(Critique) Inglorious Basterds

Si je peux me permettre, tu as tord. Certes kill bill est violant, mais c’est pas une violence insoutenable. On est pas dans irréversible :smiley: Par exemple, pour rester dans le répertoire de tarantino, je trouve la scène de torture de reservoir dogs bien plus choquante. Dans kill bill, on est dans le manga, dans le n’importe quoi, la violence est la, mais tu y crois pas. Un peu comme dans un film gore.

Je pense que kill bill est mon film préféré de tarantino pour le moment, et fait parti de mes best movies ever … C’est dommage de ne pas le regarder et se faire son propre avis à cause de ça, car il n’est pas plus violant que beaucoup de blockbuster (le dernier rambo est bien bien pire).

Des que j’ai un créneau ciné pour inglorious, j’y cours :smiley: (faites des gosses ^^)

[quote=« Faskil, post:60, topic: 49888 »]Je crois que tu prêtes beaucoup trop d’ambitions philosophiques à Tarantino. :smiley:

Pour préciser ma pensée : Tarantino n’a jamais été (et ne sera probablement jamais, par choix) un réalisateur/scénariste engagé. Il se sert juste d’un background pour raconter une histoire, background avec lequel il se permet toutes les libertés qu’il veut parce que justement, son intention n’est pas de faire passer un message ou d’attirer notre attention sur les méfaits de l’Histoire, il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole.

Enfin, perso, j’ai pas vu Inglorious encore. Mais au regard de ses précédents opus, j’irai jamais le voir en pensant qu’il y a un message dedans.[/quote]

Je suis d’accord avec Faskil. J’ai l’impression que tu as pris ça un peu trop au premier degré alors que tout l’intérêt du film est de prendre de la distance avec ce qui se passe et qui n’en reste pas moins un thème assez glissant. J’avais lu la critique de Newsweek qui racontait un peu le même genre de choses que toi avant et j’ai pas mal hésité à y aller. Quand un copain m’a filé une place, je me suis dit que j’arrangerai pour prendre de la distance, du second degré et la sauce a très bien pris.

[spoiler]Bon je suppose que déballer une belle carte IGN de 2008 au vingt-cinq millième au chapitre deux, ça aide aussi pas mal. J’oublie tous les apartés qui se posent quand même pas mal en façon de dire attention, fiction pure, prendre ça au second ou troisième degré, ne pas oublier que tout le monde devrait savoir que c’est totalement fantaisiste…

J’ai pas grand chose d’autre à dire sur le film à part m’extasier devant la prestation de Christoph Waltz qui est excellent. La scène où il rencontre l’actrive Allemande et les faux Italiens est absolument mémorable par l’effet de surprise (mais il parle italien en plus et super bien mais OMG! quoi !) et de mise en perspective qui s’ensuit quand il se pisse dessus.
On s’amuse bien, ça défoule sacrément, le film, malgré mes craintes, sait créer du suspense et de la tension.[/spoiler]

Je suis moi aussi bien d’accord avec Faskil. Et j’ai bel et bien pris ça au second degrés comme tout Tarantino … jusqu’à cette fameuse séquence de fin.
Et il y a bien uniquement cette séquence de fin qui prête à confusion pour moi. Tous les passages à tabac, fusillades, scalp et autre étranglements ne me font ni chaud ni froid puisque comme je l’expliquais on est encore alors dans du Tarantino pur souche à ce moment là.

Ce que je reproche, c’est que sur cette dernière séquence il s’est permis de sortir de son rôle d’amuseur public sous prétexte qu’il pose son film dans un univers parallèle.

[quote=« Faskil, post:60, topic: 49888 »]Je crois que tu prêtes beaucoup trop d’ambitions philosophiques à Tarantino. :smiley:

Pour préciser ma pensée : Tarantino n’a jamais été (et ne sera probablement jamais, par choix) un réalisateur/scénariste engagé. Il se sert juste d’un background pour raconter une histoire, background avec lequel il se permet toutes les libertés qu’il veut parce que justement, son intention n’est pas de faire passer un message ou d’attirer notre attention sur les méfaits de l’Histoire, il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole.

Enfin, perso, j’ai pas vu Inglorious encore. Mais au regard de ses précédents opus, j’irai jamais le voir en pensant qu’il y a un message dedans.[/quote]
Je suis plutot d’accord sur le fait que Tarantino ne cherche pas spécialement à transmettre un message politique ou éthique.
Par contre réduire l’oeuvre de Tarantino à " il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole" parceque justement il n’y a pas de message je trouve ça plutot injuste.

Il a fait des films dans un genre qui lui est propre et qui est accessible au grand publique, ce n’est pas pour autant qu’il ne fait que des films d’actions basiques.

[quote=« shigeru, post:64, topic: 49888 »]Par contre réduire l’oeuvre de Tarantino à " il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole" parceque justement il n’y a pas de message je trouve ça plutot injuste.

