Je viens de voir Civil War.
En résumé : ce n’est pas un film sur une dictature aux USA ; j’ai adoré.
J’en suis sorti tout à fait ravi et un peu secoué. Je m’attendais à un film sur la chute d’un tyran américain, un truc un peu politique en forme de mise en garde pour que les gens votent intelligemment en fin d’année. J’avais été prévenu que ce n’était pas un film d’action, mais je ne pensais pas être si loin du compte.
C’est un film sur les reporters de guerre. À travers le voyage initiatique d’une jeune apprentie reporter photo, accompagnée par trois vieux briscards du métier et leurs travers (ou leurs façons respectives de résister aux démons qui les hantent). On la suit de l’enthousiasme naïf des débuts, à la peur, jusqu’à une sorte d’avènement (j’insiste sur une sorte).
Les USA en guerre civile, ce n’est que la trame de fond. Le décor aurait tout aussi bien pu être un pays africain ou sud-américain, mais ça aurait été tellement bateau qu’ils ont choisi de localiser ça sur la côte Est, et c’est une excellente idée. Mais ça ne change rien au sujet.
C’était assez dur, c’est la guerre civile, c’est le bordel, on ne sait pas trop qui fait quoi, au début il n’est même pas très évident de qui sont les « gentils » (en tout cas, au moins en VF, il y a une formulation un peu tarabiscotée qui m’a laissé dans le doute).
J’ai beaucoup aimé voir cette violence à travers l’objectif de l’appareil photo, j’ai trouvé ça très réaliste, dans le sens où c’est ainsi que nous la voyons habituellement. Je pense que c’est ce qui m’a frappé.
Et c’est très esthétique, il est évident qu’ils ont souhaité rendre hommage à leur sujet, la recherche de la « belle image ». C’est réussi. Moins poseur que Dune, plus utile (je n’ai pas eu l’impression d’être dans un vidéoclip), mais le même soin à faire en sorte qu’on se dise « putain c’est beau ».
Le son est essentiel. Pas forcément la musique, mais le son, et le silence aussi, sont très bien pensés, parfois en adéquation avec l’image, parfois en rupture totale.
Pour ces raisons, c’est un film clé pour moi, de ceux que je vais conseiller sans relache.