Prof au rabais ?

Voila je vous lancais un debat qui met cher l education nationale apres la lecture d un article du monde .
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–305654-,00.html

Que pensez vous d augmenter les quotas pour avoir moins de profs en liste complementaire???
Oui car la liste complementaire est composée de candidats ayant planté donc si on augmente les quotas on va se retrouver avec un pelleté de prof de mrede moi je dis, car deja que le niveau du capes a mon avis n est pas trés haut, On va valider des candidats qui n auraient pas du l avoir pour qu il ne soit pas des demi-profs !!! Merde l education c est qqch d important ca doit etre faire par des personnes competantes et motivés pas comme un metier de planqué !!! Je voudrais bien avoir le point de vue de la fonction public (enseignante) avec un post Armitage3

Koubiak

Tiens il m’avait échappé ce thread…

Je me permets donc de donner mon avis également, j’espère brosser un peu tous les sujets abordés ici. Je vais certainement en oublier, c’est dense et j’ai lu quelques post en diagonale assez vite (ben oui le niveau 173 pour Mia va pas se faire tout seul sinon :wink: ).

Bref.

Je crois que le sujet initial était la compétence générale des profs et l’accès à leur profession.

Déjà, je ne pense pas que baisser ou augmenter le niveau du CAPES soit une solution. Ou même un début de solution. Ca rassurera surement les gens qui ne savent pas ce qu’est le métier, mais ça ne signifiera rien pour les profs eux-mêmes et les candidats au concours.
En effet, comme quelqu’un l’a rappelé ici, le CAPES est un concours, donc si il y a 3000 places, les 3000 premiers sont reçus, point final. Les notes en elle même, et donc le niveau des candidats, en fait, on s’en fout un peu. Selon les années, tu peux être recalé parce que tu as eu 12, ou pris parce que tu as eu 6.
De plus, quel que soit le niveau du CAPES, ce seront les mêmes personnes qui vont s’y inscrire, et à priori les mêmes qui vont être reçus.
Avoir le CAPES, ça signifie juste avoir un certain niveau de compétence dans la matière que l’on veut enseigner. Ce niveau de compétence est largement suffisant pour enseigner dans n’importe quelle classe de la 6ème à la terminale.

Ce concours est juste un accecit, c’est tout.

Vient ensuite l’année d’IUFM, instaurée relativement récemment, et la validation de cette année.

C’est au cours de cette année qu’on va essayer de déceler si les participants sont aptes, ou non, à enseigner. Pour cela on est donc « en situation », comme on dit, avec à charge une seule classe, un tuteur dans l’établissement et des visites de l’inspecteur.
Si on réussit cette année, on est validé, et ensuite, tout baigne.

L’année d’IUFM est à mon avis une bonne idée, et c’est au cours de cette année qu’on apprend plein de choses, notamment qu’on nous apprend un minimum de pédagogie. Dans le même temps, on voit les bases d’un cours, comment le faire, comment noter… Le côté pratique des choses, dans la matière que l’on enseigne, évidemment.

J’estime personnellement que cette année est suffisante pour se former. On voit directement si on est fait pour la profession ou pas. Si le contact passe bien avec les élèves, et si on aime se prendre la tête avec tous les à-côtés du métier. Par rapport à « l’avant IUFM », il y a quand même un écrémage des profs. Ceux qui sont visiblement dépassés par les évènements sont virés. Il y en a assez peu, mais il y en a.
Dès lors, les « grosses têtes » qui ont eu le concours parce qu’ils sont super bons dans la matière, mais qui n’ont pas un poil de relations humaines ou qui ne savent pas faire passer leur connaissance vont vite voir qu’ils se sont planté de métier.

Il y a des validations refusées, il y aussi des profs qui arrêtent au bout de quelques mois, voyant qu’ils se sont plantés.

