Formation Cobol

Bonjour,

Une de mes n-2 (technicienne supérieure en chimie), se pose des questions sur une réorientation et elle est tombée sur une boite qui lui propose de la former 3 mois au langage Cobol avec une possibilité d’embauche si elle leur convient à l’issue de la formation.
Ce n’est pas notre domaine mais ses responsables directs et moi sommes un peu circonspects sur cette voie.
Comme elle n’est pas encore fixée, je me demandais si quelqu’un ici travaillait sur Cobol (banque ou assurance j’imagine) et pourrait décrire ce que cela implique au quotidien et si effectivement elle a des chances d’avoir du boulot pour un certain temps (elle a une petite trentaine).

Merci par avance,

Facile, le COBOL, c’est un langage mort mais encore utilisé dans pas mal de gros groupes (je suppose bancaires principalement), et les personnes sont recrutées pour migrer de l’ancien code vers quelque chose de plus pérenne.

Amha c’est clairement de la baise, sauf si elle veut se faire un peu de pognon (car il manque des gens qui en font, donc ils recrutent quitte à mettre un peu plus que la moyenne).

C’est ptet une vision biaisée d’il y a une 10aine d’années, mais j’ai tendance à penser que ça n’a pas forcément évolué vu l’âge du bidule.

En Alsace, le COBOL est essentiellement recherché pour le Crédit Mutuel.
Ils sont tellement de galère à recruteur que j’ai en effet vu des propositions de formation pour s’orienter vers ce langage.
La pérennité par contre sur le moyen terme je ne sais absolument pas.
Par contre le fait qu’elle soit en chimie et qu’on lui propose cette piste ne m’étonne pas tellement.
Le conseil que je lui donnerai c’est de tester un peu le code si elle connait pas. Mais ça, les spécialistes de la zone vont être plus éclairant sur ce point.
Par contre trois mois ça me semble court. Habituellement je voyais plus des formations de 6 à 9 mois.

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Ca avait déjà été évoqué un peu ici

et ici

Si ça peut aider

:joy: .

Oui et non. Ça dépend si la personne sait clairement ce qu’il l’attend.

C’est certes à l’opposé de tout les apprentissages des principes de développement modernes, il faut simplement que la personne en soit consciente. Ça lui ouvrira une petite porte, mais il lui faudra forcer une seconde pour faire du développement moderne puisqu’elle aura une étiquette difficile à enlever ensuite.

En tout cas ça me rappelle une discussion.

un développeur AS400 :

  • ça t’intéresse le développement, l’informatique ?

moi, développeur SQL / BI principalement à l’époque :

  • oui pourquoi ?
  • après avoir fait des études de chimie j’ai suivi une formation en Cobol, et je ne trouve pas ça intéressant.

Par contre je n’ai pas creusée pour savoir si son manque de motivation était causé par le Cobol ou le développement en général.

Si seulement…

Après 15 ans dans une grande banque française je peux te dire que le cobol a encore de beaux jours devant lui. On est sorti de 3 générations d’applis front et le backend cobol est toujours là.

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Faut être quand même un peu fou pour, en 2023, se dire intéressé par le COBOL en dehors d’une question pécunière.

Et soyons honnêtes : en aucun cas ça n’a de l’avenir, et ça ne t’ouvriras jamais aucune autre porte qu’un poste vers le langage vers lequel la banque migre, et encore, tu seras biaisé dans ton approche du dév en général.

Parce que ouais, le Cobol, tu penses un peu différemment d’un dev moderne (enfin, mon avis avec 6 mois de Cobol dans les pattes il y a 20 piges hein :smiley: )

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Arf, this is sad :frowning:

Bah du coup, go for it pour 80k mini !

Je me souviens d’une entreprise para bancaire qui avait migré une partie de son back en dehors de Cobol, et les utilisateurs ralaient à propos de la lenteur : je n’ai jamais été attiré par le Cobol mais ça reste incontournable pour les volumes gigantesques et la fiabilité demandée par le monde bancaire.

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Ouais enfin il n’est pas a exclure que la nouvelle appli ait été codé avec le cul.

C’est incontournable à cause de l’existant. Je suis certain qu’on peut faire mieux en 2023 et pour des volumes de données équivalents avec des outils modernes …

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En fait non, ça reste utilisé car les systèmes legacy sont gros, sensibles et très difficiles à migrer.

Les technos modernes ne sont pas moins performantes ou fiables, bien au contraire.
Et par exemple dans les secteurs bancaires qui ont les moyens et des systèmes plus récents (lire banque d’investissement et systèmes de moins de 20 ans) tu trouveras difficilement une ligne de Cobol.

Pour répondre à la question initiale : le Cobol c’est un cul de sac en terme d’évolution de carrière, donc pour quelq’un qui a la trentaine ça me paraît délicat à conseiller.

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Clair. Chez nous ils font sauter la partie cobol des Assurances cette année. Le marché reste encore tendu à cause des départs en retraite mais j’ai de plus en plus de doute que ce soit encore bien viable dans plus de 10 ans.

Entièrement d’accord.

