Spotify

[quote=“mailman, post:440, topic: 49389”][/quote]

pourquoi ?

Parce qu’elle croit qu’elle peut aller contre les évolutions technologies. Il n’y a plus d’allumeur de lampe à gaz, presque plus de maréchal ferrant, et quant aux vendeuses d’esquimaux dans les cinémas…
Tout le monde bascule vers le streaming progressivement. Je serai étonné que le cd se vende encore dans 10 ans. Alors elle peut retarder son entrée individuelle dans des catalogues streamés, mais d’une manière commune, tous les artistes qui veulent se faire diffuser devront en faire partie d’ici quelques années. Qu’on aime ou pas l’idée.

J’ai beaucoup ri à cette phrase :

elle continue : « Je ne veux tout simplement pas perpétuer la perception que la musique n’a aucune valeur et doit être gratuite ».

Justement Spotify n’est pas gratuit. Soit le consommateur bouffe de la pub, ce qui rémunère. Soit il est premium et paye un abonnement mensuel, ce qui rémunère aussi. Après, est-ce une juste redistribution envers les artistes ? Probablement pas à la lecture du thread.

Mais Spotify ou Deezer sont clairement dans un process de rémunération.
Ce qui n’est pas le cas des plateformes illégales qu’utilisent beaucoup de gens (torrents, grooveshark).
Taper constamment sur Spotify ou les équivalents, ce serait ramener des consommateurs dans les bras des sites illégaux, quelle bonne idée…

Mouais, entre un système qui ne te fournit aucun revenu (le piratage) et un qui ne t’en donnes pas assez pour survivre de toutes façons (et de loin à ce que je comprends), je ne suis pas sûr qu’accepter/encourager le second soit un bon choix non plus.

Pour moi l’argument “mieux que rien” n’est pas recevable.
(mais je n’ai pas de solution à proposer quant à la rémunération des artistes)

@silicium : ah ok. Je partage aussi ton avis sur les CD.
Mais à la lecture de pas mal d’article sur le sujet, j’ai quand même l’impression que le problème est moins Spotify, que les majors (qui a dit comme d’hab ?). Parce que Spotify reverse quand même pas mal d’argent aux majors, et j’ai l’impression que c’est eux qui gardent 90% du gâteau …

Après sur le successeur du CD, je sais pas si c’est le streaming payant, ou l’achat de MP3 sans DRM …

Finalement j’ai l’impression qu’une chronologie des médias appliquée à la musique pourrait fonctionner (oui oui) :

  • pendant x premiers mois, le disque n’est disponible qu’à l’achat (cd/mp3)
  • passé ce délai, le disque devient disponible en streaming

Finalement le “mal” de la chronologie des médias, c’est surtout le positionnement du curseur.

[quote=“silicium, post:442, topic: 49389”][/quote]

On a déjà eu ce débat plein de fois sur le site, mais la philosophie du “c’est le moins pire”, perso, je suis pas fan. “C’est ça ou le piratage”, c’est en gros la ligne de défense de Spotify depuis les débuts. Et, sans mauvais jeu de mots, il serait temps qu’ils changent de disque.

Spotify est peut-être dans un process de rémunération, mais celui-ci est totalement obscur et clairement pas valorisant pour les artistes. Rajoute à ça le fait que son business modèle ne tient pas la route, et tu comprendras peut-être mieux pourquoi, non, ce n’est pas l’avenir. En tous cas, pas sous cette forme.

Lutter contre Spotify, ce n’est pas “lutter contre les évolutions technologiques et souhaiter le retour aux allumeurs de lampes à gaz” (sérieux, ce qu’il ne faut pas lire), c’est lutter contre un modèle économique pourri.

PS : et pour préciser un point qui semble t’échapper : on peut être pour le streaming et contre Spotify, ce n’est pas antinomique.

Puisq’on relance ce vieux débat (qui n’a pourtant pas beaucoup avancé) est-ce que les “anti-spotify” (pour résumé) pourrait donner des élements constructifs de leur vision économiquement viable ?

Car je suis un peu comme Silicium et Ben (et la majorité des consommateurs légaux) c’est à dire que je ne souhaite pas pirater, mais je ne souhaite pas non plus payer 15€ pour un album dont je ne suis meme pas certains que le contenu me plaise ou me plaise encore dans 6 mois ou bien 15€ pour un autre qui ferait plaisir à ma fille mais qui est loin d’etre de la qualité du premier ou bien 15€de plus pour celui que j’aimerai passer à la soirée de ce week-end mais que je n’écouterais pas moi-meme…bref 1980 is over.

