Disclaimer : Ce post est écrit par un fan boy. Il est donc à prendre avec les pincettes XXXL que vous utilisez quand vous lisez un post de Glop concernant microsoft, par exemple.
Vient donc (enfin, je crois) de sortir aux états-unis le DVD de la sixième et dernière saison d’oz. Cette série produite par HBO et dont la première saison fut diffusée en 1997 nous raconte la vie quotidienne des prisonniers du Oswald State Correctional Facility, centre pénitencier américain, et plus précisemment d’une de ses unités expérimentales : Emerald city.
La dite expérimentation consiste en la croyance de la possibilité de réhabilitation de détenus extrèmement violents par l’éducation et le mélange à des populations carcérales moins aggressives. Le principal fil conducteur de la série est la vie de Tobias Beecher, qui a le bon goût de débarquer à Oz au tout début de la série. Ancien avocat, l’homme a été condamné à quinze ans de prison pour avoir tué une petite fille alors qu’il conduisait en état d’ébriété. Par ses yeux, on découvre l’organisation des prisons : les différents clans et la hiérarchie qui y règne, la guerre permanente qui y est installée pour la main-mise du trafic de la drogue ou simplement pour quelques petits avantages du quotidien.
Là où diffère Oz d’autres oeuvres traitant de ce sujet est le réalisme, et la profondeur de la peinture qui y est faite de la psychologie des protagonistes. Il n’y a presque jamais de violence gratuite, jamais de tueur éviscérant à tour de bras; chaque meurtre ou chaque aggression répond à un besoin, ou à une logique qu’on se surprend à comprendre dans le contexte de cette horreur. On y attache aussi beaucoup d’importance à l’évolution psychologique du détenu. Il y a les Tobias Beecher, que leur éducation n’aura pas préparé à cet environnement, qui vont pourtant trouver en eux la force de survivre; les gens “bien”, là un peu par accident mais qui vont devenir les pires ordures qui soient pour survivre, mais aussi les petits caïds, qui vont d’enfoncer dans la folie, forcés d’assumer un rôle pour lequel ils n’étaient pas faits, ou les petits voyous qui à force de traîtrise gravissent les échelons.
Et il y a aussi les sujets traditionnels : la peine de mort, la prostitution, la drogue, la religion, les relations avec les surveillants. Là encore, la série ne tombe pas dans la prise de partie ou dans la moralisation. Lorsqu’ Oz nous décrit par exemple les derniers jours d’un condamné à mort, il le fait sans s’apesantir sur la finalité mais nous laisse assister à sa chute, à sa la colère, à sa peur, jusqu’à l’acceptation et son dernier sursaut; sans voyeurisme ni complaisance.
Enfin, il aurait été dommage que l’oeuvre soit servie par un casting médiocre, et ça tombe bien, les acteurs y sont simplement exceptionnels. Mention spéciale à Chris Meloni (Law & Order, NYPD Blue, photo ci-dessous) qui, loin de ses autres performances que je trouve personnellement plutôt moyennes, offre ici un numéro de machiavélisme extraordinaire.
Vous savez, il y a des fois où on supplierait des gens de regarder un film ou une série tellement on l’a trouvée remarquable. Et bien moi, il n’y en a qu’une et c’est Oz. Alors s’il vous plaît, jetez-y un coup d’oeil. Vraiment.
Saison 1 disponible en France, saison 2 disponible en import de Belgique, les saisons 3 à 6 sont disponibles en import à la FNAC par exemple (dvd zone 1 sous-titré FR)
Edit : je me dois d’ajouter quand même que certaines scènes sont très violentes, en plus de l’esprit parfois malsain, parce que réaliste, qu’on trouve dans beaucoup d’épisodes. L’interdiction aux moins de 16 ans n’est clairement pas usurpée pour un bon nombre d’épisodes, attention.