"Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant"

Le “au jour d’aujourd’hui”, c’est comme le “voire même”, c’est toujours cette volonté de toujours vouloir en rajouter plus, “comme par exemple”… Je ne sais pas pourquoi mais des 3, c’est le “au jour d’aujourd’hui” qui fait le plus bobo à mes oreilles. B)

Enfin si, c’est la notion de double pléonasme qui m’agace encore plus (cf. le message de Ilford pour les explications, rappelez-vous de vos cours d’espagnol encore une fois sinon B))

Si on veut indiquer une notion de durée, on utilise l’expression “jusqu’à”, ce qui donne à l’oral (mais je ne sais pas si c’est une faute) “jusqu’à aujourd’hui” et à l’écrit, je préfère assurer avec un “jusqu’aujourd’hui” (celui-là, je sais qu’il est bon).

C’est çà la culture française, tout dans l’exportation écrasante et le protectionnisme maladif. héhé.
C’est vrai qu’on entend partout des belges dirent également « portables », mais selon moi (oui, vous ne saviez pas? Je suis une source à moi tout seul héhé), çà reste une faute d’abus de langage.

Je suis pas d’accord pour portable et portatif: pour moi les mots en “-able” se rapportent au fait d’avoir la capacité de (ce à quoi ils sont raccrochés). Une idée “valable” est une idée qui peut avoir de la valeur, un son “discernable” est un son qu’on peut séparer des autres, et quelque chose qui est “portable” est un objet qui a la capacité d’être porté, qui peut être porté. Peu importe que ça soit en référence à la mode ou à la force du porteur.
Je pense que tous ces adjectifs ont un lien avec le “able” anglais.

Portatif, c’est à mon sens ce qui a été créé dans le but d’être transporté. Tu vas me dire que c’est justement le cas pour les téléphones, mais en fait à l’origine c’était des téléphones “cellulaires”, et c’est les utilisateurs qui les ont qualifiés de “portables” parce qu’ils pouvaient être portés. La nuance étant liée à ceux qui ont nommé l’objet.
La faille dans mon raisonnement: “portable” pour les téléphones est peut-être aussi une copie du terme “portable” pour les ordinateurs, qui découlait des ordinateurs “transportables” qui les avaient précédés.

…et surtout le abilis latin, qui indique une notion de possibilité. B)

Jeep, tu as mis le doigt dessus, car la traduction de “portatif” en anglais est bien “portable”. D’où mon point de vue.

En fait, il apparait après une brève recherche qu’en France, on ne se pose pas la question. Par contre, j’ai trouvé plein de sites belges et canadiens où l’on explique le problème.

Morceaux choisis de ce site:

[quote]<Ce qui est conçu expressément pour être porté>> est portatif. L’adjectif portable se dit <<des objets que l’on peut porter, mais qui ne sont pas conçus spécialement à cette fin>>.[/quote]Cette citation est un peu ambigüe et vague car il ne se détache pas de grande raison élémentaire de choisir l’un ou l’autre. En effet, un vêtement est conçu pour être porté. On ne dit pas pour autant d’un pantalon qu’il est portatif. Mais peut-être ne le dit-on jamais parce que c’est évident? héhé
Ainsi que de celui-ci:

[quote]En français, pour un téléphone, devrait-on dire portatif ?
Quillet version 1948 : « Portatif : Qu’on peut porter aisément. » et aussi : « Portable : Qui peut être porté. » et Le Robert ajoute : « anglicisme ». Harrap’s propose aussi mobile. (juillet 2003)[/quote]

Il m’apparait donc, après cette recherche brève, que le terme soit entré dans la langue française sous ce nouveau sens de “portatif” après l’invention des téléphones portatifs et autres ordinateurs. Terrain fertile aux anglicismes.

Edit: encore un site qui recense les mots “franglais”. “Portable” y figure et est traduit par… “portatif”. héhé

C’est bête, je sais que c’est pas forcément le sujet de ce forum tout ça, mais on pourrait sticker ce post (au pire dans un autre forum) ? B)
C’est très utile (sisi) y compris pour les gens qui veulent poster des messages qui contiennent du bon français (ça y est, j’ai trouvé une justification).

J’ai pas tout lu (en fait que le premier post) Mais j’en ai un qui m’horripile (en fait deux)

Cession et Session :
Cession : Vient du verbe céder. Ouvrir une cession pourrait évoquer l’ouverture d’un testament (ah ! ah ! pensez-y journaleux de l’informatique)
Session : Période de temps (session parlementaire, session windows)

L’autre : Moyenâgeux/médiéval : Les deux semblent bons, mais le second est tout de même plus classe. Je veux bien plus d’infos sur ces deux là.

