L'après Fukushima : et l'énergie?

D’autant plus que pas mal de reproches qu’on fait au nucléaire en ce moment sont basés sur le FUD …
Le twitter d’un gars qui debunk pas mal de stupidités qu’on peut lire dans la presse non scientifique. Il a fait de ses meilleurs threads un blog.

Alors forcément comme tous les participants de ce débat il est partie prenante, mais lui au moins prend le temps de faire des justifications scientifiques poussées et argumentées, et on peut pas en dire autant des détracteurs du nucléaire ces derniers temps …

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De ce que je lis, le gros challenge du nucléaire actuellement est plutôt économique : faire un nouveau réacteur est rarement compétitif par rapport à d’autres énergies, et prendre énormément de temps avant d’être opérationnel (donc des retours sur investissement très long).

Et n’oublions pas niveau nucléaires les conditions hallucinantes de l’extraction de l’uranium dont on parle peu mais qui sont complètement abominables dans bien des cas…

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Bonne lecture sur le nucléaire.

On ne s’inquiète pas pour les autres types de déchets qu’on laisse en nombre bien plus important dans la nature.

Je crois que c’est le plus gros tour de force des anti-nucleaire. Gommer tout les avantages du nucléaire face a la gestion de déchet… Alors que si on regarde, par exemple, le fast-fashion…

J’ai toujours été pro nucléaire parce que de mon point de vue, c’est quand même le meilleur rapport encombrement/puissance fourni/pollution.

Par contre je me suis toujours posé la question : est ce que le traitement des déchets radioactifs n’est pas fait, parce que ce n’est pas possible ou juste parce que tout le monde s’en fou (à l’instar du reste de nos déchets) et que personne ne veut investir dans la recherche poussée ?

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Ça cherche , ça cherche…

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Très intéressant !

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My 2 cents :

@Cobra C’est pas par manque d’intérêt qu’ils sont stockés.On ne sait pas traiter ou “dénucléariser” les déchets nucléaire (pour l’instant du moins).

Le stockage soulève des questions :

  • éthiques : quid de laisser ça aux générations futures ?
  • économiques : il faut payer les infrastructures et le transfert.
  • pratiques : construire les sites de stockage. Le parlement se pose la question depuis quelques années en vue de démanteler nos vieilleries. Comment garantir la durée de vie des installations ?
  • pratique again : on n’est pas encore totalement au point quant au démantèlement. ça doit faire 25 ans que les allemands démantèlent la centrale de Lubmin .

Ok, personne a dit que ça serait facile et il faut bien un début à tout.

Faut pas oublier que pour construire des centrales ça demande de l’énergie (fossile) et des ressource minérales.

image.
Le nucléaire n’étant pas le plus “rentable”, mais clairement pas le plus mauvais non plus.

L’uranium n’est pas présent partout sur terre de manière homogène.
Certains pays n’y ont pas accès “naturellement”. Et évidemment c’est une ressource non-renouvelable.
L’extraction de l’uranium demande aussi une consommation d’énergie et pose des soucis éthiques/sociaux également discutable.

Mais clairement le nucléaire possède des avantages indéniables en comparaison des centrales à charbon.
Quid des réacteurs à sels fondus ?

sources :
BARDI Ugo, Le grand pillage, 2015
BOURG Dominique, Les scénarios de la durabilité, 2018

PS : merci de ne pas m’incendier ou me traiter de hippie-saltimbanque. J’essaye juste de soulever des questions. Je ne suis pas spécialement pour ni spécialement contre.

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Oui ça je sais évidemment. la question était de savoir si y’avait des recherches active sur le sujet / pas vraiment de recherche parce que ça coûte du pognon et que c’est plus facile de les stocker que de rechercher une solution / Pas de possibilité scientifique du tout que ce soit à moyen ou long terme.

Pour le coup, je suis assez pragmatique, on saura faire quand il y aura du pognon à se faire avec…

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J’avais vu un documentaire là-dessus. Il présentait ça comme la panacée.
L’argument pour expliquer l’absence de développement c’était que les réacteurs à uranium font partie de la chaine de production du plutonium militaire. Je comprends l’argument, mais je suis surpris que parmi les industriels et les chercheurs tous soient militaristes et tous souhaitent privilégier « à tort » les réacteurs classiques aux dépends de ceux à sels fondus.
D’où mon questionnement : n’y a-t-il pas un autre souci avec les réacteurs à sels fondus ?

Je me souviens de ça dans un docu:

En revanche, [le sodium] présente l’inconvénient d’être un produit chimique fortement réactif, ce qui demande des précautions particulières pour maîtriser le risque de feu de sodium. Le sodium peut brûler dans l’air, et il explose violemment s’il est en contact avec de l’eau

extrait de Réacteur rapide refroidi au sodium — Wikipédia

Sinon: je n’étais pas contre le nucléaire, Tchernobyl compris, car c’était un pays deliquescent, mais ça m’a sérieusement refroidi que ça arrive dans le pays le plus technologiquement avancé qu’est le Japon. Après si on trouve des solutions pour le retraitement, pourquoi pas, mais même s’il y a peu d’accident, ils sont catastrophiques. Au Japon la zone inhabitable aurait pu séparer l’ile en 2. Si ça arrive en France, par exemple à Lyon, ça rendrait cette métropole inhabitable: on ne peut pas balayer ça d’un revers de main, surtout si c’est présenté comme la seule et unique solution.

