On ne le dira jamais assez : il faut se méfier des belges. Outre leur tendance à faire croire au monde que la frite vient de chez eux (le monde entier les appelle des « french fries », faites-vous une raison), parfois ils vous envoient aussi des liens vers des jeux.
Un jeu de voiture, même. On regarde le site des développeurs, quelques screenshots qui sont tout sauf moches, et on se dit que l’on va essayer. On installe, on lance le jeu et là on voit « Pixel Shader 1.3 ». En règle générale, je me serais arrêté là, et aurais désinstallé le jeu presto de peur que ça ne fasse rouiller ma carte graphique du 21eme siècle. Et puis, sans trop savoir pourquoi (peut être une insistance soutenue sur MSN dudit belge), j’ai quand même lancé le jeu.
[center]
Mais… c’est beau !
[/center]
Pour tout vous dire, après un tour de circuit, j’ai quitté le jeu et lancé PIX, l’outil de débug de DirectX pour vérifier si le lanceur ne racontait pas n’importe quoi. Parce que voilà, des jeux en Pixel Shader 1.3 qui sont aussi beaux, on en à tout simplement jamais vu. Je ne vais pas vous barber avec une platrée de technique, mais on dira juste que ce jeu en question est magnifique et qu’il a le bon goût de tourner sur un tas de petites configs, tandis que les riches pourront activer des options qui ne servent jamais (le transparency anti-aliasing). Pardon, de quoi je parle ? Mais de NSR pardi !
[center]
Un conducteur belge ça ![/center]
Nitro Stunt Racing, un nom qui rappelle Stunt Car Racer et qui pour une fois mérite la comparaison. Développé par quatre garçons Lyonnais, NSR mise tout sur les sensations de conduite. Il s’agit de F-Jet, des petits bolides affublés de réacteurs et d’ailerons. Ce qui a pour conséquence de pouvoir accélérer (et freiner) lors des sauts, et également de contrôler les voitures en l’air. Pour de vrai, pas juste pour faire semblant. On pourrait ajouter que la modélisation physique de la conduite est vraiment réussie, que les contrôles sont aux petits oignons et qu’on s’amuse aussi bien avec un pad PS2 qu’avec un volant et un pédalier. C’est fin, c’est riche, et on s’amuse beaucoup à essayer de claquer des temps. Ca n’est pas pour autant un jeu de puriste inabordable à la rFactor : un bon mélange de simulation et d’arcade qui mise tout sur le fun. Ha bah oui, c’est que c’est fun.
Plutôt que de vous parler des sensations que l’on a en s’envolant sur la seconde piste, du bonheur de glisser sur la troisième piste en terre, la précision requise par le premier circuit bourré de loopings pour claquer de bons temps, la qualité des IA dans des courses à seize, la beauté du moteur physique réaliste qui déchire tout ou plus simplement le bonheur d’humilier un belge aux classements intégrés, je vais vous laisser essayer la démo et vous faire votre propre idée. J’y crois tellement que je n’ai pas besoin d’en rajouter.
[center]
Grosses sensations dans les loopings[/center]
Je vais plutôt vous parler du modèle de développement de ce jeu. Les petits gars de Game Seed travaillent dessus depuis un paquet d’années et ont décidé d’éditer eux-mêmes leur jeu par Internet sous un modèle « épisodique ». On connaissait ça dans les FPS et les jeux d’aventures, c’est un peu moins répandu dans les bons jeux de caisse. L’idée est assez simple, ils comptent sortir leur jeu en trois morceaux. Le premier, Stage 1, inclus trois circuits (en mode normal et reverse, mais vous le verrez, les pistes reverse ont été retravaillées, on a plutôt affaire à six circuits différents), quatre F-Jet et des modes arcade (pas de dégâts), championnats, duel et entraînement. Tout ça pour juste 15 euros. Et en cadeau pour ceux qui achètent le Stage 1, deux mises à jour gratos sont prévues avec une piste de saut supplémentaire (donc deux circuits si vous suivez, ça devrait arriver trèèèès rapidement) et… un mode multi. Qui promet.
[center]
Viendez me déloger du podium…[/center]
Pour la suite, le stage 2 ajoutera des véhicules plus puissants, 3 pistes en plus (donc 6 circuits supplémentaires), des options de réglages et des ghosts online pour voir comment font les meilleurs pour faire leurs temps. Le stage 3 rajoutant de nouveaux 3 pistes, de nouveaux F-jets plus rapide et des véhicules déformables (dans le stage 1, les dégâts sont gérés mais pas visuellement). Chaque stage coûtera 15 euros, avec, selon les auteurs, une réduction pour ceux qui suivent le jeu dès le début.
La démo du jeu est téléchargeable sur le site des développeurs, on fera abstraction du fait que c’est un belge qui l’a trouvé, un bon jeu de caisse qui reprend l’ambiance un peu rétro d’un Stunt Car tout en la modernisant aux critères des joueurs de 2008, ça ne court pas les rues. Et en prime si vous adhérez au concept, vous aurez cette sensation knutesque d’aider des développeurs indépendants, une bien bonne action dans ce monde de suites recuites.
Note : Avant que certains ne la fassent, ca ne ressemble pas à Trackmania au niveau du gameplay. Du tout.
