ce n’est absolument pas la même chose en Belgique. C’est une bataille purement franco-française.
@Tout le monde :
Bon je me rends compte que je me suis encore plus mal exprimé que je ne l’avais pensé. Donc je vais étayer un poil et me baser sur des exemples, quitte à me contre dire par rapport à ce que j’ai écrit plus haut.
Je suis d’accord avec toi Glop, le mieux c’est d’apprendre à réfléchir par soi-même. Mais toujours est-il qu’en prépa il y a quand même certains aspects de l’assimilation qui demandent un travail de brute. Comme par exemple apprendre les mécanismes d’une démonstration de maths et faire une bonne dizaine d’exercices liés à une notion pour avoir fait le tour des principales embuches.
Ces aptitudes de travail de brute ne sont pas très utiles dans le métier d’un ingénieur dont la mission est le plus souvent « Résouds moi ce problème pratique ».
Parmi les tous premiers cours que les élèves de 1ère année ont dans mon Ecole d’ingé généraliste, on trouve un module (≈ 20h) de découverte de la Qualité (au sens large) et un module “Entreprise” (un grand module fourre-tout dont le but principal c’est de familiariser un peu les élèves avec les notions de l’entreprise). Vu les domaines (“sciences molles”) et comme ce sont des modules d’initiation, il n’y a vraiment d’autre façon que de faire ces cours en freestyle avec à côté un poly plus structuré. Ces cours sont dispensés en petit groupes (≈ 30 élèves) et construits autour de petits exercices en mini-groupes et de discutions avec les élèves, bref beaucoup de “participatif”.
Le participatif avec des élèves qui se connaissent à peine, dont les rares expériences de travail en groupe se limitent en gros à « Dis est-ce que tu peux me montrer comment t’as fait tel exo? » et à un travail en binôme en TP (je caricature à l’extrême), ne donne pas le même résultat qu’avec des élèves en dernière année. Les intervenants qui dispensent ces modules ont aussi des cours avec les élèves de 2ème ou 3ème année. Et pour en avoir discuté un peu avec eux, il en est ressorti que les élèves de 1ère année étaient un peu moins “vifs”.
Bien sûr le fait que les nouveaux élèves ne connaissent pas encore bien a une part importante dans ce résultat mais il n’y pas que ça. Les élèves sont moins habitués à résoudre des problèmes concrets du genre : « La machine de d’emballage est cassé et le camion pour livrer les produits au client arrive dans 2 heures. Que faire ? ». Là il n’y a plus de solution unique au problème avec une marche à suivre bien définie et connue, mais des solutions possibles et envisageables. Et mine de rien ça change pas mal de choses. Parce que ça désarçonne un peu de ne plus retrouver son mode de pensée classique.
Dans mon cursus, j’ai connus des cours extrêmement intéressants et d’autres franchement rébarbatifs. Et ce n’était pas lié au fait qu’ils étaient magistraux ou participatifs. Quand je repense à mes cours de physique et de maths en prépa, je trouve que j’ai eu d’excellents cours magistraux où le participatif était réduit à la question du prof : « C’est bon on passe à autre chose, ou il faut que je réexplique ? ». Et pourtant je me demande si j’apprécierais autant les mêmes cours s’ils m’étaient enseignés aujourd’hui. Touts simplement parce mes méthodes de travail et d’assimilation des connaissances ont beaucoup évoluées. Je supporte maintenant moins bien les amphis de 2h et plus, alors qu’il y a quelques années c’était le contraire. Tout simplement parce que mon « câblage » a changé entre temps. Et que pour changer de câblage il faut un peu de temps.
Donc le but de mon message était plus de mettre en garde Drealmer par rapport à ce point là, c’est tout.
J’espère avoir été un peu plus clair cette fois ci.
PS :
Je remarque que mon commentaire est un peu singulier. Je parle de mon passé d’étudiant ingénieur généraliste, alors que vous racontez vos expériences d’élèves ingénieur et/ou spécialisé en informatique. Bien qu’on porte tous les 2 le titre d’ingénieur on vit des expériences d’étude et de travail qui n’ont presque rien à voir. On vous apprend normalement à être directement productif (les ingés spécialisés) à la sortie de l’École/Université, alors qu’on nous (ingés généralistes) transforme plutôt en “mécanos patte à modeler” prêts à remplir n’importe quelle tâche du moment qu’elle est qualifié de “technique” par les gars du département marketing/commercial. (donc ça vise large, très large)
Message ayant subi de multiples éditions :
(Message d’en-tête pour Drealmer + orthographe + mise en page + PS + corrections diverses)