Oui bien sûr mais, si tu prends l’exemple du Japon, c’est pas la technologie qui est en cause, c’est l’exploitant et les pouvoirs publics.

C’est comme dire « je mange que de la compote parce qu’un tel c’est blessé avec des couverts ».

Regarde le charbon, c’est des métropoles entières qui devraient être évacués car à la longue c’est mortel… mais ça se voit moins. C’est juste que le nucléaire rime avec cataclysme instantané alors que d’autres sources, c’est à petit feu.

Au bout du compte le résultat est le même: y’a des gens qui ont pris les mauvaises décisions qui ont beaucoup plus de conséquences que dans d’autres domaines.

edit

D’ailleurs si la Chine s’est mis à l’économie verte ce n’est par bonté: des métropoles sont sinistrées par la pollution et il y a eut des protestations / révoltes.

Perso, entre quelques zones de 100 km² potentiellement inhabitables ou la planète entière certainement inhabitable (au sens propre du terme, si on continue comme ça dans 100 ans l’humanité n’existe plus, et il restera pas grand chose de la vie sur Terre), j’ai assez vite fait le choix en fait.

Quant aux déchets du nucléaire, ceux hautement radioactifs à longue durée de vie représentent même pas 5% des déchets et à l’échelle mondiale la production depuis les premiers réacteurs jusqu’à aujourd’hui tient dans quelques piscines olympiques … pas vraiment ce qu’on peut appeler un gigantesque problème (mais ça en reste un hein, me faites pas dire ce que j’ai pas dit, d’où les recherches pour les traiter ou les études sur l’enfouissement géologique).

Enfin, Tchernobyl est physiquement impossible en France et dans la plupart des autres pays qui utilisent des réacteurs nucléaires qui ne peuvent pas exploser (coefficient de vide négatif, en gros si la réaction accélère elle produit des déchets qui la ralentissent). Les russes ces gros malins ont un peu rushé leur phase de R&D post WW2 et utilis(ai)ent des RBMK à coefficient positif, d’où un gros boum quand ça a commencé à surchauffer.
La pollution à Fukushima provient principalement des vapeurs issues des piscines de refroidissement où étaient entreposées des barres de combustible usagé, et de l’eau de mer utilisée en catastrophe pour refroidir les réacteurs et les piscines.

Le nucléaire doit faire partie de la transition énergétique vers des énergies renouvelables, le débat se pose (presque) pas en fait. C’est d’ailleurs un excellent complément de ces dernières, car il produit à volonté (alors que le vent ou le soleil, c’est déjà beaucoup plus aléatoire), et pour le moment on ne sait pas très bien stocker de grosses quantités d’énergie. Ce dernier point fait partie du gros défi que doit relever la science à l’horizon 2100 d’ailleurs, et qui permettra de tourner la page du nucléaire. Les batteries c’est pas terrible, faut trouver mieux. (Supraconductivité ? des trucs / machins à base de différentiels de températures ? des barrages géants ? de l’électrolyse facile et des piles à hydrogène au point ?)
L’autre pan (pour moi) du défi est de réparer les conneries qu’on est en train de faire, cad résorber fissa l’excédent de CO2 dans l’atmosphère. Ca tombe bien, il y a une solution gratuite et éprouvée, c’est les plantes vertes. Faudrait donc s’atteler à reboiser plutôt que de raser ce qu’il reste de l’Amazonie …

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Je suis retombé l’année dernière sur un article à ce sujet dans une science et vie de… 1978! Il disait effectivement que le choix initial était du à l’utilisation militaire et qu’il était temps de changer de paradigme :sweat_smile: je l’avais scanné j’essaierai de le retrouver sur mon ordi. Pourquoi on persiste maintenant ? Il y a probablement un peu de dogmatisme, du moins j’ai l’impression, et puis la technologie est au point alors que ce n’est pas le cas pour les réacteurs au thorium. Un pote qui s’y intéressait m’a dit que des labos travaillent dessus, y compris en France. CEA?

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Un de mes profs me disait que la plupart des mecs qui bossaient sur les sels fondus sont morts… et que ça produit quand même des déchets (mais en moins grande quantité). Et pour le démarrage il faut aussi de l’uranium.
La Chine est leader dans cette technologie now.

Dans le monde académique le débat se pose clairement. Dans les facs de saltimbanques en tout cas.
Un problème majeur (du moins ce qui est considéré comme un problème) est la croissance et la consommation. Toujours en gardant à l’esprit que même pour faire du renouvelable on a besoin d’énergie fossile pour l’instant et que le ratio (EROI) du solaire et de l’éolien est super mauvais.

Si je peux ajouter mes 2 cents, le nucléaire fera quoiqu’il arrive partie de la transition énergétique, vu le prix que coute ITER chaque année (environ 500M/an). Et vu également le potentiel une fois maitrisé (tant sur la quantité d’énergie produite que sur le remplacement de la production de déchets à vie longue par d’autres à vie courte), ce serait dommage de s’en priver.

C’est le modèle de production qui est à revoir. chaque construction doit produire une partie de son énergie. Chaque construction doit augmenter son efficacité énergétique .Et Chaque commune doit pouvoir gérer sa petite unité de production électrique en complément qui doit être un panachage de plein de solutions en fonctions des spécificités de son territoire. Le gros de la perte qui est souvent négligé c’est la perte par le réseau de transport énergétique.