Connaissez-vous Éric Emmanuel Shmitt

On tourne un peu autour du pot par rapport à Da vinci code hein ^^
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Bon j’en suis à 50 pages de la fin de Balzac !
Je me suis régalé je l’ai clean en 9 jours ! Je ne vois pas les pages qui avancent. Ce récit est magnifique !

Et puis vous aviez raison au sujet de Éric Emanuel Shmitt,

À côté de Balzac, la différence se fait ressentir :slight_smile:

AH. Hein. Pas besoin d’être un docteur es lettre pour apprécier la bonne littérature. Je suis super content en tout cas que ça ait été une belle expérience, Balzac on y tombe très vite corps et âme. Tu nous diras pour le reste !

J’éspère que les autres livres seront aussi prenant que celui ci !


Plus haut dans le thread, 
vous disiez que Proust écrivaient des romans vides, enfin “bizarres”,
Je voudrai juste savoir ce dont vous parliez  ,? “Qu’est ce qu’un roman vide ?”

Hmm, comment expliquer cela simplement. Proust, c’est un peu la concrétisation du rêve de Flaubert, qu’il exprimait comme suit : “Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière.”

Disons pour faire simple que la littérature en tant qu’art a une évolution similaire à celle de la peinture, et le roman en particulier cherche à casser ses propres codes, à voir ce qu’il reste quand on enlève des éléments aussi simple que “des personnages”, “une histoire”, “un début”, “un scénario” etc. Proust n’écrit pas encore sur rien à proprement parler, puisqu’il y a encore ces références dans son oeuvre, mais elles sont effacées. Si tu veux, l’intrigue passe au deuxième plan, n’a pas l’intérêt que lui donnait encore Balzac dans la plupart de ses romans. Quand tu lis Proust, tu admires un style, des idées, une pensée très loin de son siècle, mais en fermant le livre, tu ne sais pas trop ce que tu as lu, difficile par exemple de faire une “fiche de lecture” sur un Proust. Ca n’aurait pas de sens. 

Un écrivain qui ne veut pas répéter tout ce qu’on a déjà fait des milliers de fois avant lui se demandera toujours d’abord, comment réduire son art à sa plus simple expression, avant de le retravailler et de lui donner, s’il le souhaite, les éléments cités plus haut. Ce qu’on appelle le nouveau roman par exemple, c’est une tentative d’abandonner définitivement ces éléments pour n’avoir plus que de l’écriture en elle-même.

Je suis un peu malade ce soir, j’espère que j’ai été assez clair (mais de toute façon, ce sont des sujets complexes).

Mais s’il n’y a pas de personnages, pas de scénario, pas grand chose à part l’écriture,
Que se passe-t-il dans un livre de Proust ?

De la musique, des idées, un style, un travail de la phrase - et c’est déjà énorme ! On l’approche volontiers d’un travail poétique (même si Proust n’apprécierait peut-être pas la remarque). Mais si t’en restes à “l’histoire”, ce sont des bourgeois qui se rencontrent, qui pensent et qui vivent leur vie de bourgeois. 

"Et une preuve que Swann ne se trompait pas quand il croyait à l’existence réelle de cette phrase, c’est que tout amateur un peu fin se fût tout de suite aperçu de l’imposture, si Vinteuil ayant eu moins de puissance pour en voir et en rendre les formes, avait cherché à dissimuler, en ajoutant çà et là des traits de son cru, les lacunes de sa vision ou les défaillances de sa main.

Elle avait disparu. Swann savait qu’elle reparaîtrait à la fin du dernier mouvement, après tout un long morceau que le pianiste de Mme Verdurin sautait toujours. Il y avait là d’admirables idées que Swann n’avait pas distinguées à la première audition et qu’il percevait maintenant, comme si elles se fussent, dans le vestiaire de sa mémoire, débarrassées du déguisement uniforme de la nouveauté. Swann écoutait tous les thèmes épars qui entreraient dans la composition de la phrase, comme les prémisses dans la conclusion nécessaire, il assistait à sa genèse. « Ô audace aussi géniale peut-être, se disait-il, que celle d’un Lavoisier, d’un Ampère, l’audace d’un Vinteuil expérimentant, découvrant les lois secrètes d’une force inconnue, menant à travers l’inexploré, vers le seul but possible, l’attelage invisible auquel il se fie et qu’il n’apercevra jamais ! » Le beau dialogue que Swann entendit entre le piano et le violon au commencement du dernier morceau ! La suppression des mots humains, loin d’y laisser régner la fantaisie, comme on aurait pu croire, l’en avait éliminée ; jamais le langage parlé ne fut si inflexiblement nécessité, ne connut à ce point la pertinence des questions, l’évidence des réponses. D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin."

