(Critique) Inglorious Basterds

Allez, un premier post sur ce forum.

J’ai été voir les Basterds le W-E dernier. Généralissime !

Le chapitre 1 déjà captivant, la métaphore rat/juif tellement malsaine qu’elle en est magnifique (sans être antisémite), avec les juifs planqués sous le planché, la gamine qui rampe là-dessous pour s’échapper, tout comme un rat. �?a m’a tout simplement ébahi.
Quand tu fais le lien avec la scène finale du cinémas en feu, « la vengeance des juifs ». Magnifique scène, les nazis qui crament, et les deux basterds qui les mitraillent (bon, ça, ça ne sert à rien, mais ça reste très classe ^^). Je suis resté bouche bée du début à la fin.

Perso, c’est tout a fait le genre de séquences qui m’ont bien refroidis et que je ne qualifierais certainement pas de « Magnifique ». a la différence du premier chapitre qui lui est d’un niveau nettement supérieur.

Chacun ses goûts, comme on dit. Mais c’est vrai que cette scène était très (trop ?) facile.
Je m’attendais à mieux (je suis parmi les rares à avoir préféré Death Proof…). Genre à du bon gros poutrage de nazis bien gras, et un peu moins de parlote.

J’ai moi aussi nettement préféré death proof. plus équilibré, plus assumé, plus simple, moins prétentieux.

Là dessus, on est d’accord. Ce que j’ai aussi regretté chez les Basterds, c’est le scénario trop peu… linéaire. Plus chaotique que la plupart des autres films de Tarantino, je trouve.

Mais il n’empêche que le jeu de langue doit être très sympa en VO. Faudrait que je vois ça rapidement.

Chaotique ? 4 chapitres qui préparent de manière indépendante et limpide un 5ème en forme d’apothéose, j’ai déjà vu plus chaotique hein. C’est juste une construction en « cathédrale », c’est pas chaotique pour un sou. Après, pour ce que vous dites plus haut, pour la « facilité » de certaines scènes, peut-être, c’est sûr qu’on l’attend et que c’est un peu « impulsif » comme principe (Tarantino wants, Tarantino gets) mais si on pouvait avoir plus souvent ce genre de « facilités » au cinéma, réalisées avec un tel brio, ce serait déjà pas mal…

Un film choral, tu veux dire ?

SuperLegume > Je critique, je critique, mais j’ai aimé le film, hein.
Après, ce qui était chaotique, c’était peut être ma séance plus que le film, je veux bien le reconnaitre.

Vu samedi en bien aimé globalement. Par contre je suis ressorti avec une impression bizarre. J’ai pas vu passé les 2 h 30 (le fait que ça soit fini m’a réellement surpris) mais il manquait quelquechose… Je l’ai trouvé un peu trop lisse, trop poli, j’aurai ptet préferé plus d’exactions des Batârds, que ça soit plus assumé. Je sais pas trop comment l’expliquer mais en tout cas, Tarantino ne m’a pas déçu et ça reste pour l’instant le seul réal dont j’ai aimé tous les films que j’ai vu de lui :smiley:

[quote=“MystereEtBouleDeGomme, post:26, topic: 49888”]Alors… Une fois de plus, je vais cracher ma haine sur un Tarantino, ça commence a devenir redondant. :D[/quote][quote=“pr7, post:27, topic: 49888”]T’aurais pu t’arrêter là.
Parce que ce que tu as l’air de ne pas aimer, c’est tout ce qui fait le charme des films de Torantino.
Dans ce cas là, autant ne pas aller voir ses films …[/quote]
Non moi je trouve la critique de MystereEtBouleDeGomme intéressante. Il ne se contente pas de mettre “nul”, auquel cas sa critique n’aurait pas de valeur, il argumente et explique pourquoi. Or moi je suis très partagé sur Tarantino. J’ai bien aimé Pulp Fiction mais je suis toujours méfiant. Le peu que j’ai entendu sur la violence dans Kill Bill me fait fuir. Il semble que dans Inglorious Basterds cela soit moins la violence pour la violence et que ça sert plus l’histoire. N’empêche que pour cette raison, et les autres aussi qu’explique MystereEtBouleDeGomme, ben sa critique m’a refroidi suffisamment.

Je regarderais peut-être à la télé par curiosité en zappant.

Vu en VO samedi soir, dans une salle comble.
Autant je ne suis pas fan de Kill Bill, autant la, j’ai beaucoup aimé.
Les acteurs sont formidables et on sent que Tarantino veut tuer du nazi.
Difficile d’en parler sans spoiler. Mention spécial tout de même à Christoph Waltz (qui passe de l’allemand, à l’anglais et au Français magnifiquement) et à Brad Pitt (avec son accent énorme)

Alors ok à la fin le nombre d’acteurs vivants se compte sur les doigts d’une seule main mais bon, c’est commun avec ce réalisateur.

Je le recommande chaudement.

Vu en VO il y a quelque temps.
Super film, un des meilleurs même si je préfère quand même Kill Bill.
Tarantino ne s’attarde pas assez sur le massacre de nazi à la batte de baseball, ce qui est bien dommage…

T’as oublié l’italien :smiley:

Mea Culpa, en plus il tue tout le monde à ce moment la :smiley:

Pas tout à fait, puisque ça reste une intrigue assez serrée et concentrée sur certains évènements plutôt proches et « imbriqués » (à part peut-être le premier chapitre). Un film choral pour moi c’est plutôt les trucs à la Inaritu où ce sont des histoires et destins différents, liés mais pas directement en contact (enfin en tout cas pas dans l’intrigue du film en lui-même), dans des lieux et des temporalités distinctes. Parce qu’en soi c’est pas plus choral qu’un autre film (aller, un peu), c’est juste au niveau de la découpe que c’est l’un puis l’autre puis l’autre puis tous.

:smiley:

[quote=“SuperLegume, post:55, topic: 49888”]Pas tout à fait, puisque ça reste une intrigue assez serrée et concentrée sur certains évènements plutôt proches et “imbriqués” (à part peut-être le premier chapitre). Un film choral pour moi c’est plutôt les trucs à la Inaritu où ce sont des histoires et destins différents, liés mais pas directement en contact (enfin en tout cas pas dans l’intrigue du film en lui-même), dans des lieux et des temporalités distinctes. Parce qu’en soi c’est pas plus choral qu’un autre film (aller, un peu), c’est juste au niveau de la découpe que c’est l’un puis l’autre puis l’autre puis tous.

:D[/quote]
Je ne sais pas hein, je ne l’ai pas vu, mais comme le film “choral” est une marque de fabrique de Tarantino, je me posais la question (construction en cathédrale, pour ce que j’en sais, y’a que cet idiot de Weber qui utilise ce terme).

Ah ? C’est peut-être inscrit dans mon inconscient (et oui comme tout pré ado de 13 ans je croyais aimer la littérature parce que je lisais sa bouillie) mais c’était pas une référence. C’est plutôt l’idée triangulaire avec le point final « en haut » qui m’y a fait penser. Cela dit c’est juste une question de vocabulaire, on s’entend sur le principe.

So true.

A part ça IngloUrious Basterds c’est de la balle, c’est tout. Même si 5-10 minutes de scalping-packed action avec les Basterds en Normandie auraient dynamisé le film pour le peu qu’il manque dans la balance.

Au fait une petite question : l’extrait du film avec le gosse qui veut entrer avec une pellicule dans le tram c’est bien Sabotage de Hitchcock non? Pas moyen de trouver une réponse sur le net, contrairement à un Cloverfield où chaque plan est dépecé sur une vingtaine de pages. Je crie au scandale.

J’y suis retourné avec ma femme pour qu’elle voit ça et qu’on en discute un peu.
En ressort deux choses : 1 elle me comprend 2 ça m’a encore plus choqué à la deuxième vision.

Alors je ne quote pas spécialement CyBoRG mais plus tous les gens qui se contentent de dire « C’est génial, trop bien, trop Lol , courez le voir »
Parce que oui je trouve ça un peu court, et même si je trouve à ce film plein de qualités, je pense qu’il y a bien plus à dire.
Je pense même que, de ne pas être plus réactif à cette fin de film, c’est passer à coté de quelque chose de très important.

Avec le recul et cette deuxième séance je me sent un peu plus apte à expliquer ce dérangement ressenti.

Balise

[spoiler]Je reprend à partir du premier chapitre : Si on suit le raisonnement de notre chasseur de juifs, on en arrive à admettre que l’homme déteste et chasse le rat de sa maison
pour des raisons qui seraient tout aussi valables pour d’autres espèces comme ici, un écureuil. A la différence prêt qu’un écureuil passe pour mignon et qu’il ne sera pas
accueilli de la même manière qu’un rat. Façon de dire qu’il est facile de juger et que les préjugés sont présents en nous sans même qu’on s’en rende compte.

Dans le chapitre 5 : on nous présente une salle de cinéma remplie de Nazis qui sont hystériques et hilares de voir un des leurs abattre un à un des ennemis.
Disons que nous sommes dans le cas d’hommes qui encourageraient un des leurs à chasser des rats de chez eux pour des raisons qui leur sont propre.
En tant que spectateur, on trouve ce spectacle désolant ou ridicule. on se sent supérieur et on rit presque de voir cette salle s’esclaffer devant un navet du cinéma allemand
prônant le massacre d’un peuple et la supériorité d’un autre. On les trouve risibles ou simplets. Pour les plus dur on aurait même envie de poser une bombe.

Un peu plus tard, ce sont des juifs, une femme et 2 hommes, qui shootent à vu leurs ennemis en les faisant bruler sur fond de message cinématographique d’une morte qui renait devant leurs yeux pour assouvir une vengeance : « La vengeance juives »« AHAHAHAHAH ». Dans une mise en scène digne d’un Metropolis.
Disons que nous sommes dans le cas d’hommes qui chasseraient des écureuils de chez eux pour des raisons qui leur sont propre.

Sauf que cette fois c’est toi public qui est placé dans la position des allemands un peu plus tôt, et qui apprécie ou encourage la vision de quelques juifs se déchainer
sur des nazis. Tu es tout aussi risibles qu’eux il y a à peine 10 minutes.

Cette mise en scène dénote par rapport à toute la première partie.
Il y a clairement ici un message éthique, une réflexion par rapport au massacre, par rapport au jugement d’un groupe de personne vis à vis d’un autre.
Par rapport à des responsabilités. On inverse les positions pour forcer le public à se rendre compte de quelque chose.
C’est une séquence qu’on a envie de regarder en se disant :« Wouah !! Mais qu’est ce qu’il veut dire par là ? Le jugement c’est dangereux? La folie est de tout bord ? La haine entraine la haine ? Les juifs avides de vengeances ne sont ils pas aussi fou et irresponsables que les nazis ? »
C’est une séquence à message.
Or ; encore aujourd’hui, un message sur la seconde guerre mondiale et le massacre des juifs n’est pas un message à prendre à la légère en rigolant.
On ne peut pas dire de ce passage moralement choquant : « ahah trop fort ! allez le voir c’est génial »

C’est d’autant plus dérangeant qu’il est placé juste après 4 chapitres qui sont eux du pur Tarantino. C’est à dire un spectacle, avec des jeux d’acteurs, dans des personnages caricaturées et irréels, des personnages presque burlesques qui donnent au film un ton général de spectacle ou de parodie. C’est à dire un film de divertissement ou on bouffe du popcorn en disant :« Wouahah ! tu as vue comment il lui explose la tête AHAH ! »
ou bien « Wouah quel jeu d’acteur ! » ou bien « ahah trop LOL l’accent italien »

Pour conclure, le film se termine par : Un POV Cut au noir.
C’est à dire qu’on est placé à la place d’un Nazi sur lequel on vient de graver une croix gammée non pas parce qu’il a des idées nazis lui même mais parce qu’il a participé au système.
Et la dernière phrase du film écrite par Tarantino est placé sur ce plan en POV et s’adresse donc directement à toi public dans la peau d’un nazi :
« C’est surement mon chef d’�?uvre ».[/spoiler]

Je suis donc particulièrement dérangé par ce changement de tonalité de dernière minute. Non pas parce qu’il est présent (ce pourrait justement être une volonté),
mais parce qu’il n’est pas clair.
Tellement pas clair que peu de gens s’en aperçoivent et disent :« Ahah ! trop fort » s’en même remarquer qu’ils sont manipulés par la mise en scène.

Ce qui passe pour un simple climax ou une apothéose orgiesque de fin de film est loin d’être aussi simple et soulève des questions.

pour moi deux conclusions : soit Tarantino ne s’en est pas spécialement rendu compte ou bien trouve ça secondaire. Au quel cas je suis peut-être con mais je ne suis pas d’accord.
Soit il a parfaitement conscience de cela et il voulait ouvrir une réflexion sur ce vaste sujet qui continue et continuera de faire parler encore longtemps, au quel cas, il a échouer puisque ça passe par dessus la tête d’à peu près tout le monde.

En tout cas pour moi ça reste une fausse note. (tout comme l’acteur noir et la mort par strangulation de l’actrice)

Je crois que tu prêtes beaucoup trop d’ambitions philosophiques à Tarantino. :smiley:

Pour préciser ma pensée : Tarantino n’a jamais été (et ne sera probablement jamais, par choix) un réalisateur/scénariste engagé. Il se sert juste d’un background pour raconter une histoire, background avec lequel il se permet toutes les libertés qu’il veut parce que justement, son intention n’est pas de faire passer un message ou d’attirer notre attention sur les méfaits de l’Histoire, il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole.

Enfin, perso, j’ai pas vu Inglorious encore. Mais au regard de ses précédents opus, j’irai jamais le voir en pensant qu’il y a un message dedans.