L'après Fukushima : et l'énergie?

Au sujet de l’éolien, je n’ai pas d’ordre de grandeur, c’est une vraie question de néophyte, attention. Dans quelle mesure, à votre avis, dans le cas d’une utilisation massive, ça ne pourrait pas impacter le climat ? Le frottement créé par les éoliennes est forcément de nature à ralentir le vent. Je pense qu’en l’état c’est négligeable, mais quid d’un recours vraiment massif ?

Ça c’est une question à envoyer au gars d’xkcd :wink:

J’ai vu passé plusieurs études sur l’érosion que pouvait provoquer les éoliennes. Problème proche des usines marémotrice. Je retrouve ça asap

Il y a des études sur les migrations des oiseaux et les éoliennes et c’est pas joli/joli. Et, il y avait aussi une étude qui montrait des modifications sur le climat local (hydrométrie). Après, tout mode de production d’énergie aura un impact, il n’y a pas de solution idéale il faut juste choisir le moindre mal à court/moyen/long terme avec en t^te qu’il y a une urgence sur le réchauffement (et donc principalement sur le CO2).

Si la catastrophe de Tchernobyl était à l’époque pour moi le résultat d’un régime en pleine déliquescence, en revanche ça m’a davantage gêné que ça arrive dans un des pays les plus avancé technologiquement qu’est le Japon.

En fait si le nucléaire me rend méfiant, c’est non pas en raison de je ne sais quel complot de choses qu’on nous aurait caché, c’est plutôt à cause de ce qu’en font les décideurs : complexe militaro-industriel, dénégation publique sur les risques, augmentation de la dose en mSv acceptable par an au Japon, TEPCO qui n’en fait qu’à sa tête et ne prévient pas le 1er ministre, en France dans les CNPE le responsable de la sécurité est aussi le responsable de la production etc…

En fait toutes choses liées à la nature humaine mais qui prend des proportions considérable dans ce domaine, alors que j’aurais pensé que les gens auraient été plus responsables.

Moi ça me gêne un peu que si des gens cafouillent qu’une métropole deviennent un clone de Prypiat pour plusieurs dizaines d’années.

Et par ailleurs c’est aussi de laisser des déchets dont la durée de demi-vie serait supérieure à celle de la naissance des premiers homo sapiens.

Dans un docu sur Tchernobyl j’ai appris que l’URSS avait tout dit finalement au bloc de l’ouest, mais ce sont les dirigeants de l’ouest qui ont fait de la retention d’information vis à vis de leur population dont un des avatars les plus connu est le nuage de Tchernobyl.

Je demande simplement à ce qu’on ne dise pas, dormez brave gens la seule solution est le nucléaire, mais qu’on continue à rechercher toutes les solutions.

Régime en déliquescence ou pas, le problème de Tchernobyl c’est surtout que ça a dépassé les frontières. Alors on peut dire « ahah bien faire pour vos tronches les Russes, z’aviez qu’à avoir un régime au top » sauf que bon, au final, toute l’Europe en a subit les conséquences.

Et comme tu le dis, avoir un régime politique à peu près sûr ne garantit absolument pas que les problèmes du nucléaires soient bien gérés (cf Japon donc, mais on doit pas être beaucoup mieux en France quand on voit que les économies sur le nucléaire sont d’abord faites sur la sécurité).

Donc à mon sens il faut continuer de sécuriser tout cela clairement, et ça passe aussi par une pression sur les politiques pour qu’ils aillent dans cette direction.


Pour les éoliennes, il y a aussi le problème de la localisation du vent. Aujourd’hui on place les éoliennes là où il y a du vent. Mais avec le changement climatique, est-ce qu’il y sera toujours dans 5 ans ou dans 10 ans ?
Vous imaginez le truc si on constate que dans 5 ans, les 15 éoliennes construites à Trifouillis-les-deux-canards ne servent plus à rien car le vent est tombé à cet endroit ?