On apprécit plus le côté artistique et le côté…des performances !
L’histoire (si on peut parler d’histoire) en elle-même n’est pas très interressante ?

Elle peut t’intéresser si les histoires de coeur de Swann t’amusent, mais elle n’est pas l’intérêt de l’oeuvre de Proust :).

C’est là que je vois qu’il me reste des milliers de livres à lire !
Entre, Swann, Proust, et tout les autre cités dans ce thread !

Swann, c’est le héros dans l’oeuvre de Proust :p. Mais oui, la littérature est une montagne et je pense que personne ne l’admire depuis le sommet.

Mince ^^’

Perso, Proust m’a toujours fait chier au bout de 3 pages, la musique de la langue est belle mais j’aime avoir une histoire.

Werber par exemple sait créer des histoires mais a un style plat comme une planche à repasser.

Le père Goriot que t’adore m’a fait chier, osef du papa delaissé et je déteste les descriptions de 4 pages…
Par contre, Le rouge et le Noir m’a foutu une claque magistrale, quel roman d’initiation, fabuleux.

Si tu veux lire la Rolls des livres d’aventures/amours/conspirations, fonce sur “Le Compte de MonteCristo”. Ça reste pour moi un des plus fabuleux romans que j’ai pu lire. Je me le refais tous les 5ans environ.

Si tu aimes les romans de cape et d’épée, avec plein d’actions partout (des morts/des traitres/des combats épiques), je te conseille de lire la série du Capitaine Alatriste de Arturo Pérez-Reverte (membre de l’académie royale espagnole, pas un petit auteur donc ;)). C’est ce que j’ai lu de mieux dans le style avec Alexandre Dumas (t’as lu les mousquetaires et sa suite ? non ?? FONCE).

Et si tu aimes la bonne littérature, regarde du coté du théâtre. A lire ça peut être chiant quand t’as pas les codes, mais va au théâtre ! Écouter du Flaubert, du Maupassant, du Cid (c’est tellement beau du Cid, ça chante tout seul), du Molière, et même du Marguerite Duras t’offrira un autre regard. On peut facilement avoir des places dans des grands théâtres pour pas cher (10e pour la Comedie Francaise si tu t’y prend bien ;)).

Franchement,je serais toi je ne me lancerais pas dans Proust de suite (comme Donjohn moi j’ai jamais pu, mais je reconnais que je suis réfractaire à l’idée de l’art pour l’art dans tous les domaines ou presque).
On ne l’a pas cité mais Zola est un auteur à lire dans les classiques, pas tous néanmoins (certains sont vraiment durs et mieux vaut être un peu plus vieux) et même si le théâtre c’est mieux à voir qu’à lire Le Cid est vraiment super agréable. J’ai aussi de très bons souvenirs de l’Antigone d’Anouilh.

Ionesco en theatre de l’absurde perso et beckett.
Du non sens drole et pessimiste pour rire de tout.

En attendant godo, avec la futilité et l’absurde pour beckett. Et fin de partie aussi pour le post apo.
Rhinoceros pour ionesco.

Bussiere>Je déteste le théâtre de l’absurde, les 3 dernières fois que j’ai vu une pièce dans le style (le roi Ubu, un Shakespeare et la dame aux Camélias), je me suis barré à l’entracte. Et pourtant c’était à la Comédie Française et l’Odéon, pas des théâtres de quartier avec des acteurs amateurs… La salle était morte de rire, j’étais mort de désolation… Chacun son style ou peut être faut-il que j’insiste…

Beckett par exemple, j’ai mis plusieurs années avant de comprendre l’auteur et pourtant j’ai vu plusieurs fois En attendant Godo et le maitre d’échec.

On s’écarte, c’est de ma faute, j’ai parlé théâtre, je peux pas m’en empêcher ^^

[quote=« Faskil, post:91, topic: 54729 »][/quote]
 Sauf que là, pour moi « l’histoire pas » c’est extrapolé. Comme de dire « L’histoire l’est également », c’est vrai, mais comme Ben l’énumération m’amène vers la pensée que tout est authentique, du coup je la trouve moins honnête (dans le sens de plutôt manipulatrice) que « inspiré de faits réels » où au moins, on sait que y a des trucs vrais, des trucs bullshit, et qu’on a qu’à se renseigner.

Sinon j’avais complètement raté ce topic et je suis d’accord avec LordK et Bussière mais de façon peut-être moins tranchée. Si je fais un parallèle au cinéma, j’aime autant Avengers que Ludwig, tout en sachant bien ce que m’apporte chaque oeuvre (Esprit critique formé par les centaines d’heures passées devant des films)

Du coup c’est un peu tendu de dire « lis pas ça c’est de la merde » (En tout cas c’est le genre de remarque qui aurait tendance à me braquer, n’oublions pas qu’on est tous le con de quelqu’un) je dirais plutôt « Quand tu auras fini ça, si tu as aimé, tu devrais essayer ça ». Ne connaissant pas EES, j’aurais du mal à conseiller une oeuvre, mais vous voyez l’idée.
A propos de Proust, malgré la tonne de papier que j’ai ingurgité, j’ai jamais pu. Pour moi c’est comme l’annuaire, je tourne 3 pages et je décroche. Pour ce qui est musique de la langue, rien ne vaut pour moi les surréalistes Rimbaud, Lautréamont, Breton, Thiefaine (demi-lol) etc…

Et puisqu’il faut y aller de son conseil, lisez José Carlos Somoza, sa théorie des cordes est un chef d’oeuvre d’angoisse qui devrait plaire aux membres de notre chère communauté. La dame n°13 plaira surement à LordK par ailleurs :slight_smile:

Edit : L’exagération, c’est fun, mais point trop n’en faut

[quote=“Donjohn, post:135, topic: 54729”][/quote]

Comprendre Beckett ? Si tu veux oublier tout ce que tu as cru comprendre : http://www.amazon.fr/Beckett-Lincrevable-d%C3%A9sir-Alain-Badiou/dp/2818501954/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1358527767&sr=8-1

Les interprétations de son oeuvre sont tellement divergentes.

[quote=“Bussiere, post:134, topic: 54729”][/quote]

Le théâtre de l’absurde, je préfère de beaucoup le lire que le voir. Autant Rhinocéros m’a fait une forte impression (j’oserais même parler de révélation) quand je l’ai étudié en classe de 3ème, autant ça m’a fait bâiller d’ennui dans une salle de spectacle (et j’aime pas dire ça, vu l’effort humain et la passion qu’il y avait derrière la création). Anouilh et George Bernard Shaw, même si ça a sans doute un peu vieilli, j’ai pris beaucoup de plaisir à les lire aussi.

Pour recoller au sujet: http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20130116.OBS5568/les-10-plus-gros-vendeurs-de-livres-de-2012.html
Allez, je vous évite de cliquer. Il s’agit des meilleures ventes de livres 2012.

1. Guillaume Musso: 1.710.500 exemplaires
2. Marc Levy: 1.433.000 exemplaires
3. Katherine Pancol: 705.000 exemplaires
4. Françoise Bourdin: 512.500 exemplaires
5. Joël Dicker: 496.000 exemplaires
6. David Foenkinos: 473.000 exemplaires
7. Laurent Gounelle: 471.000 exemplaires
8. Éric-Emmanuel Schmitt: 427.000 exemplaires
9. Grégoire Delacourt: 421.000 exemplaires
10. Amélie Nothomb: 405.000 exemplaires

 Dans cette liste, j’ai déjà lu 6 auteurs pour différentes raisons:
- Musso, Levy, Pancol, Gounelle: pour comprendre ce qui fait un best-seller, et en quoi c’est tellement différent de ce que j’écris. Deux conclusions: (1) je n’aime pas (2) je n’écrirai sans doute jamais de best-seller

  • Nothomb : il y a des gens dans mon entourage qui m’en ont dit du bien. Conclusion (1) je n’aime pas (2) ça ne m’empêche pas de rester amie avec ceux qui aiment
  • Schmitt: on en a déjà parlé, ça ne m’embête pas de caser ça entre deux trucs plus pointus
    Les 4 autres, la curiosité me pousserait à les tenter, parce qu’on ne peut pas juger sans avoir essayé. D’autant qu’ils écrivent des bouquins courts et pas chers. Mais je vais venir grossir leurs chiffres de ventes. Et valider leur technique de marketing. Ce qui m’embête.
    Surtout quand on lit des trucs comme ça: http://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20120504.OBS4675/levy-musso-la-guerre.html.

Dilemme. 

[Edit] je ne sais pas écrire “dilemme”

Dilemme*. Pardon :ninja:. (C’est parce que ton message est déprimant).

Lemne.

Edit : Mpff, grilled.