Pourquoi met-on des adjuvants dans les vaccins ? (et autres sujets sur l'industrie pharmaceutique)

Pourquoi est-ce qu’on a besoin de faire produire cette protéine spike via l’ARN de nos cellules ? Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas directement nous injecter cette protéine ?

Il y a forcément une bonne raison mais j’ai trouvé la réponse nulle part.

Si on se contentait de te l’injecter ton corps éliminerait/consommerait la protéine.
Là tu apprends à ton corps à en produire, du coup tu en auras tout le temps.

Je retranscrit les dires de ma femme, docteur en biologie de son état, j’ai peut être fait des approximation, mais c’est l’idée générale.

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Juste une petite correction, il n’y en aura pas « tout le temps »: les ARNm et les cellules qui produisent la protéine à partir de ces ARNm seront dégradés respectivement par les mécanismes cellulaires de destruction des ARNm et par le système immunitaire.

Concernant ARN vs protéine, il y a des projets de vaccins avec la protéine ou une partie de la protéine elle-même mais ils sont plus compliqués à mettre au point et à fabriquer, il faut trouver le bon adjuvant etc.
Dans les mois à venir, on verra peut-être apparaître des vaccins sur ce principe mais ceux à ARNm étaient les plus rapides à développer.

A côté de ça on trouve encore d’autres types de vaccins en cours de développement notamment des vaccins à vecteurs adénoviraux (Sputnik en Russie, Oxford/AstraZeneca) ou des vaccins à virus inactivés (SinoVac en Chine) etc.

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Un peu de vulgarisation :

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Farpaitement :slight_smile: . Pour compléter il y a un avantage sur la dose, on a besoin pour un même effet d’une dose moindre d’ARNm (comparé à la protéine correspondante) et c’est un avantage quand les capacités de productions sont dépassées ce qui est le cas à l’heure actuelle.

Oui et ça s’explique par plusieurs facteurs: Concernant la problématique production, on peut y ajouter que le fait que la technologie ARNm soit moins rependue (et moins mature sur le plan pharma) a aussi été un avantage pour la rapidité d’obtention de ce type de vaccins. La plupart des chaines de production ARNm sont dédiées habituellement à du développement, donc plus petites, plus « agiles », plus facile de switcher rapidement.

Les vaccins à base protéine sont aussi en cours de développement, mais font appel à des sites de production déjà saturés (car ils produisent à grande échelle tout un tas d’autres produits déjà sur le marché, qui plus est dans un contexte où la sous traitance est devenue prépondérante). De plus pour en revenir à la dose et donc la quantité nécessaire de protéine, cela va nécessiter une plus grosse échelle de production (principalement la taille des bioréacteurs), et peu de sites ont des slots disponibles, ou facilement libérables. Ajoutons à cela que les protéines ne sont pas plus simple à produire (problématiques de conformation/repliements, optimisation des clones, purification…);, ça explique le délai complémentaire.

Je caricature, mais en gros une boite avec un essai clinique pour un produit ARNm en cours a sans doute 1 an de stock devant lui pour 200 patients à traiter, va pouvoir dédier sa chaine a du vaccin Covid sans trop de soucis (et repousser à plus tard les optimisations de process du produit initial).
A contrario, un site producteur d’insuline (ou autre protéine) ne va pas subitement arrêter de faire de l’insuline dont on a toujours besoin au quotidien, pour passer à du Covid, mais devra attendre de pouvoir intercaler la production lorsque possible.

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Le « code source » du vaccin de Pfizer expliqué, c’est complètement fou ! https://berthub.eu/articles/posts/reverse-engineering-source-code-of-the-biontech-pfizer-vaccine/

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Juste génial, merci pour le lien.
Je pense qu’on est pas loin d’une révolution médicale avec ce truc.

Science bitch !