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On peut aussi le voir comme ça pour Tchernobyl et Fukushima :

  • est-ce que c’était techniquement le pire événement possible (càd en ne considérant que la technologie utilisée) ? a priori la réponse est oui
  • est-ce qu’il s’agissait des pires externalités (càd en ne considérant pas la mitigation de l’incendent, mais juste ses causes extérieures) ? a priori oui aussi
  • est-ce que c’était la pire gestion de l’incident ? là encore j’ai envie de dire oui dans les deux cas

Donc on a deux accidents, les pires possibles de tous points de vue. Et le résultat en terme d’impact ?

  • pour les humains
    • un nombre de morts directes et indirectes surtout liées à la mauvaise gestion de la crise plutôt qu’aux effets des radiations
    • un impact sanitaire qu’élevé, mais moins que d’autres accidents industriels majeurs ou que des pollutions majeures
    • un gros impact économique
    • des zones non négligeables rendues inhabitables (mais du coup paradoxalement, rendues à la nature…)
  • pour l’environnement
    • un empoisonnement local très fort
    • un empoisonnement de la zone sur plusieurs kilomètres
    • mais cf. paradoxe ci-dessus, même si ça n’est pas anodin pour les populations d’animaux et de plantes, il semble que la vie s’y adapte

Sans vouloir peindre le tableau en rose, c’est quand même sacrément contre-intuitif que « le pire » mène a quelque chose d’aussi nuancé comme résultat. Le moindre conflit armé fait bien pire, aussi bien contre les humains (en morts, mutilés, appauvrissement, maladies, mines anti-personnelles qu’on laisse trainer pour des années…) que contre la nature (régions dévastées par les bombes ou les armes chimiques, …).

C’est une blague ? Le tsunami a été un événement majeur, mais il me semble que si on regarde seulement la partie nucléaire Tchernobyl a été bien pire.

Tu devrais travailler pour le CEA. :stuck_out_tongue:

Lis, et si tu as un doute, relis, avant de sortir des trucs comme « c’est une blague ? » dans une discussion. J’ai bien dit « hors externalités ».

Je commence par considérer le problème du point de vue du réacteur, et pas du point de vue du Tsunami. Et oui, techniquement c’était le pire qui pouvait arriver à CE type de réacteur (tout comme ce qui est arrivé à Tchernobyl était ce qui pouvait arriver de pire à CE type de réacteur). Une panne des systèmes principaux et des systèmes secondaires incapables de refroidir le coeur, une fonte du cœur, le corium qui perce la cuve et qui se répand sur le béton et l’attaque et donc tous les périmètres de sécurité battus. Tu ne peux pas faire pire.

On n’était pas passé juste à côté d’une catastrophe de beaucoup plus grande ampleur dans le cas de Tchernobyl si le réacteur n’avait pas été refroidi in extremis ?

C’est ce que j’étais en train de contrôlé. Dans la série, il l’évoque clairement, mais c’est à priori exagéré :

Du coup, on est vraiment sur des effets beaucoup plus locaux que ce que la psychose autours du nucléaire veut nous faire croire.

C’est surtout absolument pas sourcé le coup de l’explosion de 5 mégatonnes avec Minsk rasée à 320km. Jusque là je n’ai trouvé personne qui arrive à lier ça à un document/un expert. C’est un truc qui semble-t-il a circulé chez les russes pendant l’accident. Peut-être purement pour arbitrer un choix de stratégie d’évacuation…

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100 % d’accord avec ça. Et il en va de même pour la question de l’extraction des terres rares pour les batteries des voitures : renoncer à la solution d’un problème global certain du fait de problématiques locales potentielles, c’est un mauvais raisonnement. A moins qu’il existe une 3ème voie qui ne pose aucun des deux problèmes, mais hé, pour le moment elle n’existe pas.

Les déchets sont le problème essentiel. On ne peut pas les refourguer aux générations futures indéfiniment, elles n’ont rien demandé. Donc ça ne peut être qu’une solution transitoire. Mais devant l’urgence, et si les performances des renouvelables ne suffisent pas, on n’a pas le choix. Pour moi c’est la solution de transition jusqu’à la fusion.