Edit : Et une question au passage :

Dit-on
"Et oui Simone, le chocolat est bien à base de cacao." ou
"Eh oui Simone, le chocolat est bien à base de cacao."

Je vote pour la première option : Le et indique notre accord (contrairement au “mais non”). A moins que non ayont besoin d’attirer l’attention de non interlocutrice avec un “Eh !” Sonore.

Le débat est ouvert (ou tout rouge).

Excellent ce thread, je ne l’avais pas vu.

Je voulais juste faire part de mon indignation depuis 10 ans de voir le mot “cédérom” dans le dictionnaire.
C’est une hérésie. Je hais ce mot. Il est vilain. Il sent le malin.
Ne parlons pas de “mèl”, qui me donne des boutons.

[quote=“Uriel, post:108, topic: 32438”]Je voulais juste faire part de mon indignation depuis 10 ans de voir le mot “cédérom” dans le dictionnaire.
C’est une hérésie. Je hais ce mot. Il est vilain. Il sent le malin.
Ne parlons pas de “mèl”, qui me donne des boutons.[/quote]

Oui, quelle horreur que ce “mel” barbare aux relents de SMS … parlons plutôt de “courriel” qui, s’il est récent, sonne quand même déjà suranné à l’oreille^^

Sinon, concernant l’origine de l’arobase dans le premier post, j’avais aussi entendu comme explication plausible que l’appellation de ce signe serait en fait la contraction de “A ROnd BAS de cassE” (car il ressemble à un A minuscule, donc en bas de casse, entouré d’un “rond”)

Autre petite particularité de la langue française dont je suis friand:
Amour, délice et orgue sont masculins au singulier, et féminins au pluriel.

[quote]Pour amour, Maurice Grevisse (grammairien belge) donne l’explication suivante (10e édition du B.U., 1975) : “Amour n’avait, dans l’ancienne langue, que le genre féminin. C’est pour concilier l’usage ancien
et l’étymologie (amor est masculin en latin) que les grammairiens du XVIe et du XVIIe siècle ont établi, non sans subtilité, une différence de genre d’après le nombre.
Pour Vaugelas (grammairien français), quand amour signifiait Cupidon ou quand il était dit de l’amour de Dieu, il était toujours masculin ; en dehors de ces deux cas, amour était, selon lui, indifféremment masculin ou féminin (mais il jugeait le féminin préférable)”.[/quote]

Edit: Autre référence trouvée juste après ce post :
http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html#amour

[quote=“Uriel, post:108, topic: 32438”]Excellent ce thread, je ne l’avais pas vu.

Je voulais juste faire part de mon indignation depuis 10 ans de voir le mot “cédérom” dans le dictionnaire.
C’est une hérésie. Je hais ce mot. Il est vilain. Il sent le malin.
Ne parlons pas de “mèl”, qui me donne des boutons.[/quote]
Heureusement que nos magnétoscopes ont été épargnés par cette défiguration de l’académie française, sinon nous aurions eu le droit à la “véachesse” B)

Ouais ça ou d’autres trucs ignobles comme le gratuiciel (ils ont osé partagiciel ?). On dirait les traducteurs de SW : A New Hope B)

Mais ça encore, ce n’est pas aberrant car ce n’est qu’un néologisme visant à créer un mot équivalent qui n’existe pas dans notre langue, les termes freeware et shareware ne sont ni plus ni moins choquants dans leur langue d’origine. Ensuite, c’est moche et personne ne l’emploie au risque de se faire jeter des cailloux, mais c’est un autre débat.
Ce qui est choquant, c’est de « franciser » un mot anglais, ou pire un acronyme/sigle, en retranscrivant sa prononciation originale de manière barbare en français, sans aucune racine française dans le mot … et pourquoi pas un « nimèle » tant qu’ils y sont ? ou bien le « ouifi » ? ou carrément un « doublevétéeff » ?

Bonjour tout le monde,

Pour info, contrairement à ce que l’on pourrait penser, mél n’est pas une francisation phonétique de mail, mais un mot valise composé de messagerie électronique. Ce mot est à la base destiné à figurer sur les cartes de visites et autres signatures de… courriels aux côtés des tél et autre fax. Écrire « Il lui envoya un mél pour lui faire part de son désarroi » est donc aussi déconseillé que « Il lui donna son numéro de tél dans l’espoir qu’elle le rappelle ».

