Le 8 août dernier, le studio Ninja Theory (connu notamment pour Heavenly Sword, Enslaved: Odyssey to the West et DmC: Devil May Cry) sortait Hellblade: Senua’s Sacrifice, premier jeu auto-édité du studio, ce qui leur a permis une liberté assez rare comme vous allez le voir ci-dessous.
Hellblade vous place dans les pas, et surtout dans la tête, de Senua, guerrière médiévale1 en route pour le Helheim (l’enfer dans la mythologie nordique) afin d’en rammener son amant récemment décédé.
En plus de sa situation de départ pas franchement folichonne, Senua souffre de psychose. Elle entend des voix, souffre d’halucinations et doit autant combattre son passé et ses doutes que les dieux scandinaves qui lui barrent le chemin.
[le trailer est full in-game, le jeu est beau comme ça]
C’est ce qui fait l’originalité du jeu (et le côté casse-gueule du projet), puisque Ninja Theory avait l’objectif de faire expérimenter au joueur différents aspects des troubles psychotiques via la narration et le gameplay de Hellblade. La studio a travaillé avec des médecins et des malades pour rendre le tout aussi réaliste que possible.
Je ne peux pas juger de la fidélité du jeu sur ce point (heureusement), mais de mon point de vue de joueur, l’objectif est atteint.
Pour faire court: c’est une réussite, une grosse claque, mais qui ne plaira pas à tout le monde.
(et pourtant je n’aime pas les jeux excessivement narratifs et l’utilisation de délires oniriques/psychologiques).
Allez donc lire une review écrite par des gens dont c’est le métier (Eurogamer), qui vous expliqueront mieux que moi de quoi il retourne.
Vous avez lu la review, vous savez maintenant que le jeux est magnifique (le plus beau que j’ai vu tourner sur PC à ce jour), que les combats ont de la patate et que l’histoire est bien menée.
Je me contenterai donc de lister en vrac quelques éléments à connaître avant de foncer tête baissée (ce que je vous recommande malgré tout de faire si vous aimez les jeux « différents »).
-
Une compréhension minimale de l’anglais oral est obligatoire. Le jeu est sous-titré, mais vos voix intérieures ne le sont pas complètement. Ça ne vous empêchera pas de progresser mais vous passerez à côté d’une partie de l’ambiance du jeu.
-
Si vous le pouvez, jouez au casque. L’ambiance sonore a été particulièrement travaillée, avec notamment un enregistremnt binaural qui fait son effet quand vous commencez à entendre des voix.
-
Ninja Theory avait déjà pour habitude faire des jeux très cinématographiques. Hellblade constitue un pas de plus en direction du grand écran: le jeu repose en grande partie sur narration, même si les combats (et dans une moindre mesure les énigmes) l’éloignent du pur « walking simulator ».
-
Le système de combat est plutôt bon (et donne lieu a des combats magnifiques), mais rien n’est expliqué. Testez tous les boutons et tenter d’enchaîner quelques coups différents, vous aurez des surprises.
-
N’allez pas vous spoiler sur Youtube avant de jouer. Le jeu repose beaucoup sur l’histoire et la découverte (le trailer est assez limite à ce sujet) et est assez court (~8h).
-
Ne jouez vraiment, vraiment pas devant les enfant ! D’autant qu’avec le casque sur les oreilles vous ne les entendrez pas arriver.
Hellblade est dispo sur PS4 et PC pour 30€ (en plus le jeu n’est pas cher).
Les dev diaries (qui ont l’air de valoir le coup d’oeil, je n’ai pas encore tout vu) sont sur Youtube.
Un regret pour finir: l’OST, excellente, n’est pas disponible à la vente, et je ne sais pas si il est prévu qu’elle le soit un jour.
1: plus précisément une guerrière picte du 9ème siècle, même si ce n’est précisé dans le jeu (merci les dev diaries)