Par contre ne pas oublier que l’on parle d’une chimiste qui veut se reconvertir, pas d’un informaticien: certaines personnes sont pressées de se reconvertir et ou de retrouver du boulot.

Mais on est bien d’accord que:

  • c’est prendre un gros risque à moyen terme de ne plus du tout évoluer, ce qui est plutôt dommage à la trentaine,
  • que ça sera une bonne chose que @Macgyv la réfrène et la mette en garde :slight_smile:
  • qu’elle affine sa reconversion dans des technologies d’avenir

Ah oui ? Et avec succès ?

On verra si on a un article sur Libé ou Médiapart. Ça fait longtemps :smiley:
(je suis un peu loin du métier assurance, donc je n’ai pas les détails mais à priori oui)

Dans tous les cas ça reste un langage absolument affreux qui risque de dégoûter beaucoup de monde, débouchés ou pas.

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Pour en avoir fait quand j’étais étudiant, c’est en tout cas clairement pas un langage que je conseillerais pour s’initier car c’est très spécifique (et limité) à un domaine. Surtout si après on veut s’ouvrir à d’autres langages, c’est juste une perte de temps pour moi.

Après il y a peut-être des possibilités d’évolution de carrière dans ses boites pour ces profils (banques, assurances, etc.), je ne sais pas. Il faudrait que je reprenne contact avec des amis qui se sont orientés dedans (c’était il y a environ 20 ans maintenant :sweat_smile: )

Merci pour toutes vos réponses, cela confirme ce que j’avais comme idée en ayant lu deux/trois trucs ici.

Petite précision, elle réfléchit à une conversion pour raisons personnelles mais elle est en CDI chez nous et on serait ravi de la garder. A priori, il n’y a pas d’urgence pour cette reconversion.

Du coup, je vais plutôt lui déconseiller cette reconversion la.

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J’ai une bonne amie qui après avoir fait une formation à bac +5 pour devenir bibliothécaire trouvait pas de taf, elle a fait une reconversion comme dev COBOL. Eh bien elle adore ça. Elle fait ça depuis au moins 5 ans et ça se passe très bien. Au sujet de la mort progressive du COBOL, oui ça meurt, mais il y a peu de développeurs de toute façon. À mon avis, il y aura toujours des morceaux de COBOL qui traîneront dans les SI français.
C’est clairement pas pour moi, mais certains peuvent y trouver leur compte.

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Parmi mes élèves ingé en apprentissage (dans l’Est de la France) j’en ai 4 qui sont dans la branche info d’un célèbre groupe bancaire cité sur cette page: Hier j’ai été visité les tuteurs et les étudiants. Parmi les 4, il n’y en a qu’un qui n’a pas fait (ou qui n’aura pas à faire) de COBOL (car il est principalement orienté C# ). Les 3 autres en font, ou en ont fait ou en feront.
Sinon j’en ai un cinquième dans une ESN, mais il est détaché dans le même groupe bancaire, et il fait aussi (un peu) de COBOL.
En principe, les gens qu’ils forment ou qu’ils font former plutôt, ils les gardent, avec évolution de carrière, etc.
CGI, l’ESN, en envoie régulièrement là-bas. La banque en interne a 3000 gus (en info) et en ESN elle en prend presqu’autant.

Edit: j’ai deux autres étudiants dans le service info d’une grande banque concurrente de l’Est de la France. Pas de COBOL chez eux, du web, du C#.

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Je me suis reconvertis dans l’informatique il y a quelques années, et la porte d’entrée était de travailler en Cobol, j’ai suivi une formation de 3 mois dans ce cobol. A savoir qu’avant cela je n’avais jamais coder.
J’ai travaillé deux dans ce domaine et n’ai aucune envie de m’y remettre.

Alors, pour ce qui est des perspectives, je dirais qu’il y en a pas mal vu que la grande majorité des informaticiens qui sortent d’étude n’ont absolument pas envie de travailler dans ce langage et que le coboliste moyen est généralement en retraite.

Généralement l’évolution de carrière se fait soit vers un autre langage (souvent C# et Java de ce que j’ai vu) ou le management.
Je dirais que si elle a les nerfs solides (la pression du monde bancaire) et que ça lui plait, elle a un bon 10-20 ans devant elle avant d’avoir à changer de langage.

Le cobol n’est pas le langage le plus compliqué, elle aura probablement à apprendre le JCL (langage de script). Les difficultés sont :

  • l’environnement de travail, le cobol de base se code via Z/os. Un système d’exploitation des années 60. Si elle a de la chance elle pourra travailler sur rdz qui est une surcouche d’eclipse.
  • L’analyse technique et/ou fonctionnelle dans le milieu bancaire c’est de l’archéologie, il faut aimer lire des programmes conçu il y a 30 ans, avec les normes de l’époque.
  • Le cobol demande beaucoup plus de rigueur qu’un langage moderne
  • les seuls employeurs sont : banques, assurances, ESN

Les cotés intéressants :

  • un développeur cobol c’est rare, l’employeur est plus patient, on est moins exigeant que dans le dev web par exemple
  • un développeur cobol c’est rare, donc c’est plutôt bien payé
  • c’est une porte ouverte pour un débutant dans le monde de l’informatique qui est parfois bien difficile
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