[quote=« zontrax, post:107, topic: 32438 »]Dit-on
« Et oui Simone, le chocolat est bien à base de cacao. » ou
« Eh oui Simone, le chocolat est bien à base de cacao. »[/quote]

Quant à la question « Eh oui » ou « Et oui », ça dépend des circonstances. L’emploi le plus fréquent est « Eh oui », où Eh est une interjection: « Quoi, tu as vraiment fait ça?! - Eh oui! Ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle le Boucher de Vukovar. » Dans ce cas, l’emploi de « Hé oui » est également accepté (bien qu’il ne le soit plus pour « Eh bien ») et fréquent.

« Et oui » pourrait être employé par exemple pour répondre à une question que l’on anticipe: « [argumentation polémique], et oui, je sais de quoi je parle ». On anticipe là une question du genre « Euh tu es sûr de ce que tu dis là? ». Dans ce cas, il garde sa simple valeur de conjonction.

Enfin, la différence entre moyenâgeux et médiéval: le premier, bien qu’il puisse signifier « relatif au Moyen Âge » a une connotation clairement péjorative, on parlera d’un équipement moyenâgeux par exemple, lorsqu’il est obsolète. Le second signifie simplement « relatif au Moyen Âge », sans connotation ni sous-entendu.

Merci pour ce thread passionnant!

-Tim

Merci, je l’ignorais totalement. C’est moins scandaleux vu comme ça B) (mais « cédérom » reste laid)

Et il me semble qu’en « bon français » on préfère le mot télécopie à fax B)

Comme l’a dit Tim dans son tout premier message sur la zone (welcome) on écrirait plutôt « Eh oui Simone, le chocolat est bien à base de cacao », le « eh » renforçant ici le sens de oui (en fait on énonce ce qui pour nous est une évidence). En gros, « Eh » s’utilise avec « oui/si » et « non » dans ce cas. Il y a aussi le « eh quoi » qui peut marquer la surprise ou un mouvement de colère, et le « eh bien » (ou « eh ben » si on veut écrire de façon familière), invariable.

Sinon pour en revenir à « en plein(s) travaux » franchement j’ai du mal à me décider… Je pense que ça s’accorde (j’écrirai plutôt « en pleines négociations » ou « en pleins ébats ») mais ici « en plein » signifie au cœur d’une action, ou au milieu de quelque chose, et l’invariabilité ne me semble pas être une hérésie dans ce cas. Bref, à vérifier donc.

Sinon en gros, pour ses usages les plus courants, quand plein signifie « rempli » ou « empli » (valeur d’adjectif), on l’accorde. Quand plein signifie « beaucoup » * (valeur d’adverbe), on ne l’accorde pas. Mais il y a moult variantes (le Littré en décrit 28 !)…

Pour rentrer un peu plus dans le détail :

  • plein peut avoir valeur d’adjectif (ses poches sont pleines ; il est plein aux as ; la coupe est pleine),
  • de locution adverbiale (il a touché en plein dans le mille ; la lumière pénètre à plein dans le salon),
  • de mot invariable à valeur d’adverbe (il est gentil tout plein ; il faut se diriger plein sud),
  • de mot invariable à valeur de préposition (il y en a plein les rues ; j’en ai plein le dos),
  • de substantif masculin (je fais le plein d’essence ; la fête bat son plein).

Quelques orthographes en exemple: ils sont pleins d’imagination ; à pleines mains ; à pleins poumons ; à pleines dents ; à plein temps ; une tête bien pleine ; en pleine révolte etc.

  • notez que « plein » dans le sens de « beaucoup » est considéré comme peu soutenu. On préférera ainsi dire « il y a beaucoup de monde » plutôt que « il y a plein de monde ».

Juste pour apporter mes 2 cents sur cette expression.
Pas mal de fois on peut voir « les festivités battent leurs pleins » dans des articles de journaux ou ailleurs ce qui est faux. Le « son » de l’expression désigne le nom commun « son » c’est à dire le bruit, donc peut importe le nombre de concerts, festivités ou autres, ils battront toujours « son plein » (avec un maximum de son).
Cette petite règle est surement connue de la plupart des gens sur la Zone mais l’exemple de Chris me l’a remis en tête.

Je profite du post pour saluer évidemment l’initiative « Toi aussi deviens un Beethoven04 » et sur ce je laisse la parole à un pote qui tient à réagir sur le thread

Intéressant ça le “son plein”, je dois avouer que je ne savais pas.

Dites, si on dérivait un petit quizz de ce topic une fois qu’on aura assez de matériel ? Je suis sûr que ça existe déjà, mais ça pourrait être rigolo malgré tout.

Pareil pour le “son plein” je savais pas. Il démonte ce topic, j’apprend plein de trucs B)