Il a fait des films dans un genre qui lui est propre et qui est accessible au grand publique, ce n’est pas pour autant qu’il ne fait que des films d’actions basiques.[/quote]

Complètement d’accord. Ses films sont plus prétextes à des galeries de personnages barés et des dialogues ultra savoureux que « tout faire péter ». C’est pas John McTiernan quand même :smiley:

[quote=“shigeru, post:64, topic: 49888”]Je suis plutot d’accord sur le fait que Tarantino ne cherche pas spécialement à transmettre un message politique ou éthique.
Par contre réduire l’oeuvre de Tarantino à " il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole" parceque justement il n’y a pas de message je trouve ça plutot injuste.

Il a fait des films dans un genre qui lui est propre et qui est accessible au grand publique, ce n’est pas pour autant qu’il ne fait que des films d’actions basiques.[/quote]
Réduire ce que je viens de dire à “il ne fait que des films d’action basique”, c’est un peu injuste aussi.

Le problème étant pour moi qu’on ne peut pas nier les questions que soulèveraient un film parce que l’auteur n’a pas voulu les y mettre. Je crois que fondamentalement, à partir de la parution d’une oeuvre, quand elle “sort des mains” de l’auteur/réalisateur/wha’ever, elle existe en tant que telle. On peut bien sûr la comprendre sous le filtre "c’est du … (Tarantino en l’occurence), et donc percevoir ce qui est “juste” pour le créateur, mais je pense justement que cela devient intéressant (et un objet d’art se complexifie) lorsque de multiples compréhensions et lectures sont possibles.

Cela dit, dans ce film-là, le ton et l’enrobage global du film sont assez clairs sur l’ambition et les intentions du film (la fin aussi (enfin pas la toute fin mais la scène dont on parle), faut pas déconner hein, même si sur le papier c’est clairement une inversion chasseur chassé, est tout de même un moment de cinéma “plaisir”, aussi bien pour celui qui filme que celui qui regarde. Bien sûr l’histoire détournée et le fait qu’il donne le droit de massacre (le spectateur est pour et trouve ça génial) à certains et montre l’horreur du massacre d’autres (premier chapitre) est matière à discussion et soulève des questions. Tant mieux. Je ne considère pas ça comme un retournement de veste ou changement de style. Il se place dans un contexte et “venge” ceux qui, de connaissance générale, ont été “attaqués” (on se comprend). Et il le fait à sa manière. Alors évidemment : qu’est ce qui dronne le droit de tuer ? Où est la ligne entre justice et vengeance ? Un tas de questions qui viennent. Où est le problème ? Je comprends que ça te dérange si tu vois ça comme une culpabilisation du spectateur (avec le POV à la fin), mais par contre, là, je pense que tu te trompes.

Complètement d’accord. Mais je pense que c’est aussi ce que Faskil a dit :smiley:

Merci. :smiley:

Bah j’ai juste lu " il veut juste que ça claque et que ça pète et que ça rigole", définition pour moi de “fim d’action basique style Rush Hour”.

C’est surement différent de ce que tu voulais dire mais c’est bien ce que tu as dit.

Oui, c’est bien là qu’est ton erreur. Un film qui claque, qui pète et où on rigole, pour moi ça correspond bien à Tarantino (Pulp Fiction en est l’exemple parfait). C’est pas pour autant que ça sous-entend une structure narrative inexistante ou le fond du panier à la Rush Hour. C’était juste pour mettre ça en opposition avec l’envie d’y voir un « film à message » et le fait que dans ses films, le background sert juste… ben de background justement. En clair : IB n’est pas un film de guerre, pour moi, c’est un film de Tarantino avec tous ses codes habituels qui se déroule dans une sorte de « fantasme de 40-45 ».

Il y a quand même plus que ça dans les films de Tarantino, ta façons de définir ses films est justement tres réductrice, Il y a plus que ça dans ses films, on ne peut pas dire que Tarantino n’a pas une vue artistique dans la construction de ses films. Ce n’est pas parcequ’un film n’a pas un message à délivrer qu’il se contente de faire peter des trucs et faire rire les gens.

Et pour le reste on est d’accord, le background n’est qu’un pretexte qui lui permet de developper ses personnages.

Si tu la sors de son contexte, forcément. Après je pense que plein de gens ont compris ce que je voulais dire, c’est probablement pas la peine d’en remettre une couche. J’ai juste réagi au post de Winny en précisant que Tarantino n’était pas ce qu’on appelle un réalisateur engagé, que son but était de raconter une histoire (partie de ma réponse que tu as omis de quoter à chaque fois) et que oui, dans ses films, ça claque, ça pète et on rigole. Si tu y vois quelque chose de réducteur, c’est que tu m’as mal compris.

Ahh Geekzone, le plus grand repaire d’enculeurs de mouches du monde entier :smiley:

J’ai cru lire une ou deux fois dans le topic que le premier chapitre aurait été réalisé par Sergio Leone … si on parle du même Sergio Leone (l’immense réal de “Le Bon, la Brute, et le Truand”) ca risque d’être dur vu qu’il est mort il y a 20 ans.