Personnellement, je n’avais jamais enseigné avant d’avoir mon concours, pas même donné de cours particuliers.
J’ai tout de suite vu que « être prof’ », ça signifiait plein de choses. Certaines (beaucoup) que je n’imaginais pas d’ailleurs (quand un parent qui a 20 ans de plus que vous vous demande des conseils sur la façon de faire avec leur enfant, alors que toi, t’en as pas, je vous assure que ça fait drôle).
Mais le principal au cours de cette année, c’est que j’ai vu aussi que ça me plairait. C’est le cas, je pense, de beaucoup de gens qui ont eu le concours.
J’ai donc profité de cette année pour ne strictement rien fou… pour en apprendre bien plus sur le métier, voir ce qui peut se faire, ce qu’il faut éviter… Bref j’ai pris des conseils à droite à gauche, et j’ai fait ma petite cuisine personnelle pour trouver une formule qui marche à peu près en prenant ce qui me paraissait sympa, en essayant des trucs et en faisant dégager ceux qui me paraissaient catastrophiques.

La « pédagogie », comme vous dites, rassemble plusieurs choses: une bonne grosse dose de relation humaines, de bon sens, de respect, et un tout petit peu de pratique psychologique.
J’estime que ça ne s’apprend pas dans une école, que ça ne s’apprend pas en lisant des textes.
Bien sur, comme le rappelle Donhjon, il faut se tenir au courant en lisant les BO, en essayant des trucs glanés à droite à gauche, mais je ne crois pas que la solution viennent de technocrates qui sont loin de la réalité du métier depuis un moment.
C’est pourquoi je suis très critiques vis à vis des discours des inspecteurs par exemple.

Si on lisait les BO constamment et qu’on les suivait à la lettre, il faudrait changer de méthode tous les jours. De plus il faudrait que tout le monde fasse la même chose, au même moment, de la même façon.
Or c’est complètement idiot, pour deux raisons:

  • d’abord parce que la façon de faire dépend, à 50%, de la personnalité de l’enseignant.
  • ensuite parce que ça dépend, à 50%, du public que tu as en face de toi…
    Les théories, c’est génial, mais ce ne sont que des théories. Et quand on voit où nous ont menées certaines expériences comme celles pratiquées dans le primaire depuis quelques années (la nouvelle méthode d’apprentissage de la lecture qui aboutit à des catastrophes en 6eme. Je précise que c’est loin d’être la faute des institutrices), on se dit que suivre les recommandations de nos chers supérieurs, c’est un peu aléatoire. Au mieux…

Je serais plus pour une réelle continuité dans l’encadrement des profs, par exemple en suprimant ces inspections trop poncutelles, imbéciles et qui ne mènent à rien, et en les remplaçant par des suivis pédagogiques, destressant, sur toute l’année et fait par des vrais profs, en rotation (par exemple, un prof laisse son poste pendant 1 an pour en encadrer d’autres. Puis le reprend ensuite: et on tourne).
Ca permettrait de déceler rapidement ceux qui s’en foutent et qui ne sont là que pour profiter du système, de déceler aussi rapidement les profs en difficulté, et de soutenir sur la continuité les efforts de chacun.
Evidemment, ça exigerait des moyens… Et c’est pas avec la droite que ça va venir, si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas d’ailleurs)…
Mais bon…

Concernant mon travail donc, je suis dans un collège tranquille, j’ai fait un peu de lycée aussi et, pour le moment, je pense avoir réussi ce que j’ai entrepris. Je me suis trouvé un « style », qui s’est forgé grâce aux classes que j’ai eu. J’aime ce que je fais même si, j’en suis presque persuadé, selon les textes je suis un nul.
Tant pis.

Hélas, tout le monde n’a pas la chance, à mon âge, d’enseigner directement dans des conditions géniales.

C’est vrai que les collèges ou lycées les plus durs ont un fort taux de rotation des profs, et c’est regrettable. Certains l’ont dit ici, je le dis aussi: la paye n’est pas ce qui nous attache à notre métier, n’aller pas croire qu’on roule sur l’or (je gagne 1600 euros net par mois). Alors quand, en plus, les conditions d’exercices sont insuportables, il faudrait être masochistes pour rester toute sa vie dans de tels établissements.

Il faudrait avoir dans ces lycés des profs motivés, et des bons. Mais rien n’est vraiment fait pour attirer les gens dans ces zones.
De plus, je pense qu’il faudrait engager des personnels encadrant, plus nombreux dans ces établissements difficiles afin de soulager les profs d’un travail qu’ils n’ont, théoriquement, pas à faire.

Mais là encore, sans vouloir entrer dans un débat politique, je ne pense pas que les décisions du gouvernement actuels aillent dans le bon sens (noter que je parle par euphémisme pour ne pas faire travailler les modérateurs).

Vouloir d’un côté plus de sécurité, et d’un autre supprimer la plupart des postes d’encadrement dans les établissements, est un paradoxe que je ne m’explique pas.
Et l’armée ne changera rien à l’affaire, ce serait même la pire erreur à faire à mon avis. L’école doit rester un endroit « protégé » et en dehors des façons de faire extérieures.

Dernier point: je trouve qu’actuellement, on met tout et n’importe quoi sur le dos de l’Education Nationale, et ça aussi c’est une déviance dont il faut se méfier. L’autre jour j’étais à un stage de rencontre PDG - Prof, et le directeur d’un centre Commercial nous mettait en cause carrément lorsqu’il voyait des jeunes voler chez lui…
De même, la plupart des entrepreneurs présents voulaient faire de l’école un centre d’apprentissage pour que dès la sortie, les jeunes puissent travailler chez eux.
Ils avaient une vision « utilitaire » de l’école, et ça aussi ça me gêne. Malheureusement, je pense qu’on en prend le chemin.

Malgré tout, je voudrais quand même terminer sur une note d’optimisme: l’EN (Education Nationale, on aime bien les acronymes :slight_smile: ) évolue, mine de rien. Du chemin a été fait depuis les 10 - 20 dernières années. Parfois ça tangue, parfois c’est raté, mais ça change.
Et si ça change, je ne crois pas, honnetement que ça vienne des politiques, des inspecteurs ou des décideurs. Si ça change, je pense quand même que c’est du en très grande partie aux profs…

FMP

PS pour Koubiak: à la plupart de tes posts, je répondrais: plait-il ?

Bon…
Vous connaissez GTO ? Je décode pour ceux qui auraient l’imprudence de ne pas connaitre Great Teacher Onizuka

Ok, ce dont vous parlez est vécu, et là ce n’est “que” une fiction… Mais quand je lis des posts comme ceux de Nighty ou GloP :pleure: Ben je suis déçu…

A la fac aussi il y avait des motivés mais pas tous … C est bien dommage je souhaite a dire qu l ENS tout les chargés de TD (MDC) ne sont pas tus mative a bloc… Mais bon

Koubiak

[quote]Moi dans mon ecole je vois que des avantages a des profs cherhceurs decouvertes des sujets de recherches actuelles, les problemes lié a la rcherche, transmision de l ethousiasme liée a la recherche[/quote]En fin de 2ème cycle et 3ème cycle, c’est normal d’aborder ces sujets. Mais je ne sais pas si c’est souhaitable avant. En plus à l’ENS, heureusement que tu as des profs enthousiastes à l’idée d’enseigner :wink: !!! Ce qui est loooooooin d’être le cas dans toutes les écoles/universités malheureusement :pleure:

Au sujet des prof de fac, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de detacher les chercheurs des profs c est tres important l acces a la recherche !!! Moi dans mon ecole je vois que des avantages a des profs cherhceurs decouvertes des sujets de recherches actuelles, les problemes lié a la rcherche, transmision de l ethousiasme liée a la recherche

Koubiak

“Quid de l’ouvrier qui bosse à la chaine en 3/8 ? Il ne bosse pas assez, peut-être ?”

Travailler à la chaine n’a jamais été et ne sera jamais un moyen de s’élever socialement, si jamais vous considérez qu’il existe une échelle sociale…

[quote][Désolé Xentyr, j’ai mal exprimé ma pensée, et tu l’as donc interprétée de travers : je ne voulais pas dire : « Si tu fais partie d’une classe sociale basse et que tu réussis, tu vas mépriser ceux qui n’ont pas réussi », je voulais dire : « Les personnes les plus intransigeantes que je connaisse concernant la réussite scolaire, ce sont des gens qui ont réussi en partant d’« en bas » ». (tous les carrés sont des rectangles n’impliquent pas que tous les rectangles soient des carrés, en terme un peu plus mathématiques… :stuck_out_tongue: )

En fait, c’est en lisant un livre de Bourdieu que j’ai vu pour la première fois des références à ça : dans « la sociologie est un sport de combat » (recueil de textes écrits ou co-écrits par lui), il parle de la période où il a commencé à étudier le système scolaire (en tant que sociologue), et des difficultés qu’il a pu rencontrer. Et ce sont notamment les professeurs issus de milieux plus pauvres qui lui ont opposé le plus de résistance sur sa théorie de la « reproduction sociale ».

Mais ça ne concerne d’ailleurs pas que la réussite scolaire : dans le milieu économique, l’entrepreneur qui a réussi en partant de peu te dira que « ceux qui ne réussissent pas ne travaillent pas assez ». Quid de l’ouvrier qui bosse à la chaine en 3/8 ? Il ne bosse pas assez, peut-être ? Ou quid encore de celui qui bossera beaucoup, et quand il va commencer à réussir, va développer un cancer qui le ruinera ?[/quote]Là, on est d’accord. Il vaut mieux développer des fois car les raccourcis ne sont pas toujours les meilleurs chemins vers la compréhension…

[quote]Quant au con, si c’était aussi facile… Un con est un con ? Mais il y a TOUJOURS quelqu’un pour te considérer comme un con ! Moi qui essaie d’être le plus ouvert possible, certainement que celui qui ne sélectionne qu’au « mérite » (grande valeur héritée du protestantisme…) me considère comme un con de l’être, et inversement !

Et un professeur d’université qui fait de la recherche peut facilement considèrer le prof de français qui ne fait « que » enseigner comme un raté, tandis que ce dernier considèrera l’ingénieur comme un technicien un peu évolué mais tout aussi dépourvu de culture, etc, etc… Il est très facile de trouver des défauts dans les autres et de les traiter de cons, c’est un sport très « humain »… (il suffit de lire certains posts de ce forum, les miens compris :stuck_out_tongue: )[/quote]Tiens, ça va être à mon tour d’expliquer cette phrase :smiley: Je parle de con au sens d’avoir du mépris pour quelqu’un qui aurait moins bien « réussi » que soi (mais qu’est-ce que la réussite tu me diras :)). Et comme tu le dis, dans tous les milieux tu retrouveras des CONS pour dire que « si untel n’a pas réussi, c’est qu’il est une feignasse ». Et tu trouveras aussi d’autres personnes qui diront « si j’ai réussi là où beaucoup ont échoué, je le dois quand même à la chance/un gros concours de circonstances favorables… ». Pour moi, l’une des 2 personnes est conne :-/, et pas dans le sens être le con de quelqu’un qu’on invite au dîner hebdomadaire, mais plutôt dans le sens « j’affirme des choses sur un ton péremptoire sans même avoir pris du recul et réfléchi à ce que je clamais ».

Pour le reste, je te suis : un prof est censé motiver une grande majorité de sa classe. Les quelques motivés auxquels tu fais allusion le seraient tout autant face à un bouquin :stuck_out_tongue: Donc ils ne comptent pas car ils aiment déjà la matière. Par contre, c’est le coeur des autres qu’un prof doit conquérir tout en nourrissant leurs cerveaux de connaissances (oui, je suis d’humeur poète aujourd’hui)… Bref, un prof doit être nommé, premièrement en fonction des connaissances qu’il doit maîtriser, c’est sûr (mais ce n’est pas la peine d’exagérer comme on le fait actuellement), mais surtout je dirais, en fonction de ses qualités de pédagogue. Bien sûr, ce n’est pas facile de les évaluer, mais il faut absolument qu’on trouve un moyen : Le prof est là pour te donner accès (et envie d’accéder) au savoir qui se trouve en grande partie résumé dans le bouquin scolaire. Ce sont donc ses qualités de pédagogue qui sont mises en avant, pas celles de répéteur professionnel de connaissances ultra-pointues…

[quote]Humhum tu ne serais pas en train de radicaliser ton discours, là :-/
JE suis fils d’ouvrier et d’ouvrière (quand elle n’était pas au chomage). J’ai grandi dans une banlieue défavorisée. Je serai officiellement ingénieur (oui, c’est pas prof, mais bon) dans 5 mois. Donc d’après toi, je dois mépriser tous mes copains d’enfance qui n’ont pas eu les mêmes FACILITÉS que moi en cours… Je déteste qu’on dise ce que je dois penser, surtout quand on emploie ce ton condescendant que j’ai mis en italique, genre je le réécris en termes grossiers pour mieux faire passer la pilule…

Et bien non. Un CON est un CON, qu’il soit pauvre ou riche, noir ou blanc. Je t’assure que la connerie est la qualité humaine la plus universelle :casstet:[/quote]
Désolé Xentyr, j’ai mal exprimé ma pensée, et tu l’as donc interprétée de travers : je ne voulais pas dire : « Si tu fais partie d’une classe sociale basse et que tu réussis, tu vas mépriser ceux qui n’ont pas réussi », je voulais dire : « Les personnes les plus intransigeantes que je connaisse concernant la réussite scolaire, ce sont des gens qui ont réussi en partant d’« en bas » ». (tous les carrés sont des rectangles n’impliquent pas que tous les rectangles soient des carrés, en terme un peu plus mathématiques… :slight_smile: )

En fait, c’est en lisant un livre de Bourdieu que j’ai vu pour la première fois des références à ça : dans « la sociologie est un sport de combat » (recueil de textes écrits ou co-écrits par lui), il parle de la période où il a commencé à étudier le système scolaire (en tant que sociologue), et des difficultés qu’il a pu rencontrer. Et ce sont notamment les professeurs issus de milieux plus pauvres qui lui ont opposé le plus de résistance sur sa théorie de la « reproduction sociale ».

Mais ça ne concerne d’ailleurs pas que la réussite scolaire : dans le milieu économique, l’entrepreneur qui a réussi en partant de peu te dira que « ceux qui ne réussissent pas ne travaillent pas assez ». Quid de l’ouvrier qui bosse à la chaine en 3/8 ? Il ne bosse pas assez, peut-être ? Ou quid encore de celui qui bossera beaucoup, et quand il va commencer à réussir, va développer un cancer qui le ruinera ?

Quant au con, si c’était aussi facile… Un con est un con ? Mais il y a TOUJOURS quelqu’un pour te considérer comme un con ! Moi qui essaie d’être le plus ouvert possible, certainement que celui qui ne sélectionne qu’au « mérite » (grande valeur héritée du protestantisme…) me considère comme un con de l’être, et inversement !

Et un professeur d’université qui fait de la recherche peut facilement considèrer le prof de français qui ne fait « que » enseigner comme un raté, tandis que ce dernier considèrera l’ingénieur comme un technicien un peu évolué mais tout aussi dépourvu de culture, etc, etc… Il est très facile de trouver des défauts dans les autres et de les traiter de cons, c’est un sport très « humain »… (il suffit de lire certains posts de ce forum, les miens compris :smiley: )

Et pour essayer de revenir sur le sujet (oui, je sais, je me suis un peu éloigné :stuck_out_tongue: ), la pédagogie dépend beaucoup du prof. Pendant ma scolarité, des profs issus du même IUFM et de la même promotion pouvaient avoir des comportements complètement différents, tout simplement parce qu’ils étaient des personnes différentes. L’un pouvait-être très pédagogue, l’autre pas, selon sa personnalité…

Pour moi, si un professeur arrivait à me démontrer l’intérêt de sa matière, il avait gagné, j’allais m’y mettre. S’il essayait de me forcer à ingurgiter des pages de par coeur, ça bloquait :casstet: ! Mais pour d’autres, sans par coeur, ça ne marchait pas. Un prof pédagogue est celui qui arrive à motiver toute sa classe, pas seulement une minorité…

Ash_Barrett : pareil pour moi, on m’a envoyé dans ce qu’ils appelaient « la filière reine » (terminale S puis Bac C à l’époque, après avoir fait allemand/anglais/latin…), alors que je n’aimais pas la physique (plus fort coefficient avec les maths)… Moralité : bacccalauréat, 2/20 en physique ! :cool:

Bon, c’est pas le tout, amis faut bosser un peu, quand même… :stuck_out_tongue:

Argh, si je continue les posts aussi longs, je ne progresserais jamais jusqu’à Yoda level… :stuck_out_tongue: )

[quote]ZEKILLER > C’est partout pareil : Il n’y a rien de pire qu’un prof pas motivé qui s’en fout. En France, on en beaucoup, ca s’appelle : Les enseignants chercheurs.

En gros, les docteurs qui bossent dans les labos universitaires sont obligé de donner des cours aux étudiants.

Depuis que je suis dans l’enseignement supérieur, je me rend compte que c’est catastrophique. La plupart prennent ça comme une corvée et sont très mauvais. La pédagogie, je n’en parle même pas !

Et c’est dommage. Car un chercheur qui est content de faire de l’enseignement, ca se voit tout de suite et c’est en général, un pur bonheur : Il est heureux de parler de ses recherches et du sujet scientifique qu’il maitrise.[/quote]
Jusque là, je dois reconnaître que ce que tu dis est assez vrai.
Je pense que le problème vient de la définition même de la tâche d’un enseignant à l’université. Il y a globalement trois volets à son travail : enseignement, recherche et administration. Le problème est que le volet enseignement est en volume très faible par rapport aux deux autres.
Quelques chiffres pour réfléchir : le service annuel de base d’un MDC (Maître De Conférence) ou d’un PR (Professeur - Il s’agit d’un GRADE à la fac) est de 192h ! Autrement dit, un enseignant passera la majorité de son temps sur la recherche et les tâches administratives (généralement beaucoup de recherche pour un jeune MDC et beaucoup d’administratif pour un vieux PR - bon je schématise un peu qd même, hein :cool: ). Moralité, lorsque l’on rentre dans le supérieur, on le fait généralement pour le coté recherche et non pour le coté enseignement (rarement en tout cas). Pas étonnant que l’on trouve tant d’enseignants pas réellement motivés pour les enseignements. Une solution (à mon avis) serait de découpler l’enseignement de la recherche à l’université; autrement dit : définir des postes strictement enseignement et des postes strictement recherche. Notez qu’en pratique on finit plus ou moins à arriver à cette situation. J’ai constaté en pratique que nombre de mes futurs collègues ayant baroudés à la fac finissent naturellement par délaisser un des cotés de leur fonction : certains finissent par s’investir à fond dans l’enseignement et d’autres dans la recherche (ou l’administratif - ce dernier exemple pouvant être illustré par les chefs de labo). Le problème est qu’avec ces derniers l’enseignement (obligatoire) se retrouve bâclé; et hop! la boucle est bouclée.
Bon, en bref, on pourrait remédier à cet état de chose mais il faudrait pour cela créer des postes supplémentaires (postes d’enseignants purs). Problème : ça va encore couter de l’argent et malheureusement le financement de l’enseignements supérieur n’est pas vraimment à l’ordre du jour :drink:

[quote]Voilà une bonne proposition pour améliorer l’enseignement supérieur en France : Avoir des Enseignant chercheurs VOLONTAIRES et non pas désignés.

[Edité le 17/1/2003 par Ash_Barrett][/quote]
Heu, attends voir Ash : les enseignants à l’université ne sont pas DESIGNES. Ca serait même plutôt le contraire et un véritable parcours du combatant pour y arriver :casstet:
Expliquons en deux mots (bon, ok un peu plus en fait) la procédure de recrutement d’un jeune MDC (par exemple):
D’abord avoir son doctorat. Ensuite présenter son dossier de qualification : il s’agit d’un concours annuel où l’on présente ses travaux de recherche, ses enseignements et ses projets de recherche devant une commission (CNU) qui va statuer sur le fait que l’on est apte ou non à exercer dans une section donnée (une section égale un domaine donné : exemple : physique nucléaire ou encore chimie des arômes, etc. - fin de la parenthèse). Bon, ensuite, les quelques postes disponibles (ou crées pour l’occasion) sont publiés et livrés en patûre à toutes les personnes qualifiées qui devront représenter un dossier pour chaque poste auquel la personne souhaite/peut postuler et, en cas d’acceptation, passer devant la commission d’UFR et avoir l’aval du labo d’accueil.
Si après tout ça, il ne faut pas être VOLONTAIRE et surtout TOP-MOTIVE … ! :open_mouth:

yooohooo je laisse tomber Soul Calibur, moi, ça fight beaucoup mieux ici !
bon juste quelques points :

  • j’ai été dégouté à vie de la mécanique/physique à cause d’un prof… parce qu’il n’était pas pédagogique ? absolument pas ! parce qu’il était totalement nul en physique ! au contraire, la plupart de mes profs préférés étaient totalement nuls en pédagogie…

  • de plus en plus, on empêche les profs d’approcher les élèves… on peut plus leur crier dessus (c’est du harcelement moral), on peut plus leur toucher les fesses (c’est du harcèlement sexuel), on peut plus leur éclater la tronche avec une chaise (c’est du harcèlement tout court). alors comment vous voulez qu’un prof puisse garder un semblant d’autorité ? mes potes profs m’expliquaient que, quand ils sont sortis de leurs études, on leur a collé les classes que personne voulait : les difficiles, défavorisés, et j’en passe (typiquement ceux qui mérite qu’on leur tripote les fesses avec une chaise). au fur et à mesure qu’on gagne de l’expérience et de l’âge, on sait mieux y faire, mais qu’est-ce que tout le monde fait ? bah ils profitent de leur influence grandissante pour se faire muter dans des classes de moins en moins difficiles… donc en gros, quand on est un prof inexpérimenté avec un manque de confiance, on se retrouve face à des gros zyva qui font 3 têtes de plus. Quand on est un prof expérimenté et confiant, on se retrouve à enseigner la philo à des Jean-Denis De La Jousquillère-Montesquieu à Neuilly… pas très utile, hein ?

Donc ouais, moi j’dis GLoP président ! retournons aux bonnes vieilles méthodes du coup d’pied dans l’cul pour tous ceux qui sont pas sages !

Au temps pour moi Ash… je n’ai pas pour habitude de lire les posts à moitié, mais là le thread est bien riche :stuck_out_tongue: J’édite sur le champ.

Ouais, c’est vrai ça !

[Edité le 17/1/2003 par Ash_Barrett]

Tirez pas trop sur l’ambulance, vous vous rendez sûrement pas compte de la qualité des systèmes d’enseignement à l’étranger. Que ce soit en Allemagne ou aux States, c’est également catastrophique.

Si vous trouvez que les profs sont trop académiques, qu’ils n’apprennent pas assez la pédagogie… vous vous êtes pas posé la question du pourquoi ? Ce serait pas les programmes absolument énormes que les profs doivent enseigner aux élèves ? Autrement dit la quantité de savoir qu’ils doivent maîtriser sur le bout des doigts ?

Pour les ZEP, je peux parler pour moi, ayant fait toute ma scolarité de secondaire dans un collège et lycée bien merdiques dans une ZEP. Résultat moi et tous mes copains/copines de l’époque ne sommes pas morts, avons fait des études sup, et avons assez bien réussi, que ce soit à la fac, en iut, en grande école, etc.

[EDIT] Ash_Barrett est un individu de grande sagesse, écoutez-le quand il s’exprime :stuck_out_tongue: :smiley:

[Edité le 17/1/2003 par Coma]

Su le point de ta conclusion Xentyr je suis parfaitement d’accord avec toi :heu: cf signature

[quote]Argument contraire principal : certains réussissent, donc ceux qui ratent sont des merdes/des incapables/des “à dresser”. Je peux vous dire par expérience qu’il n’y a personne de plus intolérant envers des personnes de classe sociale basse qui ne réussissent pas que ceux des mêmes classes qui réussissent (même s’ils ne représentent qu’une minorité). Un fils d’ouvrier qui devient professeur d’université, il en a tellement chié pour y arriver malgré des conditions de départ très défavorables, qu’il est souvent très méprisant pour ceux qui n’y arrivent pas.[/quote]Humhum tu ne serais pas en train de radicaliser ton discours, là :heu:
JE suis fils d’ouvrier et d’ouvrière (quand elle n’était pas au chomage). J’ai grandi dans une banlieue défavorisée. Je serai officiellement ingénieur (oui, c’est pas prof, mais bon) dans 5 mois. Donc d’après toi, je dois mépriser tous mes copains d’enfance qui n’ont pas eu les mêmes FACILITÉS que moi en cours… Je déteste qu’on dise ce que je dois penser, surtout quand on emploie ce ton condescendant que j’ai mis en italique, genre je le réécris en termes grossiers pour mieux faire passer la pilule…

Et bien non. Un CON est un CON, qu’il soit pauvre ou riche, noir ou blanc. Je t’assure que la connerie est la qualité humaine la plus universelle :casstet:

Ca c’est clair !
Je voulais en sortant de 3ème aller dans un lycée Technique pour faire 2nd TSA puis bas S (ancien E).
Le problème, c’est que certains profs de mon collège voulais pas que je m’oriente dans ce lycée de délinquants et de brèles.
Non ! il valait mieux pour moi que j’aille au lycée d’a coté où je pouvais faire une BONNE 2nde générale…

Résultat, pendant que je passais un super Bac, dans un super lycée, à 11 élèves en Terminale S, dans l’autre lycée, ils réorientaient les élèves « pas assez bons » pour avoir le Bac S. Rien a voir avec les classes surchargées…non…

Ainsi, une copine meilleure que moi en 3ème a redoublé de la première S à la première L !!! C’est dingue ! Tout ça pour des statistiques de merde !

En Belgique a mon epoque (il y a 10 ans) c’etait la meme chose qu’en espagne.

Je me suis inscrit a L’esi ( ecole superieur informatique) formation de niveau superieur type long

En premiere je me fais chier, les prof disent :c’est normal, la premiere sert a filtrer les etudiants.
en deuxieme, je me fais encore plus chier (aucun rapport avec la vrai vie, je bossait deja dans l’info durant les congé et parfois le soir)

bref je me suis cassé de cet ecole et j’ai commencé a travaillé direct dans une boite (tres tres petit salaire) la j’ai passé les certification des constructeur/devellopeur et ca vaut beaucoup de diplome.

en fait les profs formait des fonctionnaire pour les services info de l’administration.

Je pense qu’il faut voir deux choses dans l’affirmation diminuer le niveau :
Soit on recadre les programmes du CAPES pour mieux coller au réalités de l’enseignement secondaire
Soit on augmente de lombre de postes, donc plus de personnes seront prises.
Dans le premiers cas, plus de personnes seront admissibles (suceptibles d’ètres admises), mais les admis seront encore limités par un numerus clausus n’ayant pas été modifié, donc pas vraiment de changements.

Et bien justement c’est un concours, donc il ne faut pas avoir une certaine note pour être pris, mais faire parti des meilleurs. Par exemple si il y a N place à prendre dans un CAPES, seuls les élèves qui ont eu les N meilleures notes seront pris. L’élève qui a eu la N+1ème note n’ai pas pris. Donc le fait de dimiminuer le niveau du concours ne change ABSOLUMENT rien !!!