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Je viens de lire quelques articles, c’est assez fascinant cette nouvelle technique. Et du coup ça donne envie de creuser plus les détails, il me reste encore des articles à lire.
Par contre j’ai noté ça:
Dans l’article de l’Inserm, ils disent:
« Par ailleurs, il est important de préciser que l’ARN injecté via le vaccin n’a aucun risque de transformer notre génome ou d’être transmis à notre descendance dans la mesure où, comme mentionné plus haut, il ne pénètre pas dans le noyau des cellules. Or, c’est dans ce noyau cellulaire que se situe notre matériel génétique. » J’ai aussi lu que nos cellules ne savaient pas transcrire de l’ARN en ADN.

Pour être tout à fait honnête c’est pourtant ce que fait le virus du VIH, par exemple, qui lui possède plein d’autres « fonctionnalités » (désolé s’il y a un terme plus exact) pour permettre ça.

C’est le fonctionnement même des virus : ils se multiplient en « piratant » les cellules est en insérant son ADN de façon à se multiplier.

Le VIH est un rétrovirus, il contient un gène « pol » qui lui permet d’intégrer son matériel génétique au génome de la cellule infectée après conversion en ADN.

C’est mieux expliqué en dessous là :point_down:

Le VIH apporte avec lui la transcriptase inverse (mais également une protéase et une intégrase) qui lui permettent de s’intégrer au génome des lymphocytes B.
A noter que la transcriptase inverse est une enzyme qui fait beaucoup de fautes quand elle recopie l’ARN vers l’ADN (de mémoire de l’odre d’une erreur toutes les 10 000 paires de bases), ce qui explique que le VIH mute en permanence : si un traitement est mal pris, le virus y deviendra rapidement résistant.

(Alors que les enzymes responsables de la copie de notre ADN et sa transcription sont elles des modèles de fiabilité (1 erreur tous les milliards de paires de base))

Ce que n’ont pas les coronavirus de façon générale, ce que n’ont pas nos cellules, et ce qui n’est pas apporté par le vaccin. Donc aucun risque.

Oui oui j’avais bien compris, et c’est « plutôt cool » :tm:

En parlant de ça, on estime qu’environ 8% du génome humain viendrait de virus.

AMHA Article très bien écrit sur les différents ARN.

« VRAI OU FAKE. Vaccin contre le Covid-19 : la prix Nobel Emmanuelle Charpentier a-t-elle dit que l’ARN a pour but de modifier l’ADN ?

Les propos tenus par la chercheuse française il y a plus de quatre ans ont été détournés. Les « ciseaux génétiques » qu’elle a contribué à mettre au point n’ont rien à voir avec la technologie du vaccin à ARN messager contre le Sars-CoV-2. Celle-ci ne modifie pas le génome. »

En complément de ce qui a été dit, il faut bien visualiser que nos cellules sont bourrées d’ARN messager qui nous est propre, utilisé pour leur fonctionnement. Y compris les cellules des patients VIH. Si on suit le principe énoncé, ces patients devraient rétro transcrire leur ARN et l’intégrer au petit bonheur la chance dans l’ADN de leurs cellules, et de fait les rendre débilités ou cancéreuses. Pourtant ce n’est pas ce qu’il se passe.
Donc qu’un patient VIH+ non traité intègre l’ARNm du virus dans son génome, que ça ait des conséquences, et que la cellule y survive et prolifère, alors que les ARNm ont une durée de vie limitée dans la cellule, ça ressemble vraiment à de la pure spéculation.

« Le groupe a donné peu de détails sur ce que le vice-président de la branche « vaccins » appelle un « contretemps malheureux ». Dans une interview publiée le 11 décembre 2020 dans le Wall Street Journal , Thomas Triomphe rejetait la faute sur les deux réactifs utilisés par les chercheurs pour mesurer les volumes d’antigène. « Ces réactifs n’étaient pas d’une qualité ou d’une pureté suffisante », déclarait-il . »

Qu’ils prennent leur temps pour l’étude hein. :man_facepalming:

Ça peut être une étude technique ou de faisabilité. Laissons leur le bénéfice du doute.

Economics and R Blog Sebastian Kranz, Ulm University, 15/12/2020: How many Covid cases and deaths did UK’s fast vaccine authorization prevent ?

(Pour la version mobile, à l’ouverture du lien, on ne voit pas les autres articles intéressants qu’il a écrit: il faut appuyer sur le bouton burger).