Sinon pour le film, très bon, mention spéciale à Christophe Waltz qui éclipse tout le monde de par son jeu. Même si la plupart des acteurs du film sont très bon.

Ce que j’aime chez Tarantino, c’est qu’il arrive à faire des films jouissifs, décompléxés, avec des dialogues aux petits oignons, le tout soupoudré d’un petit zeste de série Z afin de leurs donner un petit cachet rétro. Ce type m’épate, il arrive a avoir un style bien a lui tout en bourrant ces films jusqu’à la moelle de références sans le renier pour autant.

Je suis allé voir le film il y a 2 jours, je le trouve bien dans l’ensemble, quelques bémols tout de même:
Le plus gros, au niveau de l’intrigue, j’ai vu tous les Tarantino, je suis fan, et donc je m’attendais à une histoire un peu torturée, j’étais prêt à me creuser les méninges, avec mon calepin virtuel, prêt à noter les moindres détails qui auraient de l�??importance 1h plus tard (du style, un type vu en arrière plan pendant 1 sec dont il faudra se souvenir).
Euh ben en fait pas besoin, il y a rien de compliqué ni complexe dans le sénar�?? 2 histoires parallèles au début la fille juive qui échappe au nazis et les Bastards qui scalpent du nazi à tout va, qui se rejoignent au final (multi-histoire très typique chez Tarantino) mais on comprend rapidement comment lesdites histoires vont se rejoindre donc pas de grosse surprise.
Les Bastards, une unité d�??élite on suppose, ils sont parachuté en pleine France occupée près de Paris (étrange d�??ailleurs, ils ne se font pas descendre par la DCA ou intercepté en s�??aventurant si loin en avion au dessus du territoire français ?). Ils dézinguent des nazis très facilement, ils prennent d�??assaut une prison allemande ce qui doit pas être une mince affaire pour délivrer Sergent Hugo Stiglitz, bref une esquade d�??élite donc.

Après le carnage de la taverne, ils en viennent enfin à leur plan B pour s�??inviter à l�??avant première au ciné (couru d�??avance), ils n�??ont pas l�??idée de nettoyer, d�??arranger un minimum la « scène de crime » (la taverne) pour y dissimuler les preuves les plus évidentes de leur passage (la chaussure de l�??actrice, le mouchoir), ça fait amateur, surtout dans l�??optique de poursuivre une mission secrète / de complot / discrète.
Dans le hall du cinéma, dialogue avec Hans Landa qui pose la question fatidique dont ils ont eu 24h et plus pour y réfléchir et dont tout le monde s�??attend à propos du plâtre de Bridget Von Hammersmark. Réponse très maladroite, même pas comique du tout, pour expliquer le plâtre frais il suffisait, de dire qu�??elle avait cassé son plâtre la veille qu�??elle avait dû le refaire donc il était frais.
Une équipe d�??élite donc mais visiblement pas payé pour réfléchir.
Il faut dire que Colonel Hans Landa est très perspicace, ça en devient comique, au début par exemple questions rhétorique au fermier français : « est ce que vous cachez des juifs sous votre plancher ? »
Certes vous me répondrez c�??est une fiction mais, même dans une fiction ce n�??est pas interdit d�??y mettre une certaine cohérence.

Sinon pour les points positifs :
La bande son très Tarantinesque (faut aimer), beaucoup de musiques, partout, volume sonore élevé, même quand le dialogue des acteurs reprend, la musique tarde à fade. C�??est le style qui veut ça, moi ça me plait.
Quantin s�??est aussi beaucoup calmé sur les effets visuels et plans inhabituels (découpage de l�??écran, zooms in and out très rapides etc) à part l�??apparition de sous titres au milieu de l�??écran pour la présentation de membres des Bastards comme Stiglitz pas grand-chose de révolutionnaire, dommage j�??aime bien.
Côté humour, humour-décalé (type Jacky Brown), il y en a un peu mais pas trop, dommage, un peu plus aurait été sympa.
J�??ai également aimé la scène de la taverne et de toute la tension qui s�??en suit.
Pour VF ou VO, je l�??ai vu en VF, c�??était pas trop moche pour les oreilles, mais je pense que la VO hausse le niveau d�??un cran.

Mon impression finale reste bonne, je trouve juste la performance du réalisateur un peu dessous de ses précédents (gros) films (death proof exclu), je conseille aux fans de Tarantino d�??aller voir le film.
Je comprends que certains aient aimé mais de là à appeler ça un chef d’oeuvre … :smiley:

C’est curieux, mais il me semblait aussi que Sergio Leone était décédé depuis quelques années aussi Pollux…

Ah bon, tu as des chiffres ? des preuves ? :smiley:

Mieux, un spécimen vivant, MOI !

Vu la taille de ton … Bon je sors avant de trop flooder