D’autant que vu comment virent les choses, vu la population à nourrir, la question n’est pas forcément juste celle du changement d’iPhone. Il y a peut-être des besoins plus primordiaux qui vont être mis en péril.

Non : à Tchernobyl, si le coeur avait atteint les profondeurs, j’avais entendu dire que ça aurait pu rendre impropre à la conso une large partie des nappes phréatiques du continent. Ca aurait été une belle merde mais l’impact en pratique je ne sais pas si ça a été envisagé (sachant que ça doit pouvoir s’étendre de quasi aucun effet parce que si le volume de dilution c’est l’Europe, au final ça fait pas grand chose dans chaque mm3, jusqu’à on stérilise le continent).

Les déchets nucléaires on est pas en train de solution basée sur des lasers pour réduire le cycle de demi vie ?

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Le temps entre POC dans un labo et passage dans l’industrie est long et chaotique. Certaines innovations ne passe jamais cette étape.

Regarde les voitures autonomes, on en a depuis 30 ans dans nos labo et 0 sur les routes.

Ce que je voulais dire c’est que tu peux avancer plein d’arguments plus ou moins pertinents que je lirais avec plaisir, mais dire « c’est pas si pire » c’est l’argument en carton par excellence. :slightly_smiling_face: On peut toujours faire pire et là clairement à Fukushima au début ce n’était pas dans la poche même s’il ne fallait pas perdre espoir.

Et il faut surtout garder en tête l’impossibilité d’intervention et ses conséquences. Qu’est-ce qui différencie une catastrophe qui va se résorber toute seule ou ne pas trop déraper, genre les immenses feux de forêt réguliers en Alaska (qui de toute façon finissent par s’éteindre à cause du climat) , à comparer aux feux de forêts en Californie près des métropoles. Ou les puits de pétrole en feu qui finissent par s’éteindre et d’autres non à cause des réserves et des difficultés d’intervention (Deep Water Horizon).

Expérience de philosophie morale. Tu n’as pas le choix, tu dois choisir entre deux scénario A ou B, et leurs conséquences respectives, faute de quoi on te dit que les deux scénarios adviendront et qu’en plus tu seras torturé jusqu’à la fin des temps, et pour rajouter une couche, tous les petits animaux les plus mignons aussi.

  • Si tu choisis le scénario A, un barrage cède, avec l’eau qui inonde la vallée, et fait 26 000 morts immédiatement, puis 145 000 autres morts des épidémies qui suivent dans les semaines suivantes ; quelques mois plus tard, c’est résorbé, l’homme peut commencer à reprendre ses droits sur la zone concernée.

  • Si tu choisis le scénario B, un accident nucléaire incontrôlable survient sur une centrale moderne, qui fait un seul mort ; par précaution un cercle d’un rayon de ~30km est décrété interdit et on va considérer que l’homme ne s’y établira plus jamais.

Tu maintiens que tu préfères le scénario A ? Et ça parce que scénario B est incontrôlable et ne se résorbera jamais ?

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C’est biaisée. Dans le scénario B tu me poses cette question après l’événement. Mais personne ne sait au tout début d’une catastrophe combien il va y avoir de morts. Moi je te parle du fait qu’aucune personne, ni même de machines ne pouvaient atteindre l’épicentre au tout début. C’est ce temps de latence avant intervention, un jour, un mois, 6 mois, qui augmente la probabilité que ça parte en vrille irrémédiablement.

Et tant qu’on n’est pas intervenu, une catastrophe nucléaire est potentiellement plus dangereuse qu’un mec qui a oublié son fer à repasser même si l’incendie fait 10 morts.

Tu confonds danger et risque. Quand tu dis « potentiellement dangereux », tu parles de risque. Et non, dans ce cas le mec qui oublie sont fer à repasser est bien plus risqué.

Si Dieu arrive et me propose une vie bonus en assurance pour me protéger au choix « contre les fer à repasser oubliés allumés », ou bien « contre les accidents nucléaires », je prends la première sans aucune hésitation.

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:sweat_smile: