Bon,
allez, ok, moi aussi j’me lance !
Le coup de pied au cul ? Ca ne marche qu’aléatoirement, c’est trop sensible aux conditions de départ et environnantes.
L’armée ? Où t’as vu que les militaires savaient lire ? :heu:
Mon morceau préféré : « c’était mieux avant ». Ah, oui, c’est sûr, sélection sociale avant même l’entrée, donc en moyenne, des personnes qui représentaient 20% de la population « en vrai » représentaient 80% des élèves à l’école. C’est sûr, quand 80 % des élèves sont issus de classes sociales dites éduquées, c’est plus facile de leur apprendre des choses…
Bien entendu, ça n’est pas vraiment que c’était mieux avant, c’est juste que les pauvres n’apparaissaient pas dans les statistiques, vus qu’ils ne pouvaient que très rarement accéder à l’école « supérieure ».
Argument contraire principal : certains réussissent, donc ceux qui ratent sont des merdes/des incapables/des « à dresser ». Je peux vous dire par expérience qu’il n’y a personne de plus intolérant envers des personnes de classe sociale basse qui ne réussissent pas que ceux des mêmes classes qui réussissent (même s’ils ne représentent qu’une minorité). Un fils d’ouvrier qui devient professeur d’université, il en a tellement chié pour y arriver malgré des conditions de départ très défavorables, qu’il est souvent très méprisant pour ceux qui n’y arrivent pas.
Les filières manuelles ou techniques sont considérées comme des voies de garage ? Mais quand est-ce qu’elles ne l’étaient pas ? Dans ce merveilleux paradis de « l’avant », elles n’existaient pas, ces voies, donc idem, c’est sûr, elles ne pouvaient pas être déconsidérées. Par contre, ça n’a jamais empêché l’intellectuel de mépriser l’ouvrier ou le « manuel ».
Comment un professeur, un comptable ou un journaliste début 20e siècle considérait-il le plombier, le travailleur à la chaîne ou l’ouvrier agricole ? Mieux que le Bac S considère maintenant le Bac Pro, tu es sûr ?
Tu ne peux malheureusement pas séparer les conditions sociales de la réussite (ou non) à l’école. 35 % des élèves de 6e ne savent pas lire, donc on va dans le mur ? « Avant », tu l’as écrit toi-même, s’ils ne savaient pas lire, ils n’entraient pas en 6e, alors c’est sûr, il y avait plus de gens sachant lire en 6e…
C’est comme de dire « Louis le Grand (grand lycée parisien très côté), c’est un très bon lycée car ils ont de très bons résultats ». C’est sûr, en réservant l’entrée au lycée uniquement aux élèves au-dessus de 16 de moyenne, ils ne risquent pas d’avoir beaucoup de branleurs… Effet pervers de cette sélection, par ailleurs : les mauvais élèves se retrouvent ensemble dans les ZEP. Alors là, c’est sûr, quelle stimulation pour eux !
C’est le même phénomène que les ZUP : tu regroupes toutes les populations pauvres (immigrés récents, couches sociales basses, …), et tu t’attends à quoi ? Qu’ils deviennent tous experts de Molière ou Racine ? Qu’ils soient stimulés par les conditions de vie environnantes ?
Mais dites-moi, il y en a ici qui croient réellement que, globalement, l’action de Sarkozy va être positive ? Non, c’est juste pour savoir, comme ça…
Bon, pour prévenir certaines critiques : je ne cherche pas à justifier les comportements violents en classe, les dégradations dans les immeubles ou les lieux publiques ou autres. J’essaie juste d’expliquer que certains enchainements sont logiques :
Vous êtes pour la radicalisation de la répression ? Alors ne venez pas vous plaindre de la radicalisation de la délinquance. Vous êtes pour les lycées élitistes ? Alors ne soyez pas étonnés qu’en parallèle apparaissent des « lycées ZEP ».
Evidemment, c’est toujours plus facile d’essayer de reporter toute la faute sur « les autres », ça évite d’avoir à réfléchir sur sa part de torts… (et je m’inclue dans le lot)