Je comprend que cette solution ne convienne pas aux auteurs (encore que j’ai du mal à l’entendre dans la mesure ou tous mettent leur oeuvres à dispo sur ces plateformes) qui la trouve trop peu rémunératrice.

Mais du coup je relance la demande que j’avais formulé il y a plusieurs pages: 

 
[quote="Nashan, post:289, topic: 49389"][/quote]

Tu résumes involontairement parfaitement la situation avec ta formule “1980 is over”. On a tellement flingué la valeur marchande de la musique ces dernières années (essentiellement avec ce genre de services) que la majeure partie des gens n’est plus prête à payer pour en avoir. Pourtant (et pour répondre à ta question concernant les indés), c’est la seule rentrée viable. Si on veut continuer à avoir des gens qui produisent, à un moment, il faut que quelqu’un paie. Et vu que de moins en moins de labels prennent de risques et ne paient plus qu’en pourcentage des ventes (finies les avances), et que de moins en moins de consommateurs sont prêts à le faire pour soutenir les artistes qu’ils aiment, on est dans une impasse.

Donc, en attendant que quelqu’un invente l’idée géniale qui plaira à tout le monde, consommateurs et producteurs (et on n’y est pas encore), je ne vois pas d’issue. Parce qu’à terme, si ce “modèle économique” (je le mets entre guillemets parce qu’il n’a rien d’un modèle) perdure, on va se retrouver avec deux types d’artistes : 1° ceux ayant signé chez une major et financés par les budgets colossaux dont elles disposent (donc potentiellement surtout des artistes mainstream, qui vendent beaucoup), et 2° ceux qui font ça comme hobby et s’en foutent de gagner de l’argent avec parce qu’ils ont un vrai taf à côté. Et au milieu, de moins en moins de créateurs qui prendront le risque, parce que la rentabilité n’est plus possible en dehors de ces deux extrêmes.

Maintenant, le souci, c’est que renverser la vapeur quand on a habitué les gens à payer peanuts ou presque, ça va être compliqué. Du coup, je suis assez pessimiste.

Encore une fois, le souci n’est pas la notion d’abonnement, mais les tarifs, qui ne permettent absolument pas de rémunérer les artistes décemment (surtout quand ils passent après le gros chèque des majors).

Petit parenthèse, concernant la chute de la valeur marchande de la musique, le piratage de masse l’a surement beaucoup plus flingué que les service de streaming…

Ceci étant dit, le problème n’est pas de trouver un payeur, le consommateur est (à nouveau) là pour ça. En revanche, une distribution “étiquable” (sans faute de frappe) des revenus est encore à chercher. 

Je trouve que ça rapproche votre problématique de celle des milieux sportifs avec d’un coté des “pro” starifiés avec des paies indécentes, et de l’autre des amateurs qui doivent poser des congés et se payer un billet pour participer aux JO.

Dans les 2 situations je voie peu d’alternative pour les utopistes qui croient pouvoir vivre de leur passion sans un gros coup de chance (ou de pouce).

Là ou c’est plus paradoxale, c’est que même les “mainstream” militent contre Spotify et ses revenus trop maigre. Donc pour résumer, les petits (indés) trouvent qu’ils ne gagnent pas assez et que tout est mangé par les grands (mainstream) et les grands, trouvent qu’ils ne gagnent pas assez au regard de leur incommensurable succès.

A partir de là 2 hypothèse:
-Au moins un de ces 2 groupes se plante et gagne déja plus que ce qu’il rapporte.
-Un intermédiaire se gave (Spotify lui-meme ou bien les majors) c’est ce que j’imagine le plus probable mais je ne connais pas grand chose à ce domaine
-Les consommateurs ne donnent globalement pas assez. mais là pas de bol à titre individuel je suis pour ainsi dire “à fond” c-à-d que 10€ par mois c’est plus ou moins le budget max que je pourrai accepter d’attribuer à la musique (surtout quand on voit les avantage des solutions gratuites illégales)

[quote=« Nashan, post:447, topic: 49389 »][/quote]
Je trouve ton questionnement très bizarre. Je m’explique : j’ai toujours considéré l’achat d’un disque comme une forme de risque. Tu aimes l’artiste, tu aimes le producteur, tu en as entendu parler comme ayant telle ou telle influence, mais quoi qu’il en soit tu ne sais jamais à l’avance quel sera le contenu intégral du disque (d’où le concept de single), si le disque te plaira toujours dans 1 semaine (ou au contraire combien d’artistes ou albums nécessitent plus d’une ou deux écoutes distraites pour être vraiment appréciés?) et du coup c’est un pari.
Oui un pari à 15€.
Mais je ne trouve pas que conclure avec « 1980 is over » règle tout le problème. On est tout autant exigeant avec la musique aujourd’hui (si on veut l’être) mais ces plateformes légales de streaming tuent un petit peu cette notion d’effort ou de choix. J’en suis pourtant moi-même consommateur (un compte Spotify pour madame et un Google music pour moi) et je vois bien quelles influences néfastes ça a sur moi.
Alors certes je continue à acheter des CD, pour les packagings et pour les artistes que je considère plus que la moyenne, mais j’en suis devenu parfois un glouton de la musique, zappant d’un truc à l’autre sans avoir le temps d’apprécier :confused:

Je déteste les jeux (d’argent) ceci explique peut-etre cela.

Quand j’achète un jeu vidéo, c’est uniquement lorsque c’est un hit ou bien que le prix est tellement bradé que je ne pourrai pas etre déçu. Quand j’achète un bien de consommation (electro-menager, high tech etc…) je lis 200 tests et prend toujours celui qui fait consensus, quitte à payer plus cher, juste pour etre sûr de ne pas etre déçu. Je déteste le risque.

Le cinéma est peut-etre la seule exception à cela, et ça explique peut-etre pourquoi j’y vais moins d’une fois par an, et uniquement avec des copains, avant tout pour passer un bon moment ensemble, plus que pour profiter du film.

1980 is over, c’est parce que justement on ne consomme plus la musique comme avant. On veut (enfin je veux, mais je voie que bcp d’autre fonctionnent également comme ça) immediatement une grosse discothèque qui comprenne tout les classique et dans le meme temps on veut pouvoir écouter TOUT les hits du moment pendant quelques semaines pour choisir ceux qu’on continuera d’écouter (et qui deviendront des classiques) délaisser ceux dont on se lasse.

Ca facilitent grandement la notions de choix et ça réduit “l’effort” dont tu parle pour choisir les oeuvres dont on veut profiter tout en donnant accès à un nombre bien plus grands.

[quote=“Faskil, post:448, topic: 49389”][/quote]

Mais n’est ce pas ca justement le problème ???
Il y a des pages et des pages pour dire “Spotify ne rémunère pas assez les artistes, le modèle est mauvais”, mais jamais “spotify reverse x millions de $$ et 2% des ces $$ finissent dans les poches des majors, brulons les”.
D’autant plus que d’après ce que tu dis, les majors ne jouent plus leurs rôles d’incubateur…

Je trouve étrange de dénoncer spotify et pas les majors, alors que chronologiquement, c’est spotify qui a réussi à faire en sorte que du cash soit régénéré dans des proportions peut être insuffisante, mais pas nulle non plus.

Et la destruction de la valeur marchande de la musique, c’est pas spotify, c’est le piratage, et le pli a été pris bien avant ! on parle de Napster (1999), puis edonkey(2000), emule (2002) …
Spotify, c’est 2006 pour la genèse.

Bref, j’ai quand meme l’impression que l’homme à abattre dans l’histoire, c’est les Majors …

[quote=“Twin, post:443, topic: 49389”][/quote]

D’après le boss de Spotify, on parlerait de $6M pour que Taylor Swift puisse “survivre” cette année. En lisant entre les lignes c’est des montants reversés aux labels hein…
Sans rentrer dans le debat, Spotify c’est le mal, je me demande juste comme Taylor Swift va faire pour se passer de cet argent. C’est pas les ventes iTunes qui vont exploser soudainement suite à ce move.

[quote=“Ben, post:452, topic: 49389”][/quote]

C’est plus complexe que ça. Le piratage a certainement été un élément déclencheur d’une dévalorisation, mais le vrai “renfort psychologique” c’est quand les premiers services de streaming sont arrivés sur le marché avec des prix délirants. Tout cela cautionné par des artistes au discours dangereux, comme Trent Reznor, à qui ça va bien de dire que “la musique doit être gratuite”, quand il bien profité du système et qu’il a aujourd’hui de quoi vivre peinard pendant 500 ans juste avec les royalties de ses précédents albums. Tout ça a progressivement légitimé cette dévalorisation avec un impact largement plus important que le piratage, qui conservait l’avantage d’être associé à une pratique illégale.

Et réduire le problème aux majors, c’est un peu facile, et c’est en gros le discours de Spotify depuis le début. Oui, les majors sont le noeud du problème (parlez-en aux mecs de Soundcloud, qui doivent kiffer de voir leur fanbase se faire la malle depuis qu’ils ont filé les clés du site aux majors). Et le jour où on arrivera à s’en passer, ce sera la révolution. Mais en attendant, Spotify cautionne leurs pratiques. Leur modèle économique les oblige à traiter avec elles, et à accepter leurs conditions, sinon pas de catalogue et pas de clients. C’est en ça que pour moi, le business plan est foireux, parce qu’on reproduit exactement les mêmes travers que partout ailleurs : on taille un gros chèque aux majors (qui s’en mettent plein les poches sans effort et reversent surtout à leurs gros vendeurs), et on file des miettes aux autres pour se donner bonne conscience et dire “regardez, on rémunère, c’est mieux que le piratage”. Ça me gave de lire que Spotify est la seule solution pour sauver l’industrie musicale, quand non seulement c’est juste un gros projet spéculatif, mais qu’en plus, ils jouent à 100% le jeu de cette industrie qui refuse d’évoluer.

Au final, six ans après son lancement, Spotify continue de mendier des fonds avec une régularité métronomique, les obtient et n’est toujours pas bénéficiaire, pendant que les majors se goinfrent comme jamais, et tout le monde trouve ça normal.

Parce que “c’est mieux que rien”… =/

Mais Spotify n’est pas un peu obligé de cautionner le système en filant des sous aux majors s’il veut offrir un catalogue un peu complet à ses users ? Si Spotify n’avait pas ce catalogue énorme je ne suis pas certain qu’ils connaissent le même succès.
Il n’y a pas moyen de trouver un juste milieu entre 1/ marcher main dans la main avec les majors pour avoir une offre correcte et 2/ dire fuck aux majors et vivoter péniblement avec les quelques fans de la première heure du service ?

[quote=“plouff, post:455, topic: 49389”][/quote]

Vu l’hégémonie des majors, c’est compliqué. En tous cas, ce n’est pas le choix fait par Spotify.

[quote=“SkullyFM, post:453, topic: 49389”][/quote]

Elle vend comme rarement la petite, je me fais pas trop de soucis.

@Fask :
Sur la destruction de la valeur de la musique, je sais pas, je pense quand même que le piratage et le mp3 ont vraiment été plus impactant que le streaming.
En tout cas, autours de moi, Personne ou presque ne connait spotify (chez les non geek), mais tout le monde “récupère” des mp3 …

Sur la position des majors, tu confirmes qu’ils sont le problème de fond dans la redistribution …
Donc pourquoi toujours taper sur spotify ?
J’ai bien compris qu’ils rentrent dans le jeu des majors, mais ils ne sont pas les seuls.
C’est pas Spotify qui a fait les majors. Ils existaient avant eux. Et s’ils étaient / sont si puissant, c’est bien au travers des artistes, qui les cautionnent (même s’ils ont pas vraiment le choix) en signant chez eux.

Bref, pourquoi ne lit-on pas “Taylor swift denonce le contrat minable avec son major : seul 2% de ce qui est versé par spotify lui revient !”

C’est ca que je comprends pas. Je veux bien que ce soit facile comme position, mais il me semble tout aussi facile de dire “c’est la faute à spotify, ils detruisent la valeur de la musique et en plus ils sont pas rentable” sans parler du tout des majors …

J’ai pas l’impression que tu comprends (ni même que tu lis ce que j’explique) et j’ai la sournoise impression qu’on repart dans un thread sans fin comme la dernière fois. Bref, je vais m’arrêter ici pour le débat, parce que je préfère concentrer mon énergie sur des causes valables. Et je le dis sans amertume ou ironie (bien qu’avec un peu de lassitude), mais j’ai parfois vraiment le sentiment qu’on parle pas de la même chose (ou qu’à défaut, certains savent de quoi ils parlent et d’autres un peu moins). :wink:

Infinite loop activated :slight_smile:

Sinon, juste pour le fun, j’ai regardé mes reçus Spotify et au final j’ai donné 532,47€ pour de la musique alors que sans Spotify cela aurait probablement été 0€